Le Monde d’aujourd’hui vous propose une compilation des principales réponses à vos questions sur la crise nucléaire au Japon

À lire ici : https://www.lemonde.fr/japon/article/2011/03/17/crise-nucleaire-au-japon-les-reponses-a-vos-questions_1494854_1492975.html

Pourquoi y a-t-il eu des explosions à la centrale nucléaire de Fukushima Dai-Ichi ?

Quel est l’état actuel des six réacteurs ?

Comment tenter de refroidir les réacteurs ?

Que se passera-t-il si les réacteurs ne sont pas refroidis à temps ? Quel est le pire scénario ?

Une centrale nucléaire peut-elle exploser comme une bombe atomique ?

Cet accident est-il comparable à celui de Tchernobyl ?

Quelles substances le nuage radioactif contient-il ? Peut-il affecter la France ?

A partir de quels seuils les éléments radioactifs sont-ils nocifs pour l’homme ?

Jusqu’à quels niveaux de radioactivité les combinaisons de protection des salariés de la centrale peuvent-elles résister ?

Quelles sont les pollutions pour l’environnement ?

Pourquoi n’envisage-t-on pas un sarcophage comme à Tchernobyl ? Les habitants de la région pourront-ils un jour rentrer chez eux sans danger ?

Le Monde propose également un lexique du nucléaire.

Message et recommandations de l’IRSN sur la situation à Tokyo – Mercredi 16 mars à 2 heures (heure de Tokyo)

Message et recommandations de l’IRSN sur la situation à Tokyo
Source : https://www.ambafrance-jp.org/

Mercredi 16 mars à 2 heures

* Les autorités japonaises font face à une situation grave sur le site nucléaire de Fukushima. Malgré l’éloignement, un accroissement des niveaux de radioactivité a déjà été constaté au niveau de l’agglomération de Tokyo, et reste attendu dans les prochaines heures en fonction de l’évolution de la météorologie (direction des vents dominants et chutes de pluie). Ces niveaux resteront probablement faibles, mais pourraient s’amplifier ultérieurement en fonction de l’évolution des réacteurs accidentés, avec un décalage de l’ordre de 20 à 30 heures compte tenu des conditions météorologiques actuelles.

* Plusieurs précautions peuvent être prises, compte tenu de cette situation, par les membres de la communauté française au Japon :

o A titre préventif, mais aussi afin de faciliter la tâche des autorités japonaises, dans l’hypothèse d’une aggravation importante de la situation, un éloignement de Tokyo (et plus généralement des régions relativement proches de la centrale de Fukushima) vers le sud du pays, ou un retour en France est recommandé à tous ceux dont la présence n’est pas indispensable sur leur lieu de résidence et de travail.

o S’agissant des personnes qui resteront présentes, il convient de suivre les consignes diffusées par les autorités japonaises en cas d’annonce d’une aggravation de la situation. Il convient notamment d’éviter autant que possible des déplacements sous la pluie, l’eau de pluie pouvant être contaminée par des particules radioactives, et plus généralement de limiter les déplacements ainsi que les aérations des logements et bureaux. Les autorités japonaises procéderont en cas de nécessité à la distribution de comprimés d’iode aux populations. Il est aussi possible de se procurer des comprimés d’iode auprès de l’ambassade. Ces comprimés sont surtout importants pour les femmes enceintes et allaitantes, les enfants et jeunes adultes. En raison de leur durée d’effet limité, la prise de ces comprimés ne doit impérativement s’effectuer que sur les consignes données par les autorités nipponnes ou l’ambassade, qui agit en étroite relation avec les experts et médecins de l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

SEISME – INCIDENTS NUCLEAIRES – MESSAGE DE L’AMBASSADE – mardi 15 mars à 20 heures (heure Japon)

Source : https://www.ambafrance-jp.org/

Mardi 15 mars à 20 heures

1. Le point de la journée :

Suite aux explosions constatées aujourd’hui, on peut dire que la situation sur le site de Fukushima s’est plutôt dégradée aujourd’hui.

2. Quels effets ?

La situation reste à l’heure qu’il est tout à fait saine sur Tokyo. Une très légère hausse de radioactivité a été enregistrée. Elle ne présente aucun danger sur la santé humaine.

L’air s’est chargé en éléments radioactifs au fil des bouffées radioactives rejetées par les réacteurs. Le vent très faible a permis de circonscrire cette masse au dessus de la centrale.

