BRÈVES ÉCONOMIQUES Japon & Corée du Sud n° 208 (du 16 décembre 2024 au 31 janvier 2025)

Une publication conjointe du SER de Tokyo et du SE de Séoul N° 208: du 16 décembre 2024 au 31 janvier 2025

Japon

Politiques économiques

La Banque du Japon (BoJ) rehausse son taux directeur à 0,5 %, confirmant la lente trajectoire de normalisation de sa politique monétaire. Cette décision prise lors de la réunion de politique monétaire des 23 et 24 janvier (à huit voix contre une) fixe le taux
directeur (uncollateralized overnight cal! rate) de la BoJ à son plus haut point depuis 17 ans. Cette hausse a été motivée par la réduction d’incertitudes sur deux sujets clés : (i) le momentum des négociations salariales de printemps (shunto) et (ii) la situation politique des Etats¬Unis. En effet, le Rengo, syndicat majoritaire, a fixé pour objectif une hausse de 5 % globalement et 6 % au sein des PME japonaises. Par ailleurs, la BoJ se montre confiante quant à la capacité des acteurs économiques japonais à faire face à la nouvelle donne politique aux États-Unis. Le risque de barrières tarifaires imposées sous la nouvelle administration Trump a également pu entrer en considération dans la décision de la BoJ : en relevant son taux directeur maintenant, elle accroît sa marge de manœuvre, pour stimuler à nouveau l’économie japonaise si celle-ci venait à subir les conséquences d’une politique commerciale américaine hostile.

Anticipée par les acteurs du marché, cette hausse n’a pas eu d’effet significatif sur le niveau de change entre le yen et le dollar US, comme l’a souligné vendredi le ministre des Finances Katô. et le rendement des obligations d’Étatjaponaises UGB) à 2 ans et à 5 ans s’est redressé (au plus haut depuis 16 ans). La majorité des acteurs du marché anticipent une nouvelle hausse de 25 bps fin juillet 2025 et une valeur terminale visée par la BoJ de 1 %, compte tenu de la remarque sur une « trajectoire à mi-parcours» du Gouverneur Ueda lors de sa conférence de presse vendredi 24 janvier.

En parallèle, la BoJ a revu ses prévisions macroéconomiques pour le Japon à la baisse pour la croissance économique (+0,5 % pour l’année fiscale 2024 contre +0,6 % lors de sa dernière prévision en octobre), et à la hausse pour l’inflation core (hors produits frais) (+2,4 % pour 2025 contre + 1,9 % en octobre), en raison de la tendance durablement baissière du yen et de l’augmentation des prix des importations. Nikkei Asia, Financial Times

Vers un nouveau Plan stratégique de l’énergie japonais à horizon 2040. Le Ministère de l’Économie, du Commerce et de l’industrie (METI) a présenté la version provisoire du prochain Plan stratégique de l’énergie à horizon 2040, le 17 décembre dernier. Après une période d’ouverture aux commentaires publics qui a pris fin le 27 janvier, le plan devrait être adopté par le cabinet du Premier ministre lshiba entre février et mars. Cette version provisoire du 7ème Plan stratégique de l’énergie est aligné sur la doctrine « S+3E » en place depuis 2014, correspondant aux principes de sûreté, de sécurité énergétique, d’efficacité économique et d’environnement.

Ce nouveau plan répond à un double objectif: (1) assurer la sécurité énergétique et (2) respecter la trajectoire de décarbonation nationale fixée à -73 % d’émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2013 d’ici 2040. Il escompte un futur dans lequel les besoins en électricité augmenteraient de 10 % à 20 % d’ici 2040 en raison de l’électrification des usages et de la hausse des besoins de digitalisation, notamment induite par la croissance des centres de données. La consommation attendue d’électricité se situerait entre 1100 à 1 200 TWh par an d’ici 2040, avec une place renforcée des énergies bas-carbone.

Parmi les évolutions majeures, le discours sur le nucléaire est renversé, avec désormais l’objectif d’en« maximiser l’utilisation», pour atteindre une part de 20 % du mix électrique, soit 220 à 240 TWh. Cela correspond à un objectif rehaussé de 40 TWh nets par rapport au plan précédent.

Par ailleurs, les énergies renouvelables ont vocation à devenir la source d’électricité la plus importante, atteignant une part située entre 40 % et 50 %, avec le solaire qui représenterait 22 à 29 % de l’électricité renouvelable – contre 10 % en 2023 – et l’éolien en mer flottant, avec 30-45 GW de capacités installées prévues en 2040 (< 1 GW en 2023). Les énergies fossiles resteraient une composante importante du mix électrique, entre 30 % et 40 %. Contrairement au plan précédent, les détails de la répartition entre charbon, gaz et pétrole ne sont pas explicités, maintenant une inconnue sur l’ampleur de la transition du charbon au gaz et sur les objectifs de GNL associés. Afin d’atteindre la réduction ciblée d’émissions, les énergies thermiques devront être fortement décarbonées, préfigurant une utilisation massive d’hydrogène et d’ammoniac en co-combustion charbon-gaz, et le développement massif de technologies de capture du carbone (CCS). M ETI, .LU.1, Yomiuri Shimbun

Le projet de loi sur la formation des prix agricoles (« EGAlim japonais») se précise. Le ministère japonais de l’Agriculture, de la pêche et des forêts (MAFF) a présenté au comité agriculture du Parti libéral démocrate (PLD) les grandes lignes du futur projet de loi sur la formation raisonnée des prix agricoles, qui doit être soumis à la Diète début 2025. Ce projet intervient dans un contexte de dégradation de l’équilibre économique de nombreuses exploitations agricoles soumises à des hausses de coûts de production, que les dispositifs d’aides publiques et les prix de vente ne parviennent pas à compenser. Les autorités japonaises, qui ont conduit de larges consultations (y compris sur le retour d’expérience des lois « EGAlim » en France), entendent intervenir dans deux axes principaux.

Un premier volet de mesures portera sur la formation des prix lors des négociations entre agriculteurs et industries en aval (grossistes, distribution, industries agroalimentaires) afin d’assurer plus de transparence sur la formation des prix via la mise en place d’indices de référence. À la différence du dispositif français« EGAlim », le projet ne prévoit pas d’introduire des clauses obligatoires dans les négociations commerciales mais prévoit dans un premier temps un appel aux engagements volontaires des acteurs privés, qui seront invités à élaborer des plans. En cas d’efforts insuffisants constatés par une « comrmssion des pratiques commerciales équitables»,
le gouvernement pourra adopter des mesures plus directives pour encadrer certaines pratiques.

