Shirobamba, un roman de Inoue Yasushi

shirobambaShirobamba (しろばんば) est un roman autobiographique de Inoue Yasushi qui raconte la vie de Kôsuke, un enfant élevé par une ancienne geisha ayant été la maîtresse de son arrière-grand-père. L’histoire se passe dans un village de la péninsule d’Izu et nous dépeint sur un ton vif et enjoué, non sans parfois une certaine nostalgie, la vie des enfants à l’école et dans la campagne environnante, qui n’est pas sans faire penser parfois par certains côtés à « La guerre des boutons ».
Ce roman nous fait découvrir les relations affectives et la complicité du héros avec sa grand-mère adoptive, Onui, et Sakiko, sa tante, qui deviendra maîtresse d’école. Ces relations tranchent avec la distance affective entre l’enfant et ses parents ainsi que les divers membres de sa famille. En effet, l’enfant habite dans le même village que ses véritables grands-parents, ses parents, eux, habitant avec sa soeur, dans une ville très éloignée, Toyohashi. Il ne voit ces derniers qu’une ou deux fois par an et l’on ne sait pas vraiment les raisons qui ont mené à cette étrange situation même si l’on comprend bien que des rivalités existent, au sein même de la famille et, bien sûr avec la « pièce rapportée » très particulière, au caractère bien trempé qu’est la grand-mère Onui…

Pour découvrir Yasushi Inoue : https://fr.wikipedia.org/wiki/Yasushi_Inoue.
Shirobamba (しろばんば, Shirobamba), 1960 à 1962, Éditions Gallimard Folio, 1993, ISBN 2070388018.
Éd. Denoël, 1991, pour la traduction française.

La barrière des rencontres, de Michaël Ferrier

La barrière des rencontres, de Michaël Ferrier, éditions Cécile Defaut.

Le titre de ce livre est emprunté à un passage des « Contes d’Ise » dans lequel deux personnes de sexe et de condition sociale différente ne peuvent communiquer qu’au moyen de poèmes transmis par une petite fille leur servant de messager. Avec cette habile introduction, l’auteur nous donne ainsi d’emblée à méditer un exemple de difficultés de communication entre deux personnes, puis il enchaîne en nous montrant par analogie comment le Japon et la France ont pu échanger, souvent de manière décalée et grâce à divers intermédiaires décodant leurs systèmes culturels ou sociaux si différents.

la-barriere-des-rencontres-2Rudyard Kipling a dit que « l’Est est l’Est, et l’Ouest est l’Ouest, et jamais ils ne se rencontreront ». Michaël Ferrier en nous rappelant cette étonnante citation ajoute que pourtant, depuis tout ce temps, ils se sont rencontrés, à plusieurs reprises, avec notamment le phénomène du Japonisme qui a eu cet impact extraordinaire sur nombre d’artistes français et européens. Toutefois, si « le japonisme artistique fait naître chaque année un nombre impressionnant d’ouvrages de toutes sortes, l’impact de la découverte du Japon pour les lettres françaises reste encore peu connu (…) et mal évalué ». La démarche de Michaël Ferrier, auteur et « passeur de barrières culturelles », consiste donc à nous montrer, à travers plusieurs textes et dans des perspectives variées, l’importance qu’a eue dans la littérature française cette découverte du Japon.

Voici quelques passages ayant particulièrement retenu notre attention.
Dans le « Petit portrait de Lacan en maître zen », cette citation de Lacan lui-même : « Tout le monde n’a pas le bonheur de parler chinois dans sa langue » nous a amené tout naturellement à la réflexion que les Japonais, eux, ont ce « bonheur » par l’intermédiaire des « kanji », ces caractères chinois intégrés dans la langue japonaise et en constituant une part importante et incontournable.

La présentation des écrits de Nakagawa Hisayasu intitulée « La théorie du double éclairage franco-japonais » considérés par leur auteur comme « un essai d’anthropologie réciproque » se propose de trouver « un troisième lieu d’où l’on puisse éclairer (…) les présupposés et les impensés des deux parties ». Cela vient fort à propos nous rappeler l’importance de la symétrie dans les rapports interculturels, tout déséquilibre pouvant être générateur de frustrations.

