BRÈVES ÉCONOMIQUES Japon & Corée du Sud N° 212 : du 1er au 31 mai 2025

BRÈVES ÉCONOMIQUES Japon & Corée du Sud

Une publication conjointe du SER de Tokyo et du SE de Séoul N° 212 : du 1er au 31 mai 2025

Japon

Face à la hausse des prix du riz, le gouvernement annonce des mesures pour détendre le marché

Le Japon cède sa place de premier créancier mondial Pressions croissantes pour réduire la taxe à la consommation

La relance de l’industrie japonaise des semi-conducteurs progresse lentement

Le projet d’acquisition de U.S. Steel par Nippon Steel pourrait finalement aboutir

Corée du Sud

LEE Jae-Myung est élu Président de la République de Corée, avec un programme économique classé au centre-gauche

Face aux incertitudes économiques, les autorités mettent l’accent sur la relance Les chantiers navals Hanwha au cœur des enjeux de coopération Corée-Etats-Unis Samsung Electronics réalise sa plus grosse acquisition en 8 ans avec le rachat de l’allemand FlàktGroup

LG Energy Solution investit dans une usine de recyclage de batteries en France


Japon

Politiques économiques

Face à la hausse des prix du riz, le gouvernement annonce des mesures pour détendre le marché. Depuis juillet dernier, le prix de cet aliment de base de l’alimentation japonaise a fortement augmenté en raison des effets conjugués d’une mauvaise récolte, d’un rebond de la consommation domestique et d’achats de précaution liés à la crainte d’un grand séisme. Deux fois plus onéreux qu’un an auparavant, le riz est au centre de critiques envers le gouvernement, dont les mesures (vente d’une partie des stocks publics) n’ont jusqu’ici pas eu d’effets notables. Le ministre de ‘Agriculture Taku ETO a ainsi dû quitter son poste pour une déclaration jugée insensible (ayant fait savoir qu’il n’achetait jamais de riz tellement il en recevait de ses supporters). Son remplaçant Junichiro KOIZUMI a annoncé que les ventes de stocks publics s’effectueraient désormais de gré à gré avec les distributeurs et à un prix réduit. Après une première attribution destinée aux grands distributeurs, dont l’arrivée en rayons a été largement médiatisée et rencontré un net engouement du public, une deuxième vague a été annoncée au profit des PME gérant des volumes plus limités. La participation est conditionnée à un prix final n’excédant pas 2 000 JPY (environ 12 EUR) maximum, soit moins de la moitié du prix moyen constaté depuis plusieurs mois. L’objectif annoncé par le gouvernement est un retour rapide des prix moyens autour de 3 000 JPY/5 kg (env. 18 EUR).

Le Japon cède à l’Allemagne sa place de premier créancier mondial après 34 années en tête du classement. L’Allemagne passe devant le Japon avec un stock de créances extérieures nettes équivalent à 573 475 Mds JPY (3 500 Mds EUR), bénéficiant d’un excédent courant massif de 248,7 Mds EUR en 2024, largement soutenu par une balance commerciale excédentaire. Les avoirs extérieurs nets japonais ont pourtant atteint un niveau record en 2024, à 533 050 Mds JPY (3 253 Mds EUR), en hausse de près de 13 % sur un an (472 189 Mds JPY en 2023). Cette progression est notamment liée à la dépréciation du yen, qui a mécaniquement accru la valeur des actifs en devise nationale. À titre de comparaison, l’excédent courant japonais atteint 29 400 Mds JPY, soit environ 180 Mds EUR. Le rythme d’accumulation d’actifs extérieurs est néanmoins plus soutenu côté allemand. La Chine, avec 516 300 Mds JPY d’actifs nets, pourrait à son tour dépasser le Japon en 2025. Pour autant, Tokyo continue de renforcer ses positions à l’étranger, via des investissements directs importants aux États-Unis et au Royaume-Uni, dans des secteurs comme la finance, l’assurance et le commerce de détail. Le ministre des Finances, K. KATO, a ainsi relativisé cette annonce, soulignant que la position extérieure du Japon restait solide et continuait de progresser. Nikkei Asia, Japan Times, Ministry of Finance.

Le gouvernement japonais fait face à des pressions croissantes pour réduire la taxe à la consommation, dans un contexte de hausse du coût de la vie. Le Japon est confronté à une inflation élevée depuis six mois (+3,6 % en avril), ce qui a entraîné une baisse de la consommation des ménages. Cette dernière a pesé sur l’activité au premier trimestre 2025, avec une contribution négative de – 0,1 point à la croissance. Le PIB s’est d’ailleurs contracté de -0,7% en glissement annuel. Dans ce contexte, l’opposition a proposé une baisse temporaire du taux de TVA à 5 % pour tous les biens, voire une suppression ciblée sur les produits de première nécessité. Actuellement, les biens de consommation sont soumis à une taxe de 10 %, et de 8 % pour certains produits essentiels. Sur l’année fiscale 2024-2025, cette taxe représente 22 % de l’ensemble des revenus de l’État japonais et près du tiers des seules recettes fiscales. Le Premier ministre a pour le moment écarté tout abaissement de la taxe, estimant qu’une telle mesure compromettrait la soutenabilité des finances publiques ainsi que la qualité des services sociaux. Toutefois, les discussions se poursuivent au sein de la coalition gouvernementale, des représentants du parti centriste Komeito s’étant déclarés ouverts à une baisse ciblée. (Nikkei Asia, The lapan Times, Ministry of Internal Affairs)

Entreprises

La relance de l’industrie japonaise des semi-conducteurs progresse lentement. En dépit de financement importants annoncés (plus de 9000 Md JPY, soit 55 Md EUR, d’investissements privés prévus entre 2022 et 2029 et plus de 10 000 Md JPY / 61 Md EUR d’aides publiques annoncées d’ici 2030), la production de masse n’a débuté que dans trois des sept nouvelles usines de semi-conducteurs construites, rénovées ou acquises au Japon au cours des deux dernières années. Cette situation s’explique par une demande faible pour les puces utilisées dans des applications autres que l’intelligence artificielle, notamment dans la production de smartphones, véhicules électriques et équipements industriels. Renesas, par exemple, a rouvert son site de production de Kofu (préfecture de Yamanashi) après neuf ans de fermeture, mais n’a pas lancé la production comme prévu début 2024, en raison d’un marché incertain dans la production de véhicules électriques. Rohm a uniquement entamé une phase de production expérimentale dans une usine acquise en 2023. Ce phénomène n’est pas propre au Japon : la baisse des ventes de smartphones et d’ordinateurs depuis la crise du Covid-19 affecte l’ensemble du marché mondial. La relance de l’industrie des semi-conducteurs reste une priorité du gouvernement japonais.


Le projet d’acquisition de U.S. Steel par Nippon Steel, bloqué en janvier par J. BIDEN, pourrait aboutir sous D. TRUMP. Annoncée en décembre 2023 pour une valeur de 14,1 Mds USD, l’opération avait été bloquée par J. Biden, invoquant un motif de « sécurité nationale». D. TRUMP, également opposé à ce rachat dans un premier temps, a demandé en avril une réévaluation du dossier par le CFIUS (Committee on Foreign lnvestment in the United States). Le 23 mai, il a finalement exprimé son soutien à l’opération, qualifiant l’acquisition de« partenariat stratégique » et soulignant ses retombées économiques : 70 000 emplois créés et 14,1 Mds USD injectés dans l’économie américaine. D. TRUMP reste opposé à un rachat total de l’entreprise et son appui est conditionné à certaines garanties (maintien du siège à Pittsburgh, majorité du conseil d’administration composée de citoyens américains et interdiction de délocaliser la production), dont les modalités sont encore à l’étude mais pourraient prendre la forme de l’attribution au gouvernement américain d’une « golden share ». Nippon Steel tente de finaliser le rachat avant le 18 juin. Si l’acquisition échoue, Nippon Steel devrait verser 565 millions de dollars de pénalités.

Corée du Sud

Politiques économiques

LEE Jae-Myung est élu président de la République de Corée, avec un programme économique classé au centre-gauche. Le 3 juin, au cours d’une élection présidentielle anticipée faisant suite à la destitution du Président conservateur YOON Suk-yeol en avril dernier, le candidat démocrate LEE Jae-Myung a recueilli près de 49% des suffrages (selon les résultats quasi-définitifs annoncés par la commission électorale), devançant très nettement le candidat conservateur KIM Moon-soo (42%), pour ce scrutin à un tour. LEE Jae­Myung a été investi dès le lendemain président de la République de Corée pour un mandat de 5 ans. Lors de la campagne, il a pris position pour un retour de l’Etat au centre du développement économique coréen, avec des budgets publics conséquents, comme un plan de 67 Mds EUR pour l’intelligence artificielle ou la construction d’un million de logements. Il promeut une politique industrielle active en soutien aux secteurs critiques, comme les semi­conducteurs ou l’industrie de la défense. Sa politique énergétique est nettement en faveur des renouvelables, et le candidat a proposé la création d’un ministère du Climat et de l’Energie (l’énergie étant actuellement rattachée au ministère du Commerce et de l’Industrie). Sur le plan international, il prône une approche prudente de la négociation commerciale avec l’administration Trump, ainsi qu’une stabilisation de la relation économique avec la Chine et une diversification des partenariats.

Face aux incertitudes économiques, les autorités mettent l’accent sur la relance. Début mai, le Parlement a adopté un budget supplémentaire de 9,7 Mds USD, supérieur à la proposition initiale du gouvernement (8,6 Mds USD). Parmi les priorités retenues, plus d’un tiers de l’enveloppe est consacré au soutien aux ménages, notamment sous forme de chèques-cadeaux, ainsi qu’à l’appui aux petites entreprises. Une part comparable du budget est orientée vers le renforcement du commerce extérieur et l’accompagnement des secteurs stratégiques, dans un climat international incertain. La prévention et la gestion des catastrophes naturelles, en particulier les incendies de forêt, constituent le troisième axe majeur d’intervention, mobilisant près d’un quart des ressources. Le gouvernement prévoit une mise en œuvre accélérée de ces mesures, avec environ 70 % des crédits mobilisés dans les mois à venir. L’adoption de ce budget supplémentaire s’accompagne d’une révision des équilibres budgétaires: le déficit public pour l’année 2025 est désormais attendu à 3,3 % du Pl B (2,8 % auparavant), tandis que le ratio d’endettement public devrait atteindre 48,4 % à la fin de l’année (48,1 % auparavant). Sur le plan monétaire, dans un contexte d’inflation maîtrisée, la Banque de Corée réaffirme également son orientation en faveur de la croissance par l’atténuation récente des pressions sur le won: lors de sa réunion de fin mai, l’institution a abaissé son taux directeur à 2,5 %, signant ainsi une quatrième baisse en l’espace de six mois.

Entreprises

Les chantiers navals Hanwha au cœur des enjeux de coopération Corée-Etats-Unis. Suite au rachat de Philly Shipyard pour 100 Mi USD fin 2024, le conglomérat coréen Hanwha ambitionne de devenir le premier constructeur naval sur le sol américain. Rebaptisé Hanwha Phil/y Shipyard, le site de Philadelphie prévoit de multiplier par 6 sa capacité de production, passant de 1,5 à 10 navires par an. L’entreprise sud-coréenne y construira notamment des navires méthaniers, utilisés pour transporter du gaz naturel liquéfié – une première historique pour un chantier naval basé aux États-Unis. Hanwha entend ainsi s’imposer sur le segment des navires commerciaux à forte valeur ajoutée, tout en répondant aux besoins croissants de la marine américaine, engagée dans un plan d’expansion de sa flotte à 250 unités. En parallèle, Hanwha Ocean a décroché un contrat stratégique de maintenance, réparation et révision (MRO) avec l’US Navy, estimé à 60 Mds USD, ce qui constitue une percée inédite pour un acteur asiatique dans ce secteur militaire. Pour atteindre ces objectifs, Hanwha investira 70 Mi USD dans la modernisation du chantier. Par ailleurs, l’autre groupe naval coréen Hyundai Heavy Industries a également exprimé son intention d’étendre ses opérations aux États-Unis, confirmant l’intérêt sud­coréen croissant pour le marché naval américain. Ce projet s’inscrit dans un contexte de restructuration de l’industrie navale américaine, en quête de partenaires industriels fiables face aux tensions géopolitiques croissantes dans le Pacifique. KED Global, Chosun, Korea lungang Daily

Samsung Electronics réalise sa plus grosse acquisition en 8 ans avec le rachat de l’allemand FlàktGroup. Samsung a annoncé le rachat, pour 1,7 Md USD, du fournisseur allemand de solutions de chauffage, ventilation et climatisation (CVC), fondé en 1918 en Suède. L’acquisition de 100% des parts du fonds d’investissement Triton vise à renforcer la présence de Samsung sur le marché mondial du CVC, un secteur en pleine croissance, liée à l’essor de l’IA de la robotique et des véhicules autonomes. Samsung renforce ainsi sa concurrence avec LG, déjà bien implantée en Europe dans le secteur du CVC. Cette opération s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification de Samsung, visant à renforcer sa présence sur des marchés où elle reste encore en retrait. Elle marque aussi une nette accélération de la stratégie de fusions-acquisitions du premier conglomérat coréen: en 2023, Samsung avait déjà ainsi investi 63 Mi USD pour acquérir 14,7 % de Rainbow Robotics, et sa filiale Harman avait racheté la division audio de Masimo pour 350 Mi USD. D’autres acquisitions plus modestes avaient ponctué ces dernières années, comme celles de Corephotonics, spécialisée dans les technologies vidéo (2019), ou encore de la startup française Sonio, qui développe des solutions d’échographie prénatale assistées par IA (2024).

