Brèves économiques Japon-Corée du Sud | Période du 1er au 28 février 2025

Sommaire de l’édition n° 209 (du 1er au 28 février 2025)

Japon

    Croissance solide de +0,7 % du PIB japonais au quatrième trimestre 2024

    Le Japon investit aux États-Unis et renforce sa coopération énergétique

    D. Trump menace d’instaurer des droits de douane sur les importations d’automobile, d’aluminium et d’acier, affectant l’industrie japonaise

    Fin du projet de fusion entre Nissan et Honda

    Les actionnaires de Seven&i s’organisent pour contrer l’offre d’achat de Couche-Tard

    Démission du président de la banque Norinchukin suite à de mauvais résultats financiers

 

Corée du Sud

 

    La Banque de Corée (BoK) abaisse son taux directeur dans un contexte de ralentissement économique

    La Chine autorise à nouveau les importations de contenus culturels sud-coréens

    L’adoption de la loi de soutien aux semi-conducteurs retardée, sur fond de désaccord politique

    Les groupes sud-coréens accélèrent leurs partenariats internationaux dans l’intelligence artificielle

    Les entreprises sud-coréennes sous pression des États-Unis pour accroître leurs investissements

 

Japon & Corée du Sud

 

    Nette amélioration des soldes commerciaux de la France vis-à-vis du Japon et de la Corée du Sud en 2024

 

N’hésitez pas à diffuser cette lettre d’information auprès de vos contacts et à les inviter à s’y abonner en adressant une demande à l’adresse suivante : tokyo@dgtresor.gouv.fr

Lettre du GIS Asie – Mars 2025 (extraits infos Japon)

Événements

Colloque : 2025 Saikaku-Bakin Symposium (20-22 mars) Paris

Le colloque Saikaku-Bakin, cofinancé par le GIS Asie, se propose de réunir les chercheurs travaillant sur la prose narrative japonaise de l’époque moderne (17e au milieu du 19e siècle) autour des notions de « littérature populaire » et de « popularisation » : comment les auteurs japonais de l’époque d’Edo ont-ils cherché à rendre leurs écrits accessibles à de nouveaux publics par le biais d’un large éventail de processus de réécriture ?

Les présentations s’intéresseront notamment aux relations et frontières entre les différents genres narratifs et aux liens avec d’autres formes artistiques comme l’image ou le théâtre.

Journée d’étude, 1er avril 2025, Campus Condorcet

Cette journée d’étude, cofinancée par le GIS Asie, interrogera la diversité de besoins et de représentations de care ainsi que la nature et l’organisation du travail de care en contexte de migrations internationales, à partir des études de cas variés, menés auprès de populations d’origine japonaise, vietnamienne et chinoise résidant en Europe (Royaume-Uni et France).

Cet événement s’adresse aux chercheurs et étudiants en SHS ainsi qu’aux professionnels de care et au grand public.

Événements scientifiques

    4 mars 2025 : Colloque : L’exercice du pouvoir judiciaire par la Cour suprême du Japon. Paris 7e

    7 mars 2025 : Conférence : Chinese Capital Accumulation and the Belt and Road Initiative. Leiden (Netherlands)

Appels, Offres

    Appel à communications : Du Japon au Brésil et vice-versa : perspectives historiques et esthétiques d’un cinéma diasporique. Date limite : 10 mars 2025

    Appel à communications : Open(ing) Science? Digital Humanities in Area Studies. Date limite : 15 mars 2025

Publications

    Le Néo-japonisme, 1945-1975, Sophie Basch et Michael Lucken, Les Éditions Hermann, Janvier 2025

    La grande famille de Koreeda Hirokazu, Raphaëlle Yokota, ENS Editions, Février 2025

________________________________

INFOS DÉTAILLÉES sur le site du GIS ASIE
https://www.gis-reseau-asie.org/

©2025 GIS Asie | Campus Condorcet, bât. Recherche Sud, 5, cours des Humanités 93322 Aubervilliers cedex

Programme au Japon de 4 mois grâce à la bourse Asia Kakehashi 2025

Le ministère de l’Education japonais souhaite développer les relations entre les lycéens japonais et les lycéens français.

Pour cela, il accorde, pour 2025, 2 bourses afin de faciliter la mobilité des lycéens français au Japon.

Le Ministère de l’Education japonais a choisi le réseau AFS pour organiser cette mobilité

Vous êtes intéressé ?

Voici quelques informations pratiques :

Quand ? Arrivée au Japon le 21 août 2025 – Départ du Japon le 16 décembre 2025

En quoi consiste concrètement le programme ? Les jeunes sélectionnés suivront les cours d’un établissement d’enseignement public japonais et vivront soit au sein d’une famille japonaise soit en internat selon le choix de l’établissement. Les familles qui accueillent auront été préalablement sélectionnées par AFS.

Quel âge doit-on avoir pour partir ? Il faut être né entre le 2 avril 2007 et 1er avril 2010.

Quel profil sera sélectionné ? Il faut respecter les critères suivants :

* Montrer un réel intérêt pour le Japon et la culture japonaise.

* Avoir des résultats scolaires suffisamment bons (pas de moyennes par matière < 10).

* Avoir des bases de la langue japonaise. Il est recommandé de maîtriser l’alphabet japonais à l’oral et à l’écrit.

Quel est le prix du programme à régler ?

* Le gouvernement japonais couvre la plupart des dépenses.

* Le reste à payer pour chaque jeune partant est de 600 € (à quoi il faudra ajouter les frais de visa ainsi que l’argent de poche sur place).

Vous êtes toujours vraiment intéressé ?

Voici comment procéder :

* l’inscription doit se faire impérativement avant le 23 février via le questionnaire sur le site :

Programme au Japon de 4 mois grâce à la bourse Asia Kakehashi 2025

Il nous permettra de faire une première selection. Vous y indiquerez notamment, votre classe, vos résultats scolaires, votre niveau en japonais, votre quotient familial et un petit texte permettant d’apprécier votre motivation.

* A partir du 25 février, les personnes retenues à l’issue de la pré-selection seront invitées à s’inscrire sur la plateforme AFS et à remplir un dossier complet. Celui ci sera à finaliser avant le 6 avril et vous serez contactés par votre responsable local AFS pour un entretien individuel.

* La sélection finale des 2 lauréats aura lieu, en lien avec l’ambassade du Japon, après un échange (assez court) en visio avec les derniers candidats en lice pour apprécier leur motivation et leur niveau de japonais. Merci de bien vouloir vous rendre disponible le lundi 14 avril à partir de 18h30 au cas où vous seriez dans la sélection finale.

Le jury décidera du choix des 2 lauréats le mardi 15 avril.

N’hésitez pas à candidater pour profiter de cette extraordinaire opportunité !

Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise : février 2025

Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise (Umifre 19, MEAE-CNRS) 

février 2025

L’Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise a le plaisir de vous inviter à ses prochains événements. Voir ci-dessous.

 • Au-delà de la ville duale : changements dans les banlieues en déprise depuis 2020

 • 30e anniversaire du Prix de la traduction franco-japonaise de la Fondation Konishi : Atelier de traduction

 • Japonisme et imprimé en France

 • Les enjeux politiques juridiques et sociaux du nom des époux au Japon

Au-delà de la ville duale : changements dans les banlieues en déprise depuis 2020

vendredi 14 février 2025 / 18 h – 20 h

salle 601 / conférence en japonais avec traduction consécutive

Conférencière : Tomoko KUBO (univ. de Tsukuba)

Les logiques d’urbanisation du XXe siècle, caractérisées par un étalement horizontal du tissu urbain et une différenciation fonctionnelle des aires métropolitaines, a connu plusieurs inflexions majeures au cours du XXIème siècle. Outre une dynamique de dégénérescence urbaine de long terme et une tendance à la fragmentation des espaces urbains des régions métropolitaines, le vieillissement des habitants comme des environnements bâtis hérités du Japon des années 1970-1980 est à présent perceptible. En province, la croissance du nombre de maisons vides (akiya) et de terrains vacants, ainsi que la dévitalisation des centralités sont devenus de véritables problèmes. En toile de fond de ce tableau, se trouve la généralisation du modèle de « l’urbanisme entrepreneurial », qui conduit à déréguler l’aménagement et à encourager la renaissance des centralités métropolitaines en réponse à la concurrence interurbaine résultant de la globalisation. Il en résulte un contraste puissant entre d’une côté les centres des métropoles où ont été concentrés sans interruption les investissements et les capitaux, et de l’autre les espaces périurbains qui en ont été dépourvus – tout particulièrement les périphéries les plus lointaines résultant de l’étalement maximale du front d’urbanisation.

Cependant, dans les années 2020, on a commencé à observer dans certains espaces périurbains de nouveaux aménagements, liés à l’accueil de data centers ou d’infrastructures logistiques, ainsi qu’un retour de la croissance démographique dans certaines zones résidentielles accueillant de jeunes familles nucléaires travaillant dans les municipalités alentours. Un des sites représentatifs de ces transformations se trouve être la Ville Nouvelle de Ryugasaki. Dans cette conférence, nous proposons une analyse des visions du futur des espaces périphériques lointains à travers une recherche empirique conduite dans la municipalité de Ryugasaki, située dans la couronne extérieure de l’aire métropolitaine de Tokyo.

