Difficile, le japonais?

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shaahrazade
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Difficile, le japonais?

Message par shaahrazade »

[Sujet scindé par un modérateur]
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haylme a écrit :Il faut arrèter de croire comme le dit le site que le japonais est impossible.
Franchement, j'en ai raz le bol de cette légende "le japonais, c'est trèèèèèèèèèèèèèèèès dur, c'est imposssssiiiiiiiible !", chose soulignée et exagérée à outrance dans le site dont le lien a été donné par Monzen. J'ai étudié plusieurs langues et je dirais : "étudier une langue dans son propre pays, cinq heures par semaine et vivre le reste de sa vie sans s'en préoccuper d'avantage" est non seulement impossible mais en plus inutile et ridicule.

Non, le japonais n'est pas dur, et je ne parle pas que pour mon cas. La grammaire japonaise est extrêmement simple, conjugaison très légère qui ne contient que 2 formes (présente et passée). Voilà qui nous change de l'imparfait du conditionnel et du passé simple !
Le mieux, c'est l'absence totale d'exception : Je ne connais pas un mot ?
Je cherche dans le dico, j'applique la règle et je ne me trompe pas !
Forcément, ni l'allemand, ni l'anglais ne nous ont habitué à ça, et je ne parle pas du français !!

En dehors des cas d'étranger qui apprenent le japonais, les premiers concernés, ce sont les enfants japonais. À 3 ans un enfant japonais ne fait plus de faute de grammaire. En à-t-on jamais vu un seul en France dans ce cas là ?
Les petits japonais étudient la structure grammaticale de leur langue en première année de primaire, et encore, pas toute l'année !
On est loin des cours de grammaire jusqu'à la fin du collège et des structures qu'on ne maîtrise jamais tout à fait sans un bouquin...

Et qu'on aille pas me parler des subtilités, en 6 mois d'étude du japonais, on est libéré des contraintes d'apprentissage de la grammaire, ce qui permet de passer aux formes de politesses et aux subtilités. En français, en 3 ans on ne maîtrise pas encore la grammaire alors on n'imagine même pas ce que peut être une subtilité...

Comme ils faut bien que les japonais se rattrapent sur quelque chose, ils ont les kanji qui prennent des années à apprendre. Mais je pense franchement que le français est une langue bien plus difficile que le japonais et qu'on a "de la chance", nous français d'avoir à nous frotter dès la petite enfance à ce genre de difficulté, ça nous donne des facilités pour les autres langues.
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lawren00
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Message par lawren00 »

Je te trouve bien catégorique. Tu devrais faire un tour sur ce site, celui d'un professeur d'anglais (il est français) en collège dans la préfecture de Nagoya. Il se surprend souvent à avoir un bien meilleur niveau que ses élèves en japonais. http://ougl.over-blog.com
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bcg
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Message par bcg »

Hum...

Il faudrait s'entendre sur l'expression "niveau en japonais".

S'agit-il de vocabulaire? Là, on reste tous loin derrière un natif. Ou plutôt, les mots de vocabulaire qu'on connaît ne sont pas les mêmes et pas des mêmes domaines. Par exemple, les lycéens ignorent des mots du jargon de l'entreprise.
S'agit-il de langue standard? Personne ne parle la langue standard maintenant.
On pourrait approfondir... Il faut rester modeste et ne pas se croire meilleur qu'un natif!
lawren00 a écrit :Je te trouve bien catégorique. Tu devrais faire un tour sur ce site, celui d'un professeur d'anglais (il est français) en collège dans la préfecture de Nagoya. Il se surprend souvent à avoir un bien meilleur niveau que ses élèves en japonais. http://ougl.over-blog.com
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Message par Shizuka-jp »

C'est vrai que comparé a d'autres langues, le japonais peut paraître avoir une grammaire un peu fruste, mais comme pour les autres langues, on n'a jamais vraiment fini d'apprendre.

Il n'y a pas que les kanji qui sont difficiles, il y a toutes les subtilités dans les tournures de phrases, et puis cette façon unique de créer des mots en contractant plusieurs kanji, ces formules contractées ne se trouvant pas dans le dictionnaire.

Enfin sans me vanter, je pense que je parle un bon japonais, quand je suis au téléphone personne ne soupçonne que je suis étrangère, mais plus je connais le japonais et plus je me rends compte que j'ai encore beaucoup a apprendre, dans de nombreux domaines.

Mais c'est sûr que le japonais "alimentaire" est plus facile à acquérir que le français alimentaire, par exemple.
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ELTdG
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Message par ELTdG »

Je suis globalement d'accord avec Shaahrazade. La grammaire est réduite au minimum, les exceptions sont exceptionnelles, la prononciation est très simple, l'écoute est tout aussi facile. Et pour les grands débutants, on peut tenir 10 minutes de conversation avec seulement <i>sou desu ne</i>. :wink: Les seuls points noirs sont à mon sens :
1/ les mots qui n'ont pas de racine indoeuropéenne et qui demanderont un effort de mémorisation supérieur (encore que le nombre de mots anglais japonisés est impressionnant)
2/ L'écriture (à la main), et dans une bien moindre mesure la lecture.
3/ Les idiomes, mais on en trouve dans toutes les langues.
4/ Les dialectes locaux

Apprendre une langue étrangère ça demande un effort, c'est sûr, et certains sont plus aptes que d'autres, mais dans le cas du japonais c'est nettement surmontable.
En comparaison le russe ou le finnois me semblent plus difficiles pour la grammaire ou bien le chinois pour la prononciation. Arrêtons de nous <i>la jouer</i> en prétendant que nous sommes des demi-dieux qui maîtrisent une langue très difficile. Après tout, il y a déjà 120 millions de japonais qui la maîtrisent...
bcg a écrit :Il faut rester modeste et ne pas se croire meilleur qu'un natif!
Exact. C'est comme la première fois qu'on fait remarquer à un japonais qu'il s'est trompé sur un caractère chinois, inmanquablement il en trouvera un vicieux que l'on ne maîtrise pas (encore). :(
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Pascal
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Message par Pascal »

Bonjour!
Il faut arrèter de croire comme le dit le site que le japonais est impossible.
Sans aller jusqu'à dire que c'est impossible, je suis tout de même d'avis
que c'est très difficile pour nous Européens. Moins pour les Chinois, les
Coréens, mais pour nous, si.