En outre, nous avons particulièrement apprécié la partie sur Georges Perec intitulée… « Japon mode d’emploi »! Cet auteur, membre de l’OULIPO, est célèbre pour ses recherches sur la langue et ses romans si originaux (La disparition, Les revenentes). On découvre l’importance que le « Petit traité invitant à la découverte de l’art subtil du go » (co-écrit avec Pierre Lusson et Jacques Roubaud) a pu avoir sur la conception du roman « La vie mode d’emploi ».

Le chapitre sur Michel Butor est lui aussi plein d’enseignements sur le plan de la représentation du Japon dans la littérature française. Michaël Ferrier estime que 1967, date du premier voyage de Butor au Japon, est une date importante. Butor « ouvre une porte, ou plutôt fait glisser une cloison, déplie un paravent ». Que ces choses-là sont joliment dites!
Nous y apprenons également que « Butor » est le nom « d’un oiseau tout à fait intelligent, qui séjourne dans les roseaux, « mène une vie solitaire et paisible » mais qui est aussi tourné vers les étoiles sous son appellation latine « butor stellaris », le butor étoilé ».
Ainsi, La Barrrière des rencontres nous permet, outre le plaisir qu’on peut trouver à sa lecture, grâce aux regards de divers auteurs français sur le Japon et à la présentation qu’en fait Michaël Ferrier, de mieux comprendre de nombreux aspects de la culture de ce pays.

Bien évidemment, ce petit texte n’est qu’un aperçu du riche contenu de l’ouvrage et nous espérons que cette présentation vous incitera à le lire.

Christian Bouthier
france-japon.net

Michaël Ferrier est écrivain et professeur à l’Université Chuo de Tokyo ; il collabore à des revues d’art et de japonologie (Art Press, Ebisu, L’Infini…), et est l’auteur de plusieurs textes sur la culture japonaise (La Tentation de la France, la Tentation du Japon: regards croisés (dir.), éd. Picquier, 2003; Le Goût de Tokyo, Mercure de France, 2008; Maurice Pinguet, Le Texte Japon (éd.), Seuil, 2009) et de romans (Kizu, Arléa, 2004; Tokyo, Petits portraits de l’aube, Gallimard [prix littéraire de l’Asie 2005]).

Agrégation de langue et culture japonaises 2010

sfej-logo.jpgUne session de l’agrégation externe de langue et culture japonaises aura lieu en 2010. Les écrits se dérouleront du 13 au 16 avril 2010. L’oral aura lieu vraisemblablement en juin 2010.
Des cours de préparation seront organisés par l’Inalco et Paris Diderot à partir de la rentrée prochaine.
Renseignements en septembre auprès de :
Lozerand Emmanuel (Inalco) : emmanuel.lozerand@inalco.fr
Ôshima Hiroko (Paris Diderot) : hiroko.oshima@wanadoo.fr
On peut trouver des renseignements sur l’organisation du concours et sur les épreuves en cliquant sur les liens :
https://www.education.gouv.fr/siac2
https://www.education.gouv.fr/pid63/siac2.html
Le rapport de la session 2006 est consultable aux adresses :
https://www.inalco.fr/ina_gabarit_article.php3?id_rubrique=1008&id_article=2373&id_secteur=1
https://www.univ-paris-diderot.fr/LCAO/documents/concours/A06jap.pdf (pdf)
Source : https://sfej.asso.fr/site/cadreactu.html

Le portail des bandes dessinées asiatiques sur Wikipédia

Ce portail est consacré à l’ensemble des bandes dessinées et de l’animation asiatique. Il inclut également des types de bandes dessinées particuliers d’autres pays d’Asie. On y parle aussi des dessinateurs, des doubleurs, des réalisateurs ou encore des compositeurs.
À voir ici : Portail:Animation_et_bande_dessinée_asiatiques

Alain Walter raconte Bashô en podcast…

Si vous avez apprécié l’interview d’Alain Walter et que vous voulez en savoir encore plus sur Bashô, alors je vous recommande ce podcast publié sur le site de la Librairie Mollat de Bordeaux (une vraie librairie absolument géniale et la 2e plus grande de France, soit dit en passant!).
Le podcast peut-être écouté en ligne et téléchargé. Dépêchez-vous car il ne sera disponible que jusqu’à fin avril.

