Courtisanes du Japon, de Jean Cholley

Pénétrez, gràce à ce livre, dans le monde mystérieux du quartier des plaisirs d’Edo (l’actuel Tôkyô)! Textes traduits et présentés par Jean Cholley.
Pour nous initier aux us et coutumes de Yoshiwara, car c’est ainsi que se nomme ce célèbre quartier, Jean Cholley a essentiellement utilisé des senryû, courts poèmes satiriques d’environ dix-sept mesures, tirés de trois recueils dont la rédaction s’étend du XVIIIe au XIXe siècle. Mais ne croyez pas que ce livre se résume à une suite rébarbative de poèmes! Ceux-ci constituent, en réalité, une sorte de fil conducteur qui illustre chaque situation et nous guide sur le parcours long et semé d’embûches allant de la Digue du Japon jusque dans l’intimité des maisons des courtisanes. Les principes fondamentaux du fonctionnement du quartier comme les anecdotes s’y rapportant sont abordés sous l’angle de la « joyeuse étude » ainsi que le dit lui-mÍme l’auteur, ce qui distrait des « discours socio-historiques  » ou des « dénonciations à prétention morale » jusqu’alors proposés sur le sujet…

Les différents prétextes donnés par le mari à son épouse pour s’échapper épisodiquement du foyer et aller s’encanailler à Yoshiwara, les diverses façons d’atteindre la Digue, les conditions requises pour être introduit auprès du tenancier d’un établissement, les étapes indispensables et fort coûteuses avant d’en venir au vif du sujet, les moyens très efficaces pour faire payer au petit matin les clients qui ne s’étaient pas pourvus de suffisamment d’argent, la provenance des courtisanes, qui contrairement à ce que l’on croit parfois n’étaient pas volontaires, ainsi que leur sort à la fin de leur « contrat », la variété des types de clients, la hiérarchie parmi les courtisanes, tous ces aspects sont présentés, expliqués et commentés à la lumiàre d’un peu plus de trois cent cinquante senryû soigneusement séléctionnés.

Après la lecture de cet ouvrage passionnant, ceux qui, parmi vous, auront l’occasion de se rendre à l’endroit de ce qui fut pendant près de trois cents ans, de 1656 à 1958, le quartier des courtisanes, constateront que le fameux saule est toujours présent, que la courbe du chemin ainsi que quelques vestiges de constructions anciennes sont encore visibles et pourront, de cette manière, essayer de se représenter mentalement l’atmosphère d’alors.

Claude de Quinty

Courtisanes du Japon
Textes traduits et présentés par Jean Cholley, éditions Philippe Picquier

Cet article a fait l’objet d’une première publication dans l’ancien portail de france-japon.net.
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Publié par

Christian Bouthier

Christian Bouthier | prof de français | gestionnaire d'espaces web | professeur de japonais