Un français moyennement doué peut espérer parler couramment
anglais en allant 1 an en Angleterre dans une école de langue.
La structure des phrases est la même, 95% des mots ont la même racine.
Tiens, j'ouvre une page de dico au hasard:

reconnaissnace
reconnaissance car
reconnaissance satellite
reconnect
reconnoitre
reconquer
reconquest
reconsecrate
reconsider
reconsign
reconsignment
reconsolidate
reconstitute

Bon, j'arrête là, ça prendrait du temps. Le premier mot que je trouve
qui n'a pas (du moins selon moi) une racine vraiment proche de
l'équivalent français, c'est la 31 ème entrée de cette page, "record"
qui n'a effectivement rien à voir avec enregistrer. Au fait, il s'agit du
Shogakukan Random House. Ce n'est pas parce qu'il s'appelle Random
que je l'ai ouvert au hasard... Faites l'expérience, vous verrez que je
n'exagère rien. Avec un gros dico, bien sûr, pour la raison expliquée
plus loin. Plus le dico est petit, moins il y a de similitudes. Mais bon,
même dans un petit dico, ça reste toujours impressionnant.
Vous avez rencontré beaucoup d'étrangers qui parlent couramment
japonais au bout d'un an? Qui disent qu'ils parlent couramment, il y en
a, oui, mais qui parlent effectivement couramment? Tout dépend de ce
que l'on entend par parler couramment, il est vrai.

Donc en anglais, nous (les Français) avons dès le départ 95 % du
vocabulaire "gratuit". Ce qui est finalement le plus difficile à apprendre,
ce sont les mots communs (left, right, top, bottom, etc...) qui n'ont
rien à voir avec le français. N'oublions pas que toute l'aristocratie
anglaise parlait autrefois français. Le peuple, lui, parlait l'idiome des
manants et des gueux. Quand le roi d'Angleterre perdit la guerre
de 100 ans, le roi se mit à bouder et se décida à ne plus parler françois,
mais anglois. Seulement le vocabulaire des gueux était limité et il
fallait bien piocher dans ce qu'il y avait pour combler les lacunes,
et ce qu'il y avait, c'était le français. Bref, je suis hors sujet...

Qu'est-ce qui prend du temps dans une langue? Le vocabulaire.
En japonais? Aucun mot n'est proche du français. Il y a donc tout
à apprendre.

Comme le dit BCG, en vocabulaire, on reste tous loin derrière un natif.

En ce qui concerne mes connaissances en japonais après 1 an de cours
plus ou moins intensifs, ben c'était pas brillant. D'accord la grammaire
est assez succinte, mais justement c'est ce qui fait la difficulté.

En acquisition de vocabulaire, je dirais à priori qu'il faut 5 à 10 fois plus
de temps en japonais qu'en anglais pour le même vocabulaire.
Franchement, j'en ai raz le bol de cette légende "le japonais, c'est
trèèèèèèèèèèèèèèèès dur, c'est imposssssiiiiiiiible !", chose soulignée
et exagérée à outrance dans le site dont le lien a été donné par
Monzen.
Le site en question se veut humoristique. C'est du moins de cette façon
que j'ai compris le texte. L'exagération à outrance est voulue. C'est d'un
goût assez discutable, mais bon...

Il n'en reste pas moins que le japonais est difficile pour nous Européens.

D'autre part, répondez franchement sans demander l'avis de votre
ami(e) japonais(e).
Comment dit-on mettre (pour une veste) ? kiru.
Comment dit-on couper? kiru.
Répondez honnêtement: êtes vous certain d'avoir la bonne intonation
pour le dire? (il y en a un dont l'intonation est montante, l'autre
descendante. Je vous laisse trouver lequel)

Vous pouvez faire la même expérience avec hashi (baguettes) et
hashi (pont). Ishi (pierre), ishi (volonté) et ishi (médecin). Bref, dans
la plupart des cas, ce sera l'intonation qui vous perdra. Même si le sens
passe bien, on coupe rarement sa veste, on mange rarement avec un
pont et on balance rarement des médecins dans la tronche des flics,
le fait de se gourer d'intonation fera la différence avec un "natif".
Mais c'est sûr que le japonais "alimentaire" est plus facile à acquérir
que le français alimentaire, par exemple.
Pour un européen, je ne pense pas.
Enfin sans me vanter, je pense que je parle un bon japonais, quand
je suis au téléphone personne ne soupçonne que je suis étrangère,
Pour nuancer, je dirais que personne ne m'en fait la remarque.
Cependant, il arrive assez souvent qu'un étranger téléphone ici en
parlant japonais à ma femme. Par politesse, elle ne lui répondra jamais
en anglais sauf s'il a vraiment du mal à comrendre ce qu'elle lui dit,
dans quel cas elle lui demande s'il parle anglais ou français.

