BRÈVES ÉCONOMIQUES Japon & Corée du Sud avril-juin 2024

BRÈVES ÉCONOMIQUES Japon & Corée du Sud
Une publication conjointe du SER de Tokyo et du SE de Séoul N° 202: du 1er au 30 avril 2024

Japon
Le yen tombe à un niveau historiquement bas
Le nombre de visiteurs mensuels au Japon a dépassé les 3 millions pour la première fois depuis le Covid
La start-up américaine OpenAI a ouvert son premier bureau au sein de la capitale japonaise
Les entreprises Honda Motor et Toyota Motor renforcent leur présence en Amérique du Nord
Le gouvernementjaponais publie une nouvelle stratégie aéronautique

Corée du Sud
Rebond de l’économie coréenne, qui enregistre une croissance de 1,3 % au premier trimestre 2024
Samsung annonce une augmentation de son investissement dans les semi conducteurs aux Etats-Unis
Le train à grande vitesse coréen – le KTX – célèbre ses 20 ans

Japon

Politiques économiques

Le mois d’avril a été marqué par une dépréciation significative du yen. Vendredi 16 avril, la Banque du Japon (BoJ) a annoncé maintenir les paramètres de sa nouvelle politique monétaire mise en place en mars, sans y inclure de mesures limitant la vente de yens sur le marché des changes. En réponse à ces annonces, une dévaluation inédite depuis l’éclatement de la bulle financière du début des années 1990 a propulsé le yen au seuil de 160 JPY pour 1 USD et de 169 JPY pour 1 EUR.
Face à ces évolutions, les autorités japonaises ont entrepris une série d’interventions sur le marché des changes, similaires à celles réalisées en 2022. Celles-ci ont ramené la paire USD/JPY à 155 JPY avant qu’elle ne se stabilise à 157 JPY au lendemain de l’intervention. Selon les données de la balance courante de la BoJ, ces interventions auraient mobilisé un volume de 9 788 milliards de JPY (soit 65,2 milliards d’EUR).
Certains observateurs des marchés ont rapporté une possible seconde intervention des autorités japonaises dans la matinée du jeudi 2 mai, précédant la session américaine et l’ouverture de la session japonaise. Cette intervention aurait entraîné une correction de la paire EUR/JPY à 164,4 JPY et de la paire USD/JPY à 153,3 JPY. Bloomberg, Nikkei Asia, Nikkei Asia
(JNTO), le nombre de visiteurs mensuels au Japon a atteint 3,08 millions en mars 2024, en hausse de 11,6% par rapport au même mois en 2019. Les dépenses des visiteurs étrangers ont atteint un niveau record de 1 750 milliards de yens (11,7 milliards d’euros), soit une moyenne de 210 000 yens (soit 1 400 euros) par personne et par séjour – en hausse de 52 % par rapport au niveau du 1er trimestre 2019. Le niveau de dépenses moyen dépasse désormais l’objectif de 200 000 yens par visiteur, que le gouvernement s’était fixé pour l’année 2025.
La propension à consommer des voyageurs étrangers est alimentée par la faiblesse record du yen (pics à 160 JPY / 1 USD et 169 JPY/ 1 EUR en avril, contre 109 JPY/ 1 USD et 122 JPY/ 1 USD en 2019). Toutefois, la faiblesse du yen fait aussi grimper les prix en raison du coût des importation pour les résidents des régions particulièrement populaires telles que Tokyo, Kyoto et Osaka, en raison de la hausse du coût des importations (en 2023, environ 70 % des visiteurs entrants ont séjourné dans leurs alentours). En outre, elle réduit le tourisme sortant des japonais: en mars, environ 1,22 millions de japonais se sont rendus à l’étranger, soit une baisse de 40% par rapport à la même période en 2019. L’augmentation du tourisme entrant peut également exercer une pression sur les prix en raison de la demande accrue de biens et de services locaux, en particulier dans des secteurs tels que l’hébergement. En mars, le prix moyen d’une nuitée s’élevait à environ 20 986 yens (soit 140 euros), atteignant ainsi son niveau le plus élevé depuis août 1997 avec une augmentation d’environ 20 % par rapport à la même période de l’année précédente. Nomura, Nikkei Asia

