Alain Walter parle du poète Bashō : Le carnet de la hotte ( Oi no ko-bumi )

Le carnet de la hotte ( 笈の小文 Oi no ko-bumi )

Vidéo diffusée sur youtube par la librairie Mollat de Bordeaux.
Désactivez les sous-titres générés automatiquement et de manière anarchique.
https://www.youtube.com/watch?v=zF5zV-m5GB0

https://www.mollat.com/livres/2677817/basho-le-carnet-de-la-hotte-oi-no-ko-bumi

Cinquante histoires de fantômes, par Éric Faure

La vision japonaise de l’au-delà est extrêmement complexe car située à la confluence de plusieurs traditions.

Du shintô, d’abord, qui prévoit que les défunts se retrouvent dans un même au-delà, le « pays des sources jaunes ».

Du bouddhisme qui prêche que les âmes renaissent soit au Paradis soit dans les six voies de réincarnation.

De vieilles croyances, enfin, qui affirment que certains défunts restent sur Terre sous l’apparence d’esprits vengeurs ou de fantômes.

Ce nouvel opus de la collection « Japon légendaire » vous propose de faire la connaissance de ces différents types de revenants à travers cinquante histoires – des classiques du genre mais aussi de nombreux récits inédits en langue française – qui, nous l’espérons, vous permettront de mieux saisir l’importance que les fantômes occupent dans la culture, les croyances et les traditions du Japon.

Aux éditions l’Harmattan, livre et édition numérique  :

https://www.editions-harmattan.fr/livre-japon_legendaire_cinquante_histoires_de_fantomes_eric_faure-9782140311376-75965.html

L’auteur :  Enseignant dans les universités Ritsumeikan et Doshisha de Kyoto, docteur en anthropologie, Éric Faure est un spécialiste des légendes du Japon. Cinquante histoires de fantômes est le quatrième tome d’une série consacrée aux légendes du Japon.

  • Date de publication : 25 janvier 2023
  • Broché – format : 13,5 x 21,5 cm • 250 pages
  • Langue : français
  • ISBN : 978-2-14-031137-6
  • EAN13 : 9782140311376
  • EAN PDF : 9782140311383
  • (Imprimé en France)

Bashô, Sarashina kikô / Notes d’un voyage à Sarashina – poésie japonaise

Bashô, Sarashina kikô / Notes d’un voyage à Sarashina, texte bilingue, introduction, traduction, notes et commentaires par Alain Walter, William Blake & Co. Edit., 2021, 123 p., 19 €.
(Dépôt légal : 2° semestre 2022. Distribution : Les Belles Lettres.)

Lors du voyage relaté dans Le Carnet de la hotte, le maître de poésie Bashô était allé se recueillir dans sa maison natale à Ueno puis sur la tombe de ses parents au monastère du mont Kôya, avant de déboucher sur la plage d’Akashi où il avait été submergé par les souvenirs littéraires d’une célèbre et tragique bataille de l’époque médiévale. Il nous laissait là, au début de l’été 1688.
Avec Notes d’un voyage à Sarashina, nous le retrouvons déjà fort avancé sur le chemin d’Edo (actuel Tôkyô), à l’automne de la même année. De ce long retour à son Ermitage-au-Bananier sur les bords du fleuve Sumida, le poète n’a rien rapporté, si ce n’est cette portion du trajet. Pourquoi cette lacune ? Pourquoi encore a-t-il quitté la route principale qui est la plus courte pour s’orienter de manière imprévue vers les hautes montagnes de la province de Kiso ? Il veut voir le clair de lune sur la montagne Obasute, célèbre pour un poème anonyme du IX° siècle et plus encore pour la légende qu’il suscita, selon laquelle un neveu ingrat y aurait abandonné la vieille et bonne tante qui l’avait élevé. Aveu d’un inconsolable deuil ?
Finalement, le poète, et son disciple Etsujin-l’Homme-qui-Passe, et leur domestique assoupi sur son cheval, et un moine tour à tour boudeur ou bavard, parviendront au célèbre Zenkô-ji, le Temple-de-la-Lumière-du-Bien, où les foules de pèlerins viennent invoquer la miséricorde du bouddha Amida. La pleine lune n’a cessé de les accompagner ou de les guider à travers ce paysage grandiose et hostile.
Le lecteur ressent le vertige des voyageurs sur les ponts suspendus, est pénétré à la fois par le vent d’automne et l’âpre goût du radis, goûte la chair frugale et savoureuse des marrons, s’émerveille du reflet du clair de lune dans les coupes à saké de laque sombre…
Nous avons tenu à expliquer et commenter toutes les allusions de ce texte aussi concis que riche d’une profonde méditation sur notre condition humaine.