LG Energy Solution investit dans une usine de recyclage de batteries en France. Le premier fabricant de batteries coréen et 3 au monde a annoncé, le 28 avril 2025, un partenariat avec le groupe français du recyclage Derichebourg, pour construire une usine de recyclage de batteries au lithium usagées à Bruyères-sur-Oise (Val­d’Oise). Le site, dont la construction doit débuter en 2026 et qui devrait être mis en service en 2027, aura une capacité de recyclage de plus de 20 000 tonnes. Il servira à décharger et broyer des batteries usagées pour fabriquer de la black mass, une poudre qui concentre les métaux critiques comme le nickel et le cobalt. Dans un premier temps, l’usine utilisera comme matière première les chutes de production de l’usine LG Energy Solution de Pologne. Le co­investissement, premier de LG Energy Solutions dans le domaine du recyclage en Europe, serait de l’ordre de 35 Mi EUR et prendra la forme d’une coentreprise à 50-50.

La direction générale du Trésor est présente dans plus de 100 pays à travers ses Services économiques. Pour en savoir plus sur ses missions et ses implantations: www.tresor.economie.gouv.fr/tresor-international

Responsable de la publication: Service économique régional de Tokyo raphael.keller@dgtresor.gouv.fr

Rédaction: SER de Tokyo et SE de Séoul

Abonnez-vous : tokyo@dgtresor.gouv.fr

Brèves économiques Japon-Corée du Sud | Période du 1er au 30 avril 2025

Sommaire de l’édition n° 211 (du 1er au 30 avril 2025)

Japon

  • Le Japon a entamé les 16 et 17 avril des négociations bilatérales « prioritaires » avec l’administration américaine
  • Forte volatilité des marchés financiers sur fond de renforcement du yen
  • JERA et Mitsui & Co. investissent 2,4 Mds USD dans la plus grande usine d’ammoniac bas carbone au monde en Louisiane (Etats-Unis)
  • Renault et Nissan redéfinissent à nouveau leur Alliance
  • L’Exposition Universelle d’Osaka a ouvert ses portes au public le dimanche 13 avril pour une durée de six mois
  • Le projet de loi sur l’intelligence artificielle a été adopté en première lecture par la Chambre basse du Parlement japonais

Corée du Sud

  • L’économie sud-coréenne continue de marquer le pas, tandis que les incertitudes extérieures s’amplifient
  • Entretien clé entre le gouvernement coréen par intérim et l’administration américaine
  • Les terres rares : nouveau terrain de tensions entre la Chine et la Corée du Sud
  • SK conforte son avance sur Samsung dans les semi-conducteurs pour l’intelligence artificielle
  • Les entreprises sud-coréennes se préparent à revenir en Russie
  • Hyundai renforce sa présence aux États-Unis malgré les tensions commerciales

En vous abonnant à l’adresse de courriel ci-dessous, vous recevrez le document d’informations au format pdf. N’hésitez pas à diffuser cette lettre d’information auprès de vos contacts et à les inviter à s’y abonner en adressant une demande à l’adresse suivante : tokyo@dgtresor.gouv.fr
Une publication conjointe du SER de Tokyo et du SE de Séoul N° 211 : du 1er au 30 avril 2025

© Tous droits réservés Ambassade de France au Japon

Brèves économiques Japon-Corée du Sud | Période du 1er au 31 mars 2025

Pour avoir l’intégralité des infos, abonnez-vous en adressant une demande à : tokyo@dgtresor.gouv.fr

Sommaire de l’édition n° 210 (du 1er au 31 mars 2025)

Japon

    Les grandes entreprises japonaises annoncent une hausse des salaires de +5,46% pour 2025

    Retrait en série des grandes banques japonaises des cadres internationaux de décarbonation

    Changement de direction chez Nissan après l’échec des négociations avec Honda

    Le Japon présent au Sommet pour l’Action sur l’IA à Paris

    Le projet franco-japonais Caremag renforce la sécurisation des terres rares

Corée du Sud

    Rebond limité de la natalité et adoption de la réforme des retraites

    Poursuite des efforts de libéralisation des marchés financiers

    Accord UE-Corée du Sud sur le commerce numérique

    Samsung sous pression après des résultats décevants en IA

    L’électricien KHNP revoit à la baisse ses ambitions nucléaires en Europe 

Japon & Corée du Sud

    Incertitude des entreprises japonaises et sud-coréennes face aux mesures tarifaires de l’administration Trump

 

N’hésitez pas à diffuser cette lettre d’information auprès de vos contacts et à les inviter à s’y abonner en adressant une demande à l’adresse suivante : tokyo@dgtresor.gouv.fr

Brèves économiques Japon-Corée du Sud | Période du 1er au 28 février 2025

Sommaire de l’édition n° 209 (du 1er au 28 février 2025)

Japon

    Croissance solide de +0,7 % du PIB japonais au quatrième trimestre 2024

    Le Japon investit aux États-Unis et renforce sa coopération énergétique

    D. Trump menace d’instaurer des droits de douane sur les importations d’automobile, d’aluminium et d’acier, affectant l’industrie japonaise

    Fin du projet de fusion entre Nissan et Honda

    Les actionnaires de Seven&i s’organisent pour contrer l’offre d’achat de Couche-Tard

    Démission du président de la banque Norinchukin suite à de mauvais résultats financiers

 

Corée du Sud

 

    La Banque de Corée (BoK) abaisse son taux directeur dans un contexte de ralentissement économique

    La Chine autorise à nouveau les importations de contenus culturels sud-coréens

    L’adoption de la loi de soutien aux semi-conducteurs retardée, sur fond de désaccord politique

    Les groupes sud-coréens accélèrent leurs partenariats internationaux dans l’intelligence artificielle

    Les entreprises sud-coréennes sous pression des États-Unis pour accroître leurs investissements

 

Japon & Corée du Sud

 

    Nette amélioration des soldes commerciaux de la France vis-à-vis du Japon et de la Corée du Sud en 2024

 

N’hésitez pas à diffuser cette lettre d’information auprès de vos contacts et à les inviter à s’y abonner en adressant une demande à l’adresse suivante : tokyo@dgtresor.gouv.fr

BRÈVES ÉCONOMIQUES Japon & Corée du Sud n° 208 (du 16 décembre 2024 au 31 janvier 2025)

Une publication conjointe du SER de Tokyo et du SE de Séoul N° 208: du 16 décembre 2024 au 31 janvier 2025

Japon

Politiques économiques

La Banque du Japon (BoJ) rehausse son taux directeur à 0,5 %, confirmant la lente trajectoire de normalisation de sa politique monétaire. Cette décision prise lors de la réunion de politique monétaire des 23 et 24 janvier (à huit voix contre une) fixe le taux
directeur (uncollateralized overnight cal! rate) de la BoJ à son plus haut point depuis 17 ans. Cette hausse a été motivée par la réduction d’incertitudes sur deux sujets clés : (i) le momentum des négociations salariales de printemps (shunto) et (ii) la situation politique des Etats¬Unis. En effet, le Rengo, syndicat majoritaire, a fixé pour objectif une hausse de 5 % globalement et 6 % au sein des PME japonaises. Par ailleurs, la BoJ se montre confiante quant à la capacité des acteurs économiques japonais à faire face à la nouvelle donne politique aux États-Unis. Le risque de barrières tarifaires imposées sous la nouvelle administration Trump a également pu entrer en considération dans la décision de la BoJ : en relevant son taux directeur maintenant, elle accroît sa marge de manœuvre, pour stimuler à nouveau l’économie japonaise si celle-ci venait à subir les conséquences d’une politique commerciale américaine hostile.

Anticipée par les acteurs du marché, cette hausse n’a pas eu d’effet significatif sur le niveau de change entre le yen et le dollar US, comme l’a souligné vendredi le ministre des Finances Katô. et le rendement des obligations d’Étatjaponaises UGB) à 2 ans et à 5 ans s’est redressé (au plus haut depuis 16 ans). La majorité des acteurs du marché anticipent une nouvelle hausse de 25 bps fin juillet 2025 et une valeur terminale visée par la BoJ de 1 %, compte tenu de la remarque sur une « trajectoire à mi-parcours» du Gouverneur Ueda lors de sa conférence de presse vendredi 24 janvier.

En parallèle, la BoJ a revu ses prévisions macroéconomiques pour le Japon à la baisse pour la croissance économique (+0,5 % pour l’année fiscale 2024 contre +0,6 % lors de sa dernière prévision en octobre), et à la hausse pour l’inflation core (hors produits frais) (+2,4 % pour 2025 contre + 1,9 % en octobre), en raison de la tendance durablement baissière du yen et de l’augmentation des prix des importations. Nikkei Asia, Financial Times

Vers un nouveau Plan stratégique de l’énergie japonais à horizon 2040. Le Ministère de l’Économie, du Commerce et de l’industrie (METI) a présenté la version provisoire du prochain Plan stratégique de l’énergie à horizon 2040, le 17 décembre dernier. Après une période d’ouverture aux commentaires publics qui a pris fin le 27 janvier, le plan devrait être adopté par le cabinet du Premier ministre lshiba entre février et mars. Cette version provisoire du 7ème Plan stratégique de l’énergie est aligné sur la doctrine « S+3E » en place depuis 2014, correspondant aux principes de sûreté, de sécurité énergétique, d’efficacité économique et d’environnement.

Ce nouveau plan répond à un double objectif: (1) assurer la sécurité énergétique et (2) respecter la trajectoire de décarbonation nationale fixée à -73 % d’émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2013 d’ici 2040. Il escompte un futur dans lequel les besoins en électricité augmenteraient de 10 % à 20 % d’ici 2040 en raison de l’électrification des usages et de la hausse des besoins de digitalisation, notamment induite par la croissance des centres de données. La consommation attendue d’électricité se situerait entre 1100 à 1 200 TWh par an d’ici 2040, avec une place renforcée des énergies bas-carbone.

Parmi les évolutions majeures, le discours sur le nucléaire est renversé, avec désormais l’objectif d’en« maximiser l’utilisation», pour atteindre une part de 20 % du mix électrique, soit 220 à 240 TWh. Cela correspond à un objectif rehaussé de 40 TWh nets par rapport au plan précédent.

Par ailleurs, les énergies renouvelables ont vocation à devenir la source d’électricité la plus importante, atteignant une part située entre 40 % et 50 %, avec le solaire qui représenterait 22 à 29 % de l’électricité renouvelable – contre 10 % en 2023 – et l’éolien en mer flottant, avec 30-45 GW de capacités installées prévues en 2040 (< 1 GW en 2023). Les énergies fossiles resteraient une composante importante du mix électrique, entre 30 % et 40 %. Contrairement au plan précédent, les détails de la répartition entre charbon, gaz et pétrole ne sont pas explicités, maintenant une inconnue sur l’ampleur de la transition du charbon au gaz et sur les objectifs de GNL associés. Afin d’atteindre la réduction ciblée d’émissions, les énergies thermiques devront être fortement décarbonées, préfigurant une utilisation massive d’hydrogène et d’ammoniac en co-combustion charbon-gaz, et le développement massif de technologies de capture du carbone (CCS). M ETI, .LU.1, Yomiuri Shimbun

Le projet de loi sur la formation des prix agricoles (« EGAlim japonais») se précise. Le ministère japonais de l’Agriculture, de la pêche et des forêts (MAFF) a présenté au comité agriculture du Parti libéral démocrate (PLD) les grandes lignes du futur projet de loi sur la formation raisonnée des prix agricoles, qui doit être soumis à la Diète début 2025. Ce projet intervient dans un contexte de dégradation de l’équilibre économique de nombreuses exploitations agricoles soumises à des hausses de coûts de production, que les dispositifs d’aides publiques et les prix de vente ne parviennent pas à compenser. Les autorités japonaises, qui ont conduit de larges consultations (y compris sur le retour d’expérience des lois « EGAlim » en France), entendent intervenir dans deux axes principaux.