Afin d’accompagner les hausses de prix que ces mesures risquent d’induire, un second volet sur la valorisation des produits agricoles auprès des consommateurs devra permettre de mieux expliciter les facteurs du prix liés à la qualité des produits et aux pratiques dans le domaine du développement durable. Comme le précise le MAFF, une hausse significative du pouvoir d’achat des ménages reste néanmoins une condition indispensable à une meilleure répercussion des coûts de production agricoles dans les prix de vente de l’alimentation. Shokuhin sangyou shinbun, Nikkei Asia, MAFF

Entreprises

Nippon Steel et U.S. Steel engagent des poursuites judiciaires à l’encontre de l’administration américaine, à la suite du blocage de l’acquisition décidé par le Président Biden. Le 3 janvier, le Président Biden a bloqué l’acquisition de U.S. Steel par Nippon Steel (pour un montant de 14,9 Mds USD). L’acquisition de U.S. Steel, 27ème producteur mondial, devait faire de Nippon Steel le 4ème producteur d’acier dans le monde en lui permettant de renforcer son internationalisation et à acquem les technologies de décarbonation du sidérurgiste américain, dans un contexte de forte concurrence chinoise.

Nippon Steel a engagé deux actions en justice. La première, devant la US. Court of Appeals for the D.C. Circuit, dénonce des violations du due process et des exigences de procédurales légales, ainsi qu’une interférence politique dans le processus. La seconde, devant la U.S. District Court for the Western District of Pennsylvania, vise le concurrent américain Cleveland-Cliffs et le syndicat USW pour collusion illégale visant à entraver la transaction. Si la législation américaine accorde 30 jours pour défaire une transaction, le Committee on Foreign investment (CFIUS) a prolongé ce délai jusqu’au 18 juin.

Si l’abandon de l’acquisition était confirmé, Nippon Steel devrait dédommager U.S. Steel d’une clause d’indemnité de 565 Mi USD. Le blocage, qui a satisfait les syndicats d’US Steel opposés au projet, a été décrié par le monde des affaires japonais (notamment par le Keidanren, homologue du MEDEF) et par la presse. Les conséquences sur les IDE japonais aux États-Unis pourraient néanmoins rester limitées, en raison de l’attractivité du marché américain pour les investisseurs japonais. The New York Times, Council on Foreign Relations, Mainichi

Nissan et Honda en passe de renoncer à leur projet de fusion. Le 23 décembre dernier, les PDG de Nissan et de Honda, MM. Uchida et Mibe, avaient présenté un projet de fusion des deux entreprises, en présence de Mitsubishi Motors, susceptible de s’y joindre également. Leur fusion pourrait créer le 3ème groupe automobile mondial et permettre aux deux entreprises d’acquérir une taille critique face à la concurrence internationale et aux investissements nécessaires pour la décarbonation du secteur.

La situation semble critique pour Nissan, qui avait annoncé en novembre un plan de restructuration prévoyant la suppression de
9 000 postes (soit 7 % des effectifs) et une réduction de -20 % de sa capacité de production mondiale.

Selon les échos de la presse du 6 février, Nissan aurait décidé de retirer son accord de principe au projet, au terme de discussions houleuses qui auraient vu Honda exiger une intégration de Nissan en son sein sous forme de filiale. Aucune communication n’a néanmoins été faite par les entreprises à cette heure. Renault, principal actionnaire de Nissan, avait exprimé son soutien au projet. Nikkei, Yomiuri, Japan Times, TBS NEWS DIG

Révocation du président d’ Aeon Bank pour manquement dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Faisant suite à une ordonnance d’amélioration des opérations émise en décembre 2024 (sanction non-financière à ce stade) par la Financial Services Agency (FSA) – superviseur bancaire japonais -, le président d’ Aeon Bank, Hiroaki Kobayashi, a été révoqué par le conseil d’administration le 14 janvier pour des manquements en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. Kenji Fujita, président de la société-mère Aeon Financial Services, a également donné sa démission. La FSA avait relevé une possible violation de la loi sur la prévention du transfert de produits criminels et des lacunes dans son système de contrôle interne. Elle s’est également montrée très critique sur la gestion de cette crise par les dirigeants de l’établissement de crédit. La nouvelle direction de la banque, assurée par Yu uro Kisaka (précédemment directeur d’ Aeon Financial Services), entend donner la priorité à la révision de la gouvernance de la société financière. Un comité d’experts externes dédié à l’élaboration d’un plan d’amélioration a été établi, doublé d’un comité d’enquête formé par la société-mère Aeon.

Filiale du premier groupe de retail au Japon, Aeon Bank entre dans la catégorie dite des « New forms of banking and internet banking » composée de 11 banques n’appartenant pas aux réseaux bancaires traditionnels, un secteur en forte expansion (doublement en 5 ans du nombre d’ouvertures de comptes) grâce au développement de la banque en ligne et de leur compatibilité avec les paiements par smartphone et la collecte de points. Japan News, Nikkei

Propriété intellectuelle

Le programme d’accélération des procédures d’examen de brevets entre l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) et l’Office des brevets du Japon UPO) a été étendu pour cinq années supplémentaires. Ce programme d’accélération, désigné sous le nom

anglais de Patent prosecution highway (PPH), est en vigueur depuis le r= janvier 2021. Il résulte d’un accord signé entre l’INPI et le JPO (premier accord de ce type signé par l’INPI) et permet aux déposants de brevets français de demander l’accélération de la procédure de délivrance d’un dépôt de brevet réalisé auprès de l’Office des brevets du Japon, sous réserve que ce dernier contienne des revendications suffisamment proches de celles mentionnées dans la demande examinée par l’INPI et considérées comme brevetables. De manière réciproque, le PPH permet également l’accélération de la procédure de délivrance d’une demande de brevet déposée à l’INPI après un premier examen par le JPO.

Ce programme de PPH, initialement prévu pour une durée de deux ans, avait déjà fait l’objet d’un premier renouvellement le T » janvier 2023. Les déposants français souhaitant étendre leur protection au Japon dans le cadre de ce programme de PPH peuvent obtenir une accélération moyenne de 7 à 8 mois de la procédure de délivrance au Japon, sans frais additionnels.

