Si vous comptez venir au Japon et pensez pouvoir régler vos achats ou retirer de l’argent avec votre carte de crédit… attention !!
D’abord, retirer de l’argent dans les supérettes va vous être impossible. Seuls quelques rares distributeurs à Tokyo ou ailleurs, pourront vous permettre de retirer de l’argent liquide.
Par ailleurs, si vous comptez régler votre hôtel ou votre restaurant, il vaut mieux avoir du liquide au cas où. En effet, certains établissements n’acceptent que l’argent liquide et d’autres ont un problème avec les cartes bancaires qui sont systématiquement refusées dès l’insertion dans le lecteur. Je suppose que les hôtels haut de gamme n’ont pas ce genre de problème… Même la compagnie de votre carte de crédit sera dans l’impossibilité de vous renseigner car c’est en amont, au Japon, que ça bloque, à cause de logiciels de sociétés intermédiaires qui refusent certaines cartes sur la base de critères variés dont l’un est l’origine étrangère de la carte, un autre critère étant le changement de pays à plusieurs reprises.
Pour illustrer ces propos, voici une histoire authentique arrivée récemment à un étranger qui venait d’arriver à Tokyo.
Je sortais de la salle de gym de Ueno et m’apprêtais à reprendre mon vélo lorsque j’ai vu un étranger qui semblait chercher son chemin. Comme j’avais un peu de temps ce soir-là, je lui ai demandé si je pouvais l’aider. Il cherchait un «capsule hotel ».
En fait, il se trouvait à 10 mètres mais avait été incapable de repérer l’enseigne écrite en japonais. Premier signe clair que les capsule hotels ne sont pas faits pour les étrangers…
En arrivant à ce qui aurait dû être la porte d’entrée, sous le néon, nous voyons un plan, en japonais aussi mais compréhensible grâce aux flèches qui invitent à faire le tour du pâté de maison.
J’accompagne le monsieur jusqu’à l’entrée de l’hôtel et en chemin il me dit qu’il fait le tour du monde et ne va rester qu’une nuit à Tokyo. Avant de le quitter, je lui indique une promenade à faire dans le quartier. Il s’agit de passer autour de l’étang de Shinobazu et de traverser le parc de Ueno.
Je vais m’acheter mon dîner dans le quartier et en repartant, je me dis que je vais peut-être croiser le brave homme.
Et en effet, je le rencontre sortant de l’hôtel, complètement catastrophé!
« Je n’ai pas pu faire l’enregistrement à l’hôtel car mes cartes de crédit sont refusées » me dit-il. Ayant déjà entendu parler plusieurs fois de ce genre de problème, je lui propose de l’aider à chercher un distributeur dans le quartier.
Nous en faisons trois et à chaque fois la carte est immédiatement rejetée avec ce commentaire : « Cette carte ne peut être traitée » sans autre explication!
Le gars, très frustré -on le comprend, dit alors : «Je vais contacter ma banque et la société de crédit pour connaître le motif du refus. Il y a le wifi à l’hôtel».
Curieux de voir ne serait-ce que le hall d’accueil d’un capsule hôtel, je l’accompagne en me disant aussi que je vais en profiter pour demander des explications au personnel.
Pendant que l’homme recherche les numéros de téléphone des sociétés de crédit et les contacte par skype depuis son smartphone (bon point pour l’hôtel qui propose le wifi gratuit et un ordinateur mis à disposition des clients dans le hall), j’en profite pour discuter un peu avec le réceptionniste.
Ce dernier m’explique que « les capsule hotels ont des contrainte de taille et ne sont pas équipés pour recevoir les clients avec de gros bagages ». Il y a quand même un certain nombre de grosses valises derrière le comptoir et le hall est suffisamment vaste pour qu’on y aménage une bagagerie si on veut bien… Bof, il ne me convainc pas.
Le réceptionniste ajoute que c’est souvent compliqué d’accueillir des étrangers parce que tout le personnel ne parle pas bien anglais et qu’il y a beaucoup de problèmes de communication et donc de perte de temps, notamment pour faire comprendre le système de fonctionnement de l’hôtel (les règles sont affichées en anglais devant le comptoir, il n’y a rien de compliqué). Pas très convaincant non plus même si on peut comprendre que c’est forcément plus compliqué d’accueillir en anglais. En même temps, on devrait comprendre que, par définition, un étranger ne va pas parler le japonais!