Accédez directement au podcast ici :
https://www.mollat.com/podcasts/index.aspx?page=18#rdv_2137

Entretien avec Alain Walter, traducteur de « Oku no hosomichi » de Bashô

Voici aujourd’hui un entretien avec Alain Walter qui vient de publier une traduction de Oku no hosomichi, l’Étroit Chemin du fond, le célèbre journal poétique écrit par Bashô au cours de ses voyages à travers le Japon. Cette vidéo sera bientôt suivie d’une deuxième ainsi que d’un compte rendu de lecture. Alain Walter nous fait part de sa passion et du cheminement de sa pensée qui l’ont amené à plusieurs reprises au Japon et à la poésie japonaise. Nul doute qu’après avoir visionné cette vidéo vous aurez envie de découvrir Bashô, considéré comme le plus grand maître de haiku de tous les temps.

Interview d’Alain Walter, traducteur de « Oku no hosomichi » (1) from France-Japon.net on Vimeo.
La traduction d’Alain Walter est accompagnée d’un important appareil de notes et commentaires, indispensable pour saisir les allusions historiques et littéraires, les citations déguisées, les références culturelles, et qui permettra aux débutants en langue et littérature japonaises de mieux apprécier ces poésies. De plus, le texte original est présenté en regard de la traduction, favorisant ainsi la découverte dans le texte pour les amateurs plus aguerris en japonais.
Matsuo Bashô (1644-1694) est resté un des poètes les plus chers au cœur des Japonais qui tous peuvent réciter au moins un de ses tercets ou hokku (que l’on appellera haiku par la suite). Ce fils et frère de samouraï quitta très tôt le service des armes pour se consacrer à l’étude des littératures classiques du Japon et de la Chine et à la pratique du haikai, poésie enchaînée collective très populaire en son temps. Bien vite, il fit entendre une tonalité, un style, un esprit spécifiques, et créa son école appelée le shômon. Bashô, tout en conservant les sujets réalistes, le langage quotidien et l’humour du haikai, y tranfuse l’exigence esthétique et la sensibilité de la poésie classique (waka, renga). Sa manière se caractérise notamment par son attention aux petites choses de la vie et à la profondeur qu’elles recèlent.
Le poète consacra les dix dernières années de sa vie à voyager à travers le Japon pour donner des leçons, établir des cercles de disciples, mais aussi pour renouveler son inspiration et poursuivre sans concession la vérité du monde. Le voyage devint dès lors un pèlerinage et une ascèse mystique. De ces pérégrinations, Bashô tira plusieurs journaux poétiques dont le plus célèbre est L’Etroit Chemin du fond où il consigne et met en œuvre l’essentiel d’un périple à pied de cinq mois dans le nord du Japon, de temples en sanctuaires, de sites géographiques en lieux marqués par les tragédies de l’histoire, à travers un paysage sauvage, montagneux ou marin. Voyage au fin fond du pays, voyage au fond des choses et des êtres, vers le fond de la parole : quête à la fois physique et langagière du Sens et de la Réalité ultime.

Références des livres :
Présentation de BASHÔ, Oku no hoso-michi/ L’Etroit Chemin du fond, texte bilingue, Introduction, traduction, notes et commentaires par Alain WALTER, William Blake & Co. Edit. , 2007, 267 pages
ISBN : 978-2-84103-163-4 / EAN: 9782841031634
Prix : 30 €
Alain Walter est professeur de littérature comparée et enseigne la littérature japonaise classique à l’Université Michel-de-Montaigne-Bordeaux III. Il est auteur de plusieurs livres et essais sur le Japon et la littérature japonaise, notamment Érotique du Japon classique , éd. Gallimard et L’Extrême chemin, éd. Picquier.
Nous avions présenté l’Extrême Chemin peu après sa parution en 2003 ICI.
Pour lire le résumé du livre, cliquez sur « lire la suite ».
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Les Cours particuliers du professeur Tadano, de Yasutaka Tsutsui

Les Cours particuliers du professeur Tadano, de Yasutaka
Tsutsui (Stock) est un livre plein d’humour qui démystifie la profession d’universitaire! À lire absolument pour connaître l’envers du décor des universités japonaises. Tout ce que Tsutsui écrit est vrai! Mais, heureusement, tous les universitaires japonais ne sont pas comme les personnages du roman…

Note : Dans le cadre de la mise à jour de notre site, nous continuons la republication de courts articles de présentation de livres parus dans  le portail précédent.