Entreprises

Au Japon, la course à l’intelligence artificielle générative s’intensifie: la start-up américaine OpenAI a procédé lundi 15 avril à l’ouverture de son bureau de Tokyo. Il s’agit du premier bureau de l’entreprise en Asie, et du troisième en dehors des Etats-Unis après l’ouverture de ceux de Londres et Dublin en 2023. Cette inauguration fait suite à la visite de Sam Altman, co-fondateur d’OpenAI, à Tokyo en avril 2023 lors de laquelle il avait indiqué au Premier ministre japonais Fumio Kishida son intention de développer OpenAI au Japon.
Pour l’entreprise, ce nouveau bureau répond à un double enjeu : lancer dans l’archipel un modèle d’agent conversationnel GPT-4
optimisé pour la langue japonaise et tirer parti de l’émergence de nouveaux acteurs japonais dans le champ des semi-conducteurs de pointe afin de renforcer la résilience de ses chaînes d’approvisionnement, aujourd’hui fortement liées à l’américain Nvidia.
Pour y parvenir, OpenAI prévoit de lancer plusieurs collaborations avec le gouvernement, les entreprises locales et les institutions de recherche de l’archipel.
Cette décision fait par ailleurs suite à la rencontre entre Brad Smith et Fumio Kishida lors de laquelle le président de Microsoft, principal partenaire d’Open Al, avait annoncé investir 2,9 milliards de dollars au Japon afin d’y accélérer le développement de l’IA et de former trois millions de salariés japonais à son usage au cours des trois prochaines années. (Nikkei Asia, Nikkei Asia, Nikkei Asia)

Honda et Toyota investissent massivement dans les véhicules électriques en Amérique du Nord. Honda Motor et Toyota Motor ont annoncé le 22 avril dernier le renforcement de leur implantation en Amérique du Nord avec de nouveaux investissements dans le secteur des véhicules électriques. Dans ce contexte, Honda s’engage à financer à hauteur de 15 milliards de dollars canadiens le développement de joint-ventures avec des partenaires japonais et sud-coréens et la construction d’usines de batteries et de véhicules électriques à l’horizon 2028. Ce projet, le plus ambitieux du groupe en Amérique du Nord après celui annoncé pour 2025 dans l’Ohio, devrait à terme permettre de produire au Canada 240 000 véhicules électriques et 36 gigawatt-heures de batteries par an. De son côté, Toyota Motor prévoit d’investir 1,4 milliard de dollars US supplémentaires dans son usine de l’Indiana d’y augmenter, dès 2026, ses capacités de production tout en créant 340 emplois. En renforçant leur offre de véhicules électriques et en réduisant le coût de leurs batteries, ces deux projets devraient renforcer la compétitivité des véhicules japonais par rapport à ceux de leurs principaux concurrents dont Tesla. Nikkei Asia, Nikkei Asia

Le ministère de l’Economie, du commerce et de l’industrie (METI) a publié en avril 2024 une nouvelle stratégie aéronautique qui définit les grandes orientations du secteur pour les années à venir. Après l’arrêt en février 2023 du projet de Mitsubishi SpaceJet (MSJ), le gouvernement japonais a lancé une concertation afin d’identifier les défis rencontrés par la filière japonaise pour le développement d’un avion entier et de dessiner le futur de cette industrie. Parmi les facteurs ayant conduit à l’arrêt du MSJ le manque d’expérience des constructeurs a été mis en avant, notamment dans le processus de certification de sécurité et de la relation avec les fournisseurs étrangers. Pour le développement de la filière, les conclusions recommandent de réduire la dépendance aux constructeurs étrangers pour les commandes. La nouvelle stratégie appelle à renforcer la place du Japon en tant que constructeur aéronautique. En même temps, les expertises actuellement manquantes doivent être obtenues par davantage de coopération internationale. Les types
d’avion visés sont l’avion monocouloir de nouvelle génération (dont la demande doit augmenter) et l’avion du futur, tel que l’avion hybride, électrique ou à moteur à hydrogène, qui peut contribuer à la décarbonation. La première étape serait le développement d’un avion de nouvelle génération dont la mise en service serait prévue vers 2035 et pour lequel le Japon souhaite jouer un rôle majoritaire. (Nikkei Asia. NHK en japonais)