Une analyse très détaillée des bulletins météo par l’expert de l’Institut de radioprotection et de sureté nucléaire (IRSN) présent à l’Ambassade montre que le vent soufflera du nord ouest vers le sud-est, c’est-à-dire vers l’Océan Pacifique, ce qui permet de dire que Tokyo est à l’abri pendant les prochaines 48 heures.

3. Quelles recommandations :

  • Il convient de suivre les consignes des autorités japonaises : en dehors d’un rayon de 30 km autour de la centrale, c’est-à-dire notamment à Tokyo (qui est à plus de 250 km), la situation ne nécessite pas de se protéger particulièrement pour la journée. A titre préventif, nous vous conseillons de faire des provisions d’eau et de nourriture et de vous tenir prêt pour un éventuel calfeutrage de votre habitation.
  • Compte tenu du fait que Tokyo est, selon les prévisions météorologiques, à l’abri pour 48 heures, nous pensons à nouveau raisonnable de conseiller aux personnes qui n’ont pas de raison essentielle de rester à Tokyo de s’éloigner de la région du Kanto.

IMPORTANT

L’avion qui emmène hier soir à Tokyo l’équipe de la Sécurité Civile qui va à Sendai prêter main forte aux secouristes japonais repartira aujourd’hui à son bord avec 280 personnes.

Les critères retenus pour obtenir une place sur ce vol sont les suivants :

  • enfant de moins de 15 ans
  • parent accompagnant ce mineur (s’il ne peut voyager seul)
  • femme enceinte
  • personne établie dans l’une des quatre préfectures sinistrées Miyagi, Fukishima, Iwate ou Aomori.

Des places seront notamment réservées aux personnes en provenance de Sendai actuellement en route vers Tokyo.

Les demandes hors critères seront examinées en fonction des disponibilités restantes.

Il ne s’agit pas d’une opération de rapatriement, aucun consigne d’évacuation n’étant donnée par notre gouvernement ou les autorités japonaises à ce stade. Le voyageur sera transporté gratuitement, le retour France-Japon étant à ses frais.

== Détails sur le vol ==

Départ : aéroport d’Haneda, mardi 15 mars à 23h55 (se rendre sur place par ses propres moyens)

Escale à Moscou (carburant)

Arrivée à Paris-CDG, terminal T3, le 17 mars à 8h18 (assistance aéroportuaire assurée par la Croix-Rouge)

Bagage : 20 kg

La cellule de crise de l’Ambassade coordonne ce départ. Merci de la contacter à l’adresse suivante : urgence.tokyo-amba@diplomatie.gouv.fr en indiquant en objet : « Avion-Haneda »

Service de Communication et d’Information (14 mars)

Liste des hôtels à prix modéré

Mise à jour – 14 mars 2011

Liste des prix

COUPURE D’ELECTRICITE : Informations sur les trains

Le point sur l’état du trafic :

Informations concernant toutes les lignes de trains (en japonais)

Pour aller à Narita :

  • Skyliner: Trafic suspendu
  • Sky Access Line: Trafic assuré à 30-50%
  • Narita Express: Trafic suspendu
  • Trafic assuré à 30-50% sur les trains omnibus de la Keisei Line au départ de Ueno, à partir de 12h00.
  • Airport Limousine Bus – Trafic normal sauf au départ de ces points

Contacts ANA et JAL

  • ANA – 0570-029-333 ou 03-6741-6685 (8h-20h)
  • JAL – 0570-025-031 ou 03-5460-0511 (8h-19h)
  • Air France

Tokyo TEL: 03-3570-8577
Osaka TEL: 06-6641-1271
Nagoya TEL: 052-551-4141

JR

Trafic suspendu à l’exception des lignes suivantes :

Shinkansen:

  • Tokaido Shinkansen;
  • Joetsu Shinkansen (50%);
  • Nagano Shinkansen (50%);
  • Reprise de la Tohoku Shinkansen à 12h entre Tokyo et Nasushiohara.

- Dans les régions de Tohoku et Kanto, cliquer ici

Tokyo Metro

Trafic assuré à 50%
Pour l’état du trafic, cliquez ici

Toei

Trafic assuré à 70%
Pour l’état du trafic, cliquez ici

Odakyu

Trafic très affecté par coupures d’éléctricité ;

Trafic suspendu pour « Romance Car »

Keio

Trafic assuré à 80%
Pour l’état du trafic, cliquez ici

Keikyu

Trafic assuré à 60%
Pour l’état du trafic, cliquez ici

Keisei

Trafic suspendu sur l’ensemble des lignes entre 11h et 17h ;

Du premier train à 9h : 50% des trains ;

Suspension des Chiba et Chihara Lines

Seibu

Trafic suspendu à l’exception des lignes suivantes :