Corée du Sud

Politiques économiques

L’instabilité politique se poursuit en Corée du Sud, affectant son économie. Depuis la tentative avortée du président Yoon Suk-yeol d’imposer la loi martiale le 3 décembre dernier, la situation politique sud-coréenne demeure marquée par une forte instabilité. Le Premier ministre Han Duck-soo, initialement chargé des fonctions de président par intérim, a été destitué à son tour le 27 décembre, cédant sa place au vice-Premier ministre et ministre des Finances, Choi Sang-mok. Sur le plan économique, ces évènements ont exacerbé la volatilité du won, déjà affaibli par l’élection de D. Trump. Le taux de change a atteint son plus haut niveau en près de 16 ans le 27 décembre (1 487 KRW/1 USD), avant de se résorber autour des 1 460 KRW/1 USD. Par ailleurs, la confiance des acteurs économiques sud-coréens a été mise à mal par ce contexte politique. L’indice de confiance des entreprises a reculé de -4,9 % en décembre, tandis que celui des consommateurs a chuté de -12,2 %. Les dernières données mettent également en avant une contraction du marché du travail en décembre, notamment marquée par une hausse du taux de chômage de + 1,6 p.p., à 3,8 %. L’ensemble de ces éléments ont conduit la Banque de Corée (BoK) à abaisser à nouveau sa prévision de croissance économique pour 2025, à 1,6 %-1,7 % (contre 1,9 % en novembre). Dans ce contexte, la BoK a malgré tout maintenu son taux d’intérêt directeur à 3,0 % lors de la réunion de politique monétaire de janvier, privilégiant la stabilisation du won sur la relance économique. Korea Times, Korea Times, The Chosun Daily, Statistics Korea

Record des exportations de biens sud-coréens en 2024. Les exportations de biens sud-coréens atteignent un niveau record en 2024, à 684 Mds USD, soit une progression +8,2 % par rapport à 2023. En conséquence, la Corée du Sud a gagné deux places dans le classement mondial des exportateurs, se hissant à la 5ème position pour la période de janvier à septembre 2024. Au cours de l’année, la forte croissance des exportations a été tirée par la hausse de +44 % des ventes de semi-conducteurs, atteignant un niveau record de 142 Mds USD en raison de la forte demande de puces haut-de¬gamme. Les expéditions de navires et d’ordinateurs ont également bondi, tandis que les ventes d’automobiles, deuxième produit d’exportation derrière les semi-conducteurs, sont restées stables sur fond de perturbations de la production causées par des grèves. Enfin, les exportations d’hydrocarbures raffinés ont augmenté de +5 %, la hausse des volumes d’exportations ayant compensé la baisse des prix du pétrole. Par destination, les expéditions de biens ont progressé vers la Chine (+6,6 %, à 133 Mds USD), qui reste son premier client, même si les États-Unis s’en rapprochent (+ 10,5 % à
128 Mds USD). Combinée à la baisse de -1,7 % des importations, à 632 Mds USD, la progression marquée des exportations a permis à la Corée du Sud d’afficher en 2024 l’excédent le plus important depuis 2018 (52 Mds USD). KED Global, The Chosun Daily, Maeil Business Newspaper, Pulse

Entreprises

Les entreprises sud-coréennes s’adaptent face à la nouvelle administration Trump. Leur stratégie passe tout d’abord par un renforcement de leur dispositif de lobbying: Hyundai a recruté l’ancien ambassadeur américain en Corée du Sud et a fait un don d’un million de dollar US à l’investiture du Président Trump, tandis que Samsung a augmenté ses effectifs aux États-Unis de 12 à 67 lobbyistes au cours de l’année 2024. Les entreprises sud¬coréennes ont également multiplié les contacts avec des gouverneurs et des sénateurs d’États républicains dans lesquels la Corée du Sud investit (ex.: Géorgie, Tennessee, Indiana, Alabama). En outre, les groupes sud-coréens se sont empressés d’obtenir le décaissement, auprès de l’administration Biden sortante, des aides obtenues dans le cadre du CHIPS Act et de l’inflation Reduction Act: 4,7 Mds USD et 1 Md USD ont été versés respectivement à Samsung et SK pour leurs usines de semi-conducteurs, et 9,6 Mds USD à une co-entreprise de Ford et de SK pour trois usines de batteries. La presse rapporte également une probable augmentation des investissements des groupes sud-coréens aux États-Unis dans le contexte de l’entrée en fonction de la nouvelle administration Trump, en plus des 114 Mds USD engagés au cours des quatre dernières années. Hanwha a déjà promis de doubler le nombre d’employés dans ses chantiers navals américains d’ici 10 ans, tandis que Samsung et LG envisageraient de déplacer une partie de leur production du Mexique vers les États-Unis, et que Hyundai pourrait ouvrir une usine sidérurgique aux États-Unis pour fournir ses usines de véhicules. Korea Joongang Daily. Yonhap, The Chosun Daily, Korea Times, Korea Economic Daily, Reuters

Korean Air finalise sa fusion avec Asiana, dans un contexte d’incertitudes sur le marché des compagnies aériennes à bas-coût. En décembre, Korean Air, première compagnie aérienne sud¬coréenne, a déboursé une dernière tranche de 556 Mds USD auprès d’ Asiana, lui permettant de contrôler 64 % du capital de cette dernière et de conclure une fusion annoncée en 2020 pour un total d’1,5 Mds SUD, pour former la 10ème compagnie aérienne mondiale. Cette décision intervient après que la Commission européenne a confirmé que Korean Air avait effectivement honoré toutes ses obligations au titre du contrôle des concentrations (i.e. cession de certaines fréquences à la compagnie sud-coréenne à bas-coût T’Ways ; cession des activités de fret d’Asiana). La presse rapporte également que le département américain de la Justice, seule autorité de la concurrence dont la décision restait en suspens, aurait donné son accord tacite à la fusion en ne déposant aucun recours. Reste en suspens le devenir des compagnies à bas-coût adossées aux deux groupes: Korean Air souhaite regrouper les marques low-cost d’ Asiana (Air Seoul et Air Busan) au sein de sa filiale Jin Air, mais ce projet rencontre l’opposition notamment de la ville de Busan,
actionnaire d’Air Busan. La restructuration du paysage sud-coréen des compagnies low-cost est rendue encore plus incertaine depuis le crash d’un avion de Jeju Air fin décembre, évènement qui a fragilisé les perspectives de cette compagnie low-cost indépendante, tandis qu’une bataille d’actionnaires est en cours pour le contrôle de T’Ways. Maeil Business, Yonhap, Korea Times, Bloomberg

La Corée du Sud est la deuxième juridiction au monde après l’Union européenne à adopter une loi sur l’intelligence artificielle (IA). Le 26 décembre, l’Assemblée nationale sud-coréenne a adopté,

à la quasi-unanimité des députés présents, la « Loi-cadre sur le développement de l’intelligence artificielle et la création de la confiance», revendiquant l’A/ Act européen comme source d’inspiration. Plusieurs dispositions-clés de la loi sud-coréenne sont en effet très proches de la législation européenne, notamment concernant les obligations pesant sur les opérateurs d’IA à « fort impact», dont la définition est elle-même similaire au texte européen. On notera toutefois que les contrôles imposés s’appliquent après mise sur le marché (à la différence de l’approche européenne ex ante) et que les pénalités prévues, de l’ordre de 20 000 EUR, sont nettement inférieures à celles prévues par la législation européenne. Cette loi a également pour but d’organiser la prise de décision et le soutien public en matière d’IA, chargeant le ministère des Sciences et des technologies de l’information et de la communication d’établir un plan triennal et de mobiliser l’ensemble des acteurs, au moyen notamment d’une association de promotion, créée par cette loi et placée directement sous l’autorité du Président sud-coréen. Chosun Biz, Business Korea, joongang Daily

La direction générale du Trésor est présente dans plus de 100 pays à travers ses Services économiques. Pour en savoir plus sur ses missions et ses implantations: www.tresor.economie.gouv.fr/tresor-international

Responsable de la publication: Service économique régional de Tokyo raphael.keller@dgtresor.gouv.fr

Rédaction: SER de Tokyo et SE de Séoul

Abonnez-vous: tokyo@dgtresor.gouv.fr

JAPON pluriel : actes des colloques de la SFEJ

Retrouvez les carnets de la Société française des études japonaises (SFEJ) en ligne :

https://sfej.hypotheses.org/category/japon-pluriel

De nombreux podcasts sur le Japon y sont présentés.