L’auteur

Alain Walter, japonologue et comparatiste littéraire, est l’auteur de plusieurs livres sur le Japon classique. Il donne ici un cinquième volume consacré à l’œuvre du poète Matsuo Bashô.

Bashô, Oi no ko-bumi / Le Carnet de la hotte – poésie japonaise

Bashô, Oi no ko-bumi / Le Carnet de la hotte, texte bilingue, introduction, traduction, notes et commentaires par Alain Walter, William Blake & Co. Edit., 2021, 243 p., 24 €.
(Dépôt légal : 2° semestre 2022. Distribution : Les Belles Lettres.)

Au début de l’hiver 1687, le maître de poésie Matsuo Bashô (1644-1694) reprend sa hotte et sa canne et quitte son Ermitage-au-Bananier, à Edo (actuel Tôkyô), pour son pays natal où il passera le Nouvel An. Son itinéraire se veut sans contrainte et se plaît aux détours et improvisations. Le poète va de temple en sanctuaire, rend visite à des amis et disciples, compose avec eux des poèmes enchaînés (haikai), et tour à tour facétieux, mélancolique ou enthousiaste, traverse l’hiver en recueillant les signes de l’approche du printemps. Tant de spectacles émerveillent le pèlerin : les jeunes prêtresses d’Ise sous un prunier en fleurs, le col de montagne au-dessus du chant de l’alouette, les cascades où se penchent les fleurs jaunes des corètes… C’est ainsi qu’il débouche dans le massif du Yoshino couvert de cerisiers fleuris et le parcourt, transporté d’allégresse. Au monastère du mont Koya, il entend dans le cri du faisan ses parents qui l’appellent, au moment où il se recueille sur leur tombe… À Nara, l’attendrit la naissance d’un faon le jour de l’anniversaire du Bouddha. Mais parvenu en été sur les plages de Suma et d’Akashi, c’est comme dans une transe et une hallucination qu’il revit et voit la bataille entre les clans Taira et Minamoto qui s’y déroula à la fin du XII° siècle.
L’inspiration médiévale, qui est une des singularités de l’œuvre de Bashô, donne alors soudain au finale de ce journal un accent tragique qui résonne longtemps chez le lecteur et l’invite à la méditation.
Un autre intérêt de ce très beau texte réside dans sa réflexion sur la création littéraire et artistique, sur le voyage comme idéal de vie et sur l’écriture du journal de voyage.
Bashô répugne aux longues descriptions, leur préfère de vives évocations, procède par touches et rapides croquis, multiplie les allusions. On ne s’étonnera donc pas de l’abondance et de la longueur de nos notes que nous espérons aussi attrayantes qu’informatives.

L’auteur :

Alain Walter, japonologue et comparatiste littéraire, est l’auteur de plusieurs livres sur le Japon classique. Il donne ici un quatrième volume consacré à l’œuvre du poète Matsuo Bashô.

Cycle de conférences lié au projet de recherche Populations japonaises (IFRAE-CRCAO)

Ce cycle de conférences mensuelles organisé par « l’axe travail » du groupe de recherche Populations Japonaises (IFRAE-CRCAO) a pour vocation de présenter des recherches en cours portant sur la question du travail dans la société japonaise contemporaine dans une acceptation large et sans distinction de discipline. Les conférences se tiendront en ligne.

Informations pratiques

Un lien Zoom sera communiqué avant les séances.

Responsables scientifiques :

César Castellvi (EHESS-CRJ)
Julien Martine (UDP-CRCAO)

Contacts : cesar.castellvi@ehess.fr / julien.martine@univ-paris-diderot.fr
Cycle de conférences : « Axe travail » 

Vendredi 12 février 2021, 10h-12h (GMT+01 :00)

Marie Buscatto, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Musicien.ne de jazz au Japon. Échapper à sa « destinée » sociale ?

Vendredi 12 mars 2021, 10h-12h (GMT+01 :00)

Philippe Orsini, Université Nihon
Les travailleurs étrangers du Japon et leur perception par leurs collègues japonais

Institut français de recherche sur le Japon  – programme janvier-mars 2021

Institut français de recherche sur le Japon 
à la Maison franco-japonaise (Umifre 19, MEAE-CNRS)

PROGRAMME JANVIER-MARS 2021

L’Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise a le plaisir de vous inviter aux manifestations qui auront lieu de janvier à mars 2021.