  • Ikebukuro Line : entre Seibu Ikebukuro et Nerima Takanodai
  • Toshima Line : entre Nerima et Toshimaen
  • Shinjuku Line : entre Seibushinjuku et Saginomiya

L’état du trafic, cliquez ici

Tokyu

Trafic normal mais possibilité d’arrêt sur certaines portions dans l’après-midi

Tobu

L’état du trafic, cliquez ici

 

Service de Communication et d’Information (14 mars)

Communiqué de la CRIIRAD – Centrales nucléaires au Japon

Nous reprenons ici un communiqué de la CRIIRAD publié sur le forum et sur le site de l’association : https://www.criirad.org/

Communiqué de la CRIIRAD – Centrales nucléaires au Japon

14 mars 2011

Communiqués, CRIIRAD, Sur le terrain

La CRIIRAD dénonce la sous-évaluation de la gravité des accidents survenus sur la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et le manque crucial d’information tant sur les quantités de radioactivité rejetées depuis vendredi que sur les niveaux de contamination de l’air. Faute de ces données, il est impossible de se prononcer sur les niveaux de risques radiologiques. Les rares chiffres disponibles empêchent en tout cas de qualifier les rejets de « mineurs » (niveau 4 dans l’échelle INES) ou de « faibles » (déclaration télévisée de Mme Kosciusko-Morizet dimanche matin).

Un classement prématuré

Samedi 12 mars, les autorités japonaises ont classé au niveau 4 de l’échelle INES l’accident survenu sur le réacteur n°1 de la centrale de Fukushima Daiichi alors que l’accident était encore – est toujours – en devenir et que plusieurs autres réacteurs étaient en situation d’urgence radiologique. Les opérateurs de la centrale sont toujours en train de s’exposer à des niveaux d’irradiation très élevés pour éviter que la défaillance des systèmes de refroidissement des réacteurs n°1, 2 et 3 ne se transforme en catastrophe nucléaire. Des mesures extrêmes ont été prises pour refroidir à tout prix les réacteurs (notamment l’injection d’eau de mer en dépit des risques associés).

Le classement au niveau 4 a été enregistré sans correctif par l’AIEA. A notre connaissance, à ce jour, aucune autorité de sûreté nucléaire ne l’a remis en question.

Rappelons que l’échelle dite INES (International Nuclear and radiological Event Scale) classe les accidents nucléaires en fonction de leurs conséquences dans le site et à l’extérieur du site. Concernant les conséquences à l’intérieur du site, le niveau 4 correspond à un « endommagement important » du cœur ou des barrières radiologiques ; dès lors que l’endommagement est « grave », le classement passe aux niveaux 5, 6 ou 7 en fonction de l’importance des rejets de radioactivité à l’extérieur de l’installation, importance qui conditionne évidemment le niveau de risque d’exposition de la population :

– Le niveau 4 correspond à un rejet mineur de radioactivité dans l’environnement ;

– Le niveau 5 à un rejet limité susceptible d’entraîner l’application partielle de contre-mesures prévues ;

– Le niveau 6 à un rejet important susceptible d’exiger l’application intégrale des contre-mesures prévues ;

– Le niveau 7 à un rejet majeur avec effet considérable sur la santé et l’environnement :

A l’appui du classement au niveau 4 de l’échelle INES (endommagement important, mais pas grave, du cœur des réacteurs et rejets mineurs de radioactivité), ni les autorités japonaises, ni l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) n’ont publié de chiffres : ni sur l’ordre de grandeur des rejets, ni sur leur composition isotopique (nature et proportion des radionucléides présents qui déterminent la radiotoxicité des émissions radioactives) ni sur les niveaux de contamination de l’air à différentes distances de l’installation.

Tout aussi surprenantes sont les déclarations télévisées de la ministre de l’Ecologie qui a qualifié dimanche matin les rejets radioactifs de « faibles », alors même qu’elle reconnaissait ne disposer d’aucun chiffre. Cette qualification se fondait-elle sur l’évaluation des spécialistes de l’IRSN, de l’ASN et d’AREVA qu’elle avait réunis auparavant pour faire le point sur l’accident ? Il serait intéressant de savoir si la minimisation est imputable aux experts officiels (comme en 1986) ou à l’échelon politique.

Selon la CRIIRAD les rejets ne sont ni « mineurs », ni « faibles »

Sur la base des trop rares mesures disponibles, la CRIIRAD réfute formellement ce classement.