Modérateur : Raphaël LANGUILLON (IFRJ-MFJ)

Organisation : IFRJ-MFJ

Inscription : https://www.mfj.gr.jp/agenda/2025/02/14/2025-02-14_ville_duale/

30e anniversaire du Prix de la traduction franco-japonaise de la Fondation Konishi 
Atelier de traduction

samedi 15 février 2025 / 14 h – 17 h

salle 601 / en japonais

Conférencier : Kazuyoshi YOSHIKAWA (Prof. émérite, univ. de Kyoto)

Atelier pratique de traduction du français en japonais sous la direction de Kazuyoshi YOSHIKAWA, lauréat du Prix spécial Konishi de la traduction littéraire franco-japonaise en 2021

Atelier destiné aux traducteurs amateurs ou spécialistes, aux personnes intéressées par la traduction et l’édition, pour mieux comprendre le métier de traducteur et s’exercer sur des exemples concrets.

Lors du deuxième atelier, Kazuyoshi YOSHIKAWA présentera son travail (en japonais) puis proposera des exercices de traduction collective du français vers le japonais.

Thème : Traduction de A la recherche du temps perdu de Proust

Organisation : Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise

Soutien : Fondation Konishi pour les échanges internationaux

Inscription : https://www.mfj.gr.jp/agenda/2025/02/15/2025-02-15_master_class_2/index.php

Japonisme et imprimé en France

vendredi 21 février 2025 / 10 h – 18 h

auditorium / colloque international  / avec traduction simultanée

L’histoire du livre et des revues illustrées est intimement liée à l’essor et au développement du japonisme, des années 1870 à l’entre-deux-guerres : à la fois support et vecteur du japonisme artistique et savant, l’imprimé japoniste n’a cependant jamais fait l’objet d’une manifestation singulière. Les études consacrées à la revue phare de Siegfried Bing, Le Japon artistique (1888-1891), aux livres de Mallarmé et de Claudel, ou au rôle joué par les imprimeurs, les photograveurs et de grands ornemanistes-typographes comme Eugène Grasset, Maurice Pillard-Verneuil ou George Auriol dans la mise en page et l’illustration de revues d’art et de décoration comme d’ouvrages d’érudition ne manquent pas. Nous n’ambitionnons pas d’épuiser les « impressions japonaises » au sens propre, mais de rassembler un bouquet d’hommages aux monuments de papier qui, à côté de la peinture, de la sculpture et de l’architecture, ont constamment soutenu la diffusion du japonisme en France – souvent, comme l’illustrent les publications de Judith Gautier, d’Émile Verhaeren, de Pierre Loti et de Gabriel Mourey, avec le concours d’artistes japonais, dans une interaction constante avec le japonisme pictural qui oriente les cadrages et la disposition typographique, tout en élaborant une esthétique innovante propre aux « documents d’art et d’industrie », qui marqua en retour le livre japonais. Ces études de cas ont pour principale ambition de mettre en valeur l’imprimé comme diffuseur du japonisme.

Organisation : Sorbonne Université, Université de Tokyo

Co-organisation : IFRJ-MFJ

Inscription : https://www.mfj.gr.jp/agenda/2025/02/21/2025-02-21_japonisme_et_imprim/index.php

Les enjeux politiques juridiques et sociaux du nom des époux au Japon

mardi 25 février 2025 / 18 h – 20 h

salle 601 / séminaire doctoral / en français sans traduction

Conférencier : Gérard LEGRIS (Inalco-IFRAE)

Ma recherche a pour objet d’analyser si et comment une cause sociale, portée par un mouvement citoyen peut parvenir à faire évoluer la loi dans un domaine touchant aux droits individuels des citoyens et à l’égalité entre les hommes et les femmes. Elle prend comme terrain d’observation la revendication concernant la réforme du dispositif régissant le nom des époux et son interaction avec le système d’État civil japonais, le Koseki. Ce combat vise à réformer le système de l’unicité du nom de famille qui oblige l’un des époux à devoir abandonner son nom de naissance pour obtenir la validation légale du mariage, et obtenir une alternative permettant aux individus de conserver leur nom de naissance tout au long de leur vie.

Après avoir présenté ce dispositif et ses racines historiques, je me propose de soumettre à la discussion les différentes dimensions qui nourrissent les tensions qui en découlent entre les intérêts individuels des citoyens, de l’État et de la société : la dimension judiciaire, du fait de la judiciarisation de leur cause par les militants, La mise en œuvre d’une stratégie de lobbying visant l’arène politique et institutionnelle ainsi que l’activation des canaux extérieurs (gaiatsu, 外圧), notamment via les organisations internationales.

Enfin je présenterai pour discussion les différentes activités de terrain que j’envisage de conduire lors de mes prochains séjours au Japon afin de mieux comprendre et analyser les attitudes des militants, des différentes catégories d’acteurs engagés dans ce combat aussi bien que celles de ses opposants et recueillir les éventuels conseils et avis susceptibles de m’être adressés pour la poursuite de mes travaux.

Modérateurs : Sania CARBONE (Inalco, IFRAE), Raphaël LANGUILLON (IFRJ-MFJ), Étienne MARQ (CRCAO)

Organisation : IFRJ-MFJ

Inscription : https://www.mfj.gr.jp/agenda/2025/02/25/2025-02-25_seminaire_doctoral/

Renseignements : contact@mfj.gr.jp

Diffusion sur Zoom

Certains de nos événements sont retransmis sur la plateforme Zoom. Un e-mail d’invitation sera envoyé à l’adresse indiquée lors de votre inscription, avec un identifiant et un mot de passe.

L’accès à ces manifestations est libre et gratuit (sauf mention contraire). Merci de vous inscrire sur la page Agenda de notre site web : https://www.mfj.gr.jp/agenda

Diffusé par :

Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise (IFRJ-MFJ)

BRÈVES ÉCONOMIQUES Japon & Corée du Sud n° 208 (du 16 décembre 2024 au 31 janvier 2025)

Une publication conjointe du SER de Tokyo et du SE de Séoul N° 208: du 16 décembre 2024 au 31 janvier 2025

Japon

Politiques économiques

La Banque du Japon (BoJ) rehausse son taux directeur à 0,5 %, confirmant la lente trajectoire de normalisation de sa politique monétaire. Cette décision prise lors de la réunion de politique monétaire des 23 et 24 janvier (à huit voix contre une) fixe le taux
directeur (uncollateralized overnight cal! rate) de la BoJ à son plus haut point depuis 17 ans. Cette hausse a été motivée par la réduction d’incertitudes sur deux sujets clés : (i) le momentum des négociations salariales de printemps (shunto) et (ii) la situation politique des Etats¬Unis. En effet, le Rengo, syndicat majoritaire, a fixé pour objectif une hausse de 5 % globalement et 6 % au sein des PME japonaises. Par ailleurs, la BoJ se montre confiante quant à la capacité des acteurs économiques japonais à faire face à la nouvelle donne politique aux États-Unis. Le risque de barrières tarifaires imposées sous la nouvelle administration Trump a également pu entrer en considération dans la décision de la BoJ : en relevant son taux directeur maintenant, elle accroît sa marge de manœuvre, pour stimuler à nouveau l’économie japonaise si celle-ci venait à subir les conséquences d’une politique commerciale américaine hostile.

Anticipée par les acteurs du marché, cette hausse n’a pas eu d’effet significatif sur le niveau de change entre le yen et le dollar US, comme l’a souligné vendredi le ministre des Finances Katô. et le rendement des obligations d’Étatjaponaises UGB) à 2 ans et à 5 ans s’est redressé (au plus haut depuis 16 ans). La majorité des acteurs du marché anticipent une nouvelle hausse de 25 bps fin juillet 2025 et une valeur terminale visée par la BoJ de 1 %, compte tenu de la remarque sur une « trajectoire à mi-parcours» du Gouverneur Ueda lors de sa conférence de presse vendredi 24 janvier.

En parallèle, la BoJ a revu ses prévisions macroéconomiques pour le Japon à la baisse pour la croissance économique (+0,5 % pour l’année fiscale 2024 contre +0,6 % lors de sa dernière prévision en octobre), et à la hausse pour l’inflation core (hors produits frais) (+2,4 % pour 2025 contre + 1,9 % en octobre), en raison de la tendance durablement baissière du yen et de l’augmentation des prix des importations. Nikkei Asia, Financial Times

Vers un nouveau Plan stratégique de l’énergie japonais à horizon 2040. Le Ministère de l’Économie, du Commerce et de l’industrie (METI) a présenté la version provisoire du prochain Plan stratégique de l’énergie à horizon 2040, le 17 décembre dernier. Après une période d’ouverture aux commentaires publics qui a pris fin le 27 janvier, le plan devrait être adopté par le cabinet du Premier ministre lshiba entre février et mars. Cette version provisoire du 7ème Plan stratégique de l’énergie est aligné sur la doctrine « S+3E » en place depuis 2014, correspondant aux principes de sûreté, de sécurité énergétique, d’efficacité économique et d’environnement.