Voir aussi le compte Twitter de la SFEJ :
https://x.com/SFEJ_officiel

Violation de l’espace aérien du Japon par un avion militaire chinois

Pour la première fois, un avion militaire chinois a violé l’espace aérien du Japon.
Le ministère de la Défense a indiqué qu’un avion de renseignement (avion espion) était brièvement entré dans le territoire japonais près des îles Danjo de la préfecture de Nagasaki.

Source : article en anglais du Japan Times :
https://www.japantimes.co.jp/news/2024/08/26/japan/china-japan-airspace-violation/

In first, Japan says Chinese military aircraft violated territorial airspace. The ministry said one of the Chinese military’s Y-9 intelligence-gathering planes had briefly entered Japanese territory near the Danjo Islands in Nagasaki Prefecture.

Colloque international 2023 : Vers un siècle de recherches en sciences sociales sur le Japon

Horizon 2073 : Vers un siècle de recherches en sciences sociales sur le Japon

Colloque international pour les 50 ans du Centre de recherches sur le Japon (UMR 8173 – CCJ)


Dans le cadre de la célébration de son 50ème anniversaire, le Centre de recherches sur le Japon vous invite au colloque international “Horizon 2073 : Vers un siècle de recherches en sciences sociales sur le Japon” qui se déroulera au Centre de colloques du Campus Condorcet, du 22 au 24 novembre 2023.

Ce colloque vient clôturer l’ensemble des manifestations organisées pour célébrer les 50 ans du Centre Japon et se donne pour ambition, non seulement de faire le bilan des 50 dernières années, mais aussi de se projeter sur les 50 années à venir.

LIEU : Campus Condorcet – Centre des colloques – Auditorium 150 – Place du Front populaire, 93300 Aubervilliers

PROGRAMME

Mercredi 22 novembre 2023
10:00 – Ouverture du colloque
10:15 – Horizon 2073 : Mode d’emploi

10:30-12:00 –  L’historiographie du Japon prémoderne (1570-1870) : nouveaux contextes, nouveaux défis Annick Horiuchi (Université Paris Cité)
Rebekah Clements (Université autonome de Barcelone)
Yannick Bardy (Université de Lille/Centre Japon) 
Discutant: Guillaume Carré (EHESS)

12:00-13:00 – Pause déjeuner

13:00-14:30 – Keynote : Why we need a history of biomaterials in Japan?
Lisa Onaga (Max Planck Institute for the History of Science)
Discutant : Alice Doublier (CNRS)

14:30-15:00 – Pause café

15:00-17:00 – Table Ronde : The Challenge of New Natures: An Update
Ian Miller (Harvard University) – Rethinking the Origins of Japan’s Modern Environmental History
Aleksandra Kobiljski (CNRS) – Our New Global Industrial NowWakana Suzuki (Université d’Osaka)
Wolf Feuerhahn (CNRS) Environment? Umwelt? Milieux? Fûdo? What is in a word? Contemporary debates Chair: Noémi Godefroy (INALCO/CNRS)

17:30-19:30 – Cocktail

Jeudi 23 novembre 2023
10:00-12:00 – Table Ronde : Sciences sociales en traduction : La patience de l’Autre
Vincent Azoulay (Annales) 
Alain Delissen (EHESS) 
Michael Lucken (INALCO) 
Discutant : Guillaume Carré (EHESS)

12:00-13:00 – Pause déjeuner

13:00-14:30 – Keynote : A Confluence: Human-Water Interactions Past and Present
Shinichiro Nakamura (University of Nagoya) 
Discutant: Cyrian Pitteloud (University of Lille/Centre Japon)

14:30-16:00 – Table Ronde : Digital Republic: Open Science, Data Visualization and New Collaborations
Rebekah Clements (Université autonome de Barcelone)
Sara Teasley (RMIT University, Melbourne)
Éric Mermet (CNRS) 
Chair : Aleksandra Kobiljski (CNRS)

16:30-18:30 –  New Aspects of Maritime Cartography in Japan
Vera Dorofeeva-Lichtmann (CNRS) & Ekaterina Simonova-Gudzenko (Moscow State/CRJ) 
“Map of Japan by Daikokuya Kōdayū 大黒屋 光太夫 (1751–1828): A Genealogy of the Eight Extant Versions and Their Implicit Maritime Aspects”
Yuko Takigawa. (University of Kagawa) “The scientific value of the Daikokuya Kōdayū’s ‘Map of Japan’ copied by a British ambassador in Russia in the late 18th century”
Patrick Beillevaire (CNRS) “The Chinese sea-route to Ryūkyū: cartographical and geopolitical fortune of its landmarks”
Elke Papelitzky (University of Oslo) “Circles and triangles: Mapping the shape of maritime Southeast Asia in early modern Japan and the connection with Sinographic Asia”
Discutant : Georges Métailié (CNRS)

Vendredi 24 novembre 2023 
10:00-12:00 – Table Ronde : La société japonaise contemporaine comme objet pour les sciences sociales Karoline Postel Vinay (SciencePo Paris) 
Kazuhiko Yatabe (Université Paris Cité)
Isabelle Thireau (CNRS/EHESS) 
Christian Sautter (EHESS) 
Discutant : César Castellvi (Université Paris Cité/Centre Japon)

12:00-13:00 – Pause déjeuner

13:00-15:00 – Table Ronde : Horizon 2073 
Claire-Akiko Brisset (Université de Genève)
Guillaume Carré (EHESS) 
Alice Doublier (CNRS) 
Noémi Godefroy (INALCO/CNRS) 
Mathias Hayek (EPHE/SFEJ) 
Aleksandra Kobiljski (CNRS) 
Barak Kushner (Cambridge University)

15:00 – Clôture

HORIZON 2073

Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise : événements de mai 2022

Les matériaux de construction : des dispositifs sociotechniques à leurs enjeux politiques

Vendredi 20 mai / 18 h – 20 h (JST)
En ligne
En français avec traduction simultanée

Les matériaux de construction : des dispositifs sociotechniques à leurs enjeux politiques
Cette séance est la première d’un séminaire portant sur les enjeux politiques des matériaux de construction. Elle vise à discuter des matériaux de construction entendus comme des dispositifs sociotechniques où se trouveraient encapsulés du savoir, du territoire et des choix politiques. Deux présentations aborderont l’usage du béton dans les dynamiques d’urbanisation d’Afrique de l’Ouest, puis les enjeux politiques de l’usage du bois en Europe depuis le Moyen Âge jusqu’à la reconstruction contemporaine de Notre-Dame de Paris.