Un premier volet de mesures portera sur la formation des prix lors des négociations entre agriculteurs et industries en aval (grossistes, distribution, industries agroalimentaires) afin d’assurer plus de transparence sur la formation des prix via la mise en place d’indices de référence. À la différence du dispositif français« EGAlim », le projet ne prévoit pas d’introduire des clauses obligatoires dans les négociations commerciales mais prévoit dans un premier temps un appel aux engagements volontaires des acteurs privés, qui seront invités à élaborer des plans. En cas d’efforts insuffisants constatés par une « comrmssion des pratiques commerciales équitables»,
le gouvernement pourra adopter des mesures plus directives pour encadrer certaines pratiques.

Afin d’accompagner les hausses de prix que ces mesures risquent d’induire, un second volet sur la valorisation des produits agricoles auprès des consommateurs devra permettre de mieux expliciter les facteurs du prix liés à la qualité des produits et aux pratiques dans le domaine du développement durable. Comme le précise le MAFF, une hausse significative du pouvoir d’achat des ménages reste néanmoins une condition indispensable à une meilleure répercussion des coûts de production agricoles dans les prix de vente de l’alimentation. Shokuhin sangyou shinbun, Nikkei Asia, MAFF

Entreprises

Nippon Steel et U.S. Steel engagent des poursuites judiciaires à l’encontre de l’administration américaine, à la suite du blocage de l’acquisition décidé par le Président Biden. Le 3 janvier, le Président Biden a bloqué l’acquisition de U.S. Steel par Nippon Steel (pour un montant de 14,9 Mds USD). L’acquisition de U.S. Steel, 27ème producteur mondial, devait faire de Nippon Steel le 4ème producteur d’acier dans le monde en lui permettant de renforcer son internationalisation et à acquem les technologies de décarbonation du sidérurgiste américain, dans un contexte de forte concurrence chinoise.

Nippon Steel a engagé deux actions en justice. La première, devant la US. Court of Appeals for the D.C. Circuit, dénonce des violations du due process et des exigences de procédurales légales, ainsi qu’une interférence politique dans le processus. La seconde, devant la U.S. District Court for the Western District of Pennsylvania, vise le concurrent américain Cleveland-Cliffs et le syndicat USW pour collusion illégale visant à entraver la transaction. Si la législation américaine accorde 30 jours pour défaire une transaction, le Committee on Foreign investment (CFIUS) a prolongé ce délai jusqu’au 18 juin.

Si l’abandon de l’acquisition était confirmé, Nippon Steel devrait dédommager U.S. Steel d’une clause d’indemnité de 565 Mi USD. Le blocage, qui a satisfait les syndicats d’US Steel opposés au projet, a été décrié par le monde des affaires japonais (notamment par le Keidanren, homologue du MEDEF) et par la presse. Les conséquences sur les IDE japonais aux États-Unis pourraient néanmoins rester limitées, en raison de l’attractivité du marché américain pour les investisseurs japonais. The New York Times, Council on Foreign Relations, Mainichi

Nissan et Honda en passe de renoncer à leur projet de fusion. Le 23 décembre dernier, les PDG de Nissan et de Honda, MM. Uchida et Mibe, avaient présenté un projet de fusion des deux entreprises, en présence de Mitsubishi Motors, susceptible de s’y joindre également. Leur fusion pourrait créer le 3ème groupe automobile mondial et permettre aux deux entreprises d’acquérir une taille critique face à la concurrence internationale et aux investissements nécessaires pour la décarbonation du secteur.

La situation semble critique pour Nissan, qui avait annoncé en novembre un plan de restructuration prévoyant la suppression de
9 000 postes (soit 7 % des effectifs) et une réduction de -20 % de sa capacité de production mondiale.

Selon les échos de la presse du 6 février, Nissan aurait décidé de retirer son accord de principe au projet, au terme de discussions houleuses qui auraient vu Honda exiger une intégration de Nissan en son sein sous forme de filiale. Aucune communication n’a néanmoins été faite par les entreprises à cette heure. Renault, principal actionnaire de Nissan, avait exprimé son soutien au projet. Nikkei, Yomiuri, Japan Times, TBS NEWS DIG

Révocation du président d’ Aeon Bank pour manquement dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Faisant suite à une ordonnance d’amélioration des opérations émise en décembre 2024 (sanction non-financière à ce stade) par la Financial Services Agency (FSA) – superviseur bancaire japonais -, le président d’ Aeon Bank, Hiroaki Kobayashi, a été révoqué par le conseil d’administration le 14 janvier pour des manquements en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. Kenji Fujita, président de la société-mère Aeon Financial Services, a également donné sa démission. La FSA avait relevé une possible violation de la loi sur la prévention du transfert de produits criminels et des lacunes dans son système de contrôle interne. Elle s’est également montrée très critique sur la gestion de cette crise par les dirigeants de l’établissement de crédit. La nouvelle direction de la banque, assurée par Yu uro Kisaka (précédemment directeur d’ Aeon Financial Services), entend donner la priorité à la révision de la gouvernance de la société financière. Un comité d’experts externes dédié à l’élaboration d’un plan d’amélioration a été établi, doublé d’un comité d’enquête formé par la société-mère Aeon.

Filiale du premier groupe de retail au Japon, Aeon Bank entre dans la catégorie dite des « New forms of banking and internet banking » composée de 11 banques n’appartenant pas aux réseaux bancaires traditionnels, un secteur en forte expansion (doublement en 5 ans du nombre d’ouvertures de comptes) grâce au développement de la banque en ligne et de leur compatibilité avec les paiements par smartphone et la collecte de points. Japan News, Nikkei

Propriété intellectuelle

Le programme d’accélération des procédures d’examen de brevets entre l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) et l’Office des brevets du Japon UPO) a été étendu pour cinq années supplémentaires. Ce programme d’accélération, désigné sous le nom

anglais de Patent prosecution highway (PPH), est en vigueur depuis le r= janvier 2021. Il résulte d’un accord signé entre l’INPI et le JPO (premier accord de ce type signé par l’INPI) et permet aux déposants de brevets français de demander l’accélération de la procédure de délivrance d’un dépôt de brevet réalisé auprès de l’Office des brevets du Japon, sous réserve que ce dernier contienne des revendications suffisamment proches de celles mentionnées dans la demande examinée par l’INPI et considérées comme brevetables. De manière réciproque, le PPH permet également l’accélération de la procédure de délivrance d’une demande de brevet déposée à l’INPI après un premier examen par le JPO.

Ce programme de PPH, initialement prévu pour une durée de deux ans, avait déjà fait l’objet d’un premier renouvellement le T » janvier 2023. Les déposants français souhaitant étendre leur protection au Japon dans le cadre de ce programme de PPH peuvent obtenir une accélération moyenne de 7 à 8 mois de la procédure de délivrance au Japon, sans frais additionnels.

Corée du Sud

Politiques économiques

L’instabilité politique se poursuit en Corée du Sud, affectant son économie. Depuis la tentative avortée du président Yoon Suk-yeol d’imposer la loi martiale le 3 décembre dernier, la situation politique sud-coréenne demeure marquée par une forte instabilité. Le Premier ministre Han Duck-soo, initialement chargé des fonctions de président par intérim, a été destitué à son tour le 27 décembre, cédant sa place au vice-Premier ministre et ministre des Finances, Choi Sang-mok. Sur le plan économique, ces évènements ont exacerbé la volatilité du won, déjà affaibli par l’élection de D. Trump. Le taux de change a atteint son plus haut niveau en près de 16 ans le 27 décembre (1 487 KRW/1 USD), avant de se résorber autour des 1 460 KRW/1 USD. Par ailleurs, la confiance des acteurs économiques sud-coréens a été mise à mal par ce contexte politique. L’indice de confiance des entreprises a reculé de -4,9 % en décembre, tandis que celui des consommateurs a chuté de -12,2 %. Les dernières données mettent également en avant une contraction du marché du travail en décembre, notamment marquée par une hausse du taux de chômage de + 1,6 p.p., à 3,8 %. L’ensemble de ces éléments ont conduit la Banque de Corée (BoK) à abaisser à nouveau sa prévision de croissance économique pour 2025, à 1,6 %-1,7 % (contre 1,9 % en novembre). Dans ce contexte, la BoK a malgré tout maintenu son taux d’intérêt directeur à 3,0 % lors de la réunion de politique monétaire de janvier, privilégiant la stabilisation du won sur la relance économique. Korea Times, Korea Times, The Chosun Daily, Statistics Korea

Record des exportations de biens sud-coréens en 2024. Les exportations de biens sud-coréens atteignent un niveau record en 2024, à 684 Mds USD, soit une progression +8,2 % par rapport à 2023. En conséquence, la Corée du Sud a gagné deux places dans le classement mondial des exportateurs, se hissant à la 5ème position pour la période de janvier à septembre 2024. Au cours de l’année, la forte croissance des exportations a été tirée par la hausse de +44 % des ventes de semi-conducteurs, atteignant un niveau record de 142 Mds USD en raison de la forte demande de puces haut-de¬gamme. Les expéditions de navires et d’ordinateurs ont également bondi, tandis que les ventes d’automobiles, deuxième produit d’exportation derrière les semi-conducteurs, sont restées stables sur fond de perturbations de la production causées par des grèves. Enfin, les exportations d’hydrocarbures raffinés ont augmenté de +5 %, la hausse des volumes d’exportations ayant compensé la baisse des prix du pétrole. Par destination, les expéditions de biens ont progressé vers la Chine (+6,6 %, à 133 Mds USD), qui reste son premier client, même si les États-Unis s’en rapprochent (+ 10,5 % à
128 Mds USD). Combinée à la baisse de -1,7 % des importations, à 632 Mds USD, la progression marquée des exportations a permis à la Corée du Sud d’afficher en 2024 l’excédent le plus important depuis 2018 (52 Mds USD). KED Global, The Chosun Daily, Maeil Business Newspaper, Pulse

Entreprises

Les entreprises sud-coréennes s’adaptent face à la nouvelle administration Trump. Leur stratégie passe tout d’abord par un renforcement de leur dispositif de lobbying: Hyundai a recruté l’ancien ambassadeur américain en Corée du Sud et a fait un don d’un million de dollar US à l’investiture du Président Trump, tandis que Samsung a augmenté ses effectifs aux États-Unis de 12 à 67 lobbyistes au cours de l’année 2024. Les entreprises sud¬coréennes ont également multiplié les contacts avec des gouverneurs et des sénateurs d’États républicains dans lesquels la Corée du Sud investit (ex.: Géorgie, Tennessee, Indiana, Alabama). En outre, les groupes sud-coréens se sont empressés d’obtenir le décaissement, auprès de l’administration Biden sortante, des aides obtenues dans le cadre du CHIPS Act et de l’inflation Reduction Act: 4,7 Mds USD et 1 Md USD ont été versés respectivement à Samsung et SK pour leurs usines de semi-conducteurs, et 9,6 Mds USD à une co-entreprise de Ford et de SK pour trois usines de batteries. La presse rapporte également une probable augmentation des investissements des groupes sud-coréens aux États-Unis dans le contexte de l’entrée en fonction de la nouvelle administration Trump, en plus des 114 Mds USD engagés au cours des quatre dernières années. Hanwha a déjà promis de doubler le nombre d’employés dans ses chantiers navals américains d’ici 10 ans, tandis que Samsung et LG envisageraient de déplacer une partie de leur production du Mexique vers les États-Unis, et que Hyundai pourrait ouvrir une usine sidérurgique aux États-Unis pour fournir ses usines de véhicules. Korea Joongang Daily. Yonhap, The Chosun Daily, Korea Times, Korea Economic Daily, Reuters

Korean Air finalise sa fusion avec Asiana, dans un contexte d’incertitudes sur le marché des compagnies aériennes à bas-coût. En décembre, Korean Air, première compagnie aérienne sud¬coréenne, a déboursé une dernière tranche de 556 Mds USD auprès d’ Asiana, lui permettant de contrôler 64 % du capital de cette dernière et de conclure une fusion annoncée en 2020 pour un total d’1,5 Mds SUD, pour former la 10ème compagnie aérienne mondiale. Cette décision intervient après que la Commission européenne a confirmé que Korean Air avait effectivement honoré toutes ses obligations au titre du contrôle des concentrations (i.e. cession de certaines fréquences à la compagnie sud-coréenne à bas-coût T’Ways ; cession des activités de fret d’Asiana). La presse rapporte également que le département américain de la Justice, seule autorité de la concurrence dont la décision restait en suspens, aurait donné son accord tacite à la fusion en ne déposant aucun recours. Reste en suspens le devenir des compagnies à bas-coût adossées aux deux groupes: Korean Air souhaite regrouper les marques low-cost d’ Asiana (Air Seoul et Air Busan) au sein de sa filiale Jin Air, mais ce projet rencontre l’opposition notamment de la ville de Busan,
actionnaire d’Air Busan. La restructuration du paysage sud-coréen des compagnies low-cost est rendue encore plus incertaine depuis le crash d’un avion de Jeju Air fin décembre, évènement qui a fragilisé les perspectives de cette compagnie low-cost indépendante, tandis qu’une bataille d’actionnaires est en cours pour le contrôle de T’Ways. Maeil Business, Yonhap, Korea Times, Bloomberg