Ce nouveau plan répond à un double objectif: (1) assurer la sécurité énergétique et (2) respecter la trajectoire de décarbonation nationale fixée à -73 % d’émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2013 d’ici 2040. Il escompte un futur dans lequel les besoins en électricité augmenteraient de 10 % à 20 % d’ici 2040 en raison de l’électrification des usages et de la hausse des besoins de digitalisation, notamment induite par la croissance des centres de données. La consommation attendue d’électricité se situerait entre 1100 à 1 200 TWh par an d’ici 2040, avec une place renforcée des énergies bas-carbone.

Parmi les évolutions majeures, le discours sur le nucléaire est renversé, avec désormais l’objectif d’en« maximiser l’utilisation», pour atteindre une part de 20 % du mix électrique, soit 220 à 240 TWh. Cela correspond à un objectif rehaussé de 40 TWh nets par rapport au plan précédent.

Par ailleurs, les énergies renouvelables ont vocation à devenir la source d’électricité la plus importante, atteignant une part située entre 40 % et 50 %, avec le solaire qui représenterait 22 à 29 % de l’électricité renouvelable – contre 10 % en 2023 – et l’éolien en mer flottant, avec 30-45 GW de capacités installées prévues en 2040 (< 1 GW en 2023). Les énergies fossiles resteraient une composante importante du mix électrique, entre 30 % et 40 %. Contrairement au plan précédent, les détails de la répartition entre charbon, gaz et pétrole ne sont pas explicités, maintenant une inconnue sur l’ampleur de la transition du charbon au gaz et sur les objectifs de GNL associés. Afin d’atteindre la réduction ciblée d’émissions, les énergies thermiques devront être fortement décarbonées, préfigurant une utilisation massive d’hydrogène et d’ammoniac en co-combustion charbon-gaz, et le développement massif de technologies de capture du carbone (CCS). M ETI, .LU.1, Yomiuri Shimbun

Le projet de loi sur la formation des prix agricoles (« EGAlim japonais») se précise. Le ministère japonais de l’Agriculture, de la pêche et des forêts (MAFF) a présenté au comité agriculture du Parti libéral démocrate (PLD) les grandes lignes du futur projet de loi sur la formation raisonnée des prix agricoles, qui doit être soumis à la Diète début 2025. Ce projet intervient dans un contexte de dégradation de l’équilibre économique de nombreuses exploitations agricoles soumises à des hausses de coûts de production, que les dispositifs d’aides publiques et les prix de vente ne parviennent pas à compenser. Les autorités japonaises, qui ont conduit de larges consultations (y compris sur le retour d’expérience des lois « EGAlim » en France), entendent intervenir dans deux axes principaux.

Un premier volet de mesures portera sur la formation des prix lors des négociations entre agriculteurs et industries en aval (grossistes, distribution, industries agroalimentaires) afin d’assurer plus de transparence sur la formation des prix via la mise en place d’indices de référence. À la différence du dispositif français« EGAlim », le projet ne prévoit pas d’introduire des clauses obligatoires dans les négociations commerciales mais prévoit dans un premier temps un appel aux engagements volontaires des acteurs privés, qui seront invités à élaborer des plans. En cas d’efforts insuffisants constatés par une « comrmssion des pratiques commerciales équitables»,
le gouvernement pourra adopter des mesures plus directives pour encadrer certaines pratiques.

Afin d’accompagner les hausses de prix que ces mesures risquent d’induire, un second volet sur la valorisation des produits agricoles auprès des consommateurs devra permettre de mieux expliciter les facteurs du prix liés à la qualité des produits et aux pratiques dans le domaine du développement durable. Comme le précise le MAFF, une hausse significative du pouvoir d’achat des ménages reste néanmoins une condition indispensable à une meilleure répercussion des coûts de production agricoles dans les prix de vente de l’alimentation. Shokuhin sangyou shinbun, Nikkei Asia, MAFF

Entreprises

Nippon Steel et U.S. Steel engagent des poursuites judiciaires à l’encontre de l’administration américaine, à la suite du blocage de l’acquisition décidé par le Président Biden. Le 3 janvier, le Président Biden a bloqué l’acquisition de U.S. Steel par Nippon Steel (pour un montant de 14,9 Mds USD). L’acquisition de U.S. Steel, 27ème producteur mondial, devait faire de Nippon Steel le 4ème producteur d’acier dans le monde en lui permettant de renforcer son internationalisation et à acquem les technologies de décarbonation du sidérurgiste américain, dans un contexte de forte concurrence chinoise.

Nippon Steel a engagé deux actions en justice. La première, devant la US. Court of Appeals for the D.C. Circuit, dénonce des violations du due process et des exigences de procédurales légales, ainsi qu’une interférence politique dans le processus. La seconde, devant la U.S. District Court for the Western District of Pennsylvania, vise le concurrent américain Cleveland-Cliffs et le syndicat USW pour collusion illégale visant à entraver la transaction. Si la législation américaine accorde 30 jours pour défaire une transaction, le Committee on Foreign investment (CFIUS) a prolongé ce délai jusqu’au 18 juin.

Si l’abandon de l’acquisition était confirmé, Nippon Steel devrait dédommager U.S. Steel d’une clause d’indemnité de 565 Mi USD. Le blocage, qui a satisfait les syndicats d’US Steel opposés au projet, a été décrié par le monde des affaires japonais (notamment par le Keidanren, homologue du MEDEF) et par la presse. Les conséquences sur les IDE japonais aux États-Unis pourraient néanmoins rester limitées, en raison de l’attractivité du marché américain pour les investisseurs japonais. The New York Times, Council on Foreign Relations, Mainichi

Nissan et Honda en passe de renoncer à leur projet de fusion. Le 23 décembre dernier, les PDG de Nissan et de Honda, MM. Uchida et Mibe, avaient présenté un projet de fusion des deux entreprises, en présence de Mitsubishi Motors, susceptible de s’y joindre également. Leur fusion pourrait créer le 3ème groupe automobile mondial et permettre aux deux entreprises d’acquérir une taille critique face à la concurrence internationale et aux investissements nécessaires pour la décarbonation du secteur.

La situation semble critique pour Nissan, qui avait annoncé en novembre un plan de restructuration prévoyant la suppression de
9 000 postes (soit 7 % des effectifs) et une réduction de -20 % de sa capacité de production mondiale.

Selon les échos de la presse du 6 février, Nissan aurait décidé de retirer son accord de principe au projet, au terme de discussions houleuses qui auraient vu Honda exiger une intégration de Nissan en son sein sous forme de filiale. Aucune communication n’a néanmoins été faite par les entreprises à cette heure. Renault, principal actionnaire de Nissan, avait exprimé son soutien au projet. Nikkei, Yomiuri, Japan Times, TBS NEWS DIG

Révocation du président d’ Aeon Bank pour manquement dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Faisant suite à une ordonnance d’amélioration des opérations émise en décembre 2024 (sanction non-financière à ce stade) par la Financial Services Agency (FSA) – superviseur bancaire japonais -, le président d’ Aeon Bank, Hiroaki Kobayashi, a été révoqué par le conseil d’administration le 14 janvier pour des manquements en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. Kenji Fujita, président de la société-mère Aeon Financial Services, a également donné sa démission. La FSA avait relevé une possible violation de la loi sur la prévention du transfert de produits criminels et des lacunes dans son système de contrôle interne. Elle s’est également montrée très critique sur la gestion de cette crise par les dirigeants de l’établissement de crédit. La nouvelle direction de la banque, assurée par Yu uro Kisaka (précédemment directeur d’ Aeon Financial Services), entend donner la priorité à la révision de la gouvernance de la société financière. Un comité d’experts externes dédié à l’élaboration d’un plan d’amélioration a été établi, doublé d’un comité d’enquête formé par la société-mère Aeon.

Filiale du premier groupe de retail au Japon, Aeon Bank entre dans la catégorie dite des « New forms of banking and internet banking » composée de 11 banques n’appartenant pas aux réseaux bancaires traditionnels, un secteur en forte expansion (doublement en 5 ans du nombre d’ouvertures de comptes) grâce au développement de la banque en ligne et de leur compatibilité avec les paiements par smartphone et la collecte de points. Japan News, Nikkei

Propriété intellectuelle

Le programme d’accélération des procédures d’examen de brevets entre l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) et l’Office des brevets du Japon UPO) a été étendu pour cinq années supplémentaires. Ce programme d’accélération, désigné sous le nom

anglais de Patent prosecution highway (PPH), est en vigueur depuis le r= janvier 2021. Il résulte d’un accord signé entre l’INPI et le JPO (premier accord de ce type signé par l’INPI) et permet aux déposants de brevets français de demander l’accélération de la procédure de délivrance d’un dépôt de brevet réalisé auprès de l’Office des brevets du Japon, sous réserve que ce dernier contienne des revendications suffisamment proches de celles mentionnées dans la demande examinée par l’INPI et considérées comme brevetables. De manière réciproque, le PPH permet également l’accélération de la procédure de délivrance d’une demande de brevet déposée à l’INPI après un premier examen par le JPO.