Corée du Sud

Politiques économiques

Avec une croissance du PIB de 1,3 % enregistrée au premier trimestre 2024, l’économie coréenne connaît un incontestable rebond. Selon les données provisoires de la Banque centrale, le PIB coréen a progressé de 1,3% en glissement trimestriel (+ 3,4 % en glissement annuel), ce qui correspond au plus haut niveau enregistré sur les deux dernières années. Cette croissance est portée par une forte reprise des investissements (+1,5 % par rapport au dernier trimestre 2023) principalement dans la construction (+2,7 % contre – 4,5% au trimestre précédent). Malgré une inflation persistante (3 % en moyenne sur le trimestre), la consommation résiste et enregistre une croissance de 0,8%. Bien qu’à un niveau plus faible qu’au dernier trimestre 2023, les exportations (en volume) poursuivent leur croissance à 0,9 % sur fond d’une forte reprise des ventes de semi conducteurs et de ventes automobiles record. La chute des importations de 0,7 % permet au commerce extérieur de retrouver une contribution positive à la croissance. BoK, YonHap, Korea Times, Korea Herald. loongAng Daily. ING

Entreprises

Samsung prévoit une augmentation considérable de son investissement au Texas dans les semi-conducteurs. Le 15 avril 2024, Samsung Electronics a annoncé que son investissement au Texas dans les semi-conducteurs, annoncé en 2021 à hauteur de 17 Mds USD, serait maintenant supérieur à 40 Mds USD. Cette annonce a été faite concomitamment à celle du département américain du Commerce, qui a confirmé une subvention de 6,4 Mds USD au groupe coréen, dans le cadre du CHIPS Act. Selon la presse, cette augmentation d’enveloppe servirait à la construction de deux nouvelles usines (en plus de la fonderie de puces logiques annoncée en 2021) et d’un centre de recherche-développement, avec une spécialisation sur les applications d’IA, ainsi que pour l’aéronautique, la défense et l’automobile, tandis qu’une partie de ce nouvel investissement correspondrait à la construction de la fonderie initialement annoncée en 2021, dont le coût a été revu à la hausse. Quelques jours plus tard, Samsung a annoncé que sa future fonderie de puces logiques au Texas serait capable de produire des puces de 2 nm dès 2026, alors que l’usine de TSMC dans l’Arizona n’atteindrait ce niveau de miniaturisation qu’en 2028. Reuters, Samsung Semiconductor
Le train à grande vitesse coréen – le KTX – célèbre ses 20 ans de mise en service et fait« peau neuve». A l’occasion de la cérémonie de célébration des 20 ans de mise en service du KTX, train à grande vitesse coréen, par la Korea Railroad Corp (KORAIL) le 1er avril 2024, le Président de la République de Corée M. Yoon Suk-yeol a annoncé la mise en service prochaine d’un train nouvelle génération: le KTX Cheongryong, qui tire son nom de l’année du dragon bleu. Les performances de ce nouveau train – dont il est souligné l’origine coréenne de la conception et de l’ingénierie (100%), ainsi que de la fabrication (87%)- devraient être meilleures que celles du KTX actuel dont certaines rames encore en circulation sont héritées du TGV français: sa vitesse maximale devrait atteindre les 320km/h, permettant de réduire le temps de trajet entre les lignes de Gyeongbu et Honam de 30 minutes, et il pourra transporter 136 passagers de plus. L’occasion pour les Coréens de rappeler le succès du KTX qui, en 20 ans, a su s’imposer comme un moyen de transport incontournable du pays avec plus de 1,05 milliard de voyageurs, et battant encore des records de fréquentation: entre janvier et mars 2024, le KTX actuel a ainsi transporté plus de 19,26 millions de passagers, contre 17,91 millions en 2023, soit une augmentation de près de 8% depuis 2023 et de 24% depuis 2019. Le président coréen a clairement affiché l’objectif du pays qui est de développer le réseau ferroviaire à grande vitesse afin de rendre l’ensemble du territoire accessible en deux heures. JongAng Daily, The Korea Herald, Chosun llbo, Yonhap.

La direction générale du Trésor est présente dans plus de 100 pays à travers ses Services économiques. Pour en savoir plus sur ses missions et ses implantations: www.tresor.economie.gouv.fr/tresor-international
Responsable de la publication: Service économique régional de Tokyo raphael.keller@dgtresor.gouv.fr
Rédaction: SER de Tokyo et SE de Séoul
Abonnez-vous: tokyo@dgtresor.gouv.fr

Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise : événements de juillet 2024

Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise (Umifre 19, MEAE-CNRS)

juillet 2024

L’Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise a le plaisir de vous inviter à ses prochains événements. (détails ci-dessous)

Vendredi 12 juillet / 18 h – 20 h : Poèmes chinois et japonais : les langues de Nara

Mardi 16 juillet / 18 h – 20 h : L’impact réciproque de la motivation et des émotions dans l’apprentissage du français en contexte universitaire au Japon

Jeudi 18 juillet / 18 h – 20 h : Restituer numériquement le patrimoine : Notre-Dame de Paris en images

Vendredi 26 juillet / 18 h – 20 h : La critique des médias comme stratégie éditoriale : une forme de « médiactivisme » à la japonaise ?