La Corée du Sud est la deuxième juridiction au monde après l’Union européenne à adopter une loi sur l’intelligence artificielle (IA). Le 26 décembre, l’Assemblée nationale sud-coréenne a adopté,

à la quasi-unanimité des députés présents, la « Loi-cadre sur le développement de l’intelligence artificielle et la création de la confiance», revendiquant l’A/ Act européen comme source d’inspiration. Plusieurs dispositions-clés de la loi sud-coréenne sont en effet très proches de la législation européenne, notamment concernant les obligations pesant sur les opérateurs d’IA à « fort impact», dont la définition est elle-même similaire au texte européen. On notera toutefois que les contrôles imposés s’appliquent après mise sur le marché (à la différence de l’approche européenne ex ante) et que les pénalités prévues, de l’ordre de 20 000 EUR, sont nettement inférieures à celles prévues par la législation européenne. Cette loi a également pour but d’organiser la prise de décision et le soutien public en matière d’IA, chargeant le ministère des Sciences et des technologies de l’information et de la communication d’établir un plan triennal et de mobiliser l’ensemble des acteurs, au moyen notamment d’une association de promotion, créée par cette loi et placée directement sous l’autorité du Président sud-coréen. Chosun Biz, Business Korea, joongang Daily

La direction générale du Trésor est présente dans plus de 100 pays à travers ses Services économiques. Pour en savoir plus sur ses missions et ses implantations: www.tresor.economie.gouv.fr/tresor-international

Responsable de la publication: Service économique régional de Tokyo raphael.keller@dgtresor.gouv.fr

Rédaction: SER de Tokyo et SE de Séoul

Abonnez-vous: tokyo@dgtresor.gouv.fr

Brèves économiques de la zone Japon-Corée du Sud (N° 207) du 1° novembre au 15 décembre 2024

BRÈVES ÉCONOMIQUES Japon & Corée du Sud

Une publication conjointe du SER de Tokyo et du SE de Séoul N° 207 : du 1° novembre au 15 décembre 2024

Japon

La croissance économique japonaise s’est élevée à +0,3 % au 3″© trimestre 2024 Le Japon et la Chine encouragent les coopérations industrielles sur la décarbonation

De nouvelles mesures pour développer la géothermie au Japon

La préfecture d’Ai chi inaugure Station Ai, nouveau hub de l’innovation au Japon

Corée du Sud

L’impact sur les marchés financiers du coup de force tenté par le président Yoon est à ce stade contenu

La Banque de Corée (BoK) a procédé à une deuxième baisse consécutive de son taux directeur, face à la détérioration des perspectives économiques

La Corée du Sud devrait voir son taux de fécondité remonter cette année pour la première fois depuis 2015

L’ Américain IBM et le Finlandais IQM déploient leurs ordinateurs quantiques en Corée du Sud

Le gouvernement sud-coréen souhaite prévenir le rachat des activités Batteries de Korea Zinc par des entités étrangères

Japon & Corée du Sud

Turbulences sur les marchés financiers japonais et sud-coréens à la suite de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis


Japon

Politiques économiques

La croissance économique japonaise s’est élevée à +0,3 % (en glissement trimestriel – g.t.) au 3″® trimestre 2024, selon les chiffres préliminaires publiés par le gouvernement (soit +1,2 % en glissement annuel – g.a.). Cette progression fait suite à une précédente hausse de +0,5 % (en g.t.) au 2m° trimestre. La consommation privée, qui représente 53 % du PIB japonais, a ainsi augmenté de +0,7 % en g.t., portée par les dépenses en services et les achats de biens durables – dont les véhicules et les appareils électroménagers – et non-durables. Elle a également été stimulée par le programme de réduction d’impôts de 40 000 JPY (250 EUR) par personne, entré en vigueur en juin. Toutefois, l’investissement a reculé de -0,1 %, avec une baisse marquée dans le secteur des puces électroniques en réponse au ralentissement des économies des principaux partenaires commerciaux de l’archipel. Les exportations ont par ailleurs progressé moins rapidement (+1,1 %) que les importations (+ 1,8 %). La demande extérieure a ainsi contribué de manière négative à la croissance, à hauteur de -0,2 point de pourcentage. S’agissant du secteur public, la consommation gouvernementale a faiblement augmenté (+0,1 %), au contraire des investissements publics (-1,1 %). Nikkei Reuters

Le Japon et la Chine encouragent les coopérations industrielles sur la décarbonation. Le 9 novembre s’est tenu à Tokyo le 17me Forum Japon-Chine sur la conservation de l’énergie et l’environnement. Réuni pour la première fois depuis cinq ans, ce forum qui a rassemblé plus de 650 participants, avec la présence notable de plusieurs membres du gouvernement japonais, dont le ministre de l’Économie, du Commerce et de I’Industrie (METI) Yoji Muto, ainsi que le ministre de l’Environnement Asao Keiichiro. Du côté chinois, Zhao Chenxin, vice président de la Commission nationale du développement et de la réforme et Li Fei, Vice-ministre du Commerce, étaient également présents. À cette occasion, plusieurs mémorandums ont été signés pour la mise en œuvre de 27 nouveaux projets de coopération dans les cinq domaines couverts par le Forum: la conservation de l’énergie, les véhicules électriques et intelligents, l’hydrogène et l’ammoniac, le commerce et les investissements verts Japon-Chine, et les bâtiments et logements verts. Par exemple, Marubeni et Envision ont signé un contrat d’approvisionnement en ammoniac vert produit en Mongolie; JCOAL (Japan Carbon Frontier Organisation) et China Electricity Council ont signé un accord de coopération d’échange technique sur la neutralité carbone couvrant les enjeux d’efficacité énergétique des centrales à charbon; et JCOAL et China Coal Techno!ogy Engineering Group ont signé un memorandum of understanding (MoU) sur le renforcement de la coopération internationale dans le domaine du charbon et de la neutralité carbone. Depuis 2006, le Forum a ainsi accompagné le lancement de 457 projets de coopération sino-japonais devant contribuer à la décarbonation des deux économies. METI, China Daily

De nouvelles mesures pour développer la géothermie au Japon. Si la géothermie ne représente que 0,3 % de la production électrique japonaise, avec 98 centrales et une puissance installée de 540 MW, l’archipel dispose des troisièmes ressources au monde, derrière les États-Unis et l’Indonésie, avec un potentiel de 23 000 mégawatts. Le gouvernement devrait prochainement dévoiler de nouvelles mesures de soutien au développement de la filière, en confirmant les objectifs qui avaient été fixés par les gouvernements précédents de 1 500 MW de capacité installée d’ici 2030, correspondant à 1 % du mix électrique. Ainsi, le nouveau Plan stratégique de l’énergie, qui doit être publié d’ici avril 2025, contiendra des dispositions pour accélérer la commercialisation des centrales. De nouvelles subventions aux études géologiques devraient être prévues via des financements de la Japan Organisation for Metals and Energy Security (JOGMEC) qui couvriront les coûts d’identification d’un gisement géothermique, estimés à 6,5 Mi USD par forage. Un nouveau comité, rassemblant les agences administratives locales, les compagnies d’électricité et les populations locales, devrait également aider à réduire les délais d’opérationnalisation des centrales, qui se situent actuellement en moyenne à plus de 10 ans. The lapan Times, The Japan Times, Kyodo News, JOGMEC, IEA Geothermal, Think Geoenergy

Entreprises

La préfecture d’Aichi inaugure Station Ai, nouveau hub de l’innovation au Japon. Inauguré le 31 octobre à Nagoya en présence de l’Ambassadeur de France au Japon, Philippe Setton, ce nouveau lieu se positionne comme le plus grand incubateur de start-ups du Japon, d’une superficie de 23 600 m (incluant une offre hôtelière de 25 chambres). Créé par la préfecture d’Aichi et opéré par le géant du numérique SoftBank, ce hub promeut une dynamique d’ouverture et de collaboration internationale, directement inspirée de l’incubateur parisien Station F: lancé après la visite du Gouverneur Hideaki Ômura à Station Fen 2018, le projet a bénéficié d’un partenariat initial avec l’incubateur français, qui a influencé sa conception en promouvant la diversité (au moins 20 % de start-ups étrangères prévues), l’intégration d’espaces conviviaux et le renforcement des liens entre entrepreneurs, investisseurs et administrations. Les liens avec la France ont été mis en lumière à plusieurs reprises durant l’inauguration, notamment avec des messages vidéo de Roxanne Varza, directrice générale de Station F, et de Jacques Attali, nommé conseiller pour l’innovation du Gouverneur d’Aichi. Représentant La French Tech, la licorne industrielle française Exotec a également partagé les clés de son succès, tandis que les start-ups japonaises Heralbony et Prodrone ont expliqué les raisons du choix de la France pour leur lancement à l’international. Avec une capacité d’accueil de 500 start-ups à son ouverture et un objectif de 1 000 d’ici 2029, Station Al ambitionne de devenir un moteur de l’innovation en Asie. Son modèle repose sur des programmes variés d’incubation et d’accélération. L’incubateur est
par ailleurs en lien avec d’autres organismes de la préfecture d’Ai chi comme le Nagoya Innovators’ Garage et le Nagoya Campus. Nikkei Asia

Corée du Sud

Politique

L’impact sur les marchés financiers du coup de force tenté par le président Yoon est à ce stade contenu. Le 3 décembre, le Président sud-coréen Yoon Suk-yeol a décrété la loi martiale, avant de revenir sur sa décision quelques heures plus tard après un rejet de ce décret par le Parlement. Cet épisode a engendré une crise politique, marquée par une motion de destitution le 7 décembre, qui n’a pas rassemblé le nombre de parlementaires requis. Les indices boursiers ont été impactés: le KOSPI, principal indice, était le 9 décembre en baisse de -5,1 % depuis l’annonce de la loi martiale, et le KOSDAQ, axé sur les PME innovantes, a affiché une baisse plus marquée de -9,3 %. Du côté des changes, les fluctuations sont également notables: après avoir atteint un pic à 1 442 KRW/1 USD suite à la déclaration du Président, le taux de change s’est stabilisé autour de 1 410-1 415 KRW/USD les 4 et 5 décembre, avant de connaître de nouveau une tendance dépréciative depuis le 6 décembre (1 434 KRW/1 USD le 15 décembre), qui devrait se poursuivre. S’agissant des taux souverains, le choc semble également contenu, avec une augmentation de près de +5 points de base pour le taux à 3 ans (2,60 %) et de +2 points de base pour le taux à 10 ans (2,71 %). Les effets contenus de la crise s’expliquent notamment par la réaction rapide des autorités: la Banque de Corée (BoK) s’est directement engagée à fournir une liquidité illimitée à court terme via des opérations de rachats, tandis que le régulateur financier sud coréen (Financial Services Commission – FSC) s’est dit prêt à mobiliser jusqu’à 33,5 Mds EUR pour stabiliser les marchés des actions et obligataires. Korea Herald, Reuters, Korea Times

Politiques économiques

La Banque de Corée (BoK) a procédé à une deuxième baisse consécutive de son taux directeur, face à la détérioration des perspectives économiques. La banque centrale a réduit ses perspectives de croissance pour l’économie sud-coréenne, comme l’avait fait le Fonds monétaire internationale (FMI), tablant sur +2,2 % (-0,2 p.p. par rapport à la prévision du mois d’août) pour 2024 et 1,9 % (-0,2 p.p.) pour 2025 (contre 2,2 % et 2,0 % selon le FMI). L’abaissement des prévisions pour 2024 se justifie par une reprise de la demande domestique plus lente que prévue, en dépit d’une hausse attendue des exportations d’environ +7,0 %. Pour 2025, les attentes sont plus modérées concernant la croissance des exportations en raison des incertitudes qui pèsent sur le marché mondial (tensions commerciales, reprise retardée de l’économie chinoise, etc.). Ni la BoK ni le FMI n’ont pris en compte l’élection de D. Trump à la présidence des États-Unis dans leurs prévisions, dans la mesure où les hausses tarifaires américaines sont attendues pour

Dans ce contexte d’affaiblissement des perspectives économiques, la BoK, qui avait abaissé son taux directeur d’un quart de point de pourcentage en octobre, a procédé à une nouvelle baisse surprise de 25 points de base lors la réunion de novembre, pour porter son taux directeur à 3,0 %. La décision de la BoK marque la volonté de maîtriser les risques d’un ralentissement économique, sans être arrêtée par la dépréciation du won qui se poursuit et le niveau élevé de la dette des ménages. FMI, Korea Times Korea Times, Korea Times, Korea JoongAng Daily