Ce programme de PPH, initialement prévu pour une durée de deux ans, avait déjà fait l’objet d’un premier renouvellement le T » janvier 2023. Les déposants français souhaitant étendre leur protection au Japon dans le cadre de ce programme de PPH peuvent obtenir une accélération moyenne de 7 à 8 mois de la procédure de délivrance au Japon, sans frais additionnels.

Corée du Sud

Politiques économiques

L’instabilité politique se poursuit en Corée du Sud, affectant son économie. Depuis la tentative avortée du président Yoon Suk-yeol d’imposer la loi martiale le 3 décembre dernier, la situation politique sud-coréenne demeure marquée par une forte instabilité. Le Premier ministre Han Duck-soo, initialement chargé des fonctions de président par intérim, a été destitué à son tour le 27 décembre, cédant sa place au vice-Premier ministre et ministre des Finances, Choi Sang-mok. Sur le plan économique, ces évènements ont exacerbé la volatilité du won, déjà affaibli par l’élection de D. Trump. Le taux de change a atteint son plus haut niveau en près de 16 ans le 27 décembre (1 487 KRW/1 USD), avant de se résorber autour des 1 460 KRW/1 USD. Par ailleurs, la confiance des acteurs économiques sud-coréens a été mise à mal par ce contexte politique. L’indice de confiance des entreprises a reculé de -4,9 % en décembre, tandis que celui des consommateurs a chuté de -12,2 %. Les dernières données mettent également en avant une contraction du marché du travail en décembre, notamment marquée par une hausse du taux de chômage de + 1,6 p.p., à 3,8 %. L’ensemble de ces éléments ont conduit la Banque de Corée (BoK) à abaisser à nouveau sa prévision de croissance économique pour 2025, à 1,6 %-1,7 % (contre 1,9 % en novembre). Dans ce contexte, la BoK a malgré tout maintenu son taux d’intérêt directeur à 3,0 % lors de la réunion de politique monétaire de janvier, privilégiant la stabilisation du won sur la relance économique. Korea Times, Korea Times, The Chosun Daily, Statistics Korea

Record des exportations de biens sud-coréens en 2024. Les exportations de biens sud-coréens atteignent un niveau record en 2024, à 684 Mds USD, soit une progression +8,2 % par rapport à 2023. En conséquence, la Corée du Sud a gagné deux places dans le classement mondial des exportateurs, se hissant à la 5ème position pour la période de janvier à septembre 2024. Au cours de l’année, la forte croissance des exportations a été tirée par la hausse de +44 % des ventes de semi-conducteurs, atteignant un niveau record de 142 Mds USD en raison de la forte demande de puces haut-de¬gamme. Les expéditions de navires et d’ordinateurs ont également bondi, tandis que les ventes d’automobiles, deuxième produit d’exportation derrière les semi-conducteurs, sont restées stables sur fond de perturbations de la production causées par des grèves. Enfin, les exportations d’hydrocarbures raffinés ont augmenté de +5 %, la hausse des volumes d’exportations ayant compensé la baisse des prix du pétrole. Par destination, les expéditions de biens ont progressé vers la Chine (+6,6 %, à 133 Mds USD), qui reste son premier client, même si les États-Unis s’en rapprochent (+ 10,5 % à
128 Mds USD). Combinée à la baisse de -1,7 % des importations, à 632 Mds USD, la progression marquée des exportations a permis à la Corée du Sud d’afficher en 2024 l’excédent le plus important depuis 2018 (52 Mds USD). KED Global, The Chosun Daily, Maeil Business Newspaper, Pulse

Entreprises

Les entreprises sud-coréennes s’adaptent face à la nouvelle administration Trump. Leur stratégie passe tout d’abord par un renforcement de leur dispositif de lobbying: Hyundai a recruté l’ancien ambassadeur américain en Corée du Sud et a fait un don d’un million de dollar US à l’investiture du Président Trump, tandis que Samsung a augmenté ses effectifs aux États-Unis de 12 à 67 lobbyistes au cours de l’année 2024. Les entreprises sud¬coréennes ont également multiplié les contacts avec des gouverneurs et des sénateurs d’États républicains dans lesquels la Corée du Sud investit (ex.: Géorgie, Tennessee, Indiana, Alabama). En outre, les groupes sud-coréens se sont empressés d’obtenir le décaissement, auprès de l’administration Biden sortante, des aides obtenues dans le cadre du CHIPS Act et de l’inflation Reduction Act: 4,7 Mds USD et 1 Md USD ont été versés respectivement à Samsung et SK pour leurs usines de semi-conducteurs, et 9,6 Mds USD à une co-entreprise de Ford et de SK pour trois usines de batteries. La presse rapporte également une probable augmentation des investissements des groupes sud-coréens aux États-Unis dans le contexte de l’entrée en fonction de la nouvelle administration Trump, en plus des 114 Mds USD engagés au cours des quatre dernières années. Hanwha a déjà promis de doubler le nombre d’employés dans ses chantiers navals américains d’ici 10 ans, tandis que Samsung et LG envisageraient de déplacer une partie de leur production du Mexique vers les États-Unis, et que Hyundai pourrait ouvrir une usine sidérurgique aux États-Unis pour fournir ses usines de véhicules. Korea Joongang Daily. Yonhap, The Chosun Daily, Korea Times, Korea Economic Daily, Reuters

Korean Air finalise sa fusion avec Asiana, dans un contexte d’incertitudes sur le marché des compagnies aériennes à bas-coût. En décembre, Korean Air, première compagnie aérienne sud¬coréenne, a déboursé une dernière tranche de 556 Mds USD auprès d’ Asiana, lui permettant de contrôler 64 % du capital de cette dernière et de conclure une fusion annoncée en 2020 pour un total d’1,5 Mds SUD, pour former la 10ème compagnie aérienne mondiale. Cette décision intervient après que la Commission européenne a confirmé que Korean Air avait effectivement honoré toutes ses obligations au titre du contrôle des concentrations (i.e. cession de certaines fréquences à la compagnie sud-coréenne à bas-coût T’Ways ; cession des activités de fret d’Asiana). La presse rapporte également que le département américain de la Justice, seule autorité de la concurrence dont la décision restait en suspens, aurait donné son accord tacite à la fusion en ne déposant aucun recours. Reste en suspens le devenir des compagnies à bas-coût adossées aux deux groupes: Korean Air souhaite regrouper les marques low-cost d’ Asiana (Air Seoul et Air Busan) au sein de sa filiale Jin Air, mais ce projet rencontre l’opposition notamment de la ville de Busan,
actionnaire d’Air Busan. La restructuration du paysage sud-coréen des compagnies low-cost est rendue encore plus incertaine depuis le crash d’un avion de Jeju Air fin décembre, évènement qui a fragilisé les perspectives de cette compagnie low-cost indépendante, tandis qu’une bataille d’actionnaires est en cours pour le contrôle de T’Ways. Maeil Business, Yonhap, Korea Times, Bloomberg

La Corée du Sud est la deuxième juridiction au monde après l’Union européenne à adopter une loi sur l’intelligence artificielle (IA). Le 26 décembre, l’Assemblée nationale sud-coréenne a adopté,

à la quasi-unanimité des députés présents, la « Loi-cadre sur le développement de l’intelligence artificielle et la création de la confiance», revendiquant l’A/ Act européen comme source d’inspiration. Plusieurs dispositions-clés de la loi sud-coréenne sont en effet très proches de la législation européenne, notamment concernant les obligations pesant sur les opérateurs d’IA à « fort impact», dont la définition est elle-même similaire au texte européen. On notera toutefois que les contrôles imposés s’appliquent après mise sur le marché (à la différence de l’approche européenne ex ante) et que les pénalités prévues, de l’ordre de 20 000 EUR, sont nettement inférieures à celles prévues par la législation européenne. Cette loi a également pour but d’organiser la prise de décision et le soutien public en matière d’IA, chargeant le ministère des Sciences et des technologies de l’information et de la communication d’établir un plan triennal et de mobiliser l’ensemble des acteurs, au moyen notamment d’une association de promotion, créée par cette loi et placée directement sous l’autorité du Président sud-coréen. Chosun Biz, Business Korea, joongang Daily

La direction générale du Trésor est présente dans plus de 100 pays à travers ses Services économiques. Pour en savoir plus sur ses missions et ses implantations: www.tresor.economie.gouv.fr/tresor-international

Responsable de la publication: Service économique régional de Tokyo raphael.keller@dgtresor.gouv.fr

Rédaction: SER de Tokyo et SE de Séoul

Abonnez-vous: tokyo@dgtresor.gouv.fr

Déjeuner-séminaire sur l’économie et la société japonaises (en ligne et sur place) – 3 février, 12:30 – 14:00