MESURES RELATIVES AU CORONAVIRUS
En raison de l’épidémie du coronavirus (COVID-19), nos événements en ligne ont lieu sur la plateforme Zoom.
Un e-mail d’invitation, avec un ID de réunion et un mot de passe, sera envoyé à l’adresse indiquée lors de votre inscription sur notre site internet. Merci de bien vouloir les entrer dans l’application Zoom afin de participer à l’événement.
Attention à écrire correctement votre adresse mail.
Pour plus d’informations sur les modalités d’adhésion, veuillez consulter : www.youtube.com/watch?v=KR6IJM6PRFk
Nous vous remercions pour votre compréhension.

JANVIER 2021

Mercredi 20 janvier / 18 h – 20 h / En ligne / avec traduction simultanée
Cycle de conférences « Judiciarisation des enjeux sociaux et environnementaux au Japon et en France » / Préjudice écologique, responsabilité de l’État, contentieux climatiques et droit de l’environnement
[Conférencières] Isabelle GIRAUDOU (univ. de Tokyo), OKUBO Noriko (univ. d’Osaka), Eve TRUILHÉ (CNRS, CERIC-UMR DICE)
[Discutante] TAKAMURA Yukari (univ. de Tokyo)
[Modératrice] Adrienne SALA (IFRJ-MFJ)
www.mfj.gr.jp/agenda/2021/01/20/judiciarisation/

Jeudi 21 janvier / 17 h 30 – 19 h 30 / En ligne / avec traduction simultanée
Débat d’idées franco-japonais / S’éloigner de la ville ? Discuter les effets de la pandémie de Covid-19 sur les mobilités et les transports en France et au Japon
[Conférenciers] Christophe ENAUX (univ. de Strasbourg), Jean-Baptiste FRETIGNY (Cergy Paris Université), SAKANISHI Akiko (univ. Ritsumeikan), TŌURA Ryōsuke (entreprise Tokyū)
[Modératrice] Sophie BUHNIK (IFRJ-MFJ)
www.mfj.gr.jp/agenda/2021/01/21/ville/

Vendredi 29 janvier / 12 h 30 – 14 h / En ligne / en anglais sans traduction
Lunch Seminar on Japanese Economy and Society / Supporting the Supporters: Empirical Evaluation of a Multilevel Policy Collaboration for Start-up Promotion
[Speaker] OKAMURO Hiroyuki (Hitotsubashi University)
[Moderator] Adrienne SALA (FRIJ-MFJ)
www.mfj.gr.jp/agenda/2021/01/29/ls_okamuro/

Samedi 30 janvier / 10 h – 17 h 15 / En ligne / avec traduction simultanée
Colloque / Spectacles japonais et artistes occidentaux à l’âge d’or du japonisme : un exemple d’interculturalité ? Autour de Sada Yacco et Hanako
[Intervenants] Alexis D’HAUTCOURT (univ. Kansai Gaidai), IGAWA Mayuko (Bibliothèque spécialisée sur le théâtre et le cinéma Shochiku Otani), Viviane LE BERRE (univ. de Lille III), Gilles MASTALSKI (Society for the Study of Japonisme), ŌTSU Junko (Society for the Study of Japonisme), UMEDA Hana (univ. de Varsovie), YAGISHITA Emi (univ. Waseda)
[Modérateurs] MIURA Atsushi (président du Comité scientifique et culturel de la Fondation MFJ), OKI Yukiko (Society for the Study of Japonisme) Matthieu SÉGUÉLA (chercheur associé à l’IFRJ-MFJ), Bernard THOMANN (IFRJ-MFJ)
www.mfj.gr.jp/agenda/2021/01/30/japonisme/
 

FÉVRIER 2021

Jeudi 4 février / 18 h – 20 h / En ligne / avec traduction simultanée
Cycle de conférences « Judiciarisation des enjeux sociaux et environnementaux au Japon et en France » / Le procès « Fukushima » et la fabrique des politiques publiques : les leçons tirées des précédents procès environnementaux et anti-pollution
[Conférenciers] Paul JOBIN (Academia Sinica), MANAGI Izutaro (avocat), YOKEMOTO Masafumi (univ. municipale d’Osaka)
[Discutante] KOJIMA Rina  (LATTS, univ. Gustave Eiffel)
[Modératrice] Adrienne SALA (IFRJ-MFJ)
www.mfj.gr.jp/agenda/2021/02/04/judiciarisation/