 

Conférence du lauréat du prix Shibusawa-Claudel (volet français), 40e édition

Poèmes chinois et japonais : les langues de Nara

vendredi 12 juillet / 18 h – 20 h

auditorium / conférence / avec traduction simultanée

Conférencier : Arthur DEFRANCE (EPHE, CRCAO)

L’époque de Nara est l’époque où naît le premier grand recueil de poésie japonaise, le Man’yо̄shū, et le premier recueil de poésie chinoise, le Kaifūsо̄. Nous voulons tâcher de les comprendre dans un système plus général, celui de l’espace des langues parlées et écrites dans le monde de Nara et poser la question de la sociologie de ces langues et de leur symbolique.

Modérateurs : Yoshikazu NAKAJI (vice-président de la FMFJ, prof. émérite de l’univ. de Tokyo), Thomas GARCIN (IFRJ-MFJ)

Organisation : IFRJ-MFJ

Partenaires : Shibusawa Eiichi Memorial Foundation, univ. Teikyō

Coopération : Fondation MFJ, Fondation France-Japon de l’École des hautes études en sciences sociales

Parrainage : ambassade de France au Japon, journal Yomiuri

Inscription : https://www.mfj.gr.jp/agenda/2024/07/12/2024-07-12_prix_shibusawa_clau/index.php

 

L’impact réciproque de la motivation et des émotions dans l’apprentissage du français en contexte universitaire au Japon

mardi 16 juillet / 18h – 20h

salle 601 & en ligne / séminaire doctoral / en français sans traduction

Conférencier : Nicolas GUG (univ. Grenoble Alpes, LIDILEM)

Notre recherche doctorale interroge l’impact réciproque de la motivation et des émotions positives et négatives sur l’apprentissage du français langue étrangère en contexte académique japonais en première année de licence. Ce sont les conditions d’émergence de ce lien entre la motivation et les émotions positives et négatives (c’est-à-dire leurs bénéfices ou leurs préjudices sur l’apprentissage du français langue étrangère) auprès d’apprenants japonais de français de niveau CECRL cible A1 à A2 en première année de licence en contexte académique que souhaitons interroger en mettant en lumière les processus par lesquels les attitudes des apprenants, leur motivation et leurs émotions sont stimulées au travers d’activités pédagogiques pratiquées en situation d’interaction didactique. Autrement dit, notre recherche vise à comprendre les possibles leviers pédagogiques pouvant encourager un enseignement propice au développement de la motivation à l’apprentissage d’une langue étrangère et voir comment le développement des émotions, positives ou négatives, peut conduire à une augmentation ou une diminution de la motivation des apprenants de la langue française.

Modératrice : Sania CARBONE (Inalco, IFRAE)

Organisation : IFRJ-MFJ

Inscription : https://www.mfj.gr.jp/agenda/2024/07/16/_2024-07-16_seminaire_doctoral/index.php

 

Restituer numériquement le patrimoine : Notre-Dame de Paris en images

jeudi 18 juillet / 18h – 20h

salle 601 / conférence / en  français avec traduction

Conférencier : Kévin JACQUOT (École nationale supérieure d’architecture de Lyon, URM MAP-Aria)

Après l’incendie de Notre-Dame de Paris, querelles et interrogations ont émaillé les différentes phases du projet de restauration de la cathédrale. Pour répondre aux enjeux spécifiques d’une reconstruction à l’identique en cinq ans, des initiatives ― certaines concertées, d’autres spontanées ― ont été menées pour démontrer la possibilité de restaurer les charpentes de Notre-Dame, qualifiées de « forêt ». Néanmoins, ces différents projets partent tous d’une connaissance imparfaite des charpentes disparues. Une quête préalable de collecte des sources existantes est donc nécessaire pour lever ce verrou avant que ne puissent ensuite rivaliser les savoir-faire, aussi bien séculaires que numériques, dans la rematérialisation de la « forêt ». La présente intervention cartographiera, dans le contexte original du chantier de Notre-Dame, le rôle des images numériques au sein du système sociotechnique de la restauration patrimoniale.