L’Institut français de recherche sur le Japon de la Maison franco-japonaise (IFR-MFJ) organise un déjeuner-séminaire sur l’économie et la société japonaises le lundi 3 février à 12h30. 
Masaya Sugita, conseiller pour les affaires internationales chez Kameoka Construction (Fukushima), présentera l’environnement économique et les défis liés à l’architecture en bois au Japon. L’accent sera mis sur les entreprises de kominka (habitat traditionnel) et de kozai (matériaux en bois), tant au Japon qu’à l’étranger. 
Inscription : https://www.mfj.gr.jp/agenda/2025/02/03/2025-02-03_lunch_seminar_sugit/index.php

Nous serons heureux de vous accueillir lundi prochain.
Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise (UMIFRE 19, MEAE-CNRS)
https://www.mfj.gr.jp/

Brèves économiques de la zone Japon-Corée du Sud (N° 207) du 1° novembre au 15 décembre 2024

BRÈVES ÉCONOMIQUES Japon & Corée du Sud

Une publication conjointe du SER de Tokyo et du SE de Séoul N° 207 : du 1° novembre au 15 décembre 2024

Japon

La croissance économique japonaise s’est élevée à +0,3 % au 3″© trimestre 2024 Le Japon et la Chine encouragent les coopérations industrielles sur la décarbonation

De nouvelles mesures pour développer la géothermie au Japon

La préfecture d’Ai chi inaugure Station Ai, nouveau hub de l’innovation au Japon

Corée du Sud

L’impact sur les marchés financiers du coup de force tenté par le président Yoon est à ce stade contenu

La Banque de Corée (BoK) a procédé à une deuxième baisse consécutive de son taux directeur, face à la détérioration des perspectives économiques

La Corée du Sud devrait voir son taux de fécondité remonter cette année pour la première fois depuis 2015

L’ Américain IBM et le Finlandais IQM déploient leurs ordinateurs quantiques en Corée du Sud

Le gouvernement sud-coréen souhaite prévenir le rachat des activités Batteries de Korea Zinc par des entités étrangères

Japon & Corée du Sud

Turbulences sur les marchés financiers japonais et sud-coréens à la suite de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis


Japon

Politiques économiques

La croissance économique japonaise s’est élevée à +0,3 % (en glissement trimestriel – g.t.) au 3″® trimestre 2024, selon les chiffres préliminaires publiés par le gouvernement (soit +1,2 % en glissement annuel – g.a.). Cette progression fait suite à une précédente hausse de +0,5 % (en g.t.) au 2m° trimestre. La consommation privée, qui représente 53 % du PIB japonais, a ainsi augmenté de +0,7 % en g.t., portée par les dépenses en services et les achats de biens durables – dont les véhicules et les appareils électroménagers – et non-durables. Elle a également été stimulée par le programme de réduction d’impôts de 40 000 JPY (250 EUR) par personne, entré en vigueur en juin. Toutefois, l’investissement a reculé de -0,1 %, avec une baisse marquée dans le secteur des puces électroniques en réponse au ralentissement des économies des principaux partenaires commerciaux de l’archipel. Les exportations ont par ailleurs progressé moins rapidement (+1,1 %) que les importations (+ 1,8 %). La demande extérieure a ainsi contribué de manière négative à la croissance, à hauteur de -0,2 point de pourcentage. S’agissant du secteur public, la consommation gouvernementale a faiblement augmenté (+0,1 %), au contraire des investissements publics (-1,1 %). Nikkei Reuters

Le Japon et la Chine encouragent les coopérations industrielles sur la décarbonation. Le 9 novembre s’est tenu à Tokyo le 17me Forum Japon-Chine sur la conservation de l’énergie et l’environnement. Réuni pour la première fois depuis cinq ans, ce forum qui a rassemblé plus de 650 participants, avec la présence notable de plusieurs membres du gouvernement japonais, dont le ministre de l’Économie, du Commerce et de I’Industrie (METI) Yoji Muto, ainsi que le ministre de l’Environnement Asao Keiichiro. Du côté chinois, Zhao Chenxin, vice président de la Commission nationale du développement et de la réforme et Li Fei, Vice-ministre du Commerce, étaient également présents. À cette occasion, plusieurs mémorandums ont été signés pour la mise en œuvre de 27 nouveaux projets de coopération dans les cinq domaines couverts par le Forum: la conservation de l’énergie, les véhicules électriques et intelligents, l’hydrogène et l’ammoniac, le commerce et les investissements verts Japon-Chine, et les bâtiments et logements verts. Par exemple, Marubeni et Envision ont signé un contrat d’approvisionnement en ammoniac vert produit en Mongolie; JCOAL (Japan Carbon Frontier Organisation) et China Electricity Council ont signé un accord de coopération d’échange technique sur la neutralité carbone couvrant les enjeux d’efficacité énergétique des centrales à charbon; et JCOAL et China Coal Techno!ogy Engineering Group ont signé un memorandum of understanding (MoU) sur le renforcement de la coopération internationale dans le domaine du charbon et de la neutralité carbone. Depuis 2006, le Forum a ainsi accompagné le lancement de 457 projets de coopération sino-japonais devant contribuer à la décarbonation des deux économies. METI, China Daily

De nouvelles mesures pour développer la géothermie au Japon. Si la géothermie ne représente que 0,3 % de la production électrique japonaise, avec 98 centrales et une puissance installée de 540 MW, l’archipel dispose des troisièmes ressources au monde, derrière les États-Unis et l’Indonésie, avec un potentiel de 23 000 mégawatts. Le gouvernement devrait prochainement dévoiler de nouvelles mesures de soutien au développement de la filière, en confirmant les objectifs qui avaient été fixés par les gouvernements précédents de 1 500 MW de capacité installée d’ici 2030, correspondant à 1 % du mix électrique. Ainsi, le nouveau Plan stratégique de l’énergie, qui doit être publié d’ici avril 2025, contiendra des dispositions pour accélérer la commercialisation des centrales. De nouvelles subventions aux études géologiques devraient être prévues via des financements de la Japan Organisation for Metals and Energy Security (JOGMEC) qui couvriront les coûts d’identification d’un gisement géothermique, estimés à 6,5 Mi USD par forage. Un nouveau comité, rassemblant les agences administratives locales, les compagnies d’électricité et les populations locales, devrait également aider à réduire les délais d’opérationnalisation des centrales, qui se situent actuellement en moyenne à plus de 10 ans. The lapan Times, The Japan Times, Kyodo News, JOGMEC, IEA Geothermal, Think Geoenergy

Entreprises

La préfecture d’Aichi inaugure Station Ai, nouveau hub de l’innovation au Japon. Inauguré le 31 octobre à Nagoya en présence de l’Ambassadeur de France au Japon, Philippe Setton, ce nouveau lieu se positionne comme le plus grand incubateur de start-ups du Japon, d’une superficie de 23 600 m (incluant une offre hôtelière de 25 chambres). Créé par la préfecture d’Aichi et opéré par le géant du numérique SoftBank, ce hub promeut une dynamique d’ouverture et de collaboration internationale, directement inspirée de l’incubateur parisien Station F: lancé après la visite du Gouverneur Hideaki Ômura à Station Fen 2018, le projet a bénéficié d’un partenariat initial avec l’incubateur français, qui a influencé sa conception en promouvant la diversité (au moins 20 % de start-ups étrangères prévues), l’intégration d’espaces conviviaux et le renforcement des liens entre entrepreneurs, investisseurs et administrations. Les liens avec la France ont été mis en lumière à plusieurs reprises durant l’inauguration, notamment avec des messages vidéo de Roxanne Varza, directrice générale de Station F, et de Jacques Attali, nommé conseiller pour l’innovation du Gouverneur d’Aichi. Représentant La French Tech, la licorne industrielle française Exotec a également partagé les clés de son succès, tandis que les start-ups japonaises Heralbony et Prodrone ont expliqué les raisons du choix de la France pour leur lancement à l’international. Avec une capacité d’accueil de 500 start-ups à son ouverture et un objectif de 1 000 d’ici 2029, Station Al ambitionne de devenir un moteur de l’innovation en Asie. Son modèle repose sur des programmes variés d’incubation et d’accélération. L’incubateur est
par ailleurs en lien avec d’autres organismes de la préfecture d’Ai chi comme le Nagoya Innovators’ Garage et le Nagoya Campus. Nikkei Asia

Corée du Sud

Politique

L’impact sur les marchés financiers du coup de force tenté par le président Yoon est à ce stade contenu. Le 3 décembre, le Président sud-coréen Yoon Suk-yeol a décrété la loi martiale, avant de revenir sur sa décision quelques heures plus tard après un rejet de ce décret par le Parlement. Cet épisode a engendré une crise politique, marquée par une motion de destitution le 7 décembre, qui n’a pas rassemblé le nombre de parlementaires requis. Les indices boursiers ont été impactés: le KOSPI, principal indice, était le 9 décembre en baisse de -5,1 % depuis l’annonce de la loi martiale, et le KOSDAQ, axé sur les PME innovantes, a affiché une baisse plus marquée de -9,3 %. Du côté des changes, les fluctuations sont également notables: après avoir atteint un pic à 1 442 KRW/1 USD suite à la déclaration du Président, le taux de change s’est stabilisé autour de 1 410-1 415 KRW/USD les 4 et 5 décembre, avant de connaître de nouveau une tendance dépréciative depuis le 6 décembre (1 434 KRW/1 USD le 15 décembre), qui devrait se poursuivre. S’agissant des taux souverains, le choc semble également contenu, avec une augmentation de près de +5 points de base pour le taux à 3 ans (2,60 %) et de +2 points de base pour le taux à 10 ans (2,71 %). Les effets contenus de la crise s’expliquent notamment par la réaction rapide des autorités: la Banque de Corée (BoK) s’est directement engagée à fournir une liquidité illimitée à court terme via des opérations de rachats, tandis que le régulateur financier sud coréen (Financial Services Commission – FSC) s’est dit prêt à mobiliser jusqu’à 33,5 Mds EUR pour stabiliser les marchés des actions et obligataires. Korea Herald, Reuters, Korea Times