La Corée du Sud devrait voir son taux de fécondité remonter cette année pour la première fois depuis 2015. Le « comité présidentiel pour le vieillissement de la société et la politique démographique» prévoit que l’indice synthétique de fécondité du pays (correspondant au nombre moyen d’enfants qu’une femme aurait au cours de sa vie) s’établira à 0,74 cette année, contre 0,72 en 2023. Il s’agirait de la première augmentation de cet indice dans le pays depuis 2015, lorsque le taux de fécondité s’élevait à 1,24, alors même que Statistics Korea prévoyait en début d’année une nouvelle baisse pour 2024, à 0,68. Le NABO (Bureau du budget de l’Assemblée nationale sud-coréenne) s’attend à une hausse générale du taux de fécondité jusqu’en 2028, sans cependant dépasser 0,8 enfants par femme. Ces tendances positives sont attribuées à l’augmentation récente des naissances et des mariages, des unions ayant été repoussées pendant la pandémie de Covid-19. En effet, le nombre de nouveau-nés a augmenté de +5,9 % en août (en g.a.), après une hausse de +7,9 % en juillet, tandis que le nombre de couples qui se sont mariés de janvier à août a augmenté de +12,2 % en g.a. Malgré tout, le nombre de décès dépassant toujours le nombre de naissances, la population totale devrait continuer de décliner au cours des prochaines années, à un rythme moyen de 0,05 % par an. Korea JoongAng Daily, Pulse, Korea Times


Entreprises

L’Américain IBM et le Finlandais IQM déploient leurs ordinateurs quantiques en Corée du Sud. Le 20 novembre dernier, IBM a annoncé la mise en service d’un ordinateur quantique doté d’un processeur de 127 qubits. Selon les principes de la physique quantique, la puissance d’un ordinateur quantique évolue exponentiellement en fonction du nombre de qubits. Plongé dans une cuve refroidie à -273° C, cet ordinateur doit permettre de réaliser certains calculs qui demanderaient un temps quasi-infini via l’informatique conventionnelle. Il s’agit du 5 pays de déploiement

pour IBM (après les États-Unis, le Canada, l’Allemagne et le Japon) et du plus puissant ordinateur quantique de l’entreprise hors des États Unis. Il s’agit également d’un saut technologique majeur pour la Corée du Sud, dont l’ordinateur le plus puissant ne dépassait pas 20 qubits. L’ordinateur étant déployé sur le campus de l’Université Yonsei à Songdo, principal cluster biotech du pays, ses premières applications pourraient porter sur le développement de nouveaux médicaments, dont la durée de mise au point pourrait être réduite de moitié.

Par ailleurs, début décembre, c’était au tour de l’entreprise finlandaise IQM d’annoncer la vente d’un ordinateur quantique à l’Université nationale de Chungbuk, qui sera mis en opération au cours du 1 ~ trimestre 2025. Korea Times, Business Korea, Chosun Daily, DCD

Le gouvernement sud-coréen souhaite prévenir le rachat des activités Batteries de Korea Zinc par des entités étrangères. Le 19 novembre, l’entreprise sud-coréenne Korea Zinc a annoncé avoir confirmé la désignation de sa production de précurseurs comme « technologie clé» par le gouvernement, ce qui soumettrait toute demande de rachat par une entité étrangère à l’approbation de celui-ci. Les précurseurs sont des composés métalliques entrant dans la composition des cathodes, élément central des batteries pour véhicules électriques. Cette désignation intervient alors que la direction de Korea Zinc fait face à une OPA hostile conduite par l’industriel sud-coréen Young Poong et le fonds d’investissement MBK, alimentant les rumeurs d’une cession de certaines activités du groupe à des entités étrangères. Dans un contexte où la Chine contrôle 90 % de la production de précurseurs, plusieurs entreprises sud-coréennes ont initié la localisation de cette production sur le sol sud-coréen, et Korea Zinc estime être l’acteur le plus avancé dans cette démarche. Dans la foulée de cette annonce, le groupe a annoncé avoir demandé une désignation similaire pour la production de métaux rares comme l’antimoine et l’hématite. Korea Economie Daily, Chosun Daily, Joongang

Japon & Corée du Sud

Politique

Turbulences sur les marchés financiers japonais et sud-coréens à la suite de l’élection de Donald Trump à la présidence des États Unis. La réaction a été vive sur le marché des changes: la paire KRW USD a franchi le seuil de 1 400 KRW/ 1 USD, tandis que la paire JPY USD, qui oscillait autour de 151,8 JPY/ 1 USD la veille de l’élection, a ensuite progressé à 154,3 JPY (+1,6 %) à l’annonce des résultats. L’appréciation du dollar face au won et au yen a été la plus élevée en une journée depuis mars 2020. Parallèlement, les avoirs des investisseurs étrangers sur le KOSPI – indice boursier de référence en Corée du Sud – ont chuté à leur plus bas niveau de l’année, à 457 Mds USD, entraînant une chute de l’indice de -7 % en l’espace de quelques jours. Les sorties de capitaux se sont concentrées sur Samsung Electronics, dont les ventes nettes (1,9 Mds USD) ont provoqué une chute du cours à son plus bas niveau depuis la crise de la Covid-19. Les pressions sur le KOSPI se sont néanmoins atténuées à la fin du mois de novembre, l’indice récupérant 60 % de sa baisse. De même, l’indice de référence japonais Nikkei 225 a chuté de près de -3 % en novembre, en raison notamment d’un recul des valeurs liées aux semi-conducteurs et des inquiétudes relatives aux

politiques protectionnistes de la future Administration Trump. Enfin, les rendements des obligations d’État japonaises ont fortement augmenté, avec une hausse supérieure à +5 % le 6 novembre, soit la progression journalière la plus élevée en un mois à cette date. Le taux à 10 ans atteignait 1,04 % fin novembre, reflétant une hausse de +11,7 % en g.m. Korea Times Korea JoongAng Daily, The Chosun Daily, The Chosun Daily, The lapan Times, Nikkei The Mainichi

La direction générale du Trésor est présente dans plus de 100 pays à travers ses Services économiques. Pour en savoir plus sur ses missions et ses implantations: www.tresor.economie.gouv.fr/tresor-international

Responsable de la publication: Service économique régional de Tokyo raphael.keller@dgtresor.gouv.fr

Rédaction: SER de Tokyo et SE de Séoul

Abonnez-vous : tokyo@dgtresor.gouv.fr

Brèves économiques Japon-Corée du Sud | Période du 1er au 31 octobre 2024

De la part de Raphaël KELLER, chef du Service économique régional de Tokyo,préparées en collaboration avec le Service économique de Séoul.

N’hésitez pas à diffuser cette lettre d’information auprès de vos contacts et à les inviter à s’y abonner en adressant une demande à l’adresse suivante : tokyo@dgtresor.gouv.fr pour obtenir le document pdf comportant l’intégralité des brèves.

Sommaire de l’édition n° 206 (du 1er au 31 octobre 2024)

Japon

Tokyo Metro Co., opérateur du métro de Tokyo, réussit son entrée à la Bourse de Tokyo

Le Keidanren, la première fédération d’entreprises au Japon, appelle à « l’utilisation maximale de l’énergie nucléaire » au Japon

Le grand consortium de semi-conducteurs Rapidus prépare une nouvelle levée de fonds avec le soutien du gouvernement japonais

Corée du Sud

Dans un contexte de ralentissement économique, la Banque de Corée opère sa première baisse de taux depuis 2020

La Corée du Sud rejoint l’indice mondial des obligations d’État (WGBI) du FTSE Russell

LG réévalue ses projets aux États-Unis dans les batteries, dans un contexte difficile

Samsung Electronics tente de reprendre la main dans le secteur des semi-conducteurs

Le groupe sud-coréen HL s’engage dans l’acquisition de la start-up française Stanley Robotics

Japon & Corée du Sud

Le Fonds Monétaire International maintient sa prévision de croissance pour la Corée du Sud mais abaisse celle pour le Japon

Les constructeurs Toyota et Hyundai annoncent un partenariat dans la robotique et l’hydrogène

N’hésitez pas à diffuser cette lettre d’information auprès de vos contacts et à les inviter à s’y abonner en adressant une demande à l’adresse suivante : tokyo@dgtresor.gouv.fr