Samedi 12 mars, les débits de dose auraient en effet atteint 1,5 mSv/h (milllisievert par heure) aux abords immédiats de la centrale, avant de décroître après les opérations de décompression du réacteur, c’est-à-dire après le rejet de radioactivité dans l’atmosphère. Précisons qu’une valeur de 1,5 mSv par HEURE est de l’ordre de 10 000 fois supérieure au niveau ambiant normal et que la limite de dose réglementaire maximum admissible pour la population est de 1 mSv par AN (de 20 mSv/an pour les travailleurs). Ces niveaux d’irradiation indiquent que les rejets n’ont rien de « faibles » ou de « mineurs ». Une valeur de 100 µSv/h aurait été relevée dimanche par des journalistes à 2 km de l’installation. Si ce chiffre est avéré, il traduit la persistance et l’importance des rejets dans l’environnement.

Un terrible manque de transparence

Si les autorités affirment que les rejets sont mineurs ou faibles, elles doivent le justifier sur la base d’éléments chiffrés, objectifs et vérifiables.

La CRIIRAD demande que soient publiées les évaluations de la quantité totale de radioactivité rejetée par chacun des réacteurs accidentés ainsi que la composition isotopique des rejets. La CRIIRAD demande également la publication des niveaux de contamination de l’air : cartographie des activités volumiques (Bq/m3) pour les radionucléides clefs en fonction de la distance et du temps. Il importe de déterminer l’intensité et les déplacements des masses d’airs contaminées. Les informations disponibles suggèrent en effet que les rejets radioactifs de la centrale de Fukishima Daiichi ont atteint hier la centrale d’Onagawa située à 110-120 km au nord.

Evolutions météorologiques préoccupantes

INFO DE LA CRIIRAD? ORGANISATION OFFICIELLE ET INDEPENDANTE FRANCAISE
Il importe de souligner que plusieurs services météorologiques ont annoncé dimanche que les conditions météorologiques – qui étaient plutôt favorables vendredi et samedi (vents d’ouest) – allaient s’inverser, avec des vents qui devraient désormais souffler vers l’intérieur des terres. Des pluies seraient également annoncées ce qui conduit, en cas de contamination de l’air, à intensifier les dépôts au sol. Dans un communiqué du 13 mars, l’AIEA annonce au contraire que les vents souffleront vers le nord-est, éloignant les rejets radioactifs des côtes japonaises. « In partnership with the World Meteorological Organization, the IAEA is providing its member states with weather forecasts for the affected areas in Japan. The latest predictions have indicated winds moving to the Northeast, away from Japanese coast over the next three days.” L’AIEA n’a pas modifié cette information dans ses communiqués les plus récents. S’agit-il d’une version modifiée de l’anticyclone censé protéger la France en 1986 ?

Ces incertitudes doivent absolument être levées. Pour assurer au mieux la protection de la population, ou plutôt pour limiter au maximum son exposition, il est essentiel de disposer d’informations fiables et en temps réel sur les activités rejetées, sur la vitesse et la direction des vents, sur l’évolution de l’activité de l’air et des dépôts au sol.

Si les informations sur les ordres de grandeur des activités, des concentrations et des doses ne sont pas publiées pendant la phase de crise, il y a fort à craindre qu’il sera très difficile d’établir après coup la réalité des niveaux d’exposition.
Ils ne disent Que ce qui rassure !
bon courage.

Séisme et conséquences : message de l’Ambassade de France du 14 mars à 15h.

SEISME : Message de l’Ambassade à la communauté française

Lundi 14 mars à 15h

– DERNIERE INFORMATION
– IMPORTANT

1. Pertes humaines :
Plus de 10 000 morts.

2. Point ressortissants :
Depuis ce matin, grâce à la reprise des télécommunications, 16 ressortissants ont pu être contactés, ils sont seins et saufs. Seuls 4 d’entre eux restent injoignables.

3. Point nucléaire :
* Deux explosions simultanées ont eu lieu ce matin dans la centrale de Fukushima (Fukushima I-3). Les causes sont encore en cours d’analyse, mais les autorités japonaises viennent de confirmer à l’Ambassadeur qu’il s’agit bien d’une explosion d’hydrogène (comme avant-hier à Fukushima I-1), sans endommagement du réacteur. Les mêmes autorités estiment que la situation est sous contrôle et qu’aucune autre explosion n’est attendue.

Selon l’Agence de sûreté nucléaire, avec laquelle nos spécialistes sont en contact, les émanations radioactives seraient du même ordre que celles de l’explosion précédente. L’état des radiations sur tout le territoire japonais peut être consulté à l’adresse suivante : [https://www.bousai.ne.jp/eng/]. Elle montre que la situation était normale à partir de Ibaraki et en deçà, vers le sud, à 14h.30. Par ailleurs, selon l’Agence japonaise de météorologie, avec laquelle nous sommes également en contact, le vent était faible et orienté vers le nord-est, c’est à dire dans une direction opposée à celle de Tokyo.