Politiques économiques

La Banque de Corée (BoK) a procédé à une deuxième baisse consécutive de son taux directeur, face à la détérioration des perspectives économiques. La banque centrale a réduit ses perspectives de croissance pour l’économie sud-coréenne, comme l’avait fait le Fonds monétaire internationale (FMI), tablant sur +2,2 % (-0,2 p.p. par rapport à la prévision du mois d’août) pour 2024 et 1,9 % (-0,2 p.p.) pour 2025 (contre 2,2 % et 2,0 % selon le FMI). L’abaissement des prévisions pour 2024 se justifie par une reprise de la demande domestique plus lente que prévue, en dépit d’une hausse attendue des exportations d’environ +7,0 %. Pour 2025, les attentes sont plus modérées concernant la croissance des exportations en raison des incertitudes qui pèsent sur le marché mondial (tensions commerciales, reprise retardée de l’économie chinoise, etc.). Ni la BoK ni le FMI n’ont pris en compte l’élection de D. Trump à la présidence des États-Unis dans leurs prévisions, dans la mesure où les hausses tarifaires américaines sont attendues pour

Dans ce contexte d’affaiblissement des perspectives économiques, la BoK, qui avait abaissé son taux directeur d’un quart de point de pourcentage en octobre, a procédé à une nouvelle baisse surprise de 25 points de base lors la réunion de novembre, pour porter son taux directeur à 3,0 %. La décision de la BoK marque la volonté de maîtriser les risques d’un ralentissement économique, sans être arrêtée par la dépréciation du won qui se poursuit et le niveau élevé de la dette des ménages. FMI, Korea Times Korea Times, Korea Times, Korea JoongAng Daily

La Corée du Sud devrait voir son taux de fécondité remonter cette année pour la première fois depuis 2015. Le « comité présidentiel pour le vieillissement de la société et la politique démographique» prévoit que l’indice synthétique de fécondité du pays (correspondant au nombre moyen d’enfants qu’une femme aurait au cours de sa vie) s’établira à 0,74 cette année, contre 0,72 en 2023. Il s’agirait de la première augmentation de cet indice dans le pays depuis 2015, lorsque le taux de fécondité s’élevait à 1,24, alors même que Statistics Korea prévoyait en début d’année une nouvelle baisse pour 2024, à 0,68. Le NABO (Bureau du budget de l’Assemblée nationale sud-coréenne) s’attend à une hausse générale du taux de fécondité jusqu’en 2028, sans cependant dépasser 0,8 enfants par femme. Ces tendances positives sont attribuées à l’augmentation récente des naissances et des mariages, des unions ayant été repoussées pendant la pandémie de Covid-19. En effet, le nombre de nouveau-nés a augmenté de +5,9 % en août (en g.a.), après une hausse de +7,9 % en juillet, tandis que le nombre de couples qui se sont mariés de janvier à août a augmenté de +12,2 % en g.a. Malgré tout, le nombre de décès dépassant toujours le nombre de naissances, la population totale devrait continuer de décliner au cours des prochaines années, à un rythme moyen de 0,05 % par an. Korea JoongAng Daily, Pulse, Korea Times


Entreprises

L’Américain IBM et le Finlandais IQM déploient leurs ordinateurs quantiques en Corée du Sud. Le 20 novembre dernier, IBM a annoncé la mise en service d’un ordinateur quantique doté d’un processeur de 127 qubits. Selon les principes de la physique quantique, la puissance d’un ordinateur quantique évolue exponentiellement en fonction du nombre de qubits. Plongé dans une cuve refroidie à -273° C, cet ordinateur doit permettre de réaliser certains calculs qui demanderaient un temps quasi-infini via l’informatique conventionnelle. Il s’agit du 5 pays de déploiement

pour IBM (après les États-Unis, le Canada, l’Allemagne et le Japon) et du plus puissant ordinateur quantique de l’entreprise hors des États Unis. Il s’agit également d’un saut technologique majeur pour la Corée du Sud, dont l’ordinateur le plus puissant ne dépassait pas 20 qubits. L’ordinateur étant déployé sur le campus de l’Université Yonsei à Songdo, principal cluster biotech du pays, ses premières applications pourraient porter sur le développement de nouveaux médicaments, dont la durée de mise au point pourrait être réduite de moitié.

Par ailleurs, début décembre, c’était au tour de l’entreprise finlandaise IQM d’annoncer la vente d’un ordinateur quantique à l’Université nationale de Chungbuk, qui sera mis en opération au cours du 1 ~ trimestre 2025. Korea Times, Business Korea, Chosun Daily, DCD

Le gouvernement sud-coréen souhaite prévenir le rachat des activités Batteries de Korea Zinc par des entités étrangères. Le 19 novembre, l’entreprise sud-coréenne Korea Zinc a annoncé avoir confirmé la désignation de sa production de précurseurs comme « technologie clé» par le gouvernement, ce qui soumettrait toute demande de rachat par une entité étrangère à l’approbation de celui-ci. Les précurseurs sont des composés métalliques entrant dans la composition des cathodes, élément central des batteries pour véhicules électriques. Cette désignation intervient alors que la direction de Korea Zinc fait face à une OPA hostile conduite par l’industriel sud-coréen Young Poong et le fonds d’investissement MBK, alimentant les rumeurs d’une cession de certaines activités du groupe à des entités étrangères. Dans un contexte où la Chine contrôle 90 % de la production de précurseurs, plusieurs entreprises sud-coréennes ont initié la localisation de cette production sur le sol sud-coréen, et Korea Zinc estime être l’acteur le plus avancé dans cette démarche. Dans la foulée de cette annonce, le groupe a annoncé avoir demandé une désignation similaire pour la production de métaux rares comme l’antimoine et l’hématite. Korea Economie Daily, Chosun Daily, Joongang

Japon & Corée du Sud

Politique

Turbulences sur les marchés financiers japonais et sud-coréens à la suite de l’élection de Donald Trump à la présidence des États Unis. La réaction a été vive sur le marché des changes: la paire KRW USD a franchi le seuil de 1 400 KRW/ 1 USD, tandis que la paire JPY USD, qui oscillait autour de 151,8 JPY/ 1 USD la veille de l’élection, a ensuite progressé à 154,3 JPY (+1,6 %) à l’annonce des résultats. L’appréciation du dollar face au won et au yen a été la plus élevée en une journée depuis mars 2020. Parallèlement, les avoirs des investisseurs étrangers sur le KOSPI – indice boursier de référence en Corée du Sud – ont chuté à leur plus bas niveau de l’année, à 457 Mds USD, entraînant une chute de l’indice de -7 % en l’espace de quelques jours. Les sorties de capitaux se sont concentrées sur Samsung Electronics, dont les ventes nettes (1,9 Mds USD) ont provoqué une chute du cours à son plus bas niveau depuis la crise de la Covid-19. Les pressions sur le KOSPI se sont néanmoins atténuées à la fin du mois de novembre, l’indice récupérant 60 % de sa baisse. De même, l’indice de référence japonais Nikkei 225 a chuté de près de -3 % en novembre, en raison notamment d’un recul des valeurs liées aux semi-conducteurs et des inquiétudes relatives aux

politiques protectionnistes de la future Administration Trump. Enfin, les rendements des obligations d’État japonaises ont fortement augmenté, avec une hausse supérieure à +5 % le 6 novembre, soit la progression journalière la plus élevée en un mois à cette date. Le taux à 10 ans atteignait 1,04 % fin novembre, reflétant une hausse de +11,7 % en g.m. Korea Times Korea JoongAng Daily, The Chosun Daily, The Chosun Daily, The lapan Times, Nikkei The Mainichi

La direction générale du Trésor est présente dans plus de 100 pays à travers ses Services économiques. Pour en savoir plus sur ses missions et ses implantations: www.tresor.economie.gouv.fr/tresor-international

Responsable de la publication: Service économique régional de Tokyo raphael.keller@dgtresor.gouv.fr

Rédaction: SER de Tokyo et SE de Séoul

Abonnez-vous : tokyo@dgtresor.gouv.fr

« Japon Pluriel » numérisé et intégralement accessible en ligne

Les 12 premiers volumes de Japon Pluriel sont entièrement numérisés et intégralement accessibles en ligne. Au total, cela représente plus de 500 contributions originales issues des études japonaises francophones 🤓

À découvrir !

https://sfej.hypotheses.org/category/japon-pluriel

Brèves économiques Japon-Corée du Sud | Période du 1er au 31 octobre 2024

De la part de Raphaël KELLER, chef du Service économique régional de Tokyo,préparées en collaboration avec le Service économique de Séoul.