______________

BRÈVES ÉCONOMIQUES Japon & Corée du Sud
Une publication conjointe du SER de Tokyo et du SE de Séoul N° 206 : du au 31 octobre 2024
Japon
Tokyo Metro Co., opérateur du métro de Tokyo, réussit son entrée à la Bourse de Tokyo
Le Keidanren, la première fédération d’entreprises au Japon, appelle à « lutilisation maximale de lénergie nucléaire» au Japon
Le grand consortium de semi-conducteurs Rapidus prépare une nouvelle levée de fonds avec le soutien du gouvernement japonais
Corée du Sud
Dans un contexte de ralentissement économique, la Banque de Corée opère sa première baisse de taux depuis 2020
La Corée du Sud rejoint l’indice mondial des obligations d’État (WGBI) du FTSE Russell
LG réévalue ses projets aux États-Unis dans les batteries, dans un contexte difficile Samsung Electronics tente de reprendre la main dans le secteur des semiconducteurs
Le groupe sud-coréen HL s’engage dans l’acquisition de la start-up française Stanley Robotics
Japon & Corée du Sud
Le Fonds Monétaire International maintient sa prévision de croissance pour la Corée du Sud mais abaisse celle pour le Japon
Les constructeurs Toyota et Hyundai annoncent un partenariat dans la robotique et l’hydrogène
Japon
Politiques économiques
Tokyo Metro Co., opérateur du métro de Tokyo, réussit son entrée à la Bourse de Tokyo. Le 23 octobre, Tokyo Metro Co. a réalisé la meilleure introduction (IPO) à la Bourse de Tokyo depuis 2018. À la clôture de la première journée, le prix de l’action a atteint 1 739 J PY (10,9 EUR), en progression de +45 % par rapport au prix d’offre initial de 1 200 JPY (7,5 EUR). Au total, l’IPO a permis à Tokyo Metro Co. de lever près de 350 Mds JPY (2,2 Mds EUR), portant la capitalisation boursière de la compagnie à 1 010 Mds JPY (6,3 Mds EUR) et la classant au rang de 7″© opérateur ferroviaire national. L’IPO n’a pas donné lieu à une levée de fonds: le gouvernement central et le gouvernement de Tokyo – codétenteurs historiques à hauteur de 54,3 % et 46,6 % – ont chacun vendu la moitié de leurs participations. Le gouvernement central doit flécher le produit de la vente des actions vers le remboursement des obligations émises pour financer les efforts de reconstruction après le grand séisme de 2011. Du côté de la demande, l’IPO a suscité des achats massifs de la part des investisseurs individuels, séduits par sa base de revenus stable et la perspective de dividendes réguliers. Pour l’année fiscale 2024, la société prévoit une marge bénéficiaire opérationnelle de 21,6 %, un bénéfice net en hausse de+ 13 % en glissement annuel (g.a.) et un chiffre d’affaires de 408 Mds JPY (2,6 Mds EUR), en progression de +4,7 %. Nikkei Asia The Japan Times, Kyodo News
Le Keidanren, la première fédération d’entreprises au Japon, appelle à «l’utilisation maximale de l’énergie nucléaire » au Japon. Le 15 octobre, la fédération a publié ses recommandations dans le
cadre de la révision du Plan stratégique énergétique, qui doit être approuvé par le gouvernement d’ici mars 2025. Le rapport réaffirme le besoin de maximiser l’utilisation de l’énergie nucléaire afin d’assurer la sécurité énergétique du pays – un constat partagé par 90 % des entreprises interrogées. Dans le champ des recommandations, les enjeux prioritaires sont l’acceptabilité sociale du nucléaire, le redémarrage des centrales existantes ayant obtenu l’accord de l’Autorité de régulation nucléaire (NRA) s’agissant des critères de sécurité, ainsi que la construction de réacteurs innovants de prochaine génération. Le rapport promeut également les énergies renouvelables en tant que « source majoritaire» d’énergie (solaire, éolien, géothermique, hydraulique ou encore biomasse). Les entreprises insistent aussi sur le besoin de réduire la dépendance aux énergies fossiles, l’utilisation d’énergie thermique étant perçue comme une nécessité seulement durant la période de transition énergétique. Interrogé le 22 octobre en conférence de presse sur la
crédibilité des propositions du Keidanren, son président, Masakazu Tokura, a affirmé que les entreprises concevaient le nucléaire comme une solution essentielle à un approvisionnement énergétique «stable et propre», de surcroît dans le contexte d’une
hausse attendue de la demande d’électricité en raison du développement de l’intelligence artificielle (IA) et des centres de données. Keidanren (en japonais), Keidaren (en japonais), The lapan Times, Nikkei (en japonais)
Entreprises
Le grand consortium de semi-conducteurs Rapidus prépare une nouvelle levée de fonds avec le soutien du gouvernement japonais. Prévu pour démarrer une production de masse de semi-conducteurs à partir de 2027, Rapidus avait évolué l’investissement total nécessaire à son développement à 5 000 Mds JPY (30,2 Mds EUR). Une levée de fonds de 100 Mds J PY (604 Mi EUR) doit financer la construction de son usine de semi-conducteurs à Hokkaido et devrait débuter dès 2025. Le gouvernement contribuera à cette levée de fonds, en échangeant des actifs en sa possession contre des actions. Ces actifs – usines et équipements utilisés par Rapidus – ont été développés pour un projet de R&D en cours, contracté par Rapidus pour le compte de la N EDO, homologue de l’ADE ME française. Rapidus devait initialement racheter les actifs au gouvernement une fois le projet fini. À ce jour, le gouvernement s’est engagé à fournir 920 Mds JPY (5,6 Mds EUR) au projet, charge au consortium de lever les autres fonds nécessaires. Les partenaires du projet – Toyota Motor, NTT, SoftBank, Sony Group, NEC, Denso, Kioxia Holdings et MUFG Bank- n’ont pour l’instant investi que des montants symboliques (de 1,8 à 6 Mi EUR). Softbank devrait prendre part à la nouvelle levée de fonds, tandis que NTT, Sony, NEC et Kioxia resteraient à leur niveau actuel. Fujitsu devrait également devenir un nouvel investisseur. Nikkei Asia. Mainichi. Nikkei Asia
Corée du Sud
Politiques économiques
Dans un contexte de ralentissement économique, la Banque de Corée opère sa première baisse de taux depuis 2020. Lors de la réunion d’octobre, la Banque de Corée (BoK) a abaissé son taux directeur de 0,25 point de pourcentage pour le ramener à +3,25 %, marquant la première baisse depuis 2020. Cette décision a été motivée par la faiblesse de la demande intérieure et la modération de l’inflation, la BoK cherchant à stimuler la consommation et à soutenir l’investissement des entreprises. En effet, la croissance sud-coréenne, qui avait déçu au 2® trimestre 2024 avec une contraction de -0,2 % en glissement trimestriel (g.t.), s’est élevée à +0,1 % au 3 trimestre, un résultat nettement inférieur aux attentes du marché (+0,5 %). Sur une base annuelle, l’économie sud-coréenne a progressé de +1,5 %, le plus bas niveau depuis 3 ans. Les exportations, moteur essentiel de la croissance, ont connu leur première baisse trimestrielle depuis la fin 2022, à -0,4 %, alors que les importations ont augmenté de +1,5 %. Les dépenses de consommation privées ont quant à elles progressé de +0,5 % au 3® trimestre, marquant un revirement par rapport à la
contraction de-0,2 % enregistrée au trimestre précédent. Malgré cela, la reprise de la demande intérieure reste limitée par la faiblesse des investissements privés, qui ont reculé de -0,7 %, en particulier dans le secteur de la construction marqué par une chute de -4,9 %. Bank of Korea, Korea Times, Reuters, Korea Times
La Corée du Sud rejoint l’indice mondial des obligations d’État (WGBI) du FTSE Russell. L’intégration de la Corée du Sud au World Government Bond Index (WGBI) de FTSE Russell (filiale du London Stock Exchange Group qui produit, maintient, autorise et commercialise des indices boursiers) débutera à compter de novembre 2025. Elle constitue une étape importante dans la consolidation de la position de la 4M® économie asiatique sur les marchés financiers mondiaux. À la suite de cette décision, la Corée du Sud pourrait attirer 56 Mds USD (52 Mds EUR) de capitaux étrangers supplémentaires au cours des prochaines années, améliorant ainsi la liquidité du marché et réduisant les coûts d’emprunt pour le gouvernement. Cet afflux constituerait une hausse de fonds de près de 3 % sur le marché obligataire sud-coréen de 2 200 Mds USD (2 041 Mds EUR). L’augmentation de la demande étrangère pour les obligations sudcoréennes devrait également contribuer à soutenir le won dans le contexte de la volatilité des taux de change au niveau mondial. Enfin, les entrées de capitaux régulières et stables pourraient, selon les experts, atténuer le « Korea discount», selon lequel les entreprises sudcoréennes ont tendance à avoir des évaluations inférieures à celles de leurs pairs mondiaux (en raison notamment d’obstacles administratifs, des faibles dividendes et de la domination des grands conglomérats sud-coréens). Reuters, The Chosun Daily, The Financial Times
Entreprises
LG réévalue ses projets aux ÉtatsUnis dans les batteries, dans un contexte économique difficile. LG a notamment vu son chiffre d’affaires baisser de -30% au 3″° trimestre 2024 en g.a., une contraction imputée par l’entreprise à une croissance du marché plus lente que prévu. Dans le même temps, des rumeurs évoquent le fait que General Motors (GM), dont LG était censée être le principal fournisseur de batteries, envisagerait de diversifier ses approvisionnements au profit notamment du chinois CA TL. GM a déjà annoncé abandonner la marque Ultium pour les batteries installées sur ses véhicules électriques (nom de la coentreprise entre GM et LG). Dans ce contexte difficile, LG a indiqué vouloir ralentir son investissement aux États-Unis dans de nouvelles usines de batteries pour véhicules électriques et prioriser l’utilisation de ses lignes de production existantes, ainsi que les dépenses en R&D. L’entreprise a également annoncé une réorientation de ses investissements aux États-Unis en faveur des batteries ESS (i.e. destinées à d’autres applications que l’automobile, comme la stabilisation du réseau électrique par exemple). Par ailleurs, LG a annoncé un partenariat avec Air Liquide pour la fourniture d’oxygène à destination de son usine de composants pour batteries dans le Tennessee. Korea Times Energy Storage News, Business Wire
Samsung Electronics tente de reprendre la main dans le secteur des semi-conducteurs. L’entreprise a publié des résultats financiers pour le 3M© trimestre en-deçà des prévisions du marché, avec un bénéfice en hausse sur un an mais en baisse par rapport au 2″© trimestre 2024. Ce résultat serait la combinaison d’un ralentissement du marché des puces mémoires et d’une difficulté à se maintenir dans la course des puces « HBM » (i.e. puces mémoires avancées dédiées à l’IA), segment
sur lequel Samsung s’est fait doubler par son compatriote SK. Dans le domaine de la fonderie (sous-traitance de puces logiques pour le
compte de tiers), Samsung stagne à 11,5 %, contre 62 % pour le taïwanais TSMC. La presse évoquait, fin octobre, la possibilité d’une alliance entre Samsung et Intel dans la fonderie afin de contrer l’avance de TSMC, en particulier sur les modèles les plus avancés. Dans ce contexte difficile, Samsung préparerait un remaniement en profondeur de sa division Semi-conducteurs, avec potentiellement la suppression du tiers des cadres dirigeants dans une optique de simplification des processus managériaux. Korea Herald, Yonhap, Technode
Le groupe sud-coréen HL s’engage dans l’acquisition de la start-up française Stanley Robotics. Le 8 octobre, le groupe sud-coréen HL a annoncé son intention d’acquérir Stanley Robotics, une société française de stationnement robotique, en prenant une participation majoritaire pour un montant de 24 Mi USD (22,3 Mi EUR). Stanley Robotics a commercialisé avec succès ses robots de stationnement à l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry en 2018 et a signé un contrat pour des robots de stationnement avec la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada en septembre 2023. La transaction devrait être finalisée en décembre. Par le biais de cette opération, HL prévoit de commercialiser les robots de stationnement de Stanley Robotics dans le monde entier, et ainsi de devenir le leader mondial sur ce créneau. Le groupe sud-coréen estime que, d’ici 2030, le volume de ce marché devrait être de 6,7 Mds USD (6,2 Mds EUR) en raison du manque d’espace et de la densité plus élevée de véhicules dans les grandes agglomérations. PR News, Heise Online, Yonhap
Japon & Corée du Sud
Politiques économiques
Dans son World Economie Outlook publié en octobre, le Fonds Monétaire International (FMI) maintient sa prévision de croissance pour la Corée du Sud mais abaisse celle pour le Japon. Les services du FMI maintiennent leurs prévisions formulées en juillet s’agissant de l’économie sud-coréenne, qui devrait connaître une accélération de sa croissance à +2,5 % en 2024 (après +1,4 % en 2023), tirée par l’augmentation des exportations en réponse à la hausse de la demande mondiale de semi-conducteurs. Pour 2025, la croissance
sud-coréenne devrait également être solide, à hauteur de +2,2 %. Les perspectives sont plus dégradées pour l’économie japonaise: la croissance économique annuelle du Japon n’atteindrait que +0,3 % en 2024, soit une baisse significative de -0,4 point de pourcentage par rapport à l’estimation de juillet et la prévision la plus faible depuis 2020. Outre les perturbations d’approvisionnement sur les chaînes de valeurs automobiles (i.e. scandale de sécurité chez Toyota Motor Corp. en juin 2024), l’économie japonaise est également pénalisée par l’épuisement de la demande latente post-pandémique, notamment celle provenant du tourisme entrant. Toutefois, le FMI anticipe une accélération de la croissance japonaise à +1,1 % en 2025 grâce aux développements positifs affiliés à la croissance des salaires et de la consommation finale des ménages. En outre, le FMI a également revu à la baisse ses estimations pour la Chine, 1 ~ partenaire commercial du Japon et de la Corée du Sud, qui devrait connaître une croissance de +4,8 % (contre +5 % initialement estimée), tirée à la baisse par la faiblesse du secteur immobilier et par une dégradation de la confiance des consommateurs. Enfin, les perspectives de croissance mondiale demeurent globalement inchangées, à hauteur de +3,2 % pour 2024 (identique à juillet) et pour 2025 (-0,1 point de pourcentage). World Economie Outlook- FMI, The Korea Times, The Mainichi
Entreprises
Les constructeurs Toyota et Hyundai annoncent un partenariat dans la robotique et l’hydrogène. Fin octobre, les présidents des constructeurs automobiles japonais et sud-coréen se sont rencontrés à Seoul pour la première fois depuis 2012, afin d’explorer des collaborations technologiques. À cette occasion, ils ont annoncé un partenariat entre leurs filiales Boston Dynamics (Hyundai) et Toyota Research lnstitute visant à combiner les capacités du robot humanoïde Atlas avec l’expertise de Toyota en intelligence artificielle. Cet accord de R&D, qui pourrait aboutir à des commercialisations communes, intervient alors que les constructeurs du monde entier investissent dans la robotique et dans le développement de véhicules du futur pour affronter la concurrence chinoise et américaine (lancement par Tesla du robot humanoïde Optimus dans son usine automobile en juin dernier). Du côté des véhicules à hydrogène, segment sur lequel les deux groupes sont des leaders mondiaux, le rapprochement pourrait consister en des synergies dans la production, le transport, le stockage et la recharge, qui requièrent des investissements trop lourds pour une seule entreprise. Korea Economie Daily, Korea Times
La direction générale du Trésor est présente dans plus de 100 pays à travers ses Services économiques. Pour en savoir plus sur ses missions et ses implantations: www.tresor.economie.gouv.fr/tresor-international
Responsable de la publication: Service économique régional de Tokyo raphael.keller@dgtresor.gouv.fr
Rédaction: SER de Tokyo et SE de Séoul
Abonnezvous : tokyo@dgtresor.gouv.fr

Brèves économiques Japon-Corée du Sud | Période du 1er au 30 septembre 2024

De la part de Raphaël KELLER, chef du Service économique régional de Tokyo, veuillez trouver en pièce jointe les Brèves économiques de la circonscription Japon-Corée du Sud, préparées en collaboration avec le Service économique de Séoul.

Sommaire de l’édition n° 205 (du 1er au 30 septembre 2024)

Japon

Les priorités économiques du nouveau gouvernement japonais s’inscrivent pour l’instant dans la continuité de l’action du précédent gouvernement Kishida
Un an après le début des rejets en mer des eaux traitées de Fukushima, de bonnes nouvelles pour la filière pêche japonaise
Le gouvernement japonais prépare des mesures pour développer « l’acier vert »
Le projet de rachat de U.S. Steel par Nippon Steel gelé jusqu’aux résultats de l’élection présidentielle américaine
L’édition 2024 du Tokyo Game Show a été marquée par un record d’exposants, dont plus de la moitié étaient internationaux

Corée du Sud

Le Président Yoon Suk-yeol s’est rendu en République tchèque pour une visite d’État axée sur le nucléaire
Le chômage atteint son plus bas niveau en Corée du Sud depuis 1999
Première réunion du Mineral Security Partnership (MSP) sous présidence sud-coréenne
Hyundai en voie de produire ses propres batteries pour véhicules électriques
La Corée du Sud réduit l’ambition de son projet de régulation des grandes plateformes numériques
Les prix des produits alimentaires en Corée du Sud parmi les plus élevés de l’OCDE

N’hésitez pas à diffuser cette lettre d’information auprès de vos contacts et à les inviter à s’y abonner en adressant une demande à l’adresse suivante : tokyo@dgtresor.gouv.fr
Il est possible de vous désabonner à tout moment, sur simple demande adressée par e-mail.