Conférenciers : Armelle Choplin (univ. de Genève), Frédéric Epaud (UMR 7324 Laboratoire Archéologie et Territoires, CNRS)

Inscriptions : https://us02web.zoom.us/webinar/register/WN_Xwg5su-XSqiGg5m9Ov3Pww

Comprendre l’élection présidentielle française de 2022 par une approche géographique

Mardi 24 mai / 18 h – 20 h (JST)
En ligne
En français avec traduction simultanée

Comprendre l’élection présidentielle française de 2022 par une approche géographique
Les 10 et 24 avril 2022 ont lieu les deux tours de l’élection présidentielle française. Au regard de celles qui l’ont précédée, les votes seront vraisemblablement marqués par de forts contrastes géographiques. À rebours des approches spatialistes ou essentialistes, Jean Rivière proposera des éléments de compréhension de ces contrastes en les articulant avec la géographie des structures sociales qui traversent la France contemporaine, en prenant le soin de faire varier les échelles d’analyse et prendre un peu de profondeur historique.

Conférencier : Jean Rivière (Nantes Université)

Inscriptions : https://us02web.zoom.us/webinar/register/WN_NQ3Yr_0KSdKUbcO7cOz-Mw

Governance Reform: What Has Really Changed at Japanese Companies

Vendredi 27 mai / 12 h 30 – 14 h (JST)
Lunch Seminar on Japanese Economy and Society
En ligne
En anglais sans traduction

Governance Reform: What Has Really Changed at Japanese Companies
There has been a large change in the corporate governance regulatory framework in Japan in the last 10 years. The most noticeable shift has been in the composition of Japanese boards, which have both greatly decreased in size and increased in independence. However, Japanese companies are still subject to considerable criticism from investing institutions, particularly from outside of Japan, for poor governance practices.
What has actually changed in the way Japanese companies make key decisions in resource allocation to strengthen their long-term competitiveness? Has there been any substantive change in the way senior succession takes place, or how senior executives are remunerated? What are the prospects for Japanese boards becoming more diverse, reflective not just of the broader Japanese population, but responding the need to globalise Japan and Japanese companies?
Based on his experience as a board member of 6 listed Japanese companies and 13 years of board experience in Japan, Dr Olcott will give his views on the current state of Japanese governance and the outlook for the future.

Speaker: George Olcott (Specially Appointed Professor and Deputy President, Shizenkan University)

Inscriptions: https://us02web.zoom.us/webinar/register/WN_AA0fQELkR76pIRlkowcBZg

L’accès aux manifestations décrites ci-dessus est libre et gratuit (sauf mention contraire). Merci de vous inscrire depuis la page Agenda de notre site web. Diffusé par :
Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise (IFRJ-MFJ)
E-mail : contact@mfj.gr.jp
© 2022, IFRJ-MFJ

Élections des sénateurs français représentant les Français établis hors de France.


Au Japon, le système d’élection des sénateurs japonais est plus démocratique qu’en France.
En effet, la Chambre Haute (le Sénat japonais) est composée de 242 membres, appelés « Conseillers » (参議員, Sangi’in) ou parfois « sénateurs », élus pour six ans, renouvelables par moitié tous les trois ans, au suffrage universel direct selon deux modes de scrutin. 146 conseillers (environ trois cinquièmes de l’assemblée) sont élus au vote unique non transférable  dans le cadre des 47 préfectures du Japon, les 96 restants étant élus au scrutin proportionnel de listes nationales. (Source : Wikipedia)

Voici maintenant les listes des candidats dont la déclaration de candidature a été définitivement enregistrée en vue de l’élection de six sénateurs représentant les Français établis hors de France.
À la différence du Japon, les sénateurs français sont élus par de « grands électeurs » (voir Wikipedia).

(Source : site web du Sénat français)

Élection du dimanche 26 septembre 2021

ASFE 2021, LA VOIX DES FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER

Jean-Pierre BANSARD Sophie BRIANTE-GUILLEMONT Franck VAN
HASSEL Martine SCHÖPPNER Franck BONDRILLE Annie REA Jean-Luc RUELLE Emilie TRAN
SAUTEDE

ECOLOGIE – SOLIDARITE – PROXIMITE Union au service des Françaises et des Français de l’étranger

Mélanie VOGEL Jean-François DELUCHEY Bérénice
OREYO-PIERRONNET Georges CUMBO Malika RABIA Pascal CHAZOT Julie LE DEAUT Ramzi
SFEIR

# FrançaisAPartEntière – Ensemble, la Droite, le Centre et les Indépendants pour les Français de l’étranger »

Christophe-André FRASSA Jacky DEROMEDI Laurent RIGAUD
Valérie BEILVERT Patrick PAGNI Liliane CHOSSERIE Max GEORGANDELIS Jeanne DUBARD

FRANÇAIS(ES) DANS LE MONDE : UNE CHANCE POUR LA France

Ségolène ROYAL Mehdi BENLAHCEN Gaëlle BARRÉ Hassan BAHSOUN
Josiane ADJOVI Charles DE LOPPINOT Karine BILLARANT Jean CLAUTEAUX

Français de l’étranger : la France et le monde en commun!

Laure PALLEZ Marc VILLARD Martine VAUTRIN DJEDIDI Philippe
LOISEAU Vanessa GONDOUIN-HAUSTEIN Franck PAJOT Jacqueline BERTHO Edmond
APARICIO

FRANÇAIS DE L’ETRANGER, NOTRE AVENIR S’ÉCRIT ENSEMBLE

Samantha CAZEBONNE Franck BARTHELEMY Sophie LARTILLEUX
SUBERVILLE Thierry MASSON Eléonore CAROIT Ousmane OUEDRAOGO Zaïda SLAIMAN
Hubert MAGUIN

La République en Marche (dénomination sans autorisation du parti présidentiel)

Jean-Damien de SINZOGAN Odile TIACOH Bernard LEPIDI Isabelle
GUERARD Hervé BEHANZIN Evelyne COMBES Jordan MSIHID Diontan TOURE

LIBRES ET INDÉPENDANTS

Olivier CADIC Olivia RICHARD Thierry CONSIGNY Nadia CHAAYA
Nicolas BREHM Catherine TRIBOUARD Ahmed HENNI Laurence HELAILI CHAPUIS

Protéger les Français de l’étranger

Jérôme YOUSSEF Illhème YAKIL Manuel CROITOR Camille PERNET
Rédouane BESSAOUI Sophie LE CLEACH Jonathan YOUSSEF Samantha YOUSSEF

Rassemblement de la gauche écologiste sociale et solidaire

Yan CHANTREL Anne HENRY-WERNER Guillaume GROSSO Elisabeth
KANOUTÉ Jean-Philippe GRANGE Annie MICHEL Fwad HASNAOUI Chantal PICHARLES

Plus de liens ici .