Vendredi 19 février / 12 h 30 – 14 h / En ligne / en anglais sans traduction
Lunch Seminar on Japanese Economy and Society / Long-term Economic Stagnation and Social Division-Disfunction of Japan’s Welfare State
[Speaker] IDE Eisaku (Keio University)
[Moderator] Adrienne SALA (FRIJ-MFJ)
www.mfj.gr.jp/agenda/2021/02/19/ls_ide/

MARS 2021

Samedi 6 mars / 17 h – 20 h 30 / En ligne / en japonais sans traduction
Colloque à l’occasion de la Journée internationale des femmes / Modern Girls : transgresseuses ou pionnières ?
[Intervenantes] HATA Kayo (étudiante à l’univ. de Hokkaidō), KIMURA Nobuko (univ. Tōyō), NAKAYAMA Nobuko (Memorial Theatre Museum de l’univ. Waseda), NISHIO Haruko (SFJEF), Sandra SCHAAL (univ. de Strasbourg), SHIDA Michiko (écrivaine), SHINGYOUCHI Miwa (SFJEF), YOSHIKAWA Kaeko (univ. Aichi kōgyō)
www.mfj.gr.jp/agenda/2021/03/06/modern_girl/

Jeudi 11 mars / 18 h – 19 h 30 / En ligne / avec traduction simultanée
Conférence / Tsunami de béton, la reconstruction du Sanriku 10 ans après le 11 mars 2011
[Conférencier] Rémi SCOCCIMARRO (univ. Toulouse Jean-Jaurès, IFRJ-MFJ)
[Modératrice] Adrienne SALA (IFRJ-MFJ)
www.mfj.gr.jp/agenda/2021/03/11/tsunami_de_beton/

Vendredi 26 mars / 12 h 30 – 14 h / En ligne / en anglais sans traduction
Colloque / Women in COVID-19: Further Conflict in Work and Family?
[Speaker] SHIRAHASE Sawako (The University of Tokyo)
[Moderator] Adrienne SALA (FRIJ-MFJ)
www.mfj.gr.jp/agenda/2021/03/26/ls_shirahase/

Mercredi 31 mars / 9 h 30 – 18 h / En ligne / en anglais sans traduction
Workshop / Solidarity and Mutual Aid in Modern and Contemporary Japan (1603–2020)
[Speakers] Sophie BUHNIK (FRIJ-MFJ), Nobuo HARUNA (TUFS), François LACHAUD (EFEO), Guillaume LADMIRAL (FRIJ-MFJ), John PORTER (TUFS), Martin NOGUEIRA RAMOS (EFEO), Adrienne SALA (FRIJ-MFJ), Bernard THOMANN (FRIJ-MFJ), Tsutomu TOMOTSUNE (TUFS)
[Moderator] Gilles CAMPAGNOLO (FRIJ-MFJ)
www.mfj.gr.jp/agenda/2021/03/31/efeo/
 

L’accès aux manifestations décrites ci-dessus est libre et gratuit (sauf mention contraire). Merci de vous inscrire depuis la page Agenda de notre site web.

Diffusé par :
Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise (IFRJ-MFJ) 
3-9-25, Ebisu, Shibuya-ku, Tokyo 150-0013
Accès : https://www.mfj.gr.jp/acces/

Table ronde « Instances du sujet dans le roman du Genji et au-delà »​, les 12 et 13 décembre en visioconférence

Le « Groupe de recherche sur le Genji Monogatari » (IFRAE-Inalco/CRCAO-Université de Paris) et Top Global University Project : Global Japanese Studies (Université de Waseda, Japon) organisent une table ronde internationale sur la thématique mi et kokoro.
Avec la participation de Waseda University Research Institute for Letters, Arts and Sciences, Ryusaku Tsunoda Center of Japanese Culture, Transdisciplinary Research for Creative Writing and Translation.

Avec le soutien de la Fondation de France et de la Fondation du Japon

Samedi 12 et dimanche 13 décembre 2020 – 09.00-12.30 (heure française) / 17.00-20.30 (heure japonaise) – Evènement en visioconférence via zoom

Pour votre inscription, veuillez accéder au HP SGU (Université Waseda)

En japonais:https://www.waseda.jp/inst/sgu/news/2020/11/13/8043/
En anglais:https://www.waseda.jp/inst/sgu/news-en/2020/11/13/8046/

Instances du sujet dans le roman du Genji et au-delà – 身と心の位相 —源氏物語を起点として
Depuis les temps anciens au Japon, la conscience de soi et son expression passent par deux termes fondamentaux qui sont mi 身 (corps, être physique et social) et kokoro 心 (cœur, for intérieur). Cette table ronde se propose, en centrant son attention sur ces deux mots, de suivre à travers les textes littéraires la conception de la subjectivité au Japon depuis les origines jusqu’à l’époque moderne.