Programme des manifestations scientifiques de la Maison Franco-Japonaise 09/01/2009

Nous avons reçu cette information diffusée par la Maison Franco-Japonaise. Il y a eu des changements dans l’organisation de la vénérable Maison! À lire attentivement!
Programme des manifestations scientifiques 09/01/2009
Institut Français de Recherche à l’Étranger
UMIFRE 19 MAE-CNRS
No F-56
ÉDITORIAL

Chers destinataires de ce programme, recevez pour l’année nouvelle, en mon nom et en celui de notre équipe, tous mes meilleurs voeux de bonheur, de prospérité et d’intenses échanges culturels et scientifiques franco-japonais !
Voici notre première programmation de 2009 qui s’efforce d’y contribuer comme par le passé. Nous le faisons à partir d’une structure un peu renouvelée. Le bureau français de la Maison Franco-Japonaise héberge un Institut de Recherche qui dépend du gouvernement français et dont le fonctionnement est assuré, désormais, à la fois par le Ministère français des affaires étrangères et européennes et par le Centre national de la recherche scientifique.
Ce changement accentue notre rôle de producteur de connaissances sur le Japon contemporain dans son évolution historique au sein de la zone d’Asie Orientale et dans le monde. Mais il n’altère en rien la tâche qui est la nôtre, depuis la création de cette Maison, de promouvoir les échanges et les débats culturels et scientifiques franco-japonais,
concernant l’ensemble des champs de la connaissance et pas seulement ceux labourés par notre petite équipe de chercheurs. Le programme des mois qui viennent en témoigne, les projets pour cette année le confirmeront, dont plusieurs menés en collaboration avec le bureau japonais de la Maison et avec les sociétés savantes qui y sont
attachées.
À tous je souhaite à nouveau une bonne, heureuse et stimulante année
d’échanges et de débats.

Marc Humbert
Directeur de l’Institut de Recherche de la Maison Franco-Japonaise

* Informations détaillées : https://www.mfj.gr.jp/
* L’accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit, dans la
limite des places disponibles.
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Courtisanes du Japon, de Jean Cholley

Pénétrez, gràce à ce livre, dans le monde mystérieux du quartier des plaisirs d’Edo (l’actuel Tôkyô)! Textes traduits et présentés par Jean Cholley.
Pour nous initier aux us et coutumes de Yoshiwara, car c’est ainsi que se nomme ce célèbre quartier, Jean Cholley a essentiellement utilisé des senryû, courts poèmes satiriques d’environ dix-sept mesures, tirés de trois recueils dont la rédaction s’étend du XVIIIe au XIXe siècle. Mais ne croyez pas que ce livre se résume à une suite rébarbative de poèmes! Ceux-ci constituent, en réalité, une sorte de fil conducteur qui illustre chaque situation et nous guide sur le parcours long et semé d’embûches allant de la Digue du Japon jusque dans l’intimité des maisons des courtisanes. Les principes fondamentaux du fonctionnement du quartier comme les anecdotes s’y rapportant sont abordés sous l’angle de la « joyeuse étude » ainsi que le dit lui-mÍme l’auteur, ce qui distrait des « discours socio-historiques  » ou des « dénonciations à prétention morale » jusqu’alors proposés sur le sujet…
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Album de photos du Japon : nouveaux albums de 2008

Tokyo
L’album de photos du Japon de france-japon.net s’est enrichi de nouvelles catégories en 2008  et la hiérarchie des sous-albums a été modifiée comme suit :

Photos de france-japon.net

Paris
Beaucoup de photos sont encore sans commentaire. La mise à jour se fera progressivement.