Les experts de la NHK répondent aux questions sur le coronavirus – février 2021

Déjà 170 questions et réponses sur des sujets de la vie quotidienne au Japon en lien avec la crise sanitaire du coronavirus.

Voir le site de la NHK internationale :
https://www3.nhk.or.jp/nhkworld/fr/news/qa/coronavirus/

Exemple.

170. Comment postuler au programme de fonds de soutien du gouvernement pour les travailleurs
Les experts de la NHK répondent aux questions que se posent ses auditeurs au sujet du nouveau coronavirus. Aujourd’hui, nous vous présentons le second volet d’une série en deux parties sur le fonds de soutien du gouvernement pour les travailleurs contraints de prendre un congé en raison de la pandémie de coronavirus. La question d’aujourd’hui est de savoir comment postuler au programme et où s’adresser pour obtenir des renseignements.

Ce programme s’adresse aux employés des petites et moyennes entreprises qui ont été contraints de prendre un congé, pendant une certaine période depuis le mois d’avril 2020, en raison de la pandémie et dont les indemnités légales ne sont pas versées par leur employeur. Les stagiaires techniques, qui travaillent dans ces entreprises, sont également éligibles.

Les travailleurs peuvent ainsi recevoir 80 % du salaire qu’ils gagnaient avant la prise de congé. Ce programme est plafonné à 11 000 yens par jour. Le programme de soutien est valable jusqu’à la fin du mois suivant la levée de l’état d’urgence. Il faut donc se référer à la date actée de la fin de l’état d’urgence. Si, par exemple, elle est fixée au mois de mars, le programme sera disponible jusqu’à la fin du mois d’avril.

Au 21 janvier 2021, le gouvernement avait déjà accepté près de 810 000 demandes et décidé de verser un total de plus de 63,6 milliards de yens. Les employés et les entreprises peuvent demander cette aide, par courrier ou en ligne.

Le site internet du ministère du Travail contient des informations à ce sujet en japonais, en anglais, en portugais, en espagnol et en chinois. Le site internet de l’Organisation pour la formation de stagiaires techniques contient, quant à lui, des informations en chinois, en vietnamien, en tagalog, en indonésien, en thaïlandais, en anglais, en cambodgien et en birman.

Le ministère du Travail dispose d’un service téléphonique gratuit pour répondre aux questions sur le programme, uniquement en japonais. Le numéro est le 0120-221-276. Il est joignable de 8h30 à 20h00 du lundi au vendredi et de 8h30 à 17h15 les week-ends et jours fériés.

Ces informations datent du 29 janvier 2021.

Ces informations sont disponibles sur le site internet de NHK World Japan et sur les différents réseaux sociaux.

Le site internet du ministère du Travail : https://www.mhlw.go.jp/stf/kyugyoshienkin.html#otoiawasesaki
(En japonais, anglais, portugais, espagnol et chinois)
*Vous allez quitter le site de NHK WORLD-JAPAN.

Le site internet de l’Organisation pour la formation de stagiaires techniques : https://www.otit.go.jp/CoV2_jissyu_seikatsu/
(En japonais, chinois, vietnamien, tagalog, indonésien, thaïlandais, anglais, cambodgien, birman)

Copyright NHK

Lettre du GIS Asie – Novembre 2020 (extrait)

Article du mois
La politique de gestion de crise japonaise face à l’épidémie de Covid 19 : un équilibre délicat entre liberté et sécurité
par Adrienne Sala, chercheuse à l’Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise, chercheuse associée à la Fondation France-Japon de l’EHESS et chercheuse invitée à l’université de Tokyo.

Malgré une exposition forte et précoce au virus SARS-Cov-2 et une double vulnérabilité structurelle (concentration élevée et vieillissement important de la population), le Japon est un des rares pays développés où, à l’issue de la première vague de contamination, le taux de mortalité était faible (le taux de mortalité des personnes hospitalisées est également très faible (7,5%)). Le 25 mai, lorsque l’état d’urgence est levé, on recense au total 846 morts et 16 706 cas cumulés. Rapporté à une population de 126 millions, avec 13 cas pour 100 000 hab. le Japon fait partie des bons élèves avec ses voisins asiatiques. En outre, l’archipel n’a eu recours ni à des mesures coercitives, ni au fichage intrusif de sa population. Depuis juillet, malgré une nette hausse des nouveaux cas, liée aussi à la plus grande capacité de test, le taux de mortalité reste faible.

Pourtant les analyses de la gestion de crise japonaise ne convergent pas toutes dans le même sens. Certains politistes sont plus critiques à l’égard de la lente réactivité du gouvernement central, de la lourdeur bureaucratique et du manque de transparence du processus décisionnel. La réactivité des gouverneurs locaux pendant la première vague semble néanmoins faire consensus. La complexité de l’analyse révèle en effet la diversité des enjeux plurisectoriels et multi-niveaux : enjeux sanitaires, économiques, sociaux, et politiques enchevêtrés au niveau local, national et global. Dans cet article, nous proposons de mettre en perspective les trois piliers sur lesquels s’appuie cette gestion de crise sanitaire : le système de santé, les enquêtes épidémiologiques et la responsabilité civique, dont l’articulation donne un aperçu de la politique de lutte contre la diffusion du virus axée sur la prévention. Cette mise en perspective permet de ne pas isoler la gestion de la crise actuelle en l’ancrant dans la continuité des crises précédentes. L’efficacité de la coordination entre les acteurs politiques, économiques et les citoyens est néanmoins mise à l’épreuve de la longue durée de l’épidémie et de ses conséquences socioéconomiques.

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Message à la communauté française de l’Ambassadeur de France au Japon – 30 juillet 2020

Madame, Monsieur,

Depuis le 22 juillet dernier, les autorités japonaises ont annoncé une levée progressive de certaines restrictions aux frontières. Il me semble utile, en conséquence, de vous informer de ce qui est prévu.

