Moi aussi, je parle français!

« Moi aussi, je parle français » : une photographie de l’état du français dans le Japon d’aujourd’hui. « Moi aussi, je parle français » est un livre qui a rassemblé les témoignages de nombreux Japonais ayant adopté le français comme « arme secrète » dans leur vie professionnelle, culturelle, amoureuse ou autre.
Le livre a été initialement conçu pour la promotion du français, mais il ne s’est pas contenté de rendre une simple louange à cette langue.

En effet, l’équipe de rédaction de ce livre n’a pas voulu privilégier des personnages renommés ou médiatiques, bien qu’elle ait réussi à en mobiliser plus d’un. Elle a préféré établir au préalable les domaines dans lesquels le français a joué, ou joue encore, un rôle important au Japon, tels que la diplomatie, les arts, la mode, la gastronomie, etc., sans oublier pourtant les domaines où les Japonais découvrent depuis peu l’importance du français, tels que le sport, le monde des affaires, la coopération internationale.

Le vécu et les rencontres en France et dans les pays francophones ont été également pris en compte: par exemple, les études ou le séjour en France ou dans un pays francophone en y ajoutant les rencontres amoureuses ou les mariages internationaux.

Le livre est ainsi divisé en 16 chapitres et présente dans chaque domaine des Japonais qui nous confient leurs expériences personnelles, des secrets de leur vie professionnelle, des observations sur les Français et Francophones, des découvertes, des échecs, des succès, des joies et des déceptions. En y réunissant des jeunes aspirant à un métier ou à un poste, des plus âgés se souvenant de leur carrière réussie, des cinéastes, des musiciens, des critiques de musique dumonde, des cuisiniers, des stylistes, des photographes, des journalistes, des scientifiques…, le livre a réussi à photographier l’état actuel de cette « belle langue » dans un pays non francophone comme le Japon au seuil du 21e siècle.

L’objetif premier de ce livre est de montrer aux jeunes Japonais que le français n’est pas un vain accessoire culturel, mais qu’il peut être bien utile sur le plan professionnel: on y découvrira de nombreuses professions et des métiers variés dont la porte pourra être ouverte plus largement quand on acquiert la connaissance du français.
Mais, une fois réunis tous ces témoignages, on s’aperçoit que le livre a atteint son objectif préétabli et qu’il l’a même dépassé, si l’on ose dire. Car on y prendra le plaisir de lire des rêves personnels, des expériences peu communes, des observations et des réflexions judicieuses et de constater à travers la voix de ces témoins de tout âge le rapport que les Japonais ont entretenu avec le français depuis, sinon plus d’un siècle, au moins plus d’un demi-siècle.

Il y a un mythe sur le Japon moderne à l’étranger: c’est un pays américanisé, trop orienté vers le monde anglo-saxon. C’est une vérité partiale qui occulte les aspects multiples du Japon moderne. Il est peu connu que la perception de la France chez les Japonais a évolué au fur et à mesure de la transformation de cette société à plusieurs dimensions. À travers la lecture de ce livre nous voyons apparaître en filigrane les structures complexes et diversifiées du Japon moderne.

Il faudrait aussi rappeler que le livre contient deux tables rondes intéressantes:
Dans la première, deux intellectuels japonais médiatiques: Shigeru Kashima et Anna Ogino nous racontent leur « France » avec Patrice Leroy qui, lui, nous parle de son « Japon ». Kashima nous fait remarquer, entre autres, que les Japonais et les Français ont le même goût ou la même forme d’attachement envers les objets à la différence des Américains.
Dans la deuxième table ronde, Moriyuki Hoshino, traducteur de littérature francophone, Ichiro Majima, anthropologue de l’Afrique nous racontent leur passion du monde francophone avec la participation de Louis-Solo Martinel, un Martiniquais ayant débarqué au Japon en suivant les pas en zigzags de Lafcadio Hearn. Martinel nous explique pourquoi le Japon et la Martinique sont « poétiquement » proches.

En un mot, ce petit livre contient de belles histoires d’amour vécues par des Japonais francophones. Et il faudrait conclure que le français n’a pas encore fini de fasciner les Japonais d’une façon ou d’une autre.
Quelqu’un devrait traduire le livre en français pour que ces histoires d’amour ne demeurent pas sans être partagées par les Francophones du monde.

Hidehiro Tachibana
Rédacteur en chef

Voir
la présentation du livre sur le site de la SJDF

Pour commander le livre, voir le site des Éditions Surugadai:
https://www.e-surugadai.com/

Publié par

Christian Bouthier

Christian Bouthier, un Français au Japon depuis 1982. フランス語講師 et professeur de japonais.

2 réflexions au sujet de « Moi aussi, je parle français! »

  1. Bonjour
    Je cherche à rentrer en contact avec Patrice Leroy que j’ai perdu de vue mais nous etions amis à San Francisco.
    Pouvez-vous nous mettre en contact?.

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