Japon
Révision à la hausse de la croissance au 2ème trimestre 2025 Vers une hausse record du salaire minimum au Japon
TICAD 9: vers un accord de commerce Afrique/lndopacifique Le Japon et l’Inde renforcent leur partenariat économique
Le gouvernement japonais réoriente sa politique agricole en relançant la production rizicole face aux tensions sur l’offre intérieure
NTT Data et Mistral Al ont officialisé un partenariat dans l’intelligence artificielle
Corée du Sud
Dans la foulée de l’accord tarifaire, le sommet Lee- Trump scelle une série d’investissements et de contrats stratégiques
La croissance économique sud-coréenne rebondit, mais les perspectives restent incertaines
La Corée du Sud et le Vietnam consolident leur partenariat stratégique et économique
La Corée du Sud choisit cinq champions nationaux pour son projet d’IA souveraine Air Liquide réalise en Corée du Sud son acquisition la plus importante en une décennie
Samsung décroche le « contrat du siècle» avec Tesla
Japon & Corée du Sud
Sommet Japon-Corée du Sud : le début d’une nouvelle diplomatie de la navette
Japon
Politiques économiques
Révision à la hausse de la croissance au 2ème trimestre 2025. Le PIB réel du Japon a progressé de +0,5 % en glissement trimestriel (g.t.) et de +1,7 % en rythme annualisé (g.a.) au T2 2025, une performance supérieure aux attentes de marché (entre +0,3 % et +0,7 % en g.a.). La hausse du PIB repose sur (i) des exportations nettes robustes, (ii) une hausse des investissements (iii) ainsi qu’une contribution positive de la consommation des ménages. Par ailleurs, la révision des chiffres du T1 2025 à +0,1 % en g.t. et +0,6 % en g.a. confirme la trajectoire d’expansion continue depuis cinq trimestres, invalidant l’idée d’une économie en stagnation. Néanmoins, les perspectives demeurent fragiles. Selon le Cabinet Office (administration du Premier ministre), les droits de douane américains devraient retrancher 0,3 à 0,4 % au PIB réel de 2025 pour s’établir à 0,7 % selon le FMI. Outre l’anticipation des importateurs américains de la mise en œuvre des droits de douane US, la résilience des exportations est due au choix des entreprises nippones d’absorber une partie des coûts induits par les droits de douane en ajustant leurs prix, afin de préserver l’activité de leurs usines domestiques. De plus, des commandes de dernière minute en provenance d’industriels asiatiques, soucieux d’anticiper certains droits de douane sectoriels américains, ont temporairement soutenu les commandes. Ces facteurs ne demeureront pas et les effets négatifs de la politique protectionniste américaine devraient vraisemblablement se matérialiser à compter du 3ème trimestre. Reuters, Nikkei Asia
Vers une hausse record du salaire minimum au Japon.
Le Japon devrait connaître cette année une hausse record de son salaire minimum, marquant ainsi une étape importante dans la politique publique de soutien aux revenus des ménages. En effet, le panel du Ministère du Travail a recommandé une augmentation moyenne de +6 %, soit 63 JPY de plus par heure, ce qui porterait le salaire horaire moyen à 1118 JPY et permettrait pour la première fois de dépasser le seuil symbolique de 1 000 J PY dans chacune des 47 préfectures de l’Archipel. Dans les faits, la majorité des préfectures (chacune décidant du salaire minimum en vigueur en son sein) a choisi d’aller au-delà de cette recommandation – et certaines comme Tottori ou Shimane ayant même décidé de relever leur salaire minimum de plus de 70 JPY – afin de compenser l’érosion des salaires réels causée par une inflation supérieure à 3 % pour le sème mois consécutif. L’année 2025 avait déjà été l’occasion d’un Shunta (négociations salariales de printemps) record, ayant induit une hausse globale des salaires de +5,39 % dans l’ensemble du tissu entrepreneurial nippon. Cette dynamique s’inscrit dans la stratégie des autorités, qui ambitionnent de porter le salaire minimum moyen à 1 500 JPY d’ici 2030, ce qui nécessiterait une hausse annuelle proche de +7 %, supérieure à la progression déjà exceptionnelle de cette année. Toutefois, cette trajectoire suscite des inquiétudes chez les dirigeants de PME, qui emploient près de 70 % de la main-d’œuvre, une majorité jugeant difficile, voire impossible, de suivre ce rythme d’augmentation annuelle sans mettre en péril leur rentabilité. The Japan Times, Reuters
TICAD 9 : vers un accord de commerce Afrique/lndopacifique.