Communications en français, anglais et japonais.

Vous pouvez d’ores et déjà consulter les présentations des interventions, qui seront complétées début décembre par des résumés détaillés.

En savoir plus :

Table-ronde internationale « Instances du sujet dans le roman du Genji et au-delà »​ – Programme (.pdf / 426.07Ko)

Une traduction inédite du « Kitano Tenjin Engi Emaki »

L’histoire du poète qui devint un dieu (Anonyme)

Préfacé par François Macé, l’ouvrage propose une traduction inédite du Kitano Tenjin Engi Emaki. Dans son commentaire du texte, Éric Faure, son traducteur, pose notamment la question de la définition et de la place du fait mythologique dans la société japonaise d’hier et d’aujourd’hui.

Résumé

Tenjin-san, « L’Honorable Dieu Céleste », est sans doute le kami le plus populaire du panthéon des divinités autochtones du Japon. Aujourd’hui comme autrefois, les Japonais ont coutume de visiter ses lieux de culte afin qu’il leur accorde la réussite scolaire ou les fasse progresser en calligraphie.

Cependant, Tenjin-san n’a pas toujours été un dieu. Il fut d’abord un homme : Sugawara no Michizane (845-903). Considéré par ses contemporains comme le plus grand poète de son époque, cet aristocrate occupe une place essentielle à la Cour impériale. Mais, exilé injustement, suite aux manœuvres de ses adversaires politiques, il est, à sa mort, assimilé à un esprit vengeur, l’un des plus redoutables que l’histoire du Japon ait pu engendrer. Enfin, élevé au rang de divinité des études et de la calligraphie, il connaît une popularité exemplaire qui traversera les siècles et demeure extrêmement vivace de nos jours.

C’est dire l’importance de cette traduction inédite d’un récit de fondation du XIIe siècle et qui retrace la vie et les miracles de ce poète devenu un dieu et dont le culte a exercé une influence considérable sur le Japon et les Japonais.

[Le traducteur : Professeur des universités Ritsumeikan et Doshisha de Kyôto, Éric Faure est titulaire d’une thèse de doctorat en études japonaises de l’Inalco. Spécialiste des légendes du Japon, il a publié de nombreux ouvrages sur la question.]

2 livres sur le Japon publiés aux éditions L’Harmattan – novembre 2019

Les éditions l’Harmattan publient deux ouvrages sur le Japon.

HISTOIRES TOMBÉES D’UN ÉVENTAIL

Contes traditionnels humoristiques japonais – répertoire du rakugo

Sandrine GARBUGLIA

RpxE6A1m Z udq2JrRzLTJuRauoC0SohnN3EHXXGk1SNAg2ph6ibvJPbKx6PxuQ0ZmG6XUH ZgRSkQFYRFvvtkP2WrtX4CF3xj9pFVPrX jn3740OzcD=s0 d e1 ftIl existe au Japon un art populaire, simple, limpide, où chacun se retrouve, réunissant tous les âges et tous les milieux sociaux, qui demeure pourtant méconnu en France : le rakugo. Art de la parole, celle « qui a une chute », le rakugo rassemble pour faire rire avant tout, parfois aussi frémir. Il s’inscrit dans la tradition mondiale du conte mais avec une identité très personnelle. Toute l’énergie du conteur se concentre dans le haut du corps, rayonne et révèle au public des trésors d’imagination. Les Japonais n’hésitent pas, un sourire aux lèvres, à parler de « stand-up assis ». À travers ces Histoires tombées d’un éventail, c’est un nouveau reflet du Japon qui s’offre à nous. À la fois populaire et surprenant. Un voyage immobile, de l’ère Edo à nos jours, pour découvrir ce pays comme vous ne l’avez encore jamais lu.

Sandrine Garbuglia est auteure et metteure en scène. Lauréate 2009 de la Villa Kujoyama, elle rencontre les maîtres japonais de la parole à Osaka et Tokyo et collecte leurs histoires méconnues du public francophone. Depuis, elle adapte les textes du répertoire rakugo. Elle est l’auteure de quatre spectacles de contes japonais, dont deux destinés au jeune public, joués en Europe et au Japon.