Vu les possibilités de se planter sur les intonations, j'imagine que
si c'est une conversation téléphonique qui dure, on se fait démasquer
sans problème. Il y aura toujours un mot avec la mauvaise intonation.

Je ne me rends pas compte de mon accent, évidemment, mais quand
j'entends un français parler japonais, je sais qu'il est français, et quand
c'est un américain, je sais qu'il est américain. Même pour des gens ici
depuis l'âge de 20 ans et qui en ont maintenant plus de 60 comme
certaines de mes connaissances.

Mais le fait est que quand c'est une conversation courte, on a des
chances que ça passe inaperçu.

Pascal
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shaahrazade
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Message par shaahrazade »

Pour Lawren : Il me semble qu'on dit la même chose non ?

Sinon, je suis d'accord avec bcg, on n'acquière vraiment jamais le même niveau qu'un natif dans une langue étrangère.
J'ai connu en France un congolais de qui on aurait pu dire qu'il avait meilleur niveau en français que tous les français réunis. J'entend par là que ce type avait une correction de langage qu'aucun français natif n'a. En langue parlée, on utilise toujours plus ou moins de mots d'argot et quelques tournures incorrectes. Ce n'était pas le cas de ce congolais qui avait un français parfait et totalement épuré d'argot et de fautes (recherchée ou non, les fautes).

Pour ce qui est des intonations, je serais moins catégorique que Pascal, puisque les intonations montantes et descendantes sont inversées en "kansai-ban" et en langue de Tokyo (ce n'est pas moi qui ai inventé ça, les japonais le disent eux-mêmes). C'est d'ailleurs un aspect assez amusant de les relations avec les japonais qui me font dire "hashi" et "hashi" etc.
Il parrait que j'ai le "kansai-ben" pour hashi mais l'accent de Tokyo pour kiru, une particularité liée à la façon dont les français prononcent les mots j'imagine.
Je n'ai jusque maintenant pas eu l'occasion d'entendre un français parler japonais mais l'accent anglais ou chinois est effectivement parfaitement détectable, même si le niveau de langue est presque parfait par ailleurs.

Par contre, j'ai de sérieux doutes en ce qui concerne la difficulté du japonais pour un européen occidental. En partant de zéro, j'avais un niveau de conversation de base en 2 mois de cour intensif, un niveau de conversation courrant en 6 mois et le niveau de discussion philosophique avec les amis en 10 mois. Après, j'ai arrêté les cour parce que ça m'ennuyait mais non, je ne suis PAS douée pour les langues !

Je trouve (mais c'est peut être une déformation de français) que dans une langue le vocabulaire n'est rien sans la grammaire. Si on n'a pas les mots, on peut les chercher dans le dictionnaire, si on n'a pas la grammaire, on peut toujours chercher. Je n'ai pas dit que le japonais était une langue simpliste - ce qu'elle n'est pas - mais simple comparée à l'allemand ou au français. La grammaire est très vite acquise car assez légère et sans exception et après il ne reste que les mots et les subtilités. Pour l'allemand - pourtant d'origine indo-européene - c'est le contraire, quand on a déjà passé des lustres à transpirer sur la grammaire, il reste encore les mots, les subtilités de la langue et les formules de politesse (car les formules de politesse ne sont pas l'apanage du japonais et comme le dit Reiko Shimamori dans son bouquin, la politesse est pertinente dans toutes les langues !).
Par exemple, il y a ici deux personnes ayant passé un peu de temps en France et beaucoup de temps à étudier le français. Tout deux prétendent savoir parler français et sur les deux l'un connait plus de vocabulaire et l'autre plus de grammaire. Le premier me dit des mots de temps en temps ("shiyakusho - marie, mairie" par exemple) et le second construit des phrases en remplaçant les mots qu'il lui manque par l'équivalent en japonais ou en cherchant dans le dictionaire ou bien encore en me demandant (en français) "comment on dit shiyakusho en français ?". Je communique effectivement en français avec le second, malgré ses lacunes de vocabulaire (qui se comblent d'ailleurs au fur et à mesure qu'il cause avec moi) alors que le premier s'en tient aux mots et ne peut pas dire une seule phrase...


PS. J'avais bien compris que le site de manganima était une blague de goût douteux, j'aimerais bien que l'auteur nous en écrive autant sur l'anglais ou l'allemand !
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bcg
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Message par bcg »

shaahrazade a écrit :...
Je trouve (mais c'est peut être une déformation de français) que dans une langue le vocabulaire n'est rien sans la grammaire...
Et surtout, le vocabulaire n'est rien sans le contexte!
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shaahrazade
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Message par shaahrazade »

bcg a écrit :Et surtout, le vocabulaire n'est rien sans le contexte!
Ça c'est bien vrai. Mais le contexte fait-il partie de l'apprentissage de la langue à proprement parler ?
C'est quelque chose, me semble-t-il, qui est crée par la conversation avec d'autres personnes, et ce quelque soit la langue. On peut donc obtenir un même contexte dans plusieurs langues différentes...

Mais tout cela est bien évident, certains journalistes de toute langue et toute nationalité sont passés maître dans l'art de faire dire à quelqu'un ce qu'il n'a pas dit en citant ses paroles hors contexte...

Pour en revenir à l'apprentissage de la langue japonaise, vous semble-t-il possible d'apprendre le japonais sans apprendre hiragana et katakana ?
Il me semble que c'est le minimum requis pour entreprendre l'étude de cette langue mais j'ai dernièrement rencontré quelqu'un qui veut "apprendre à parler et non à lire" et souhaite un support entièrement en romaji pour cela... :?