La 9ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9) s’est tenue à Yokohama du 20 au 22 août 2025, réunissant autour du Japon 49 pays africains, des organisations internationales, ainsi que des représentants du secteur privé et de la société civile. Ce sommet, placé sous le thème de la cocréation de solutions face aux défis africains, a confirmé le rôle du Japon comme partenaire de long terme du continent.
Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre S. lshiba a rappelé l’engagement du Japon depuis 1993 à l’égard de l’Afrique et a souligné trois priorités : (i) une croissance durable portée par le secteur privé, (ii) la valorisation de la jeunesse et des femmes, et (iii) le renforcement de l’intégration régionale. Il a ainsi annoncé le lancement d’une Economie Region Initiative of lndian Ocean-Africa, destinée à stimuler les échanges commerciaux et les investissements.
Les échanges conduits dans le cadre de la TICAD 9 ont également porté sur l’industrialisation et la diversification économique de l’Afrique, en misant sur des partenariats public-privé. Le Japon a également présenté son initiative Japan-Africa Co-Creation for lndustry, encourageant la création conjointe d’entreprises par des start-up africaines et des sociétés japonaises, et dont les agences d’État japonaises pourront favoriser les initiatives UBIC et NEXI, en particulier). Enfin, les participants ont insisté sur les enjeux de santé, de transition énergétique, de gouvernance de la dette et de résilience nécessaire face aux crises climatiques. Cette édition marque ainsi une volonté commune de conjuguer investissement, intégration régionale et inclusion sociale, tout en offrant une alternative à l’influence croissante de la Chine sur le continent. Ministry of Foreign Affairs of Japan (MoFA), The Japan Times
Le Japon et l’Inde renforcent leur partenariat économique.
Les Premiers ministres N. Modi et S. lshiba se sont rencontrés le 29 août à Tokyo à l’occasion du 15ème sommet annuel Inde-Japon et ont adopté une feuille de route conjointe pour les 10 prochaines années. Sur le plan économique et commercial, cette feuille de route prévoit un objectif d’investissement privé japonais en Inde de 10 000 Mds JPY (soit 58 Mds EUR) d’ici 2035. De plus, l’accord commercial Japan-lndia Comprehensive Economie Cooperation Agreement (CEPA) sera revu et enrichi pour développer le commerce bilatéral. Sur le volet sécurité économique, les deux pays ont lancé une initiative Japan-lndia Economie Security Initiative visant à développer des projets communs dans les technologies cibles (semi-conducteurs, biotechnologies, etc.), tout en renforçant la résilience des chaînes d’approvisionnement de ces secteurs. Cette initiative associe le secteur privé par le biais d’un plan d’action porté par les organisations nationales UETRO, CIi, JCCII). Sur le volet technologique et de l’innovation, l’Inde et le Japon ont lancé un fonds de fonds permettant de financer des start-ups prometteuses dans la deeptech et l’intelligence artificielle (IA), avec un programme d’accompagnement des start-ups souhaitant réaliser une expansion en Inde ou au Japon.
Enfin, la Japan-lndia Al Cooperation Initiative a également été lancée dans le but de promouvoir des projets de recherche conjoints en IA, des collaborations renforcées entre universités et entreprises, ainsi que la coopération autour du développement de Large Language Models (LLMs). MoFA, Nikkei, Japan Times
Le gouvernement japonais réoriente sa politique agricole en relançant la production rizicole face aux tensions sur l’offre intérieure.
Le 6 août, le Premier ministre a annoncé une inflexion majeure de la politique rizicole nationale, mettant un terme à près d’un demi-siècle de restrictions sur la production, instaurées dans les années 1970 en raison d’une surproduction chronique. Cette réorientation fait suite à la reconnaissance explicite d’erreurs de prévision de la demande intérieure, ayant conduit à une pénurie et à une flambée des prix contraignant les autorités à puiser dans les stocks publics. Le gouvernement a reconnu avoir sous-estimé plusieurs facteurs déterminants : l’impact de l’essor du tourisme sur la consommation de riz, l’évolution de l’anticipation inflationniste des ménages, et les dommages liés aux vagues de chaleur récurrentes depuis deux ans (baisse des rendements, accroissement du taux de grains de riz brisés lors de la transformation, etc.). Pour stimuler la production, l’exécutif entend favoriser la remise en culture des terres agricoles abandonnées et soutenir les agriculteurs souhaitant accroître leur production, dans le cadre d’une riziculture industrielle et intelligente. Nikkei, The Japan Times, Kyodo News, MAFF
Entreprises
NTT Data et Mistral Al ont officialisé un partenariat dans l’intelligence artificielle.