BRÈVES ÉCONOMIQUES Japon & Corée du Sud avril-juin 2024

BRÈVES ÉCONOMIQUES Japon & Corée du Sud
Une publication conjointe du SER de Tokyo et du SE de Séoul N° 202: du 1er au 30 avril 2024

Japon
Le yen tombe à un niveau historiquement bas
Le nombre de visiteurs mensuels au Japon a dépassé les 3 millions pour la première fois depuis le Covid
La start-up américaine OpenAI a ouvert son premier bureau au sein de la capitale japonaise
Les entreprises Honda Motor et Toyota Motor renforcent leur présence en Amérique du Nord
Le gouvernementjaponais publie une nouvelle stratégie aéronautique

Corée du Sud
Rebond de l’économie coréenne, qui enregistre une croissance de 1,3 % au premier trimestre 2024
Samsung annonce une augmentation de son investissement dans les semi conducteurs aux Etats-Unis
Le train à grande vitesse coréen – le KTX – célèbre ses 20 ans

Japon

Politiques économiques

Le mois d’avril a été marqué par une dépréciation significative du yen. Vendredi 16 avril, la Banque du Japon (BoJ) a annoncé maintenir les paramètres de sa nouvelle politique monétaire mise en place en mars, sans y inclure de mesures limitant la vente de yens sur le marché des changes. En réponse à ces annonces, une dévaluation inédite depuis l’éclatement de la bulle financière du début des années 1990 a propulsé le yen au seuil de 160 JPY pour 1 USD et de 169 JPY pour 1 EUR.
Face à ces évolutions, les autorités japonaises ont entrepris une série d’interventions sur le marché des changes, similaires à celles réalisées en 2022. Celles-ci ont ramené la paire USD/JPY à 155 JPY avant qu’elle ne se stabilise à 157 JPY au lendemain de l’intervention. Selon les données de la balance courante de la BoJ, ces interventions auraient mobilisé un volume de 9 788 milliards de JPY (soit 65,2 milliards d’EUR).
Certains observateurs des marchés ont rapporté une possible seconde intervention des autorités japonaises dans la matinée du jeudi 2 mai, précédant la session américaine et l’ouverture de la session japonaise. Cette intervention aurait entraîné une correction de la paire EUR/JPY à 164,4 JPY et de la paire USD/JPY à 153,3 JPY. Bloomberg, Nikkei Asia, Nikkei Asia
(JNTO), le nombre de visiteurs mensuels au Japon a atteint 3,08 millions en mars 2024, en hausse de 11,6% par rapport au même mois en 2019. Les dépenses des visiteurs étrangers ont atteint un niveau record de 1 750 milliards de yens (11,7 milliards d’euros), soit une moyenne de 210 000 yens (soit 1 400 euros) par personne et par séjour – en hausse de 52 % par rapport au niveau du 1er trimestre 2019. Le niveau de dépenses moyen dépasse désormais l’objectif de 200 000 yens par visiteur, que le gouvernement s’était fixé pour l’année 2025.
La propension à consommer des voyageurs étrangers est alimentée par la faiblesse record du yen (pics à 160 JPY / 1 USD et 169 JPY/ 1 EUR en avril, contre 109 JPY/ 1 USD et 122 JPY/ 1 USD en 2019). Toutefois, la faiblesse du yen fait aussi grimper les prix en raison du coût des importation pour les résidents des régions particulièrement populaires telles que Tokyo, Kyoto et Osaka, en raison de la hausse du coût des importations (en 2023, environ 70 % des visiteurs entrants ont séjourné dans leurs alentours). En outre, elle réduit le tourisme sortant des japonais: en mars, environ 1,22 millions de japonais se sont rendus à l’étranger, soit une baisse de 40% par rapport à la même période en 2019. L’augmentation du tourisme entrant peut également exercer une pression sur les prix en raison de la demande accrue de biens et de services locaux, en particulier dans des secteurs tels que l’hébergement. En mars, le prix moyen d’une nuitée s’élevait à environ 20 986 yens (soit 140 euros), atteignant ainsi son niveau le plus élevé depuis août 1997 avec une augmentation d’environ 20 % par rapport à la même période de l’année précédente. Nomura, Nikkei Asia

Entreprises

Au Japon, la course à l’intelligence artificielle générative s’intensifie: la start-up américaine OpenAI a procédé lundi 15 avril à l’ouverture de son bureau de Tokyo. Il s’agit du premier bureau de l’entreprise en Asie, et du troisième en dehors des Etats-Unis après l’ouverture de ceux de Londres et Dublin en 2023. Cette inauguration fait suite à la visite de Sam Altman, co-fondateur d’OpenAI, à Tokyo en avril 2023 lors de laquelle il avait indiqué au Premier ministre japonais Fumio Kishida son intention de développer OpenAI au Japon.
Pour l’entreprise, ce nouveau bureau répond à un double enjeu : lancer dans l’archipel un modèle d’agent conversationnel GPT-4
optimisé pour la langue japonaise et tirer parti de l’émergence de nouveaux acteurs japonais dans le champ des semi-conducteurs de pointe afin de renforcer la résilience de ses chaînes d’approvisionnement, aujourd’hui fortement liées à l’américain Nvidia.
Pour y parvenir, OpenAI prévoit de lancer plusieurs collaborations avec le gouvernement, les entreprises locales et les institutions de recherche de l’archipel.
Cette décision fait par ailleurs suite à la rencontre entre Brad Smith et Fumio Kishida lors de laquelle le président de Microsoft, principal partenaire d’Open Al, avait annoncé investir 2,9 milliards de dollars au Japon afin d’y accélérer le développement de l’IA et de former trois millions de salariés japonais à son usage au cours des trois prochaines années. (Nikkei Asia, Nikkei Asia, Nikkei Asia)

Honda et Toyota investissent massivement dans les véhicules électriques en Amérique du Nord. Honda Motor et Toyota Motor ont annoncé le 22 avril dernier le renforcement de leur implantation en Amérique du Nord avec de nouveaux investissements dans le secteur des véhicules électriques. Dans ce contexte, Honda s’engage à financer à hauteur de 15 milliards de dollars canadiens le développement de joint-ventures avec des partenaires japonais et sud-coréens et la construction d’usines de batteries et de véhicules électriques à l’horizon 2028. Ce projet, le plus ambitieux du groupe en Amérique du Nord après celui annoncé pour 2025 dans l’Ohio, devrait à terme permettre de produire au Canada 240 000 véhicules électriques et 36 gigawatt-heures de batteries par an. De son côté, Toyota Motor prévoit d’investir 1,4 milliard de dollars US supplémentaires dans son usine de l’Indiana d’y augmenter, dès 2026, ses capacités de production tout en créant 340 emplois. En renforçant leur offre de véhicules électriques et en réduisant le coût de leurs batteries, ces deux projets devraient renforcer la compétitivité des véhicules japonais par rapport à ceux de leurs principaux concurrents dont Tesla. Nikkei Asia, Nikkei Asia

Le ministère de l’Economie, du commerce et de l’industrie (METI) a publié en avril 2024 une nouvelle stratégie aéronautique qui définit les grandes orientations du secteur pour les années à venir. Après l’arrêt en février 2023 du projet de Mitsubishi SpaceJet (MSJ), le gouvernement japonais a lancé une concertation afin d’identifier les défis rencontrés par la filière japonaise pour le développement d’un avion entier et de dessiner le futur de cette industrie. Parmi les facteurs ayant conduit à l’arrêt du MSJ le manque d’expérience des constructeurs a été mis en avant, notamment dans le processus de certification de sécurité et de la relation avec les fournisseurs étrangers. Pour le développement de la filière, les conclusions recommandent de réduire la dépendance aux constructeurs étrangers pour les commandes. La nouvelle stratégie appelle à renforcer la place du Japon en tant que constructeur aéronautique. En même temps, les expertises actuellement manquantes doivent être obtenues par davantage de coopération internationale. Les types
d’avion visés sont l’avion monocouloir de nouvelle génération (dont la demande doit augmenter) et l’avion du futur, tel que l’avion hybride, électrique ou à moteur à hydrogène, qui peut contribuer à la décarbonation. La première étape serait le développement d’un avion de nouvelle génération dont la mise en service serait prévue vers 2035 et pour lequel le Japon souhaite jouer un rôle majoritaire. (Nikkei Asia. NHK en japonais)

Corée du Sud

Politiques économiques

Avec une croissance du PIB de 1,3 % enregistrée au premier trimestre 2024, l’économie coréenne connaît un incontestable rebond. Selon les données provisoires de la Banque centrale, le PIB coréen a progressé de 1,3% en glissement trimestriel (+ 3,4 % en glissement annuel), ce qui correspond au plus haut niveau enregistré sur les deux dernières années. Cette croissance est portée par une forte reprise des investissements (+1,5 % par rapport au dernier trimestre 2023) principalement dans la construction (+2,7 % contre – 4,5% au trimestre précédent). Malgré une inflation persistante (3 % en moyenne sur le trimestre), la consommation résiste et enregistre une croissance de 0,8%. Bien qu’à un niveau plus faible qu’au dernier trimestre 2023, les exportations (en volume) poursuivent leur croissance à 0,9 % sur fond d’une forte reprise des ventes de semi conducteurs et de ventes automobiles record. La chute des importations de 0,7 % permet au commerce extérieur de retrouver une contribution positive à la croissance. BoK, YonHap, Korea Times, Korea Herald. loongAng Daily. ING

Entreprises

Samsung prévoit une augmentation considérable de son investissement au Texas dans les semi-conducteurs. Le 15 avril 2024, Samsung Electronics a annoncé que son investissement au Texas dans les semi-conducteurs, annoncé en 2021 à hauteur de 17 Mds USD, serait maintenant supérieur à 40 Mds USD. Cette annonce a été faite concomitamment à celle du département américain du Commerce, qui a confirmé une subvention de 6,4 Mds USD au groupe coréen, dans le cadre du CHIPS Act. Selon la presse, cette augmentation d’enveloppe servirait à la construction de deux nouvelles usines (en plus de la fonderie de puces logiques annoncée en 2021) et d’un centre de recherche-développement, avec une spécialisation sur les applications d’IA, ainsi que pour l’aéronautique, la défense et l’automobile, tandis qu’une partie de ce nouvel investissement correspondrait à la construction de la fonderie initialement annoncée en 2021, dont le coût a été revu à la hausse. Quelques jours plus tard, Samsung a annoncé que sa future fonderie de puces logiques au Texas serait capable de produire des puces de 2 nm dès 2026, alors que l’usine de TSMC dans l’Arizona n’atteindrait ce niveau de miniaturisation qu’en 2028. Reuters, Samsung Semiconductor
Le train à grande vitesse coréen – le KTX – célèbre ses 20 ans de mise en service et fait« peau neuve». A l’occasion de la cérémonie de célébration des 20 ans de mise en service du KTX, train à grande vitesse coréen, par la Korea Railroad Corp (KORAIL) le 1er avril 2024, le Président de la République de Corée M. Yoon Suk-yeol a annoncé la mise en service prochaine d’un train nouvelle génération: le KTX Cheongryong, qui tire son nom de l’année du dragon bleu. Les performances de ce nouveau train – dont il est souligné l’origine coréenne de la conception et de l’ingénierie (100%), ainsi que de la fabrication (87%)- devraient être meilleures que celles du KTX actuel dont certaines rames encore en circulation sont héritées du TGV français: sa vitesse maximale devrait atteindre les 320km/h, permettant de réduire le temps de trajet entre les lignes de Gyeongbu et Honam de 30 minutes, et il pourra transporter 136 passagers de plus. L’occasion pour les Coréens de rappeler le succès du KTX qui, en 20 ans, a su s’imposer comme un moyen de transport incontournable du pays avec plus de 1,05 milliard de voyageurs, et battant encore des records de fréquentation: entre janvier et mars 2024, le KTX actuel a ainsi transporté plus de 19,26 millions de passagers, contre 17,91 millions en 2023, soit une augmentation de près de 8% depuis 2023 et de 24% depuis 2019. Le président coréen a clairement affiché l’objectif du pays qui est de développer le réseau ferroviaire à grande vitesse afin de rendre l’ensemble du territoire accessible en deux heures. JongAng Daily, The Korea Herald, Chosun llbo, Yonhap.

La direction générale du Trésor est présente dans plus de 100 pays à travers ses Services économiques. Pour en savoir plus sur ses missions et ses implantations: www.tresor.economie.gouv.fr/tresor-international
Responsable de la publication: Service économique régional de Tokyo raphael.keller@dgtresor.gouv.fr
Rédaction: SER de Tokyo et SE de Séoul
Abonnez-vous: tokyo@dgtresor.gouv.fr

Économie : Brèves Japon-Corée – Période du 1er au 30 avril 2024

De la part de Raphaël KELLER, chef du Service économique régional de Tokyo, veuillez trouver ci-joint les brèves de la circonscription Japon-Corée, préparées avec le Service économique de Séoul.
Pour visualiser cette newsletter dans votre navigateur, cliquez ICI.