Modératrice : Sophie HOUDART (IFRJ-MFJ)

Organisation : IFRJ-MFJ

Inscription : https://www.mfj.gr.jp/agenda/2024/07/18/2024-07-18_notre_dame/

 

La critique des médias comme stratégie éditoriale : une forme de « médiactivisme » à la japonaise ?

vendredi 26 juillet / 18h – 20h

salle 601 / conférence / en français avec traduction

Conférencier : César CASTELLVI (univ. Paris-Cité)

En France comme au Japon, la critique des médias et du journalisme s’est progressivement renforcée au cours des trente dernières années. Au sein de cette tendance, les médias dits « alternatifs » rattachés à différents mouvements sociaux jouent traditionnellement un rôle actif dans la production et la diffusion de discours critiques à l’encontre des médias institutionnels (télévision et presse écrite).

Conceptualisé sous le nom de « médiactivisme », ce mode de contestation de la légitimité des médias dans l’espace public prend au Japon un visage particulier. En effet, le contexte de raréfaction de l’audience pousse une partie des entreprises de presse (quotidienne et magazine) à développer des lignes éditoriales de plus en plus agressives à l’encontre des médias rivaux, afin de fidéliser un public plus ciblé. Les médias institutionnels, originellement cibles du médiactivisme, en deviennent ainsi l’un des principaux moteurs.

En partant de plusieurs études de cas, l’objectif de cette présentation est de proposer des pistes de réflexion sur les structures de ce mouvement ainsi que ses conséquences sur la place de l’institution médiatique dans la société japonaise contemporaine.

Modératrice : Karyn NISHIMURA (correspondante permanente de Radio France et Libération)

Organisation : IFRJ-MFJ

Inscription : https://www.mfj.gr.jp/agenda/2024/07/26/2024-07-26_castellvi/index.php

 

Renseignements : contact@mfj.gr.jp

Diffusion sur Zoom

Certains de nos événements sont retransmis sur la plateforme Zoom. Un e-mail d’invitation sera envoyé à l’adresse indiquée lors de votre inscription, avec un identifiant et un mot de passe.

L’accès à ces manifestations est libre et gratuit (sauf mention contraire). Merci de vous inscrire sur la page Agenda de notre site web : https://www.mfj.gr.jp/agenda

Diffusé par :

Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise (IFRJ-MFJ)

 © 2024, IFRJ-MFJ

Droit de la famille au Japon : Où en est-on ? Qu’attendre des nouvelles dispositions ? juillet 2024

Droit de la famille au Japon : Où en est-on ? Qu’attendre des nouvelles dispositions ?

Mercredi 10 juillet 2024 19h-21h

(ouverture des portes 18h30)

Salle : L’espace@CCIFJ

Adresse : CCIFJ, Nihonbashi Honcho Ys Building, 1F

2 Chome-2-2 Nihonbashihoncho Chuo City, Tokyo 103-0023

En français (traduction consécutive)

Entrée gratuite, participation libre. Ouvert à toutes et à tous.

Réservation recommandée (100 places) * JE M’INSCRIS : https://bit.ly/3RO2T7J

Vous pouvez poser vos questions à l’avance sur le formulaire d’inscription.

* En cas de sumombre, priorité sera donnée aux membres des associations organisatrices

Conférence organisée par Français du monde – ADFE Tokyo avec le soutien de l’OLES Japon et l’aide de l’UFE Japon

Intervenants :

SHIBAYAMA Masahiko, membre de la Chambre des représentants (7e mandat)

Député de la 8e circonscription du département de Saitama (Tokorozawa, Fujino, Miyoshi), ancien vice-ministre des Affaires Étrangères (2008-2009) et ancien ministre de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie du 4e gouvernement Abe (2018-2019), M. Shibayama a occupé de nombreux postes de responsabilité au sein du Parti Libéral Démocrate, dont il est actuellement vice-président du Comité d’études financières. Né à Nagoya en 1965, il passe son enfance dans le département de Saitama. Diplômé de l’université de Tokyo, il travaille quelques années chez Sumitomo Real Estate avant de démissionner pour passer l’examen du Barreau

(1998). Auteur de prises de position remarquées en faveur non seulement de l’instauration de l’autorité parentale conjointe après le divorce mais aussi de la pénalisation de l’enlèvement parental d’enfant, il préside la Commission parlementaire (transpartisane) pour la coparentalité, dont les travaux ont abouti à l’adoption par la Diète de la réforme récente du code civil instaurant la possibilité du choix de l’autorité parentale conjointe après le divorce.