Annoncé le 29 juillet par NTT Data, grande entreprise japonaise de services informatiques, et Mistral Al, start-up française valorisée à près de 6 Mds EUR, le partenariat prévoit le développement conjoint de solutions d’IA d’entreprise. Ces solutions, prévues pour être hautement sécurisées et hébergées dans des clouds souverains, seront destinées en priorité aux organisations opérant dans des secteurs réglementés comme les services financiers, l’assurance, la Défense et le secteur public. Dans le cadre de cet accord, les technologies de Mistral seront intégrées aux solutions de NTT Data, notamment à des solutions d’agents pour des centres d’appels en Europe et en Asie du Nord-Est. Les deux entreprises travailleront également à la définition de stratégies de commercialisation adaptées à différents marchés, incluant la France, le Luxembourg, l’Espagne, Singapour et l’Australie. Pour assurer la réussite de ce partenariat, NTT Data mettra en place un centre d’excellence Mistral Al, et Mistral Al lancera un programme de formation technique à destination des collaborateurs de NTT Data. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie plus large de NTT Data, qui collabore également avec OpenAI pour distribuer ChatGPT Enterprise à l’international et développer des agents capables d’automatiser certaines fonctions commerciales. Pour Mistral Al, ce partenariat permet de tirer parti de l’implantation internationale de NTT Data et de ses clients existants, tout en accroissant ses revenus. NTT Data
Corée du Sud
Politiques économiques
Dans la foulée de l’accord tarifaire, le sommet Lee-Trump scelle une série d’investissements et de contrats stratégiques.
Fin juillet, Séoul et Washington D.C. ont trouvé un compromis prévoyant l’abaissement des droits de douane «réciproques» et automobiles à 15 %, contre 25 % initialement annoncés. En contrepartie, la Corée du Sud s’est engagée à investir 350 Mds USD supplémentaires aux États Unis, dont 150 Mds USD dans la construction navale, et à importer 100 Mds USD de produits énergétiques américains. Dans la continuité de cet accord, Lee Jae-myung a rencontré D. Trump le 25 août à Washington D.C. La visite a permis d’aborder les enjeux de Défense et de souveraineté, mais aussi de poser les bases des premiers engagements sud-coréens vis-à-vis des États-Unis. À ce sujet, le président de la Fédération des industries coréennes (FKI) a indiqué que les entreprises sud-coréennes sont déjà prêtes à investir 150 Mds USD sur le sol américain. En marge des discussions, 11 contrats et protocoles d’accord (MoU) ont été signés dans la construction navale, l’énergie nucléaire, l’aéronautique, les minéraux critiques et le GNL. Parmi eux, la commande record de 103 avions Boeing par Korean Air (pour une enveloppe totale de 36,2 Mds USD) constitue la plus grande acquisition aéronautique de l’histoire de la République de Corée. Korea.net, KED Global, The Korea Times
La croissance économique sud-coréenne rebondit, mais les perspectives restent incertaines.
Au 2ème trimestre 2025, le Pl B a progressé de +0,6 % en g.t., après une contraction de -0,2 % au 1er trimestre. Ce rebond, supérieur aux prévisions de +0,5 % de la Banque de Corée (BoK), met fin à une séquence de quatre trimestres de croissance inférieure à +0,1 %, la plus longue depuis la crise asiatique de 1997. En termes de contribution, la croissance a été portée à parts égales par les exportations nettes (+0,3 pt) et la demande intérieure (+0,3 pt). Les exportations, en hausse de +4,2 % en g.t., ont bénéficié du report des droits de douane américains. Les ménages ont profité des effets combinés des deux budgets additionnels, entraînant une progression de leurs dépenses de +0,5 %, tandis que la consommation publique a crû de+ 1,2 %, soutenue par l’élargissement des prestations de santé. En revanche, les investissements continuent de peser sur la reprise : ceux dans les équipements ont reculé de -1,5 %, freinés par la baisse des achats de machines pour semi-conducteurs et navires, tandis que ceux dans la construction ont également diminué de -1,5 %, pénalisés par les tensions sur le marché du financement immobilier. Malgré le regain d’activité observé au 2ème trimestre, la BoK prévoit toujours une croissance de +0,9 % en 2025, suivie d’un rebond à +1,6 % en 2026. Business Korea, KED Global, KDI
La Corée du Sud et le Vietnam consolident leur partenariat stratégique et économique.