Je ne sais même pas si ça existe, j'ai bien essayé de dire que hiragana et katakana n'étaient pas très durs à retenir (et puis je trouve que le japonais en romaji est "wakarinikui" mais ça doit être parce que je suis habituée aux kanji et kana) mais la personne en question m'a l'air tout à fait fermée à l'idée de mémoriser un autre alphabet...
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lawren00
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Message par lawren00 »

bcg a écrit :Hum...

Il faudrait s'entendre sur l'expression "niveau en japonais".

S'agit-il de vocabulaire? Là, on reste tous loin derrière un natif. Ou plutôt, les mots de vocabulaire qu'on connaît ne sont pas les mêmes et pas des mêmes domaines. Par exemple, les lycéens ignorent des mots du jargon de l'entreprise.
S'agit-il de langue standard? Personne ne parle la langue standard maintenant.
On pourrait approfondir... Il faut rester modeste et ne pas se croire meilleur qu'un natif!
lawren00 a écrit :Je te trouve bien catégorique. Tu devrais faire un tour sur ce site, celui d'un professeur d'anglais (il est français) en collège dans la préfecture de Nagoya. Il se surprend souvent à avoir un bien meilleur niveau que ses élèves en japonais. http://ougl.over-blog.com
Oulala, un examen entre mon message et maintenant et je vois qu'un longue page est apparue.

Merci bcg de me faire préciser :

"Il se surprend souvent à avoir un bien meilleur niveau que ses élèves en japonais".
En fait les trouble-faites de sa classe, pour les calmer (ça avait l'effet inverse), il s'amusait à leur faire remarquer leurs erreurs en japonais lorsqu'ils s'énervaient ou tenter de l'insulter. On parle de collégiens tout de même.

Bon je corrigerai tout de même par :

"Il est quelque fois surpris de voir que ses élèves ne connaissant (ou n'appliquant pas) les règles de grammaires de bases".

En vrac je me rappelle qu'il aussi avait donné l'exemple d'un ikunai (au lieu d'un yokunai) et d'un truc du genre okikunai ja nai.
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Message par Maitre_K »

La grammaire japonaise est extrêmement simple,
Je suis assez étonné par cetta affirmation. Certes la grammaire japonais fonctionne sur un principe qui devient très logique une fois qu'on en a assimilé le fonctionnement, ce qui permet d'aborder plus aisément chaque nouvelle règle et de comprendre son utilisation. De la à affirmer qu'elle est "extrêment simple", il y a quand même un gouffre je pense.

Alors Shaahrazade, ne serait-ce pas plutot une "impression" de facilité due au fait qu'avec une grammaire relativement "basique" on arrive a exprimer beaucoup de sentiments différents, mais que lorsque arrive le temps d'utiliser une vraie grammaire japonaise complète comme le ferait un adulte, c'est autre chose ? Est-ce si facile de toujours faire le bon choix de nuance ? Choisis-tu toujours la bonne expression entre "...tara" "...nara" "...ba". Ne te trompes-tu jamais entre "...te kuru" et "te iku" ? Saisis-tu toujours bien dans quelle situation il vaut mieux utiliser "to tomoni" "ni tsurete" ou "ni shitagatte" ?


Ensuite au sujet de "surpasser" un natif, je pense que oui cela est possible... d'une certaine façon. Par exemple, pour quelqu'un qui se destine à travailler dans la traduction ou l'interprétation, il va probablement devoir maîtriser un vocabulaire que le Japonais "moyen" n'utilise pas, voir des formes gramaticales qui sortent de l'ordinaire du salaryman. Mais c'est en même temps ce qui va trahire l'étranger par rapport au natif: il parle comme un livre alors que le natif parle un japonais "vivant" dans lequel se retrouve les subtilités et les nuances du temps présent. J'ai rencontré pas mal d'étranger qui parlent un excellent japonais, mais peu qui parlent "comme un japonais". L'inverse est vrai aussi, à savoir que j'ai croisé des japonais qui parlent parfaitement le fraçais, et même trop parfaitement puisqu'ils utilisent des formes qui ne sont pas utilisées par le francophone natif (parfois à tort d'ailleur).
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Message par shaahrazade »

Maitre_K a écrit :Alors Shaahrazade, ne serait-ce pas plutot une "impression" de facilité due au fait qu'avec une grammaire relativement "basique" on arrive a exprimer beaucoup de sentiments différents, mais que lorsque arrive le temps d'utiliser une vraie grammaire japonaise complète comme le ferait un adulte, c'est autre chose ? Est-ce si facile de toujours faire le bon choix de nuance ? Choisis-tu toujours la bonne expression entre "...tara" "...nara" "...ba". Ne te trompes-tu jamais entre "...te kuru" et "te iku" ? Saisis-tu toujours bien dans quelle situation il vaut mieux utiliser "to tomoni" "ni tsurete" ou "ni shitagatte" ?
Il y a des choses sur lesquelles je me plante, et des choses sur lesquelles je ne me trompe pas. Et je me "trompe" même sur le langage homme/femme, choisissant systématiquement de dire meshi plutôt que gohan qui m'est difficile à prononcer du fait de ce fichu "h" aspiré !