* Toujours selon la même source, la situation est stable partout ailleurs : les refroidissements des réacteurs se poursuivent.

4. Point séisme
Dernière information
La probabilité de séisme diminue. L’Agence météorologique du Japon a indiqué que les chances pour qu’il y ait un autre séisme d’ici 3 jours étaient désormais de 40% contre 70% précédemment, avec une intensité de +5 contre 7.

5. Recommandations

* L’Ambassade réitère les recommandations données hier :

– ne pas céder à la panique ;

– même si aux dires des autorités japonaises auxquelles nous accordons notre confiance, la ville de Tokyo n’est absolument pas soumise à une quelconque retombée radioactive, nous pensons raisonnable de conseiller aux personnes qui n’ont pas de raison essentielle de rester à Tokyo de s’éloigner quelques jours de la région du Kanto ;

– les autres personnes sont invitées à suivre les recommandations des autorités japonaises (se calfeutrer à son domicile pour les personnes proche des zones à risque ; constituer des provisions d’eau et de nourriture pour les autres, ne pas s’éloigner de son domicile).

Important (19h40) Une équipe de la sécurité civile française devrait arriver ce soir à Tokyo pour se rendre à Sendai afin de prêter main forte aux autorités japonaises. Cette équipe apportera des pastilles d’iode. Nous prépositionnerons ces pastilles au près des ilotiers afin qu’elle puissent être distribués immédiatement dans le cas où les autorités japonaises donneraient des instructions en ce sens. Nous rappelons que ces comprimés sont à prendre qu’en cas de très forte menace de contamination nucléaire, un scénario qui n’est pas du tout celui que nous envisageons actuellement dans la région de Tokyo.

Sur la prise d’iode, à titre d’information :

– A partir de 12 ans, adultes, y compris femmes enceintes ⇒ 2 comprimés d’iode à 65 mg ;
– Enfants de 3 à 12 ans ⇒ 1 comprimé d’iode à 65 mg,
– Enfants de 1 mois à 3 ans ⇒ un demi-comprimé d’iode à 65 mg ;
– Nourrissons jusqu’à 1 mois ⇒ un quart de comprimé d’iode à 65 mg.

La thyroïde est une glande sensible, il convient donc de respecter la dose recommandée et de ne pas multiplier inutilement la prise d’iode.

Il est très important de choisir le bon moment pour en absorber, lorsque cela devient nécessaire. Il est recommandé de prendre ce traitement préventif, 6 heures avant l’exposition. Après 4 heures de retard la prise n’a presque plus d’efficacité.

Là encore, il conviendra de suivre les conseils des autorités japonaises et nos propres consignes que nous vous communiquerons.

Source : Service de Communication et d’Information (14 mars)

[instructions] SÉISME : MESSAGE DE L’AMBASSADE À LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE

Nous relayons un message TRÈS IMPORTANT diffusé par courriel par l’Ambassade de France à Tokyo.

Dimanche 13 mars à 18.00 heures

1. Pertes humaines
Nouveau bilan provisoire : au moins 10.000 morts (source : police de Miyagi)

2. Points ressortissants :
Sur les 137 ressortissants français présents dans la région Nord-Est, la
plus touchée par le séisme, 116 ont pu être contactés et sont indemnes. La
cellule de crise de l’Ambassade met tout en œuvre pour rentrer en contact
avec les 21 dont on reste aujourd’hui sans nouvelle.
Miyagi : 77 personnes sur 93 recensées
Iwate : 5 personnes sur 10 recensées
Fukushima : 19/19
Aomori : 15 personnes sur 15 recensées
La France envoie en ce moment une équipe de plus d’une centaine de personnes
de la Sécurité civile au Japon, afin de prêter main forte aux autorités
japonaises et de les aider dans leur travail de secours.

