SEJT réunion de mai 2002

La prochaine reunion de la SEJT aura lieu le vendredi 24 mai, à 19 heures, salle 601 de la Maison franco-japonaise (Ebisu, Tokyo). Cette fois, François Aveline, architecte, nous emmènera dans une visite de l’architecture contemporaine japonaise à partir de l’analyse de projets récents. L’expose sera etaye par de nombreuses diapositives. Vous trouverez ci-dessous un texte precisant le cadre de sa reflexion.

Franck Michelin

Pour plus d’informations sur nos activites, consultez notre site:
https://www.mfj.gr.jp/sejt

Style architectural et architecture contemporaine Japonaise

Au Japon comme ailleurs, les objets architectoniques se constituent, se developpent, subissent des mutations et finissent un jour par disparaitre. Neanmoins, cette disparition n’est jamais totale, puisqu’il subsiste toujours des effets physiques externes temoignant de leur presence passee (dents creuses, facades murees, resistance de la structure parcellaire ?). Si le lieu agit sur la formation de l’objet projete, celui-ci une fois forme et institue dans le site modifie sa physionomie. Le projet est d’abord une intervention dans un substrat materiel sur lequel s’imprime le temps.

Des sa realisation, l’objet architectonique assume a travers sa materialite une valeur unique, expression singuliere d’un moment historique. Il cristallise des pratiques et des croyances qui resurgissent au travers de son organisation materielle. Sa valeur signifiante, inscrite dans les materiaux, fait de lui le vehicule d’une certaine connaissance : celle du processus logique, technique et formel de sa propre genese.

Il y a toutefois un decalage entre l’information « memorisee » par l’organisation des materiaux et le resultat visible interprete par la societe. L’architecte premedite des effets perceptibles , des phenomenes, en « aveugle », a partir des donnees d’un site et des contraintes d’une commande (un programme symbolique et fonctionnel), alors que le public percoit un resultat qu’il interprete le plus souvent selon son horizon d’attente. L’edifice est en effet souvent vu comme le support d’une figuration, une image destinee a envelopper le spectateur. Cette perception metaphorique de l’architecture oblitere sa raison physique et les procedures qui l’ont elaborees.

En revanche, l’exploration de l’espace ideal code, ou se trouve l’ordre cache de sa logique, permet de relativiser la rupture entre le plan de la perception (l’epiderme ou le style) et le plan du contenu. Le style, avant d’etre une chose admirable, est un symptome qui est loin de se limiter a un « effet esthetique ». En tant qu’ecriture, et non comme categorie esthetique, il traduit une certaine conception du monde par le biais d’un codage. Il possede une coherence interne, c’est une matiere organisee ou ecrite que l’on ne peut confondre avec ce qu’il est convenu de nommer « langage architectural ».

Au style, qui est veritablement la memoire d’une construction, correspond le monument comme acte memoriel . Ce dernier, -abusivement appele historique- n’est pas seul a faire signe. Toute construction vernaculaire a droit a ce statut car l’acte monumental n’a rien d’esthetique, il est une empreinte destinee a maintenir la memoire. Il peut tres bien etre le processus naturel de formation d’un paysage, resultant d’un acte socialement ritualise.

Franck MICHELIN

Universite de Tsukuba, Departement de cultures comparees
Tennodai 1-1-1, Tsukuba-shi, Ibaraki-ken 305-8577
Tel : 0298-53-6429
E-mail : michelinfranck[at]aol.com

Publié par

Christian Bouthier

Christian Bouthier, un Français au Japon depuis 1982. フランス語講師 et professeur de japonais.

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