Coll. Miroirs du réel

208 pages • 20 euros• octobre 2019

EAN : 9782343184852

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UNE ESTHÉTIQUE JAPONAISE

L’art et le goût en mode flottant

Dominique Château

Préface de Kenji Kitayama

9aGLjFo86IJsNngipRXEVCoLAtnaf6JkY7cufnTl 5zpjXoj SyqW2UZqDnEcUOPr1WjmbhEtPfpiQK8dskKMqpyydWjoGZ7n3b ql1UGbIrSGfsKLBz=s0 d e1 ftIntrigant, excitant, contrasté : tel apparaît le Japon au regard étranger. Telle est aussi son esthétique. Elle s’étend entre le kitsch et le zen, le grotesque et le minimal, et décline toutes sortes de formes et de valeurs. La peinture à l’encre ravit par ses taches évanescentes, le kawaii par sa joyeuse provocation. Le monde est conquis, au-delà du succès des mangas. Récemment, au Petit Palais, les oiseaux de Jakuchû ont impressionné, et le mot kawaii est entré au Petit Robert. Ce livre à la fois personnel, historique et philosophique propose une méditation sur l’esthétique japonaise en « mode flottant », conçue comme un jeu complexe et nuancé entre tradition résistante et désir d’invention.

Dominique Chateau est professeur émérite en esthétique et études cinématographiques à l’Université Paris-I Panthéon-Sorbonne.

Coll. Ouverture Philosophique

282 pages • 29 euros• octobre 2019

EAN : 9782343185484

Les objets du Shodo ou l’écriture en beauté

« Les objets du Shodo ou l’écriture en beauté »
du 2 au 30 novembre 2019
ESPACE DENSAN
8 bis rue Villedo 75001 PARIS
Tél. 01 40 26 66 70 – ouvert du lundi au samedi de 11h à 19h
mw@sasenis.com – www.espacedensan.com

Image du Presse papiersShodoNée en Chine, la calligraphie japonaise est un art traditionnel qui consiste à écrire des idéogrammes au pinceau et à l’encre. Arrivée au 6e siècle au Japon, il s’est développé avec l’introduction du bouddhisme et l’écriture de ses textes. L’un des premières calligraphies connues est le « Hokke Gisho », attribuée au pinceau du prince Shotoku (574-622).

En japonais, le mot calligraphie se dit « Shodo », ce qui signifie la voie (do) de l’écriture (sho). A la différence de la calligraphie européenne, le Shodo n’est pas considéré uniquement comme un simple moyen d’écriture ou une forme d’art décoratif.
La plupart des Japonais apprécient toujours les subtiles courbes produites par le maître Shodo-ka, témoignage vivant de cette forme d’art traditionnel les plus anciennes et les plus profondes du Japon, où l’accent est mis sur la beauté, la fluidité et l’équilibre de l’écriture.

De nos jours, le Shodo est activement pratiqué à travers le Japon par des personnes de tous âges. Il est enseigné comme matière obligatoire dans les écoles élémentaires, puis en option au lycée comme la peinture ou la musique. A l’école primaire au début de chaque année, les enfants participent à une activité appelée Kakizome, où ils créent des œuvres calligraphiques symbolisant leurs souhaits pour la nouvelle année.

Car en début d’année, les Japonais sont attentifs aux premières choses : premier lever de soleil, première visite au temple… Selon la tradition, le Kakizome est la première calligraphie de l’année écrite au pinceau avec de l’encre noire sur des bandes de papier : un mot ou une phrase de bon augure, quelque chose qui incarne les souhaits ou les résolutions de chacun, ou encore la venue du printemps.
La calligraphie est donc un exemple de la façon dont une tâche utilitaire comme l’écriture peut être transformée en art populaire, bien qu’elle ait beaucoup évolué tout au long de l’histoire du pays.

Pour la cérémonie du thé liée au bouddhisme zen, s’imprégner d’une œuvre de calligraphie pour se libérer l’esprit est une étape essentielle lors de sa préparation. Elle est peinte sur un rouleau suspendu appelé Kakemono, installé dans le Tokonoma, alcôve surélevée dans laquelle sont exposés des objets d’art. Le rouleau choisi avec soin par le maître de thé pour honorer ses hôtes, peut évoquer la saison, le moment de la journée ou bien un sentiment particulier lié à la cérémonie du thé.

De nombreux outils existent pour la calligraphie japonaise, mais 4 seulement sont fondamentaux, appelés les 4 trésors du calligraphe : le papier, le bâton d’encre, les pinceaux et la pierre à encre.