Mais tous les exemples cités ci-dessus ne sont pas de la grammaire à proprement parler. Ce sont des subtilités de langage !
Dans quel contexte va-t-on utiliser plutôt "si" ou "quand" quand ils ont le même sens ?
Exemple :
S'il pleut, je ne sort pas/Quand il pleut je ne sort pas.
Il y a une variation subtile de sens d'une phrase à l'autre mais aucune n'est grammaticalement incorrecte !
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Message par ELTdG »

Maitre K a écrit :Ensuite au sujet de "surpasser" un natif, je pense que oui cela est possible... d'une certaine façon.
Après tant d'années passées en France, Jane Birkin parle toujours aussi mal. Moralité le français est plus difficile que le japonais. :lol: Mauvais exemple... :?:

:arrow: Passons. Dans toutes les langues étrangères que vous avez apprises, laquelle était la plus difficile ? Personnellement, je ne prétends pas maîtriser le japonais à la perfection, mais ça n'est pas la langue la plus dure que je n'ai jamais vue. Loin de là.
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Message par Pascal »

Bonsoir!
"Il est quelque fois surpris de voir que ses élèves ne connaissant (ou n'appliquant pas) les règles de grammaires de bases".

[...]

okikunai ja nai
Cette forme peut exister.
Ex. sonnani ôkikunai janai? Et même tout bêtement ookikunai janai?
Je ne serais pas surpris que votre ami n'ait pas bien capté ce que les
mouflets ont dit...

Schéhérazade:
J'ai tout de même l'impression que nous ne parlons pas de la même
chose quand vous dites "parler couramment". En ce qui me concerne,
ma définition serait: parler suffisamment pour n'avoir pas plus de
problèmes dans la vie courante que n'en aurait un natif de la langue.
Cela ne veut pas dire avoir le même niveau.

La vie courante, cela signifie bien sur la vie de tous les jours, mais aussi
aller chez le médecin par exemple, et communiquer avec lui sans dico
Ou du moins, puisque c'est un médecin, il est légitime de lui demander
une explication (ce qu'un natif n'aurait peut-être pas besoin de faire, par
exemple).

Cela signifie qu'il faut pouvoir comprendre et dire à peu près toutes les
parties du corps. Bon, foie, poumons, reins, coeur, vessie, lanterne (non
pas lanterne), je suppose que parmi ceux qui sont là depuis un moment,
tout le monde sait le dire. Maintenant, dans les mots médicaux que tout le
monde connaît en français (je parle évidemment pour des francophones),
essayez maintenant de dire cubitus, fémur, clavicule, rougeole, varicelle,
oreillons. Sans périphrase, évidemment. C'est de l'hyper courant. Ça va
toujours? Alors maintenant, toujours avec du courant (un peu moins) en
français, cochlée, hémangiôme, dilayse, métatarse, métacarpe coloscopie,
colioscopie, plaquette (sanguine, pas de freins), j'imagine qu'avec tous
ces termes, à froid, il y en a plus d'un (dont moi) qui commencent
à mordre l'accotement sur certains mots.

Et c'est pareil dans tous les domaines de la vie courante. Prenons un
autre exemple: vous allez aider un ami japonais à acheter ou louer une
maison en France, et vous lui servez d'interprète. C'est le genre
tranquille, comme traduction, hein. Allons-y. L'agent immobilier vous
vante la marchandise:
"Là vous avez un escalier pour monter vers les chambres. Magnifique
escalier en 2 volées de 10 marches de chêne. Les contremarches sont
en hêtre, ainsi que le limon et la rampe et les balustres, la main-courante
est en merisier, ainsi que la plinthe (Je sais, c'est un peu farfelu pour un
escalier, mais bon, c'est juste pour dire que quelque chose d'évident en
français et simple grammaticalement peut vite tourner à la cata).
Si vous ne savez pas détailler les essences de bois, si vous ne savez pas
dire plinthe, rampe, limon, contremarche, main-courante, balustre, vous
finirez par traduire "bon, ben v'là l'escadrin en 2 fois 10 marches, les
marches sont en bois dur, les côtés pis le reste des bouts de bois dans
d'autres variétés". Peut-être l'acheteur n'en demade-t-il pas plus, mais
faut tout de même reconnaître que ce n'est pas du travail de
pro. Bon, c'est un ami, alors ça va...

Comment traduiriez-vous au pied levé (Évidemment sans dico. C'est
du n'importe quoi, mais juste pour mettre du vocabulaire que tout
le monde connaît, mais qui n'est finalement pas si simple en japonais):

1. la boîte de fusibles a été équipée récemment d'un disjoncteur
différentiel.
2. En ce qui concerne la toiture, les poutres, les chevrons et les lattes,
la panne faîtière ont toutes été traitées contre les capricornes. Les tuiles
ont toutes été changées et les faîtières fixées au mortier.
3. les gonds des portes ont été huilés, et le feuillure des chambranles
a été ajustée"
4. Le linteau de la porte d'entrée est un bloc de grès ainsi que le seuil.
5. les robinets de la salle de bains ont été changés pour des mitigeurs.

Je ne vous demande évidemment pas de me les traduire, cela ne
servirait à rien, mais pouvez-vous traduire tout cela en termes précis.
Vous voyez? Même avec du vocabulaire très simple, connu de tous,
on est vite coincé, en japonais. Par exemple en anglais que je ne maîtrise
pas très bien, je ne sais pas dire mitigeur, mais je parierais gros pour
mixing tap. C'est rapide, court, sobre, et même si ce n'est pas le terme
exact, on se comprend. Tiens, je vais regarder en japonais... 混合栓. ben
ouais, ça ne s'invente pas. Et dire cela par une périphrase, bonjour! Un
robinet qui permet d'un seul levier de faire varier le volume et la
température de l'eau. Même si on s'en tient à "robinet mélangeur"
comme en anglais, faire une périphrase en japonais est lourdingue.
混合蛇口?Ouais, bof.
Linteau, je sais en anglais (facile: lintel) mais en japonais, je n'en ai
aucune idée. Je n'ai trouvé que le kanji qui n'est même pas dans le
Halpern. La prononciation kun est magusa. prononciation on? Je ne sais
pas. Dans le cas ci-dessus, il y a ce kanji magusa + seki (pierre), mais
sans prononciation on, je suis bien dans l'embarras pour le prononcer.