1/ A compter du 5 août 2020, les autorités japonaises autoriseront, sous conditions, le retour des résidents étrangers bloqués hors du Japon du fait de l’interdiction d’entrée qui vise désormais 146 Etats, dont la France. En ce qui concerne notre pays, seront concernés tous les résidents français ayant quitté le Japon avant le 26 mars 2020, date de la décision d’inscription de notre pays dans la liste de ceux soumis à interdiction d’entrée.

2/ Dans cette perspective, plusieurs conditions devront être satisfaites :
– être titulaire d’une carte de résident (« zairyu card ») et d’une autorisation de retour valide (« re-entry permit », agrafé dans le passeport à chaque fois que vous quittez temporairement le Japon) ;

– obtenir préalablement une attestation délivrée par une ambassade ou un consulat japonais. A l’ambassade du Japon à Paris, les demandes devront être présentées en personne du lundi au vendredi de 09h30 à 12h30 sans rendez-vous. Le formulaire de l’attestation « application form for letter of confirmation of submitting required documentation fo re-entry into Japan » peut être téléchargé sur le site de l’ambassade du Japon à Paris à l’adresse suivante : https://www.fr.emb-japan.go.jp/itpr_fr/retourresidents.html. Des informations sont également disponibles sur les documents à joindre avec la demande ;

– présenter, à l’embarquement du vol vers le Japon, un certificat de test PCR négatif effectué au plus 72 heures avant le départ. Le modèle de certificat est également téléchargeable sur le site de l’ambassade du Japon à Paris : https://www.fr.emb-japan.go.jp/itpr_fr/retourresidents.html.

3/ Pour mémoire, les résidents étrangers relevant de statuts spécifiques (« permanent resident », « spouse or child of Japanese national », « spouse or child of permanent resident », « long term resident ») avaient déjà la possibilité de revenir au Japon, s’ils en étaient partis avant le 3 avril 2020, date d’entrée en vigueur de l’interdiction d’entrée visant la France. Jusqu’au 31 août, le retour est toujours possible, sans formalité additionnelle. En revanche, à partir du 1er septembre, il faudra satisfaire aux trois conditions figurant au point 2/ de ce message.

4/ En revanche, les résidents étrangers, y compris français, qui auraient quitté le Japon après le 26 mars ou le 3 avril, en fonction de leur statut, ne sont pas éligibles à cette mesure d’allègement des restrictions aux frontières. De même, tout départ actuellement se traduira par une impossibilité de revenir au Japon dans un avenir prévisible.

Pour ceux d’entre vous, qui devez aller en France pour des raisons humanitaires impératives, l’ambassade de France à Tokyo se tient à votre disposition pour présenter aux autorités japonaises des demandes de dérogation. Je vous renvoie, à cet égard, à mon précédent message.

5/ Enfin, avec nos partenaires de l’Union européenne et du G7, nous restons mobilisés pour obtenir que tous les résidents étrangers au Japon soient traités comme les citoyens japonais et puissent se déplacer à l’étranger, en tant que de besoin.

Laurent Pic

Ambassadeur de France au Japon

DÉMARCHE DE VOS TROIS CONSEILLERS DES FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER ÉLUS POUR LE JAPON POUR LA RÉOUVERTURE DES FRONTIÈRES AUX RÉSIDENTS

Chers Français du Japon,
Madame, Monsieur,

Vos 3 Conseillers des Français de l’Étranger élus pour le Japon ont entrepris une démarche auprès de l’ensemble des parlementaires japonais (députés et sénateurs des Chambres Basse et Haute) et des Ministres du Cabinet du Premier Ministre Shinzô ABE concernés pour les interroger sur la réciprocité et les inciter une réouverture des frontières aux résidents français et des autres pays de l’espace Schengen.

La lettre en japonais et en anglais ci-jointe a été imprimée et distribuée physiquement aux 713 parlementaires de la Diète japonaise le 8 juillet 2020, en personne ou à leurs attachés parlementaires dans les bureaux de la Diète à Kasumigaseki. (traduction en français ci-dessous)

Alors que la France a inclus le Japon dans la liste des pays dont les ressortissants peuvent entrer librement en France, le Japon s’obstine à ne pas ouvrir ses frontières aux Français résidents au Japon.
Nous pouvons sortir du territoire japonais mais nous ne pouvons pas y revenir, alors que nous avons élu domicile au Japon, y travaillons, y vivons avec nos familles, y payons nos impôts.
Dans le même temps, tout citoyen japonais vivant dans l’espace Schengen avec un titre de résidence régulier y est traité comme un citoyen européen à part entière depuis le début de la crise.

Nous interrogeons donc Parlementaires et Ministres :

Où est la réciprocité ?
Quelles mesures concrètes comptez-vous prendre ?

Nous demeurons à votre écoute et à votre disposition.

Les 3 Conseillers des Français de l’étranger élus pour le Japon

Evelyne INUZUKA
François ROUSSEL
Thierry CONSIGNY

Courriel : Les3Conseillersconsulaires.jp@gmail.com
Facebook : Les3Conseillersconsulaires.jp

NOTE SUR LE MANDAT DE VOS REPRÉSENTANTS
Compte tenu de la situation sanitaire à l’échelle mondiale, le Parlement français a définitivement adopté la loi qui reporte les élections des conseillers consulaires, désormais appelés Conseillers des Français de l’étranger. Ces élections se dérouleront en mai 2021.
Nous sommes honorés de continuer à vous servir jusqu’en mai prochain. Pour des raisons de commodité notre adresse mail et notre page Facebook communes restent inchangées.

TRADUCTION DE LA LETTRE EN FRANÇAIS

Depuis plusieurs mois, les résidents français au Japon ainsi que les résidents au Japon des pays européens, y compris les résidents permanents et les conjoints de Japonais, sont confrontés aux conséquences des restrictions imposées par les autorités japonaises à l’entrée du Japon dans le contexte de la pandémie de Covid-19, « Entry Ban».

Ces restrictions, et notamment l’interdiction d’entrée qui empêche les résidents français de rentrer ou par conséquent de quitter le Japon sans prendre le risque de ne pas pouvoir y retourner dans un avenir prévisible sont très pénalisantes.
Elles conduisent à des situations humaines douloureuses, à la séparation des familles, à l’impossibilité de reprendre le travail, à porter assistance à des proches dans le besoin en France, ou à effectuer des déplacements professionnels indispensables. Les hommes d’affaires européens ne peuvent pas se rendre en Europe pour rencontrer leurs clients ou partenaires commerciaux, alors que les ressortissants japonais peuvent en revanche revenir au Japon après un voyage d’affaires en Europe.

Cette situation devient de plus en plus problématique.

Certaines entreprises européennes ont également établi leur « hub » Asie au Japon et leurs cadres européens ne peuvent pas voyager hors du Japon sans l’inconvénient de ne pas pouvoir y revenir. Ces sociétés pourraient commencer à penser à déplacer le siège social du Japon vers d’autres pays.