Même si aujourd’hui les gens écrivent moins, la calligraphie est toujours utilisée pour les cartes postales qui transmettent des voeux de bonheur, ou bien lors de funérailles ou autres événements célébrés selon la coutume. Elle décore aussi les enveloppes d’argent offertes aux fiancés durant les mariages.
Tout un univers s’est ainsi naturellement développé autour d’une papeterie variée d’un grand raffinement : des feutres et des stylos à bille sophistiqués, un large éventail de cartes, carnets et feuilles qui peuvent être réalisés à la main en papier washi traditionnel.

Le 2e volet présenté durant le mois de novembre, décliné durant cette nouvelle saison DENSAN qui s’étend d’octobre 2019 à mars 2020, concerne les objets utilisés pour la calligraphie japonaise, à travers différents types d’artisanat issus d’une longue tradition perpétuée à travers les siècles.

Afin de découvrir et pouvoir expérimenter sa beauté simple et profonde, voici maintenant une sélection d’outils provenant de plusieurs régions du Japon, tous porteurs du label d’excellence DENSAN.

Les objets présentés et leurs artisanats :
– Papiers Washi : Mino Washi, Awa Washi et Etchu Washi
– Pinceaux : Kawajiri Fude et Kumano Fude
– Pierres à encre : Akama Suzuri
– Stylos : Echizen Shikki et Kaba Zaiku
– Papier décoratif : Edokarakami

Papier Washi

– Artisanat Mino Washi
Le Mino Washi est un type de papier japonais fabriqué dans la préfecture de Gifu datant de la période Nara (710-794), selon les archives du dépôt Shoso-in montrant qu’il fut utilisé pour un recensement au 8e siècle, parmi une collection de trésors datant de la Route de la Soie conservés dans ce bâtiment de l’époque. Ce fut l’un des papiers les plus connus dans l’archipel, de même pendant la période Edo, où il était utilisé par le shogunat Tokugawa. Réputé pour sa finesse, sa résistance et sa beauté, il est fabriqué à partir de mûrier à papier qui pousse dans les abondantes forêts de la ville de Mino, à l’aide de techniques artisanales hautement raffinées faisant ressortir le meilleur de la matière première. Il a été désigné en tant qu’artisanat traditionnel en 1985.

– Artisanat Awa Washi
Un document du 9e siècle prouve que l’histoire d’Awa Washi remonte à 1.300 ans ; à l’époque une famille au service de la cour impériale connue sous le nom d’Inbe, cultivait du lin et du mûrier et produisait du tissu et du papier. Désigné comme artisanat traditionnel en 1976 et fabriqué dans la préfecture de Tokushima, l’Awa Washi est doux, souple et étonnamment résistant, avec un type de texture et de coloration délicates que seul un papier fait main permet d’obtenir. Quant au papier indigo, il est représentatif des papiers teints naturellement et compte parmi les meilleurs papiers d’art, d’artisanat et d’emballage.

– Artisanat Etchu Washi
L’Etchu Washi dans la préfecture de Toyama ; il remonte à l’ère Nara (710-794). Il est utilisé pour les shoji ou bien encore pour la restauration de biens culturels. Son procédé de fabrication est semblable à celle des autres washi, papiers japonais traditionnels. Il fut désigné comme artisanat traditionnel en 1988.

Pinceaux

– Artisanat Kawajiri Fude
Le lien entre la ville de Kure située dans la préfecture de Hiroshima et les pinceaux remonte au début du 19e siècle où Sanzo Kikutani acquit des pinceaux dans l’actuelle préfecture de Hyogo pour un usage dans les temples ; les avantages de fabriquer des brosses durant la période creuse du calendrier agricole furent expliqués aux agriculteurs locaux. Mais ce sont ceux fabriqués par Ueno Yaekichi au milieu du 19e siècle qui marquèrent les véritables débuts de la production du Kawajiri Fude qui s’est ensuite répandu dans tout le pays. Ces pinceaux sont fabriqués selon une méthode de mélange des poils appelée Nerimaze. Très complexe, elle nécessite des techniques de fabrication très avancées et des compétences bien spécifiques pour produire un pinceau de très haute qualité. L’ensemble du processus qui nécessite plus de 70 étapes, est divisé en trois phases de fabrication du col de la brosse, de la tige et de la finition, tous les composants étant traités un par un à la main. Les matières premières utilisées sont principalement des poils d’animaux pour le col de la brosse et du bambou et du bois pour la tige. Cet artisanat fut reconnu comme artisanat traditionnel en 2004.