OHATA Atsuko, Avocate au barreau de Tokyo.

Et sous réserve, en visioconférence : AMEMIYA Nahoko avocate au barreau de Tokyo et au barreau de Paris, Paul TOUJA, président de Sauvons Nos Enfants Japon)

Programme :

1. Présentation de la partie juridique du livret de l’OLES Japon Regard sur le mariage franco-japonais (A. Ohata, N. Amemiya, P. Touja, 15 min)

2. La réforme du Code civil et ses conséquences (M. Shibayama, 60 min)

3. Réponses aux questions du public (30 min)

Économie : Brèves Japon-Corée – Période du 1er au 30 avril 2024

De la part de Raphaël KELLER, chef du Service économique régional de Tokyo, veuillez trouver ci-joint les brèves de la circonscription Japon-Corée, préparées avec le Service économique de Séoul.
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Sommaire de l’édition n°202 (du 1er au 30 avril 2024)

Japon

    Le yen tombe à un niveau historiquement bas

    Le nombre de visiteurs mensuels au Japon a dépassé les 3 millions pour la première fois depuis le Covid

    La start-up américaine OpenAI a ouvert son premier bureau au sein de la capitale japonaise

    Les entreprises Honda Motor et Toyota Motor renforcent leur présence en Amérique du Nord

    Le gouvernement japonais publie une nouvelle stratégie aéronautique

 

Corée du Sud

    Rebond de l’économie coréenne, qui enregistre une croissance de 1,3 % au premier trimestre 2024

    Samsung annonce une augmentation de son investissement dans les semi-conducteurs aux Etats-Unis

    Le train à grande vitesse coréen – le KTX – célèbre ses 20 ans

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Japon 

 1. Politiques économiques

Le mois d’avril a été marqué par une dépréciation significative du yen. Vendredi 16 avril, la Banque du Japon (BoJ) a annoncé maintenir les paramètres de sa nouvelle politique monétaire mise en place en mars, sans y inclure de mesures limitant la vente de yens sur le marché des changes. En réponse à ces annonces, une dévaluation inédite depuis l’éclatement de la bulle financière du début des années 1990 a propulsé le yen au seuil de 160 JPY pour 1 USD et de 169 JPY pour 1 EUR.

Face à ces évolutions, les autorités japonaises ont entrepris une série d’interventions sur le marché des changes, similaires à celles réalisées en 2022. Celles-ci ont ramené la paire USD/JPY à 155 JPY avant qu’elle ne se stabilise à 157 JPY au lendemain de l’intervention. Selon les données de la balance courante de la BoJ, ces interventions auraient mobilisé un volume de 9 788 milliards de JPY (soit 65,2 milliards d’EUR).

Certains observateurs des marchés ont rapporté une possible seconde intervention des autorités japonaises dans la matinée du jeudi 2 mai, précédant la session américaine et l’ouverture de la session japonaise. Cette intervention aurait entraîné une correction de la paire EUR/JPY à 164,4 JPY et de la paire USD/JPY à 153,3 JPY. Bloomberg, Nikkei Asia, Nikkei Asia

Selon l’Organisation nationale du tourisme japonais (JNTO), le nombre de visiteurs mensuels au Japon a atteint 3,08 millions en mars 2024, en hausse de 11,6% par rapport au même mois en 2019. Les dépenses des visiteurs étrangers ont atteint un niveau record de 1 750 milliards de yens (11,7 milliards d’euros), soit une moyenne de 210 000 yens (soit 1 400 euros) par personne et par séjour – en hausse de 52 % par rapport au niveau du 1er trimestre 2019. Le niveau de dépenses moyen dépasse désormais l’objectif de 200 000 yens par visiteur, que le gouvernement s’était fixé pour l’année 2025.

La propension à consommer des voyageurs étrangers est alimentée par la faiblesse record du yen (pics à 160 JPY / 1 USD et 169 JPY/ 1 EUR en avril, contre 109 JPY/ 1 USD et 122 JPY/ 1 USD en 2019). Toutefois, la faiblesse du yen fait aussi grimper les prix en raison du coût des importation pour les résidents des régions particulièrement populaires telles que Tokyo, Kyoto et Osaka, en raison de la hausse du coût des importations (en 2023, environ 70 % des visiteurs entrants ont séjourné dans leurs alentours). En outre, elle réduit le tourisme sortant des japonais : en mars, environ 1,22 millions de japonais se sont rendus à l’étranger, soit une baisse de 40% par rapport à la même période en 2019. L’augmentation du tourisme entrant peut également exercer une pression sur les prix en raison de la demande accrue de biens et de services locaux, en particulier dans des secteurs tels que l’hébergement. En mars, le prix moyen d’une nuitée s’élevait à environ 20 986 yens (soit 140 euros), atteignant ainsi son niveau le plus élevé depuis août 1997 avec une augmentation d’environ 20 % par rapport à la même période de l’année précédente. Nomura, Japan Times 