3. Point nucléaire :
Deux scénarios sont actuellement possibles :
– Une mise sous contrôle des centrales défectueuses : dans ce cas le
risque reste celui d’une contamination résiduelle liée au relâchement
contrôlé de gaz radioactifs, avec un risque négligeable pour
l’agglomération de Tokyo. Ce scénario est actuellement privilégié par les
autorités japonaises et par un grand nombre de scientifiques.
– Ou au contraire l’explosion d’un réacteur avec dégagement d’un
panache radioactif. Ce panache peut être sur Tokyo dans un délai de quelques
heures, en fonction du sens et de la vitesse du vent. Le risque est celui
d’une contamination.
La période critique sera les trois à quatre jours à venir.
En raison de la mise à l’arrêt d’une partie du parc nucléaire, des
coupures d’électricité sont annoncées, notamment dès cette fin de
journée.
L’Agence Météorologique japonaise vient de faire état de la probabilité
d’un nouveau séisme de force 7 localisé dans le nord Kantô. Cette
probabilité est de 70% dans un délai de trois jours et de 50% dans les jours
suivants.

4. Recommandations :
Compte tenu de ce qui précède (le risque d’un fort tremblement de terre et
l’incertitude sur la question nucléaire), il paraît raisonnable de
conseiller à ceux qui n’ont pas une raison particulière de rester sur la
région de Tokyo de s’éloigner de la région du Kantô pour quelques jours.
Nous déconseillons fortement à nos ressortissants de se rendre au Japon et
nous recommandons fortement de reporter tout voyage prévu.
Le lycée sera fermé pour trois jours jusqu’à mercredi inclus, pour
permettre une inspection des locaux suite au tremblement de terre.
L’Ambassade continue de suivre de très près l’évolution de la situation,
en contact à la fois avec Paris et avec les autorités japonaises.
Nous recommandons à nos ressortissants de suivre en toutes circonstances les
consignes des autorités japonaises. Il est notamment conseillé à nos
ressortissants vivant dans les zones à proximité des centrales de se
calfeutrer dans leur domicile (il faut couper les systèmes d’aération), et
de faire quand ils le peuvent des provisions de bouteilles d’eau potable et
de nourriture pour plusieurs heures. En cas de sortie indispensable, il est
nécessaire de porter un masque respiratoire.
Nous rappelons que l’absorption de capsules d’iode n’est pas un acte
anodin. Un usage répété à l’excès peut être dangereux pour la santé.
Il est donc très important de choisir le bon moment pour en absorber lorsque
cela devient nécessaire. Là encore, il conviendra de suivre les conseils des
autorités japonaises et nos propres consignes que nous vous communiquerons
L’Ambassade ne manquera pas d’informer ses compatriotes si de nouvelles
consignes devenaient nécessaires.

Les dégâts du «3e type» : rumeurs, paniques entraînant des comportements inappropriés / vérifiez vos infos !

Faites attention à bien vérifier vos sources d’information suite à un séisme. En effet, avec les réseaux sociaux les fausses rumeurs se propagent très rapidement sur le web. La diffusion «traditionnelle» par le bouche à oreille de fausses infos marche aussi très bien…
On définit habituellement 3 grandes catégories de causes de blessures et de pertes humaines ainsi que de dégâts matériels suite à un cataclysme :
1ère catégorie
– les effets directs du séisme et/ou du tsunami (dégâts matériels, blessés, etc.) ;
2e catégorie
– les incendies dûs principalement aux ruptures de canalisations et leur propagation ;
3e catégorie
– les rumeurs infondées qui peuvent causer des paniques et des comportements inappropriés variés. Ils peuvent survenir en même temps que les 2 premières ou juste après, voire plusieurs jours plus tard.

Il est donc vital d’appliquer les 3 règles d’or de situation de catastrophe :
1ère règle d’or : Vérifiez vos sources d’information.
2e règle d’or : Vérifiez vos sources d’information.
3e règle d’or : Vérifiez vos sources d’information!!

Les médias officiels japonais (NHK et grandes chaînes TV) sont donc recommandés ainsi que le site web de l’Ambassade de France et celui du Ministère des Affaires étrangères.
La police et les pompiers ont des informations précises sur la situation dans chaque quartier. Votre association de quartier (chônai kai) et les zones de refuge possèdent aussi, en principe, des informations pertinentes.
Twitter et les réseaux sociaux diffusent beaucoup d’informations, souvent plus rapidement que les médias mais il est important de les recouper autant que possible avec d’autres médias. Et surtout ne rediffusez pas vous-même des informations avant de les avoir vérifiées!

Séismes et tsunami du 11 mars 2011 : Synthèse de l’actualité japonaise du 12 mars 2011 par Actu Japon

Source : Actu Japon. Site : https://actu.jp/
Actu Japon vous propose l’envoi par courriel d’une revue de la presse japonaise quotidienne en français pour une somme modique. Voir le site.

Séisme / Actu Japon fait son possible pour vous fournir des informations à jour sur le séisme qui s’est produit hier. Nous vous invitons à consulter le compte Twitter d’Actu Japon (https://twitter.com/actujapon) où les informations les plus récentes sont publiées au fur et à mesure.