Du 10 au 13 août 2025, le Secrétaire général du Parti communiste vietnamien, Tô Lâm, a effectué une visite d’État en République de Corée, accompagné de 8 ministres et de 140 représentants d’entreprises. Il s’agit de la première visite d’un dirigeant vietnamien de ce rang depuis 11 ans, et du premier invité officiel de l’ère Lee Jae-myung. Célébrant les 10 ans de I’ Accord de libre-échange Corée du Sud-Vietnam, les deux pays se sont engagés à porter leurs échanges commerciaux de 86,8 Mds USD en 2024 et à 150 Mds USD en 2030. La visite a donné lieu à la signature de 52 protocoles d’accord (MoU) couvrant des secteurs clés tels que l’énergie (nucléaire et renouvelables), l’IA, l’aviation, les chemins de fer, les minéraux critiques et la Défense. Parmi les annonces majeures, l’électricien public coréen KEPCO et Petrovietnam ont conclu un partenariat portant sur l’exploitation de quatre réacteurs nucléaires d’ici 2035, le développement de réseaux électriques, ainsi que la formation de la future main-d’œuvre de l’industrie nucléaire vietnamienne. En matière de Défense, les deux parties ont décidé de réactiver le comité bilatéral, inactif depuis 2008, et ont officialisé un contrat de 250 Mi USD pour la fourniture de 20 obusiers K9 Thunder. Dans le secteur ferroviaire, la Corée du Sud se positionne pour l’appel d’offres de la ligne TGV Hanoï-Hô Chi Minh-Ville, projet qui serait porté par un consortium d’institutions publiques et privées. Chosun Biz, The Korea Herald, Yonhap News Agency
Entreprises
La Corée du Sud choisit cinq champions nationaux pour son projet d’IA souveraine. Le gouvernement sud-coréen a désigné le 4 août cinq consortiums chargés de développer une IA souveraine, avec pour objectif la mise en service d’un modèle national d’ici 2027. Les lauréats sont Naver Cloud, SK Telecom, LG Al Research, Upstage et NC Al, chacun structurant des alliances avec des partenaires industriels, tels
que le fabricant de puces d’IA Rebellions pour SK, et académiques, tels que l’Université nationale de Séoul pour Naver. Doté d’un budget public de plus de 383 Mi USD, ce programme s’accompagne d’un soutien financier direct, mais aussi d’un accès privilégié aux supercalculateurs nationaux, de crédits GPU, de données issues d’organismes publics et de ressources humaines spécialisées pour accélérer la R&D. L’initiative vise à doter la Corée du Sud d’un modèle d’IA développé intégralement sur son sol afin d’hisser le niveau technologique de l’IA sud-coréenne à 95 % de celui des meilleurs modèles internationaux. Deux groupes majeurs de l’internet sud coréen, KT et Kakao, n’ont pas été retenus en dépit de leurs modèles internes. Pour de nombreux experts, cette décision reflète l’insistance du gouvernement sur l’autosuffisance technologique et un rejet clair des entreprises perçues comme trop dépendantes des partenaires étrangers – Kakao a décidé de s’associer à OpenAI en février pour son développement IA. Le projet s’inscrit dans la stratégie nationale d’investissement dans l’IA, le président Lee ayant annoncé dès 2025 un fonds national public-privé de 70 Mds USD afin de renforcer sa souveraineté numérique. The Korea Times, Chosun, Business Korea
Air Liquide réalise en Corée du Sud son acquisition la plus importante en une décennie.
Air Liquide a signé le 22 août un accord pour l’acquisition de DIG Airgas, acteur majeur intégré des gaz industriels en Corée du Sud, auprès du fonds Macquarie Asia-Pacific Infrastructure Fund 2. La transaction de 2,85 Mds EUR constitue l’une des plus importantes opérations de M&A de l’année en Corée du Sud et la plus grande jamais réalisée par une société française dans le pays. Le closing est attendu au 1er semestre 2026, sous réserve des autorisations réglementaires.
Fondée en 1979, DIG Airgas emploie 550 personnes, exploite 60 sites de production et 220 kms de réseaux de canalisations, et a réalisé un chiffre d’affaires de 510 Mi EUR en 2024. Présent dans tous les bassins industriels, l’entreprise dessert les secteurs stratégiques des semi conducteurs, des batteries et de l’électronique. Elle dispose d’un portefeuille de 20 projets sécurisés et compte parmi ses clients
Samsung Electronics, SK hynix, ainsi que des acteurs de la sidérurgie et de la chimie.