 2. Entreprises

io Au Japon, la course à l’intelligence artificielle générative s’intensifie : la start-up américaine OpenAI a procédé lundi 15 avril à l’ouverture de son bureau de Tokyo. Il s’agit du premier bureau de l’entreprise en Asie, et du troisième en dehors des Etats-Unis après l’ouverture de ceux de Londres et Dublin en 2023. Cette inauguration fait suite à la visite de Sam Altman, co-fondateur d’OpenAI, à Tokyo en avril 2023 lors de laquelle il avait indiqué au Premier ministre japonais Fumio Kishida son intention de développer OpenAI au Japon.

Pour l’entreprise, ce nouveau bureau répond à un double enjeu : lancer dans l’archipel un modèle d’agent conversationnel GPT-4 optimisé pour la langue japonaise et tirer parti de l’émergence de nouveaux acteurs japonais dans le champ des semi-conducteurs de pointe afin de renforcer la résilience de ses chaînes d’approvisionnement, aujourd’hui fortement liées à l’américain Nvidia.

Pour y parvenir, OpenAI prévoit de lancer plusieurs collaborations avec le gouvernement, les entreprises locales et les institutions de recherche de l’archipel.

Cette décision fait par ailleurs suite à la rencontre entre Brad Smith et Fumio Kishida lors de laquelle le président de Microsoft, principal partenaire d’Open AI, avait annoncé investir 2,9 milliards de dollars au Japon afin d’y accélérer le développement de l’IA et de former trois millions de salariés japonais à son usage au cours des trois prochaines années. Nikkei Asia, Nikkei Asia, Nikkei Asia

Honda et Toyota investissent massivement dans les véhicules électriques en Amérique du Nord. Honda Motor et Toyota Motor ont annoncé le 22 avril dernier le renforcement de leur implantation en Amérique du Nord avec de nouveaux investissements dans le secteur des véhicules électriques. Dans ce contexte, Honda s’engage à financer à hauteur de 15 milliards de dollars canadiens le développement de joint-ventures avec des partenaires japonais et sud-coréens et la construction d’usines de batteries et de véhicules électriques à l’horizon 2028. Ce projet, le plus ambitieux du groupe en Amérique du Nord après celui annoncé pour 2025 dans l’Ohio, devrait à terme permettre de produire au Canada 240 000 véhicules électriques et 36 gigawatt-heures de batteries par an. De son côté, Toyota Motor prévoit d’investir 1,4 milliard de dollars US supplémentaires dans son usine de l’Indiana d’y augmenter, dès 2026, ses capacités de production tout en créant 340 emplois. En renforçant leur offre de véhicules électriques et en réduisant le coût de leurs batteries, ces deux projets devraient renforcer la compétitivité des véhicules japonais par rapport à ceux de leurs principaux concurrents dont Tesla. Nikkei Asia, Nikkei Asia

 

Le ministère de l’Economie, du commerce et de l’industrie (METI) a publié en avril 2024 une nouvelle stratégie aéronautique qui définit les grandes orientations du secteur pour les années à venir. Après l’arrêt en février 2023 du projet de Mitsubishi SpaceJet (MSJ), le gouvernement japonais a lancé une concertation afin d’identifier les défis rencontrés par la filière japonaise pour le développement d’un avion entier et de dessiner le futur de cette industrie. Parmi les facteurs ayant conduit à l’arrêt du MSJ le manque d’expérience des constructeurs a été mis en avant, notamment dans le processus de certification de sécurité et de la relation avec les fournisseurs étrangers. Pour le développement de la filière, les conclusions recommandent de réduire la dépendance aux constructeurs étrangers pour les commandes. La nouvelle stratégie appelle à renforcer la place du Japon en tant que constructeur aéronautique. En même temps, les expertises actuellement manquantes doivent être obtenues par davantage de coopération internationale. Les types d’avion visés sont l’avion monocouloir de nouvelle génération (dont la demandedoit augmenter) et l’avion du futur, tel que l’avion hybride, électrique ou à moteur à hydrogène, qui peut contribuer à la décarbonation. La première étape serait le développement d’un avion de nouvelle génération dont la mise en service serait prévue vers 2035 et pour lequel le Japon souhaite jouer un rôle majoritaire. Nikkei Asia, NHK en japonais 