Vous pouvez également consulter le site web de l’ambassade de France à Tokyo : https://www.ambafrance-jp.org/spip.php?article4556

La une / Le Japon frappé par le plus violent séisme de ces 140 dernières années

Vendredi en début d’après-midi, le Japon a été touché par le plus violent tremblement qu’il ait connu au cours des 140 dernières années. La première secousse, 8,9 sur l’échelle de Richter, a été ressentie à 14h49. D’après l’Agence Météorologique Japonaise (JMA), l’épicentre se situait à une centaine de kilomètres au large des côtes de la préfecture de Miyagi, à une profondeur de 24,4km.

Les villes situées dans la partie nord de l’île de Honshu ont été les plus violemment touchées. D’après de nombreux témoins à Sendaï, où plusieurs immeubles se sont effondrés, la secousse était tellement forte qu’il était impossible de tenir debout sans s’accrocher. Des centrales nucléaires de la région ont immédiatement cessé leur activité afin d’empêcher le risque de fuites radioactives.

Dans la capitale, située à moins de 400 km au sud de l’épicentre, la secousse a également fortement ressentie. Les bâtiments ont tremblé pendant plusieurs minutes, laissant croire à de nombreuses personnes qu’elles vivaient leurs derniers instants. Plusieurs départs de feu ont été signalés par les autorités et la totalité des transports en commun ont été stoppés, obligeant de nombreux employés de bureau à regagner leur domicile à pied ou à passer la nuit dans les locaux de leur entreprise ou encore les centres d’hébergement ouverts pour l’occasion.

Peu après la première secousse, un tsunami mesurant 10 mètres s’est abattu sur les côtes nord de l’océan Pacifique, emportant avec lui des bâtiments et des voitures. D’après l’agence de presse Kyodo News, un navire transportant une centaine de passagers a disparu.

Vendredi en début de soirée, les bilans provisoires faisaient état des nombreux dégâts et des victimes causés par le cataclysme. Au moins 44 morts avaient déjà été recensés un peu avant 20h30, d’après les autorités. Malheureusement, la violence du tremblement de terre laisse présager que ce nombre va augmenter au fil des heures.

Mise à jour de samedi :

– le gouvernement déploie 50 000 membres des forces d’auto-défense japonaises vers les régions sinistrées

– de nombreux incendies continuent à brûler dans les villes de la préfecture de Miyagi

– le bilan provisoire fait état de plus de 1370 morts et disparus

– La centrale nucléaire n°1 de Fukushima présentant un risque de fuite radioactive, l’ordre d’évacuation a été donné pour les habitants résidant dans un rayon de 10 kilomètres.

Politique / Le gouvernement met en place sa réponse à la catastrophe

Le premier ministre Naoto Kan annonce que le gouvernement fait tout son possible pour assurer le sauvetage et apporter son soutien aux victimes du puissant séisme qui a frappé le nord-est du Japon ce vendredi. Il a rappelé que la priorité était de sauver des vies.

Tous les ministres du gouvernement ont tenu une réunion d’urgence vendredi après-midi.

Lors de la réunion, Naoto Kan a appelé au calme. Il a mis en garde les habitants des zones côtières contre le risque de tsunami et a demandé à la population de se réfugier sur les hauteurs. Il a également demandé aux gens de s’entraider et de faire tout leur possible pour minimiser les dégâts.

Le premier ministre a indiqué que le gouvernement avait mobilisé les Forces d’autodéfense. Les pompiers et la police sont chargés de la collecte d’information.

Le gouvernement déploie tous ses moyens pour évaluer les dommages et réagir rapidement, a affirmé Naoto Kan.

Plus tôt dans la journée de vendredi, le gouvernement a esquissé une stratégie de réponse à la catastrophe. Il s’agit d’adopter toutes les mesures possibles pour assurer l’évacuation des habitants, ainsi que le sauvetage et le soutien des victimes. Des équipes de sauvetage vont être déployées dans le pays. Le gouvernement travaillera en étroite collaboration avec les autorités locales.

Enfin, le gouvernement va fournir des informations précises pour que les habitants, les collectivités locales et les organisations impliquées puissent agir sur la base d’informations solides.

Les FAD ont aussi mis en place leur propre cellule de crise. Lors d’une réunion, le vice-ministre senior de la Défense Katsuya Ogawa a déclaré qu’une équipe allait essayer d’évaluer le plus précisément possible la situation et travailler avec les autorités locales. Un avion des FAD est déjà en vol pour réunir des informations. (NHK World)

Séismes et tsunami du 11 mars 2011 : information sur le site du Ministère des Affaires étrangères français (15h, heure fr.)