Sous l’actionnariat de Macquarie depuis six ans, DIG Airgas s’est imposé comme le troisième fournisseur de gaz industriels en République de Corée. Air Liquide est présente depuis 1979 en Corée du Sud et emploie plus de 600 collaborateurs sur 16 sites. Air Liquide, KED Global, Chosun
Samsung décroche le « contrat du siècle» avec Tesla. Tesla a signé fin juillet 2025 un accord majeur de 16,5 Mds USD avec Samsung Electronics pour la fourniture de puces IA de nouvelle génération qui seront fabriquées dans sa nouvelle usine texane, près d’ Austin. Ce contrat pluriannuel, qui s’étend jusqu’à 2033, relance un site longtemps en manque de clients et pourrait repositionner Samsung Foundryface à TSMC et Intel, principaux concurrents dans le domaine des semi-conducteurs avancés. Le contrat représente 7,6 % du chiffre d’affaires annuel de Samsung en 2024, ce qui en fait l’une des plus importantes commandes de fonderie remportées par l’entreprise auprès d’un seul client. Cette signature a ouvert la voie à une série d’annonces américano-coréennes d’ampleur. En août, Samsung a ainsi officialisé un nouveau partenariat avec Apple, renouant une coopération stratégique interrompue en 2011. L’accord porte sur des capteurs d’image de nouvelle génération pour l’iPhone, un segment jusqu’ici dominé par le japonais Sony avec plus de 50 % des parts de marché mondiales des capteurs d’images CMOS. Parallèlement, Tesla a conclu un autre accord majeur avec le sud-coréen LG Energy Solution (LGES), d’un montant de 4,3 Mds USD, pour la fourniture de batteries LFP produites aux États-Unis, soit près de 25 % du chiffre d’affaires de LGES en 2024. Courrier International, The Korea Herald, Chosun
Japon & Corée du Sud
Politiques économiques
Sommet Japon-Corée du Sud : le début d’une nouvelle diplomatie de la navette. Le président Lee Jae-myung a réalisé une visite au Japon les 23 et 24 août, avant son déplacement aux États-Unis (25-26 août). Le choix du Japon par le chef de l’État sud-coréen comme première visite à l’étranger, outre les conférences internationales (comme le sommet des dirigeants du G7 au Canada en juin), constitue une première depuis la normalisation des relations diplomatiques des deux États en 1965. Il est également inhabituel en Corée du Sud qu’une visite au Japon précède celle aux États-Unis, grand pays allié. Durant leur entretien, le Premier ministre lshiba et le président Lee sont convenus de développer les relations nippo-coréennes « de manière stable, ambitieuse et tournée vers l’avenir». Les deux dirigeants souhaitent également répondre conjointement, par le biais des cadres bilatéraux Japon-Corée du Sud et trilatéraux Japon-Corée du Sud États-Unis, aux questions de sécurité et de sécurité économique, en partageant une vision stratégique commune. La mise en place d’un dialogue intergouvernemental est à noter, afin de partager leurs expériences et de coopérer dans la recherche de solutions face aux défis sociaux et économiques communs – tels que la revitalisation régionale, le déclin démographique et le vieillissement de la population, l’agriculture, ainsi que la résilience face aux catastrophes. Dans le domaine industriel, ils ont également affirmé leur volonté de renforcer davantage la coopération bilatérale dans des domaines d’avenir porteurs, tels que les énergies propres (notamment l’hydrogène et l’ammoniac) et l’intelligence artificielle, pour lesquels un cadre de dialogue bilatéral est déjà en place. Une déclaration commune confirmant les éléments discutés pendant cet entretien bilatéral a été publiée à cette occasion. L’élaboration d’un document d’accord couvrant l’ensemble des relations bilatérales constitue également une première depuis 2008. D’après la presse japonaise, cette démarche n’avait pas été prévue initialement en raison du manque de temps pour la préparation de cette rencontre bilatérale, mais elle aurait été conduite sur proposition du président Lee lui même.
Outre son entretien avec le Premier ministre lshiba, le président Lee a également rencontré l’ancien Premier ministre Suga (2020-2021), président du groupe d’amitié parlementaire transpartisan Japon Corée du Sud à la Diète. À cette occasion, tous deux ont réaffirmé la volonté des deux pays de renforcer leurs échanges dans les domaines économique et culturel, et ont discuté de l’importance de leur coopération bilatérale en matière de sécurité, ainsi qu’au sein du cadre trilatéral Japon-Corée du Sud-États-Unis. MoFA Japan, NHK World-Japan News, The Japan Times,
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