Pour la philosophie au bout de 10 mois, je demande à voir. Avec des
amis, j'imagine que c'était de la philo de comptoir en buvant de la bière,
bon là, ça peu aller. Nous avons tous refait le monde un jour ou l'autre,
qui sommes nous, d'où venons nous, les femmes ont-elles une âme,
y a-t-il une vie après le mariage...
En me rappelant le vocabulaire de la philo à Kant (transcendentale,
noumène ... ) j'imagine que je me trouverais bien dépourvu même
avant que la bise ne fût venue... Noumène, je ne sais même plus ce
que c'est en français, et d'ailleurs je ne vois pas où ça noumène.
Personnellement, je ne prétends pas maîtriser le japonais à la perfection,
mais ça n'est pas la langue la plus dure que je n'ai jamais vue. Loin de là.
Voui, ben par curiosité, j'aimerais bien savoir laquelle. Pour moi,
ce n'est pas l'anglais, pas l'allemand, pas le russe ni le néérlandais
(je n'ai que des notions de ces deux dernières), pas l'italien ni l'espagnol
(je m'amuse de temps en temps à lire il corriere della sera à l'hôtel,
et sans avoir jamais appris, c'est compréhensible. Ainsi que El País
et ce sont vraiment des langues faciles, du moins apparemment.

Pour ma part, je n'ai encore jamais vu un étranger qui écrit le japonais
correctement à la main. Il y a toujours quelque chose qui merde. Avec
un traitement de texte, oui, c'est déjà plus abordable. Je suppose que
beaucoup d'entre nous en sont capables.

Et puis en revenant à mon exemple ci-dessus, la difficulté pour chercher
un mot, un simple mot pas vraiment spécialisé, c'est un bordel sans nom.

Tout cela semble bien prouver que le japonais est une langue difficile,
la plus difficile jusqu'à maintenant pour moi.
Le vocabulaire est une barrière énorme que n'ont pas les autres langues
européennes. Et en tant qu'interprète (technique seulement), je connais
assez bien l'importance du vocabulaire.
Il faut pour le japonais 5 à 10 fois plus de temps que pour l'anglais à
niveau égal.

Pascal
Maitre_K
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Message par Maitre_K »

Mais tous les exemples cités ci-dessus ne sont pas de la grammaire à proprement parler. Ce sont des subtilités de langage !
Pas du tout. J'ai justement pris des exemples qui vont au-dela de la subtilité de language. Dans certains cas oui, on peut broder. Mais dans des cas plus précis, qu'on rencontre quand on commence réellement à appronfondire la langue, il n'y qu'une solution possible. Et c'est justement la que la grammaire japonaise commence à devenir difficile. Pas insurmontable certes, et pour moi en tout cas plus abordable que l'allemand (c'est un vieux traumatisme personnel ^^). Mais certainement pas "extrêmement simple".

Précision: pour moi la "grammaire" japonaise c'est ce qui est référencé en tant que "bunpo" dans les livres de cours de japonais. Que cela ne corresponde pas tout à fait à l'idée que l'on se fait de la grammaire en français est logique puisque les deux langues sont de conception éloignées.



Pascal: je comprends tout à fait ce que tu veux dire et j'approuve. Cependant, parmis les exemple de mots "courants" que tu as employés, il y en a quelques-un dont je ne suis pas certain que tous les francophones soient capables de donner la définition. Je n'ai pas l'impression que, de nos jours, le vocabulaire de base en français couvre des champs aussi larges.
Shizuka-jp
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Message par Shizuka-jp »

Je suis bien d'accord avec ce que tu dis sur les difficultés du japonais, vocabulaire et autres.

En passant, je serais curieuse de savoir comment tu traduis tes 5 phrases-exemples en allemand... :wink:

Je comprends aussi ce que veut dire Shaahrazade. Quand on regarde par exemple des livres d'images pour enfants, le japonais donne l'impression d'etre vraiment facile, voire un peu primitif comme langue.

Par exemple: "L'hippopotame s'est endormi" donnera "kaba-san ga neta".

"J'aime les rhinoceros" donnera "sai ga suki", etc....

Pas de pronoms, pas d'articles, pas de pluriel, pas d'apostrophes...
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bcg
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Message par bcg »

Bonjour,

De l'envolée lyrique de Pascal, je retiens seulement l'exemple du médecin car le reste est très technique.
Je retiens aussi qu'il veut dire que le vocabulaire japonais est très éloigné du vocabulaire européen. Nous ne bénéficions pas du fonds commun latin et grec de beaucoup de langues européennes.

En revanche, je vais plus loin en posant la question suivante:
Pensez-vous avoir compris le sens d'un mot lorsque vous l'avez simplement transposé dans l'autre langue? Que deviennent toutes les connotations culturelles? C'est là que tout est plus difficile.

Deux exemples: sommeil et vacances.
Pensez-vous qu'un Japonais et un Français parlent de la même chose lorsqu'ils évoquent ces choses apparemment simples.
Nous pourrions aborder des concepts plus complexes...
Le problème, c'est souvent QU'ON CROIT avoir compris! Et en prendre conscience est une étape importante dans l'apprentissage d'une langue étrangère.
Pascal a écrit :... La vie courante, cela signifie bien sur la vie de tous les jours, mais aussi aller chez le médecin par exemple, et communiquer avec lui sans dico
Ou du moins, puisque c'est un médecin, il est légitime de lui demander
une explication (ce qu'un natif n'aurait peut-être pas besoin de faire, par
exemple).