N’hésitez pas à diffuser cette lettre d’information auprès de vos contacts et à les inviter à s’y abonner en adressant une demande à l’adresse suivante : tokyo@dgtresor.gouv.fr pour obtenir le document pdf comportant l’intégralité des brèves.

Sommaire de l’édition n° 206 (du 1er au 31 octobre 2024)

Japon

Tokyo Metro Co., opérateur du métro de Tokyo, réussit son entrée à la Bourse de Tokyo

Le Keidanren, la première fédération d’entreprises au Japon, appelle à « l’utilisation maximale de l’énergie nucléaire » au Japon

Le grand consortium de semi-conducteurs Rapidus prépare une nouvelle levée de fonds avec le soutien du gouvernement japonais

Corée du Sud

Dans un contexte de ralentissement économique, la Banque de Corée opère sa première baisse de taux depuis 2020

La Corée du Sud rejoint l’indice mondial des obligations d’État (WGBI) du FTSE Russell

LG réévalue ses projets aux États-Unis dans les batteries, dans un contexte difficile

Samsung Electronics tente de reprendre la main dans le secteur des semi-conducteurs

Le groupe sud-coréen HL s’engage dans l’acquisition de la start-up française Stanley Robotics

Japon & Corée du Sud

Le Fonds Monétaire International maintient sa prévision de croissance pour la Corée du Sud mais abaisse celle pour le Japon

Les constructeurs Toyota et Hyundai annoncent un partenariat dans la robotique et l’hydrogène

N’hésitez pas à diffuser cette lettre d’information auprès de vos contacts et à les inviter à s’y abonner en adressant une demande à l’adresse suivante : tokyo@dgtresor.gouv.fr