Bref, les étrangers ne sont pas refusés mais ça pose des problèmes de les accueillir!
Au sujet de la carte refusée, il m’explique que «ça arrive fréquemment parce qu’un étranger venant à Tokyo descend plutôt dans les hôtels de luxe ou de catégorie supérieure. Donc, pour la société de crédit, il y a un risque potentiel de fraude si une carte étrangère est utilisée dans un hôtel de bas de gamme!» Pas du tout crédible…
Et même absolument incroyable! Un voleur de carte de crédit pourrait justement en profiter pour descendre dans un hôtel haut de gamme. Ce qui ne serait pas gagné soit dit en passant car il faut aussi connaître le code PIN. Il pourrait donc plutôt faire un achat sur internet. Le lecteur de carte de crédit de l’hôtel capsule est muni d’un terminal avec pavé numérique pour le PIN. Bref, curieux et intructif tout cela…
Pendant ce temps, le gars a pu contacter sa banque et on lui a dit qu’on n’a même pas de trace des tentatives de paiement ou de retrait d’argent. Il est en rogne et frustré et on le comprend… Cela confirme qu’il y a bien eu blocage dès la détection de la carte non-domiciliée au Japon.
Alors, voilà… Un monsieur qui a 3 cartes de crédit, qui est parfaitement honnête et qui ne peut pas faire son enregistrement à l’hôtel. Nous sommes au Japon en 2012, dans un hôtel bas de gamme (mais qui comporte aussi un sauna!) à 3200 yens la nuit .
Qu’auriez-vous fait à sa place ? Comment l’histoire s’est-elle finie?
Je vous propose quelques pistes avec ce QCM (questionnaire à choix multiples) que vous pouvez développer avec vos propositions.
A- Le gars reprend son bagage et cherche un autre hôtel.
B- Le gars cherche un autre hôtel et s’assure qu’il peut payer puis il revient prendre son bagage.
C- Le gars va jusqu’à la gare de Tokyo (4 stations) pour trouver un distributeur automatique acceptant les cartes de crédit étrangères.
D- Le gars fait la manche devant la gare jusqu’à ce qu’il ait les 3200 yens du prix de la chambre.
E- Il fait plutôt froid mais le gars ramasse des cartons et va passer la nuit devant la gare avec les SDF.
F- Vous proposez au gars de régler avec votre carte de crédit et qu’il vous rembourse quand il sera revenu dans son pays.
Etc., etc. Proposez d’autres solutions dans les commentaires et trouvez une suite à l’histoire!
Moralité : Quelle que soit la réponse, ayez toujours du liquide sur vous au Japon.
La solution des pauvres : faire son retrait avec carte bancaire dans une poste. Ca marche même au fin fond du Japon, avec un menu en anglais !
Donc, les distributeurs de la Poste Japonaise fonctionnent avec toutes les cartes étrangères?
Alors, on peut trouver des infos ici :
https://www.jp-bank.japanpost.jp/en/ias/en_ias_index.html
Je confirme pour la Poste ! Une amie française faisait tous ses retrait à la Poste (avec une carte étrangère donc) sans aucun soucis.
Je suis un peu surpris car j’ai fait pas mal d’achats, hôtels ou restaurants payés par carte au Japon, sans jamais avoir de mauvaise surprise,… et même dans des établissements moyen/bas de gamme.
Sinon, comme évoqué précédemment, la meilleure solution est de trouver une poste (il y en a plein et on les repère facilement) et aller faire un retrait là-bas, ça marche toujours y compris dans des coins paumés.
Je confirme pour la poste, j’y ai souvent recours. Il y a quand même aussi des ATM qui fonctionnent avec une carte visa sur compte à l’étranger.
Les ATM de certaines superettes (combini store) aussi, je crois que c’est 7-11.
Et au moment des achats, la carte visa étrangères acceptée ou non, c’est assez fantaisiste. Le Japon a encore beaucoup de progrès à faire pour « l’internationalisation » dont il voudrait se vanter…
Merci à tous pour vos commentaires. Oui, en effet, il y a beaucoup moins de problèmes avec les cartes de crédit depuis quelques années mais cet événement récent m’a incité à écrire une mise en garde pour les touristes. Il est toujours plus prudent d’avoir de l’argent liquide sur soi.
Le mois dernier, je n’ai pas pu payer avec ma carte au restaurant. Et puis, on ne trouve pas toujours une poste tout de suite même s’il y en a beaucoup.