 

 Corée du Sud

1. Politiques économiques

Avec une croissance du PIB de 1,3 % enregistrée au premier trimestre 2024, l’économie coréenne connaît un incontestable rebond. Selon les données provisoires de la Banque centrale, le PIB coréen a progressé de 1,3% en glissement trimestriel (+ 3,4 % en glissement annuel), ce qui correspond au plus haut niveau enregistré sur les deux dernières années. Cette croissance est portée par une forte reprise des investissements (+1,5 % par rapport au dernier trimestre 2023) principalement dans la construction (+2,7 % contre – 4,5% au trimestre précédent). Malgré une inflation persistante (3 % en moyenne sur le trimestre), la consommation résiste et enregistre une croissance de 0,8%. Bien qu’à un niveau plus faible qu’au dernier trimestre 2023, les exportations (en volume) poursuivent leur croissance à 0,9 % sur fond d’une forte reprise des ventes de semi-conducteurs et de ventes automobiles record. La chute des importations de 0,7 % permet au commerce extérieur de retrouver une contribution positive à la croissance. BoK, YonHap, Korea Times, Korea Herald, JoongAng Daily, ING

2. Entreprises

Samsung prévoit une augmentation considérable de son investissement au Texas dans les semi-conducteurs. Le 15 avril 2024, Samsung Electronics a annoncé que son investissement au Texas dans les semi-conducteurs, annoncé en 2021 à hauteur de 17 Mds USD, serait maintenant supérieur à 40 Mds USD. Cette annonce a été faite concomitamment à celle du département américain du Commerce, qui a confirmé une subvention de 6,4 Mds USD au groupe coréen, dans le cadre du CHIPS Act. Selon la presse, cette augmentation d’enveloppe servirait à la construction de deux nouvelles usines (en plus de la fonderie de puces logiques annoncée en 2021) et d’un centre de recherche-développement, avec une spécialisation sur les applications d’IA, ainsi que pour l’aéronautique, la défense et l’automobile, tandis qu’une partie de ce nouvel investissement correspondrait à la construction de la fonderie initialement annoncée en 2021, dont le coût a été revu à la hausse. Quelques jours plus tard, Samsung a annoncé que sa future fonderie de puces logiques au Texas serait capable de produire des puces de 2 nm dès 2026, alors que l’usine de TSMC dans l’Arizona n’atteindrait ce niveau de miniaturisation qu’en 2028. Reuters, Samsung Semiconductor

 

Le train à grande vitesse coréen – le KTX – célèbre ses 20 ans de mise en service et fait « peau neuve ». A l’occasion de la cérémonie de célébration des 20 ans de mise en service du KTX, train à grande vitesse coréen, par la Korea Railroad Corp (KORAIL) le 1er avril 2024, le Président de la République de Corée M. Yoon Suk-yeol a annoncé la mise en service prochaine d’un train nouvelle génération : le KTX-Cheongryong, qui tire son nom de l’année du dragon bleu. Les performances de ce nouveau train – dont il est souligné l’origine coréenne de la conception et de l’ingénierie (100%), ainsi que de la fabrication (87%) – devraient être meilleures que celles du KTX actuel dont certaines rames encore en circulation sont héritées du TGV français : sa vitesse maximale devrait atteindre les 320km/h, permettant de réduire le temps de trajet entre les lignes de Gyeongbu et Honam de 30 minutes, et il pourra transporter 136 passagers de plus. L’occasion pour les Coréens de rappeler le succès du KTX qui, en 20 ans, a su s’imposer comme un moyen de transport incontournable du pays avec plus de 1,05 milliard de voyageurs, et battant encore des records de fréquentation : entre janvier et mars 2024, le KTX actuel a ainsi transporté plus de 19,26 millions de passagers, contre 17,91 millions en 2023, soit une augmentation de près de 8% depuis 2023 et de 24% depuis 2019. Le président coréen a clairement affiché l’objectif du pays qui est de développer le réseau ferroviaire à grande vitesse afin de rendre l’ensemble du territoire accessible en deux heures. JongAng Daily, The Korea Herald, Chosun Ilbo, Yonhap.

Les informations présentées dans cette revue d’actualité mensuelle ont été identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n’ont aucune vocation d’exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

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