Cela signifie qu'il faut pouvoir comprendre et dire à peu près toutes les
parties du corps. Bon, foie, poumons, reins, coeur, vessie, lanterne (non
pas lanterne), je suppose que parmi ceux qui sont là depuis un moment,
tout le monde sait le dire. Maintenant, dans les mots médicaux que tout le
monde connaît en français (je parle évidemment pour des francophones),
essayez maintenant de dire cubitus, fémur, clavicule, rougeole, varicelle,
oreillons. Sans périphrase, évidemment. C'est de l'hyper courant.
...
Le vocabulaire est une barrière énorme que n'ont pas les autres langues
européennes. Et en tant qu'interprète (technique seulement), je connais
assez bien l'importance du vocabulaire.
Il faut pour le japonais 5 à 10 fois plus de temps que pour l'anglais à
niveau égal.
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Message par shaahrazade »

Malheureusement, j'ai bien peur que Pascal et moi ne soyons pas en mesure de comparer nos expériences...
Exemple : En janvier de cette année, en déplacement à Hiroshima, je me retrouve dans l'hôtel réservé par ma boite en même temps qu'une colo de vacance en provenance de Corée. Pas de problème particulier si ce n'est que les employés de l"hôtel, parlant assez mal l'anglais et supposant que je le maîtrisais à la perfection (la tare d'être européen !) m'ont à plusieurs reprises demander de "traduire" pour eux. "dites-leur qu'on peut boire l'eau du robinet", "dites-leur qu'on se chargera de changer les draps dans leur chambre", "dites-leur que s'ils ont des objets de valeur, ils peuvent venir les déposer au coffre" et j'en passe.
Uniquement des choses de la vie courante, pas besoin d'aller jusqu'à la rampe en merisier.
Mais oui 水道の水, 金庫, 高価な品物, etc. tout ça je maîtraise nikel en japonais, je comprend (même si je ne m'en sert pas tous les jours) et je peux le dire le cas échéant. Par contre, des trois mots cité ci-dessus, je n'en connais pas un en anglais !
Et même drap (j'ai supposé que ça devait se dire à peu près comme en japonais, un truc genre shits, shuts ou qui ressemble), je ne sais pas vraiment. Le pire, c'est les verbes, comment dit-on "changer les draps", "déposer au coffre", "on se chargera" en anglais ???

Et quand on tombe dans le boulot, c'est encore pire !
Des mots qui me sont plus utiles que merisier, métacarpe ou dialyse : troctolite, antigorite, ophiolite, glaucophane, hornblende, lherzolite, andradite, etc.
J'arrête la liste ici, autrement on va encore croire que je ne parle pas français. Ces mots là, j'en ai besoin tous les jours, ce qui n'est pas le cas de "récréation" par exemple, je les connais tous en japonais et pas un seul en anglais. Vu l'origine des mots, il est en effet probable que l'écriture en soit la même en anglais et en français, par contre quand il s'agit de dire le mot et de communiquer à l'oral avec un anglophone (ou non anglophone mais qui ne parle ni français ni japonais), on arrête de rire. Magma, qui se dit ganshô en japonais, doit se prononcer en anglais, mégmé ? magmé ? mugma ? (en supposant que cela s'écrive comme en français, ce que je crois mais je ne me souviens pas bien)

Là-dessus, il faut comparer ce qui est comparable. Pascal a dû avoir l'occasion de pratiquer de l'anglais au moins au même niveau que son japonais, ce qui n'est pas mon cas. Mes exemples ne prouvent donc en aucun cas que le japonais est plus facile ou plus difficile que l'anglais, cela prouve juste que j'ai appris mieux le japonais que l'anglais (et pour cause ! deux ans que je vis au Japon contre 1 mois en Anglettre pour ce qui est des pays anglophones !).
Par contre, j'ai trouvé qu'au premier abord, quand on commence l'apprentissage de la langue, le japonais fait moins chinois que l'allemand (désolée, je n'ai pas pu m'en empêcher :P ), avec aucun vocabulaire au début, on n'est pas rebuté par des règles de grammaire à coucher dehors.

Pour en revenir aux exemples cités par Pascal, on peut très facilement trouver des gens qui ne comprennent pas les subtilités de leur propre langue (quand je parlais de philosophie, il s'agissait, comme tu l'a compris de philosophie à deux balles devant un verre de bière, je ne tiendrais pas une conversation de philosophie transcendantale dans ma langue maternelle, alors dans une autre...). Je vois à bien à ton niveau d'expression que tu dois avoir une solide culture, ce qui t'a permis d'acquérir un vocabulaire large, mais cela est plutôt l'exception dans tous les pays du monde. Les gens qui, bien que français, ne connaissent pas le sens de duodénum, labiacée ou polype forment à mon avis, la majorité de la population.


Pour Maître K : effectivement, reprennons mon exemple :
S'il pleut, je ne sors pas/Quand il pleut, je ne sors pas
Deux phrases, toutes deux correctes grammaticalement, présetant une petite différence de sens. La même chose dans une autre variation :
S'il pleut, je ne sortirais pas/Quand il pleut, je ne sortirais pas
La seconde phrase est incorrecte, de tels exemples existent en japonais. Quand on est débutant, on peut se limiter à la forme en ーたら (le si utilisé en français ici) qui est grammaticalement correcte dans tous les cas mais un peu lourde dans certains contextes. Après le reste vient à l'usage.
Jusqu'à un certain niveau, cela s'entend...

