Ce sujet est à pendre aussi au second degrès. Et si on ne pouvait vraiment pas sentir le Japon ou les japonais on rentrerait. Evidemment qu'il y a plein de bons côtés et c'est d'ailleurs l'objet d'un autre fil de discussions.damiencaze a écrit :Pardon. Moi je lis des choses sur le saucisson, les desserts, les tenues des japonais qui sont vraiment trop excentriques dites-donc, le fait que y'a pas de nom de rue, je me dis mais c'est pas possible. Les mecs ils sont a l'autre bout du monde, c'est la seule chose qui leur vienne en tete, et ils utilisent plein de leur energie pour dire ca. Les voila les petits enfants gates.
Beaucoup des choses que j'ai lues sur ce post je les ai lues et entendues des dizaines de fois (pas seulement en francais) depuis un an, ca me gave. Meme si on veut les eviter, elles reviennent au galop, une soiree avec un francais ou un anglais le mec il va te parler du fait qu'il aime pas le poisson cru et qu'ici ils mangent que ca c'est bizarre comme pays. Ensuite on apprendra qu'apres 5 ans il sait toujours rien dire en Japonais. Je sais meme plus quoi dire, maintenant je ris seulement et ensuite je retourne aux gens agreables. Il y a des gens qui savent la fermer, regarder et ecouter, et d'autres qui gesticulent a tout bout de champ. Et au Japon, c'est typique du gaijin, cette facon de s'organiser en meutes de raleurs.
Il faut jouer le jeu de la culture du pays d'accueil ou alors tout arreter. S'oublier cinq minutes, oublier sa langue natale, manger la nourriture du pays, apprendre la langue du pays, pleurer un peu de decouragement, y retourner, rencontrer des gens avec qui on se sent mal et d'autres avec qui on se sent bien et effectuer un tri tout a fait naturellement, arreter un peu d'intellectualiser (n'importe comment) sa situation et essayer d'etre un peu plus animal, pas avoir peur de la solitude ou d'etre avec des gens differents, marcher beaucoup, pointer du doigt de la nourriture qu'on ne connait pas pour la demander au restaurant, etre gentil autant qu'on peut, voila qui me semble etre une forme de solution. Sinon on reste dans son pays, non? Je parle pas de faire son Nicolas Hulot ou son routard. Je dis juste que quand on s'est donne les moyens de venir jusqu'ici, il faut aller jusqu'au bout, ca peut que porter des fruits. Il y a un vrai piege quand on se sent mal a vouloir analyser a tout prix, comprendre, comparer, en parler a d'autres qui sont (croit-on) a meme de nous comprendre parce que (croit-on) dans la meme situation.
J'ai essaye de parler de la politesse des Japonais et de la beaute des visages sur un autre post, je me suis fait renvoyer ma naivete. J'ai tente un post sur le miso qui etait une facon de parler des choses du Japon qui font plaisir, en esperant qu'on allait parler de plein de trucs, bah mes couilles. Les gaijins preferent raler entre gaijins, tout le temps et dans toutes les langues. Ca fait ghetto, ca me rend triste, point barre. Je me sens pas a cote de la plaque. Les discussions sur ce qui craint au Japon ont toujours un succes deprimant, c'est pas etre a cote de la plaque que de faire part de son depit, parce que ces choses-la, les gaijins tout brumeux et qui parlent fort, les trois quarts des hommes, sont une grande partie de ce qui gache (presque au quotidien) mon sejour au Japon.
Par ailleurs, quand je parle du saucisson ou autres âneries de ce genre, je cherche simplement à dire que comme beaucoup de gens qui vivent à l'etranger on peut avoir des phases de retour à ce qu'on connait le mieux. J'ai connu des japonais en France qui ne voulaient se nourir que de ramen pendant quelques jours et qui rigolaient de s'entendre faire du bruit en aspirant les précieuses pâtes. Je connais aussi une américaine qui adore la France mais qui en avait parfois marre d'entendre parler de Bush ou de trucs énormes sur son pays alors qu'elle vient d'un coin de campagne où les gens ont d'autres préoccupations que de "dominer le monde"...
On peut très bien évoquer des détails comme ceux-là et apprendre la langue, fréquenter des japonais en reconnaissant que les gens ne sont pas tous les mêmes quoi qu'il arrive etc.
Tu parles d'"enfants gâtés" mais que sais-tu éxactement des gens qui participent aux discussions de ce forum?
Oui moi aussi j'ai entendu plus d'une fois des étrangers l'ouvrir bien haut et se faire remarquer là où il n'y avait pas lieu de l'être. En même temps je connais aussi des étrangers très sympas qui ne prennent jamais la grosse tête parcequ'ils vivent au Japon etc.
Pour le reste on trouve ce qu'on veut à Tôkyô et si j'ai une furieuse envie d'une baguette de pain je sais où trouver une bonne boulangerie!
On ne t'a pas attendu pour comprendre qu'il y avait un travail à faire sur soi en décidant de vivre ici.
Sinon qu'est-ce-qui te manque de ton terroir natal?