Sommaire de l’édition n°202 (du 1er au 30 avril 2024)

Japon

    Le yen tombe à un niveau historiquement bas

    Le nombre de visiteurs mensuels au Japon a dépassé les 3 millions pour la première fois depuis le Covid

    La start-up américaine OpenAI a ouvert son premier bureau au sein de la capitale japonaise

    Les entreprises Honda Motor et Toyota Motor renforcent leur présence en Amérique du Nord

    Le gouvernement japonais publie une nouvelle stratégie aéronautique

 

Corée du Sud

    Rebond de l’économie coréenne, qui enregistre une croissance de 1,3 % au premier trimestre 2024

    Samsung annonce une augmentation de son investissement dans les semi-conducteurs aux Etats-Unis

    Le train à grande vitesse coréen – le KTX – célèbre ses 20 ans

__________

Japon 

 1. Politiques économiques

Le mois d’avril a été marqué par une dépréciation significative du yen. Vendredi 16 avril, la Banque du Japon (BoJ) a annoncé maintenir les paramètres de sa nouvelle politique monétaire mise en place en mars, sans y inclure de mesures limitant la vente de yens sur le marché des changes. En réponse à ces annonces, une dévaluation inédite depuis l’éclatement de la bulle financière du début des années 1990 a propulsé le yen au seuil de 160 JPY pour 1 USD et de 169 JPY pour 1 EUR.

Face à ces évolutions, les autorités japonaises ont entrepris une série d’interventions sur le marché des changes, similaires à celles réalisées en 2022. Celles-ci ont ramené la paire USD/JPY à 155 JPY avant qu’elle ne se stabilise à 157 JPY au lendemain de l’intervention. Selon les données de la balance courante de la BoJ, ces interventions auraient mobilisé un volume de 9 788 milliards de JPY (soit 65,2 milliards d’EUR).

Certains observateurs des marchés ont rapporté une possible seconde intervention des autorités japonaises dans la matinée du jeudi 2 mai, précédant la session américaine et l’ouverture de la session japonaise. Cette intervention aurait entraîné une correction de la paire EUR/JPY à 164,4 JPY et de la paire USD/JPY à 153,3 JPY. Bloomberg, Nikkei Asia, Nikkei Asia

Selon l’Organisation nationale du tourisme japonais (JNTO), le nombre de visiteurs mensuels au Japon a atteint 3,08 millions en mars 2024, en hausse de 11,6% par rapport au même mois en 2019. Les dépenses des visiteurs étrangers ont atteint un niveau record de 1 750 milliards de yens (11,7 milliards d’euros), soit une moyenne de 210 000 yens (soit 1 400 euros) par personne et par séjour – en hausse de 52 % par rapport au niveau du 1er trimestre 2019. Le niveau de dépenses moyen dépasse désormais l’objectif de 200 000 yens par visiteur, que le gouvernement s’était fixé pour l’année 2025.

La propension à consommer des voyageurs étrangers est alimentée par la faiblesse record du yen (pics à 160 JPY / 1 USD et 169 JPY/ 1 EUR en avril, contre 109 JPY/ 1 USD et 122 JPY/ 1 USD en 2019). Toutefois, la faiblesse du yen fait aussi grimper les prix en raison du coût des importation pour les résidents des régions particulièrement populaires telles que Tokyo, Kyoto et Osaka, en raison de la hausse du coût des importations (en 2023, environ 70 % des visiteurs entrants ont séjourné dans leurs alentours). En outre, elle réduit le tourisme sortant des japonais : en mars, environ 1,22 millions de japonais se sont rendus à l’étranger, soit une baisse de 40% par rapport à la même période en 2019. L’augmentation du tourisme entrant peut également exercer une pression sur les prix en raison de la demande accrue de biens et de services locaux, en particulier dans des secteurs tels que l’hébergement. En mars, le prix moyen d’une nuitée s’élevait à environ 20 986 yens (soit 140 euros), atteignant ainsi son niveau le plus élevé depuis août 1997 avec une augmentation d’environ 20 % par rapport à la même période de l’année précédente. Nomura, Japan Times 

 2. Entreprises

io Au Japon, la course à l’intelligence artificielle générative s’intensifie : la start-up américaine OpenAI a procédé lundi 15 avril à l’ouverture de son bureau de Tokyo. Il s’agit du premier bureau de l’entreprise en Asie, et du troisième en dehors des Etats-Unis après l’ouverture de ceux de Londres et Dublin en 2023. Cette inauguration fait suite à la visite de Sam Altman, co-fondateur d’OpenAI, à Tokyo en avril 2023 lors de laquelle il avait indiqué au Premier ministre japonais Fumio Kishida son intention de développer OpenAI au Japon.

Pour l’entreprise, ce nouveau bureau répond à un double enjeu : lancer dans l’archipel un modèle d’agent conversationnel GPT-4 optimisé pour la langue japonaise et tirer parti de l’émergence de nouveaux acteurs japonais dans le champ des semi-conducteurs de pointe afin de renforcer la résilience de ses chaînes d’approvisionnement, aujourd’hui fortement liées à l’américain Nvidia.

Pour y parvenir, OpenAI prévoit de lancer plusieurs collaborations avec le gouvernement, les entreprises locales et les institutions de recherche de l’archipel.

Cette décision fait par ailleurs suite à la rencontre entre Brad Smith et Fumio Kishida lors de laquelle le président de Microsoft, principal partenaire d’Open AI, avait annoncé investir 2,9 milliards de dollars au Japon afin d’y accélérer le développement de l’IA et de former trois millions de salariés japonais à son usage au cours des trois prochaines années. Nikkei Asia, Nikkei Asia, Nikkei Asia

Honda et Toyota investissent massivement dans les véhicules électriques en Amérique du Nord. Honda Motor et Toyota Motor ont annoncé le 22 avril dernier le renforcement de leur implantation en Amérique du Nord avec de nouveaux investissements dans le secteur des véhicules électriques. Dans ce contexte, Honda s’engage à financer à hauteur de 15 milliards de dollars canadiens le développement de joint-ventures avec des partenaires japonais et sud-coréens et la construction d’usines de batteries et de véhicules électriques à l’horizon 2028. Ce projet, le plus ambitieux du groupe en Amérique du Nord après celui annoncé pour 2025 dans l’Ohio, devrait à terme permettre de produire au Canada 240 000 véhicules électriques et 36 gigawatt-heures de batteries par an. De son côté, Toyota Motor prévoit d’investir 1,4 milliard de dollars US supplémentaires dans son usine de l’Indiana d’y augmenter, dès 2026, ses capacités de production tout en créant 340 emplois. En renforçant leur offre de véhicules électriques et en réduisant le coût de leurs batteries, ces deux projets devraient renforcer la compétitivité des véhicules japonais par rapport à ceux de leurs principaux concurrents dont Tesla. Nikkei Asia, Nikkei Asia

 

Le ministère de l’Economie, du commerce et de l’industrie (METI) a publié en avril 2024 une nouvelle stratégie aéronautique qui définit les grandes orientations du secteur pour les années à venir. Après l’arrêt en février 2023 du projet de Mitsubishi SpaceJet (MSJ), le gouvernement japonais a lancé une concertation afin d’identifier les défis rencontrés par la filière japonaise pour le développement d’un avion entier et de dessiner le futur de cette industrie. Parmi les facteurs ayant conduit à l’arrêt du MSJ le manque d’expérience des constructeurs a été mis en avant, notamment dans le processus de certification de sécurité et de la relation avec les fournisseurs étrangers. Pour le développement de la filière, les conclusions recommandent de réduire la dépendance aux constructeurs étrangers pour les commandes. La nouvelle stratégie appelle à renforcer la place du Japon en tant que constructeur aéronautique. En même temps, les expertises actuellement manquantes doivent être obtenues par davantage de coopération internationale. Les types d’avion visés sont l’avion monocouloir de nouvelle génération (dont la demandedoit augmenter) et l’avion du futur, tel que l’avion hybride, électrique ou à moteur à hydrogène, qui peut contribuer à la décarbonation. La première étape serait le développement d’un avion de nouvelle génération dont la mise en service serait prévue vers 2035 et pour lequel le Japon souhaite jouer un rôle majoritaire. Nikkei Asia, NHK en japonais 

 

 Corée du Sud

1. Politiques économiques

Avec une croissance du PIB de 1,3 % enregistrée au premier trimestre 2024, l’économie coréenne connaît un incontestable rebond. Selon les données provisoires de la Banque centrale, le PIB coréen a progressé de 1,3% en glissement trimestriel (+ 3,4 % en glissement annuel), ce qui correspond au plus haut niveau enregistré sur les deux dernières années. Cette croissance est portée par une forte reprise des investissements (+1,5 % par rapport au dernier trimestre 2023) principalement dans la construction (+2,7 % contre – 4,5% au trimestre précédent). Malgré une inflation persistante (3 % en moyenne sur le trimestre), la consommation résiste et enregistre une croissance de 0,8%. Bien qu’à un niveau plus faible qu’au dernier trimestre 2023, les exportations (en volume) poursuivent leur croissance à 0,9 % sur fond d’une forte reprise des ventes de semi-conducteurs et de ventes automobiles record. La chute des importations de 0,7 % permet au commerce extérieur de retrouver une contribution positive à la croissance. BoK, YonHap, Korea Times, Korea Herald, JoongAng Daily, ING

2. Entreprises

Samsung prévoit une augmentation considérable de son investissement au Texas dans les semi-conducteurs. Le 15 avril 2024, Samsung Electronics a annoncé que son investissement au Texas dans les semi-conducteurs, annoncé en 2021 à hauteur de 17 Mds USD, serait maintenant supérieur à 40 Mds USD. Cette annonce a été faite concomitamment à celle du département américain du Commerce, qui a confirmé une subvention de 6,4 Mds USD au groupe coréen, dans le cadre du CHIPS Act. Selon la presse, cette augmentation d’enveloppe servirait à la construction de deux nouvelles usines (en plus de la fonderie de puces logiques annoncée en 2021) et d’un centre de recherche-développement, avec une spécialisation sur les applications d’IA, ainsi que pour l’aéronautique, la défense et l’automobile, tandis qu’une partie de ce nouvel investissement correspondrait à la construction de la fonderie initialement annoncée en 2021, dont le coût a été revu à la hausse. Quelques jours plus tard, Samsung a annoncé que sa future fonderie de puces logiques au Texas serait capable de produire des puces de 2 nm dès 2026, alors que l’usine de TSMC dans l’Arizona n’atteindrait ce niveau de miniaturisation qu’en 2028. Reuters, Samsung Semiconductor

 

Le train à grande vitesse coréen – le KTX – célèbre ses 20 ans de mise en service et fait « peau neuve ». A l’occasion de la cérémonie de célébration des 20 ans de mise en service du KTX, train à grande vitesse coréen, par la Korea Railroad Corp (KORAIL) le 1er avril 2024, le Président de la République de Corée M. Yoon Suk-yeol a annoncé la mise en service prochaine d’un train nouvelle génération : le KTX-Cheongryong, qui tire son nom de l’année du dragon bleu. Les performances de ce nouveau train – dont il est souligné l’origine coréenne de la conception et de l’ingénierie (100%), ainsi que de la fabrication (87%) – devraient être meilleures que celles du KTX actuel dont certaines rames encore en circulation sont héritées du TGV français : sa vitesse maximale devrait atteindre les 320km/h, permettant de réduire le temps de trajet entre les lignes de Gyeongbu et Honam de 30 minutes, et il pourra transporter 136 passagers de plus. L’occasion pour les Coréens de rappeler le succès du KTX qui, en 20 ans, a su s’imposer comme un moyen de transport incontournable du pays avec plus de 1,05 milliard de voyageurs, et battant encore des records de fréquentation : entre janvier et mars 2024, le KTX actuel a ainsi transporté plus de 19,26 millions de passagers, contre 17,91 millions en 2023, soit une augmentation de près de 8% depuis 2023 et de 24% depuis 2019. Le président coréen a clairement affiché l’objectif du pays qui est de développer le réseau ferroviaire à grande vitesse afin de rendre l’ensemble du territoire accessible en deux heures. JongAng Daily, The Korea Herald, Chosun Ilbo, Yonhap.

Les informations présentées dans cette revue d’actualité mensuelle ont été identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n’ont aucune vocation d’exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

Pour vous abonner et recevoir une notification par e-mail à chaque nouvelle édition, merci d’adresser votre demande d’abonnement à tokyo@dgtresor.gouv.fr en indiquant la ou les adresses e-mail à ajouter à notre liste de diffusion. Il vous sera ensuite possible de vous désabonner à tout moment, sur simple demande.

Vous pouvez également suivre le SER de Tokyo sur LinkedIn.