Pour bcg : Non, je suis bien persuadée de n'avoir pas compris ce qu'on me dit quand je n'ai compris que les mots. Malgré la "traduction" qui nous est nécessaire au début et est sans doute une étape incontournable de l'apprentissage d'une langue, il est bien évident que les concepts ne sont pas tout à fait les mêmes. Pour la base, même au Japon, un chat est un chat et une carotte est une carotte, ce ne sont pas des concepts. Par contre, dans tout ce qui est concept et ressenti, le français et le japonais ont certes une zone de recouvrement mais elle n'est pas totale. Le terme 疲れている par exemple ne recouvrera pas le même ensemble de sensation que le mot fatigué en français. C'est du moins, l'impression que j'en ai...
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Message par ELTdG »

Pascal a écrit :
Personnellement, je ne prétends pas maîtriser le japonais à la perfection,
mais ça n'est pas la langue la plus dure que je n'ai jamais vue. Loin de là.
Voui, ben par curiosité, j'aimerais bien savoir laquelle. Pour moi,
ce n'est pas l'anglais, pas l'allemand, pas le russe ni le néérlandais
(je n'ai que des notions de ces deux dernières), pas l'italien ni l'espagnol
(je m'amuse de temps en temps à lire il corriere della sera à l'hôtel,
et sans avoir jamais appris, c'est compréhensible.
Ça n'est que mon modeste avis de profane qui ne gagne pas sa croute comme interprète mais j'ai eu plus de difficultés avec le finnois, le chinois voire le latin pourtant pas si éloigné du français en comparaison. Ok, je sais on va me sauter dessus en disant que le latin est une langue morte, etc... mais je mettrais bien Pascal au défit de me traduire ses phrases exemples en latin. (désolé, rien à gagner de toute façon)

Toujours dans la foulée, il me semble que les phrases exemples à traduire relèvent du thème et non de la version. Encore une fois, je ne suis pas un interprète professionnel mais il me semble que ce sont là deux exercices assez différents (à mon humble niveau du moins), et qu'on est plus souvent confronté à la version dans la vie de tous les jours à moins d'être plombier, charpentier ou agent immobilier dans les exemples de Pascal.

Enfin, je me permets une dernière nuance en ce qui concerne les périphrases que Pascal met à l'index. Je n'ai pas honte de le dire je les utilise dès que j'en ai besoin et ça m'a sauvé la mise plus d'une fois, pas qu'en japonais. D'ailleurs c'est un problème avec pas mal de japonais qui ne les utiliseront pas instinctivement et qui préféreront <i>butter</i> sur un mot qu'ils ne connaissent pas dans une autre langue ou qu'ils auront du mal à expliquer. En outre, je n'ai fait ni hypokhâgne ni médecine, et ça m'arrive aussi d'utiliser des périphrases en français. Honte à moi :!:

C'est assez symptômatique mais chacun voit midi à sa porte et se fondera sur ses propres difficultés ou ses exigences personnelles voire professionnelles pour déterminer la difficulté d'une langue :
Pascal : le vocabulaire et l'écriture ?
Shaarazade : la grammaire ?
K : les idiômes ?
bcg : la philosophie et le sens profond des mots... ?
Ma pomme : la prononciation et la grammaire

Enfin l'échelle de difficulté de Pascal est très pragmatique mais dépend aussi beaucoup des acquis culturel. Pour un francais, l'italien sera super facile... mais en même temps très difficile pour un japonais.
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Message par shaahrazade »

ELTdG a écrit :Enfin l'échelle de difficulté de Pascal est très pragmatique mais dépend aussi beaucoup des acquis culturel. Pour un francais, l'italien sera super facile... mais en même temps très difficile pour un japonais.
Tout à fait d'accord, la "facilité" d'une langue dépend d'un certain nombre de chose qui varie des acquis culturels à l'usage qu'on en fait (pour peu qu'on l'utilise). Sans jamais avoir étudié l'espagnol ou l'italien, je m'amuse aussi de temps en temps à lire des journaux ou des textes dans ces langues, avec quelques mots piochés par-ci par-là, j'atteint un niveau de conversation de base en 2 jours et sans me fatiguer !
Sonorité, grammaire et vocabulaire proche du français, c'est un jeu d'enfant...

Pour moi, la langue la plus difficile a été l'allemand, sans aucun doute. Même encore maintenant, ça me file des maux de tête alors qu'en japonais je n'ai pas de problème. Et cela est entièrement lié à la régularité du japonais, en allemand je fais des fautes d'enfant en applicant la règle commune aux verbes irréguliers, ça fait rire tout le monde mais on me comprend...

Je ne suis pas interprète non plus, donc ne pas savoir dire "linteau" (je viens de demander à ma sœur qui a demandé à son copain, lequel en a parlé à son frère, lequel a appellé sa copine, voici 4 personnes de langue française qui ne savent pas ce qu'est un linteau...) ne me gène pas. J'ai effectivement regardé mon propre dictionnaire et le kanji de まぐさ n'existe pas dans le halpern. On trouve toutefois "linteau" dans le crown avec son kanji, la prononciation en hiragana et accompagné de la définition du mot en japonais. Je le donne en mille : plus de 50% des japonais ne vont pas comprendre de quoi on parle si on leur dit qu'au dessus de la porte d'entrée de la maison de ma grand-mère il y a un "花崗岩のまぐさ"
(oulà, je sens bcg qui chauffe... Les trois premiers kanji se prononcent kakôgan et signifient granit)...