– Artisanat Kumano Fude
Pendant la période d’Edo (1603-1868), la vie était très difficile pour les paysans qui partirent chercher du travail dans le district de Kumano à Kishu (actuelle préfecture de Wakayama). De retour, ils vendirent pinceaux d’écriture et encre qu’ils s’étaient procurés sur place, ce qui les mena à fabriquer des pinceaux dans la préfecture d’Hiroshima. Vers la fin de la période Edo, cela devint un métier solidement établi dont les techniques de fabrication furent transmises jusqu’à aujourd’hui. Il existe de nombreuses sortes de pinceaux ou fude en japonais : pour l’école, la calligraphie, la peinture et mais aussi pour le maquillage. Du bois de très grande qualité et des poils en fibres naturelles sont très soigneusement sélectionnés puis assemblés, afin d’obtenir des pointes fines et délicates. En 1975, les pinceaux de Kumano ont été désignés comme artisanat traditionnel.

Pierre à encre Akama Suzuri

– Artisanat Akama Suzuri
Des documents témoignent qu’une Akama Suzuri fut offerte au sanctuaire Tsuruoka Hachimangu à Kamakura au début de la période éponyme (1185-1333). Au milieu de la période Edo (1603-1868), ces pierres à encrer, ou suzuri en japonais, étaient vendues dans tout le pays. Faite de couches d’environ un mètre d’épaisseur, la pierre d’Akama apte à être transformée en pierre à encre, est extraite puis transformée au cours d’une douzaine d’étapes. Originaire de la préfecture de Yamaguchi et reconnu comme artisanat traditionnel en 1976, l’Akama Suzuri possède toutes les qualités pour la fabrication d’une bonne pierre à encrer : dense et résistante, facile à travailler, avec un grain et des motifs magnifiques, elle est idéale pour produire rapidement une encre excellente en termes de couleur et de lustre.

Stylos

– Artisanat Kaba Zaiku
Le Kaba Zaiku remonterait à la fin du 18e siècle, où sa technique fut transmise aux habitants de Kakunodate par la famille Satake Kita du district d’Ani au nord de la préfecture d’Akita. Les samouraïs de rang inférieur de la région ont repris cette activité de fabrication d’objets à base d’écorce de cerisier qui s’est développée au début de la période Meiji (1868-1912) avec la perte de leur statut de guerriers. Le Kaba Zaiku est fabriqué uniquement au Japon à partir de l’écorce du cerisier de montagne Yamazakura. Il existe plus de douze variétés d’écorces dont les variations de l’écorce font qu’il n’existe jamais deux pièces identiques. La boîte à thé est la version la plus connue de cet artisanat traditionnel désigné en 1976.

– Artisanat Echizen Shikki
Au 6e siècle, un laqueur reçut l’ordre de recouvrir la coiffe de l’Empereur de l’époque, qui reconnut la qualité de son travail quand il lui présenta un bol laqué noir, ce qui encouragea l’essor de l’Echizen Shikki. La laque d’Echizen (shikki = laque en japonais), produite dans le quartier d’Echizen de la ville de Sabae (préfecture de Fukui), fut désignée comme artisanat traditionnel en 1975. Une grande variété d’articles y sont réalisés : articles de fête, différents types de boîtes, ustensiles à thé, baguettes, stylos, bols à soupe… dont le lustre et l’éclat raffinés ravissent les Japonais.

Papier décoratif Edokarakami

– Artisanat Edokarakami
L’origine de ces papiers décoratifs remonte à un type de papier utilisé pendant la période Heian (794-1185) pour l’écriture d’un style de poèmes appelé waka. Ce n’est qu’au Moyen-Âge qu’ils furent appliqués sur les cloisons coulissantes fusuma qui séparent les espaces. Promus par le Shogunat pendant la période d’Edo (1603-1868), la demande pour ces documents s’est développée. L’Edokarakami reflète la culture des habitants d’Edo par la liberté sans entraves de leurs motifs ; les plus appréciés concernent l’intimité de la vie quotidienne, les fleurs et les ambiances saisonnières. Ces papiers décoratifs sont imprimés au pochoir à l’aide de blocs de bois ou décorés de feuilles d’or et d’argent ; de nos jours, ils sont toujours utilisés sur les fusuma et les shoji, généralement translucides. Chacune de ces méthodes a été transmise par ses propres écoles et ses artisans. C’est en 1999 que l’Edokarakami fut désigné comme artisanat traditionnel.