Les ambassadeurs au Japon des pays de l’Union Européenne ont pris toute la mesure du désavantage de la situation pour notre communauté et ont agi pour obtenir plus de flexibilité des autorités japonaises et exiger l’application du principe de réciprocité, puisque tous les pays de la zone Schengen traitent les résidents japonais comme leurs propres citoyens pour leur retour en Europe. De plus, depuis le 1er juillet 2020, tous les citoyens japonais peuvent voyager librement dans l’espace Schengen.

À ce stade, les tractations répétées à tous les niveaux ont permis d’obtenir du Japon de bien vouloir examiner au cas par cas des situations à dimension humanitaire, selon une définition stricte. Cependant, cette approche laborieuse ne suffit pas et doit ouvrir la voie à une solution plus durable qui réponde aux attentes des résidents français au Japon et notamment pour les résidents permanents et les conjoints de japonais.

Les pays européens ont autorisé à la fois les citoyens européens et non européens résidant dans l’un des pays de l’UE à y retourner. En conséquence, les résidents permanents et tous les résidents de longue durée devraient être autorisés à entrer au Japon.

Nous ne mettons pas en exergue la libre entrée des touristes au Japon, de tourisme international, mais l’interdiction actuellement en vigueur de l’entrée au Japon de ressortissants étrangers qui y ont une résidence permanente, une famille et une base de travail.

Cette situation est préjudiciable aux intérêts à long terme du Japon.

En notre qualité de représentants élus de la communauté française du Japon (« Conseillers des Français de l’étranger »), nous espérons qu’une solution satisfaisante sera trouvée en respectant la réciprocité pour tous les résidents français au Japon.

Respectueusement vôtre

Les 3 conseillers des Français de l’Étranger au Japon
Evelyne Inuzuka
Thierry Consigny
François Roussel

LETTRE TRANSMISE EN JAPONAIS

衆参国会議員各位、法務省、外務省の皆様

永住者、日本人配偶者等を持つフランス人等の再入国許可要望

令和 2 年 7 月 1 日現在、法務省出入国在留管理庁出入国管理部審判課では永住 者、日本人の配偶者等が再入国許可によって出国した場合でも、原則として再上 陸拒否の対象としています。
https://www.moj.go.jp/content/001318288.pdf

他方、ヨーロッパ連合(EU)とシェンゲン圏への日本人の入境は 3 月 17 日から 閉鎖されていましたが(7 月 1 日に緩和)、フランスでは以下の場合には日本人 を含む外国人の入国を許可しています。
• フランス人の配偶者
• フランスまたはヨーロッパの滞在許可証を有する外国人で、自宅に戻る者
• その他
https://jp.ambafrance.org/article15558

この結果として、緊急を要する家庭やビジネスの事情でフランスに出国すると、 日本人は帰国できるが、フランス人は帰国できません。日本国内に自宅やビジネ スの中心があっても、ひとたび日本を離れるとフランス人は帰国できないのが現 状なのです。その反対に、フランスに永住する日本人、フランス人を配偶者に持つフランス在住日本人にはそのような問題はありません。

こうした事態を受け、欧州連合(EU)各国大使は、相互主義の原則の適用を日本政 府に求め、日本に自宅を持つ者、そして日本人の配偶者等に対する日本への再入 国許可を政府に要請しています。こうした入国管理は、新型コロナウィルス対策 として感染者の多い国/地域からの入国制限、感染者、感染経路の特定、隔離と して EU 諸国でも行われていますが、国籍自体が判断基準とはされていません。

私ども三名の在外フランス人選挙区日本代表は、このような入国管理制度の齟齬 を日本政府が一日も早く是正し、相互主義に基づいて、永住者、日本人配偶者等 に対する再入国を許可されることをここに要望致します。

2020 年 7 月 7 日

在外フランス人選挙区日本代表
犬塚エブリーヌ
ティエリー・コンシニー
フランソワ・ルーセル
代表団連絡先: les3conseillersconsulaires.jp@gmail.com

Conseillers des Français de l’Etranger

LETTRE TRANSMISE EN ANGLAIS

Dear Members of the House of Representatives and Members of House of Councillors,
Dear Minister of Justice and Minister of Foreign Affairs,

For several months, French residents in Japan as well as residents in Japan of other European countries, including permanent residents and spouses of Japanese nationals, have been confronted with the consequences of the restrictions imposed by the Japanese authorities at the entry points of Japan in the context of the Covid-19 pandemic, « Entry ban. »

These restrictions, and in particular the entry ban which prevents French residents returning to (and consequently leaving Japan without taking the risk of not being able to return to their residence in Japan) are very practically penalizing. They lead to painful human situations including but not limited to the separation of families, the inability to return to work, inability to provide assistance to loved ones in need in France, and to make essential business trips outside of Japan.

European businesspeople resident in Japan cannot travel to Europe to meet their customers or business partners, while in contrast Japanese nationals remain eligible to return to Japan after a business trip to Europe. This situation becomes more and more problematic. Some European companies have also established their Asian hub in Japan and their European executives cannot travel out of Japan without the difficulties of not being able to reenter unlike their Japanese colleagues. These companies may consider changing their Asian headquarters from Japan to other countries if this continues.

All the Ambassadors of the European Union have taken full measure of the disadvantage of the situation for the European community in Japan and have acted to obtain more flexibility from the Japanese authorities and to demand the application of the principle of reciprocity, since all Schengen countries treat Japanese residents as their own citizens for entry to their countries. Furthermore, since July 1, 2020, all Japanese citizens can travel freely to the Schengen zone.

At this stage the repeated approaches at all levels have resulted in Japan being available to examine on a case-by-case basis, situations with humanitarian dimensions, according to a very strict and limited definition. However, this laborious case-by-case approach is not sufficient and the authorities must open the way to a more lasting solution that meets the expectations of French residents in Japan – in particular starting with permanent residents and the spouses of Japanese nationals. European countries have allowed both EU and non-EU citizens who are long-term residents in one of the EU country to return there, and consistent with these all-permanent and long-term residents of Japan should be allowed to re-enter Japan. (This matter is not about international tourism but rather that the prohibition currently in place on the reentry into Japan of foreign nationals who have a permanent residence, family and work base in Japan is highly detrimental to Japan’s long term interests.)

In our capacity of the three elected representatives of the French residents in Japan (Conseillers des Français de l’Etranger), we hope that a satisfactory solution can be found respecting reciprocity for all French residents in Japan.

Respectfully yours,

Les 3 Conseillers des Français de l’Etranger au Japon

les3conseillersconsulaires.jp@gmail.com

Evelyne Inuzuka
Thierry Consigny
François Roussel
Tokyo, July 7th, 2020