La prochaine conférence de la SEJT aura lieu le vendredi 18 mai 2001 à 19h, salle 601 de la Maison Franco-japonaise (à Ebisu). Arnaud Nanta, doctorant à Todai, menant actuellement une étude sur le discours de l’anthropologie physique au Japon, nous parlera de ce manuel scolaire problématique qui a déjà fait couler beaucoup d’encre et du révisionisme historique qu’il révèle. Voici les grandes lignes de son exposé.
L’actualité du révisionisme historique au Japon
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le Japon adopta une attitude opposée à celle de l’Allemagne en choisissant d’oublier le passé plutôt que d’essayer de s’en amender. Entré dans la décennie 1980, alors que le Japon appuie sa position de puissance économique, cinquante années de ressentiment
explosent sous la forme d’un révisionisme de manuel scolaire, révisionisme institutionnel également rendu possible grâce à la bienveillance passive de l’Etat.
« Vision masochiste de l’histoire »; « intellectuels d’extrême gauche qui manipulent la population »; « pour une vision libre de l’histoire! »; « l’invention américaine du massacre de Nankin »; « les Japonais qui travaillent contre la Nation »; l’impérialisme japonais ne connaissait pas la ségrégation! »: étiquettage outrancier et langage totalitaire réapparaissent.
Nous souhaiterions revenir sur l’actualité politique et la nature du Comité pour la Rédaction de Nouveaux Manuels d’Histoire (déc. 1996), exposer le contenu du manuel d’histoire pour le cours élémentaire que le Comité publiera en 2002, et enfin mettre en lumière les visées politiques directes du mouvement, notamment en vue de la mise en place d’une armée japonaise régulière et d’une loi sur la sureté intérieure.
A. Nanta