NB : Voir aussi nos 3 articles précédant celui-ci (et leurs mises à jour!) sur france-japon.net .
Source : Ministère des Affaires étrangères français
https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/japon_571/france-japon_1162/presentation_4706/seisme-tsunami-au-japon-11.03.11_90517.html

Séisme et tsunami au Japon (11 mars 2011)

1. Les faits

Un séisme de magnitude 8.8 sur l’échelle de Richter est survenu à 6h46 (heure française, 14h46, heure locale) au nord-est de la côte de l’île Honshu (épicentre : 20 km de profondeur). Six répliques d’intensité supérieures à 6 sur l’échelle de Richter ont été depuis enregistrées.

Les transports aériens, ferroviaires et routiers sont interrompus. Le trafic a été stoppé dans l’aéroport de Narita (région de Tokyo), où les services aéroportuaires vérifient l’état des pistes.

Une alerte au tsunami a été diffusée pour l’ensemble du bassin Pacifique.

A ce stade, le bilan provisoire communiqué par les autorités locales fait état de plusieurs dizaines de blessés et de 32 morts.

2. Situation de la communauté française

La communauté française au Japon compte environ 9 000 personnes, dont 664 Français sur la côte orientale touchée par la secousse, dont 41 à Sendai où le tsunami a été le plus violent (et 98 à Ibaraki, 84 à Hokkaido, 309 à Chiba, 92 à Shizuoka, 6 à Iwate).

Le bâtiment de l’ambassade n’a subi aucun dégât. Les agents l’ont toutefois momentanément évacué à la suite d’une alerte au tsunami. Les bâtiments de l’Alliance Française et de l’Institut franco-japonais de Sendai sont touchés. Les personnels ont été évacués. Les élèves du Lycée Français sont sains et saufs et gardés dans les locaux. On relève des dégâts matériels dans nos instituts de Tokyo et de Yokohama, dégâts qui n’ont pas faits de blessés.

Les lignes téléphoniques domestiques sont coupées, mais les mails et l’international fonctionnent.

Notre poste a mis en place un dispositif de cellule de crise : permanence téléphonique, contact avec les chefs d’îlot, diffusion de messages à la communauté française, contact avec les autorités japonaises, permanence presse.

Le Centre de crise a reçu une centaine d’appels depuis l’annonce du séisme. Une cellule de réponse téléphonique est activée.

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Source : https://www.ambafrance-jp.org/spip.php?article4556 (à l’heure où nous publions cet article)
Dernières informations :

Nouveau bilan provisoire de la police : 288 morts et 349 disparus.

De 200 à 300 corps ont été découverts à Sendai selon l’agence Jiji.

Les média rapportent l’explosion d’un complexe pétro-chimique près de la ville de Sendai.

Quarante-huit personnes, dont 23 collégiens sont portées disparues après le passage du tsunami dans le port d’Ofunato (nord-est), a rapporté l’agence de presse Jiji, citant la police de la préfecture d’Iwate.(AFP)

Un train de passagers avec un nombre inconnu de passagers à bord est oprté disparu après le passage du tsunami selon l’agence Kyodo. Le train de la compagnie East Japan Railway circulait à proximité de la gare de Nobiru sur la ligne Senseki qui relie Sendai et Ishinomaki. Une vague de 10m de haut aurait déferlé ajoute Kyodo, citant la police (AFP, Reuters).

Centrales nucléaires :

La centrale nucléaire de Daiichi, dans la préfecture de Fukushima est en état d’alerte renforcé selon l’Agence internationale de l’Energie atomique qui en a été informée par les autorités japonaises.

L’Agence Jiji rapporte qu’une fuite radioactive est possible si le niveau de l’eau dans un réacteur continue de s’abaisser. Les habitants du voisinage de la centrale ont été évacués.

L’incendie qui s’était déclaré dans une autre centrale, à Onagawa, est maîtrisé, a par ailleurs déclaré l’AIEA.

Le gouvernement Japonais s’est réuni pour faire le point sur la situation dans les centrales nucléaires, a déclaré le ministre du Commerce.

Trafic aérien :

Selon les média japonais, le trafic reprend progressivement à l’aéroport de Tokyo Narita où les avions sont de nouveau autorisés à décoller. Aucun atterrissage n’était encore permis.

Métro :

Reprise progressive.

Informations sur les lignes de métro (en japonais) : Cliquer ICI.