______________

BRÈVES ÉCONOMIQUES Japon & Corée du Sud
Une publication conjointe du SER de Tokyo et du SE de Séoul N° 206 : du au 31 octobre 2024
Japon
Tokyo Metro Co., opérateur du métro de Tokyo, réussit son entrée à la Bourse de Tokyo
Le Keidanren, la première fédération d’entreprises au Japon, appelle à « lutilisation maximale de lénergie nucléaire» au Japon
Le grand consortium de semi-conducteurs Rapidus prépare une nouvelle levée de fonds avec le soutien du gouvernement japonais
Corée du Sud
Dans un contexte de ralentissement économique, la Banque de Corée opère sa première baisse de taux depuis 2020
La Corée du Sud rejoint l’indice mondial des obligations d’État (WGBI) du FTSE Russell
LG réévalue ses projets aux États-Unis dans les batteries, dans un contexte difficile Samsung Electronics tente de reprendre la main dans le secteur des semiconducteurs
Le groupe sud-coréen HL s’engage dans l’acquisition de la start-up française Stanley Robotics
Japon & Corée du Sud
Le Fonds Monétaire International maintient sa prévision de croissance pour la Corée du Sud mais abaisse celle pour le Japon
Les constructeurs Toyota et Hyundai annoncent un partenariat dans la robotique et l’hydrogène
Japon
Politiques économiques
Tokyo Metro Co., opérateur du métro de Tokyo, réussit son entrée à la Bourse de Tokyo. Le 23 octobre, Tokyo Metro Co. a réalisé la meilleure introduction (IPO) à la Bourse de Tokyo depuis 2018. À la clôture de la première journée, le prix de l’action a atteint 1 739 J PY (10,9 EUR), en progression de +45 % par rapport au prix d’offre initial de 1 200 JPY (7,5 EUR). Au total, l’IPO a permis à Tokyo Metro Co. de lever près de 350 Mds JPY (2,2 Mds EUR), portant la capitalisation boursière de la compagnie à 1 010 Mds JPY (6,3 Mds EUR) et la classant au rang de 7″© opérateur ferroviaire national. L’IPO n’a pas donné lieu à une levée de fonds: le gouvernement central et le gouvernement de Tokyo – codétenteurs historiques à hauteur de 54,3 % et 46,6 % – ont chacun vendu la moitié de leurs participations. Le gouvernement central doit flécher le produit de la vente des actions vers le remboursement des obligations émises pour financer les efforts de reconstruction après le grand séisme de 2011. Du côté de la demande, l’IPO a suscité des achats massifs de la part des investisseurs individuels, séduits par sa base de revenus stable et la perspective de dividendes réguliers. Pour l’année fiscale 2024, la société prévoit une marge bénéficiaire opérationnelle de 21,6 %, un bénéfice net en hausse de+ 13 % en glissement annuel (g.a.) et un chiffre d’affaires de 408 Mds JPY (2,6 Mds EUR), en progression de +4,7 %. Nikkei Asia The Japan Times, Kyodo News
Le Keidanren, la première fédération d’entreprises au Japon, appelle à «l’utilisation maximale de l’énergie nucléaire » au Japon. Le 15 octobre, la fédération a publié ses recommandations dans le
cadre de la révision du Plan stratégique énergétique, qui doit être approuvé par le gouvernement d’ici mars 2025. Le rapport réaffirme le besoin de maximiser l’utilisation de l’énergie nucléaire afin d’assurer la sécurité énergétique du pays – un constat partagé par 90 % des entreprises interrogées. Dans le champ des recommandations, les enjeux prioritaires sont l’acceptabilité sociale du nucléaire, le redémarrage des centrales existantes ayant obtenu l’accord de l’Autorité de régulation nucléaire (NRA) s’agissant des critères de sécurité, ainsi que la construction de réacteurs innovants de prochaine génération. Le rapport promeut également les énergies renouvelables en tant que « source majoritaire» d’énergie (solaire, éolien, géothermique, hydraulique ou encore biomasse). Les entreprises insistent aussi sur le besoin de réduire la dépendance aux énergies fossiles, l’utilisation d’énergie thermique étant perçue comme une nécessité seulement durant la période de transition énergétique. Interrogé le 22 octobre en conférence de presse sur la
crédibilité des propositions du Keidanren, son président, Masakazu Tokura, a affirmé que les entreprises concevaient le nucléaire comme une solution essentielle à un approvisionnement énergétique «stable et propre», de surcroît dans le contexte d’une
hausse attendue de la demande d’électricité en raison du développement de l’intelligence artificielle (IA) et des centres de données. Keidanren (en japonais), Keidaren (en japonais), The lapan Times, Nikkei (en japonais)
Entreprises
Le grand consortium de semi-conducteurs Rapidus prépare une nouvelle levée de fonds avec le soutien du gouvernement japonais. Prévu pour démarrer une production de masse de semi-conducteurs à partir de 2027, Rapidus avait évolué l’investissement total nécessaire à son développement à 5 000 Mds JPY (30,2 Mds EUR). Une levée de fonds de 100 Mds J PY (604 Mi EUR) doit financer la construction de son usine de semi-conducteurs à Hokkaido et devrait débuter dès 2025. Le gouvernement contribuera à cette levée de fonds, en échangeant des actifs en sa possession contre des actions. Ces actifs – usines et équipements utilisés par Rapidus – ont été développés pour un projet de R&D en cours, contracté par Rapidus pour le compte de la N EDO, homologue de l’ADE ME française. Rapidus devait initialement racheter les actifs au gouvernement une fois le projet fini. À ce jour, le gouvernement s’est engagé à fournir 920 Mds JPY (5,6 Mds EUR) au projet, charge au consortium de lever les autres fonds nécessaires. Les partenaires du projet – Toyota Motor, NTT, SoftBank, Sony Group, NEC, Denso, Kioxia Holdings et MUFG Bank- n’ont pour l’instant investi que des montants symboliques (de 1,8 à 6 Mi EUR). Softbank devrait prendre part à la nouvelle levée de fonds, tandis que NTT, Sony, NEC et Kioxia resteraient à leur niveau actuel. Fujitsu devrait également devenir un nouvel investisseur. Nikkei Asia. Mainichi. Nikkei Asia
Corée du Sud
Politiques économiques
Dans un contexte de ralentissement économique, la Banque de Corée opère sa première baisse de taux depuis 2020. Lors de la réunion d’octobre, la Banque de Corée (BoK) a abaissé son taux directeur de 0,25 point de pourcentage pour le ramener à +3,25 %, marquant la première baisse depuis 2020. Cette décision a été motivée par la faiblesse de la demande intérieure et la modération de l’inflation, la BoK cherchant à stimuler la consommation et à soutenir l’investissement des entreprises. En effet, la croissance sud-coréenne, qui avait déçu au 2® trimestre 2024 avec une contraction de -0,2 % en glissement trimestriel (g.t.), s’est élevée à +0,1 % au 3 trimestre, un résultat nettement inférieur aux attentes du marché (+0,5 %). Sur une base annuelle, l’économie sud-coréenne a progressé de +1,5 %, le plus bas niveau depuis 3 ans. Les exportations, moteur essentiel de la croissance, ont connu leur première baisse trimestrielle depuis la fin 2022, à -0,4 %, alors que les importations ont augmenté de +1,5 %. Les dépenses de consommation privées ont quant à elles progressé de +0,5 % au 3® trimestre, marquant un revirement par rapport à la
contraction de-0,2 % enregistrée au trimestre précédent. Malgré cela, la reprise de la demande intérieure reste limitée par la faiblesse des investissements privés, qui ont reculé de -0,7 %, en particulier dans le secteur de la construction marqué par une chute de -4,9 %. Bank of Korea, Korea Times, Reuters, Korea Times
La Corée du Sud rejoint l’indice mondial des obligations d’État (WGBI) du FTSE Russell. L’intégration de la Corée du Sud au World Government Bond Index (WGBI) de FTSE Russell (filiale du London Stock Exchange Group qui produit, maintient, autorise et commercialise des indices boursiers) débutera à compter de novembre 2025. Elle constitue une étape importante dans la consolidation de la position de la 4M® économie asiatique sur les marchés financiers mondiaux. À la suite de cette décision, la Corée du Sud pourrait attirer 56 Mds USD (52 Mds EUR) de capitaux étrangers supplémentaires au cours des prochaines années, améliorant ainsi la liquidité du marché et réduisant les coûts d’emprunt pour le gouvernement. Cet afflux constituerait une hausse de fonds de près de 3 % sur le marché obligataire sud-coréen de 2 200 Mds USD (2 041 Mds EUR). L’augmentation de la demande étrangère pour les obligations sudcoréennes devrait également contribuer à soutenir le won dans le contexte de la volatilité des taux de change au niveau mondial. Enfin, les entrées de capitaux régulières et stables pourraient, selon les experts, atténuer le « Korea discount», selon lequel les entreprises sudcoréennes ont tendance à avoir des évaluations inférieures à celles de leurs pairs mondiaux (en raison notamment d’obstacles administratifs, des faibles dividendes et de la domination des grands conglomérats sud-coréens). Reuters, The Chosun Daily, The Financial Times
Entreprises
LG réévalue ses projets aux ÉtatsUnis dans les batteries, dans un contexte économique difficile. LG a notamment vu son chiffre d’affaires baisser de -30% au 3″° trimestre 2024 en g.a., une contraction imputée par l’entreprise à une croissance du marché plus lente que prévu. Dans le même temps, des rumeurs évoquent le fait que General Motors (GM), dont LG était censée être le principal fournisseur de batteries, envisagerait de diversifier ses approvisionnements au profit notamment du chinois CA TL. GM a déjà annoncé abandonner la marque Ultium pour les batteries installées sur ses véhicules électriques (nom de la coentreprise entre GM et LG). Dans ce contexte difficile, LG a indiqué vouloir ralentir son investissement aux États-Unis dans de nouvelles usines de batteries pour véhicules électriques et prioriser l’utilisation de ses lignes de production existantes, ainsi que les dépenses en R&D. L’entreprise a également annoncé une réorientation de ses investissements aux États-Unis en faveur des batteries ESS (i.e. destinées à d’autres applications que l’automobile, comme la stabilisation du réseau électrique par exemple). Par ailleurs, LG a annoncé un partenariat avec Air Liquide pour la fourniture d’oxygène à destination de son usine de composants pour batteries dans le Tennessee. Korea Times Energy Storage News, Business Wire
Samsung Electronics tente de reprendre la main dans le secteur des semi-conducteurs. L’entreprise a publié des résultats financiers pour le 3M© trimestre en-deçà des prévisions du marché, avec un bénéfice en hausse sur un an mais en baisse par rapport au 2″© trimestre 2024. Ce résultat serait la combinaison d’un ralentissement du marché des puces mémoires et d’une difficulté à se maintenir dans la course des puces « HBM » (i.e. puces mémoires avancées dédiées à l’IA), segment
sur lequel Samsung s’est fait doubler par son compatriote SK. Dans le domaine de la fonderie (sous-traitance de puces logiques pour le
compte de tiers), Samsung stagne à 11,5 %, contre 62 % pour le taïwanais TSMC. La presse évoquait, fin octobre, la possibilité d’une alliance entre Samsung et Intel dans la fonderie afin de contrer l’avance de TSMC, en particulier sur les modèles les plus avancés. Dans ce contexte difficile, Samsung préparerait un remaniement en profondeur de sa division Semi-conducteurs, avec potentiellement la suppression du tiers des cadres dirigeants dans une optique de simplification des processus managériaux. Korea Herald, Yonhap, Technode
Le groupe sud-coréen HL s’engage dans l’acquisition de la start-up française Stanley Robotics. Le 8 octobre, le groupe sud-coréen HL a annoncé son intention d’acquérir Stanley Robotics, une société française de stationnement robotique, en prenant une participation majoritaire pour un montant de 24 Mi USD (22,3 Mi EUR). Stanley Robotics a commercialisé avec succès ses robots de stationnement à l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry en 2018 et a signé un contrat pour des robots de stationnement avec la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada en septembre 2023. La transaction devrait être finalisée en décembre. Par le biais de cette opération, HL prévoit de commercialiser les robots de stationnement de Stanley Robotics dans le monde entier, et ainsi de devenir le leader mondial sur ce créneau. Le groupe sud-coréen estime que, d’ici 2030, le volume de ce marché devrait être de 6,7 Mds USD (6,2 Mds EUR) en raison du manque d’espace et de la densité plus élevée de véhicules dans les grandes agglomérations. PR News, Heise Online, Yonhap
Japon & Corée du Sud
Politiques économiques
Dans son World Economie Outlook publié en octobre, le Fonds Monétaire International (FMI) maintient sa prévision de croissance pour la Corée du Sud mais abaisse celle pour le Japon. Les services du FMI maintiennent leurs prévisions formulées en juillet s’agissant de l’économie sud-coréenne, qui devrait connaître une accélération de sa croissance à +2,5 % en 2024 (après +1,4 % en 2023), tirée par l’augmentation des exportations en réponse à la hausse de la demande mondiale de semi-conducteurs. Pour 2025, la croissance
sud-coréenne devrait également être solide, à hauteur de +2,2 %. Les perspectives sont plus dégradées pour l’économie japonaise: la croissance économique annuelle du Japon n’atteindrait que +0,3 % en 2024, soit une baisse significative de -0,4 point de pourcentage par rapport à l’estimation de juillet et la prévision la plus faible depuis 2020. Outre les perturbations d’approvisionnement sur les chaînes de valeurs automobiles (i.e. scandale de sécurité chez Toyota Motor Corp. en juin 2024), l’économie japonaise est également pénalisée par l’épuisement de la demande latente post-pandémique, notamment celle provenant du tourisme entrant. Toutefois, le FMI anticipe une accélération de la croissance japonaise à +1,1 % en 2025 grâce aux développements positifs affiliés à la croissance des salaires et de la consommation finale des ménages. En outre, le FMI a également revu à la baisse ses estimations pour la Chine, 1 ~ partenaire commercial du Japon et de la Corée du Sud, qui devrait connaître une croissance de +4,8 % (contre +5 % initialement estimée), tirée à la baisse par la faiblesse du secteur immobilier et par une dégradation de la confiance des consommateurs. Enfin, les perspectives de croissance mondiale demeurent globalement inchangées, à hauteur de +3,2 % pour 2024 (identique à juillet) et pour 2025 (-0,1 point de pourcentage). World Economie Outlook- FMI, The Korea Times, The Mainichi
Entreprises
Les constructeurs Toyota et Hyundai annoncent un partenariat dans la robotique et l’hydrogène. Fin octobre, les présidents des constructeurs automobiles japonais et sud-coréen se sont rencontrés à Seoul pour la première fois depuis 2012, afin d’explorer des collaborations technologiques. À cette occasion, ils ont annoncé un partenariat entre leurs filiales Boston Dynamics (Hyundai) et Toyota Research lnstitute visant à combiner les capacités du robot humanoïde Atlas avec l’expertise de Toyota en intelligence artificielle. Cet accord de R&D, qui pourrait aboutir à des commercialisations communes, intervient alors que les constructeurs du monde entier investissent dans la robotique et dans le développement de véhicules du futur pour affronter la concurrence chinoise et américaine (lancement par Tesla du robot humanoïde Optimus dans son usine automobile en juin dernier). Du côté des véhicules à hydrogène, segment sur lequel les deux groupes sont des leaders mondiaux, le rapprochement pourrait consister en des synergies dans la production, le transport, le stockage et la recharge, qui requièrent des investissements trop lourds pour une seule entreprise. Korea Economie Daily, Korea Times
La direction générale du Trésor est présente dans plus de 100 pays à travers ses Services économiques. Pour en savoir plus sur ses missions et ses implantations: www.tresor.economie.gouv.fr/tresor-international
Responsable de la publication: Service économique régional de Tokyo raphael.keller@dgtresor.gouv.fr
Rédaction: SER de Tokyo et SE de Séoul
Abonnezvous : tokyo@dgtresor.gouv.fr