Coucou,
je rejoins le sujet, que j'ai lu depuis ses débuts. C'est difficile de donner des conseils ou des avis, car il s'agit avant tout de tes choix de vie et de ton ressenti personnel. Ça peut être l'histoire de ta vie ou une catastrophe, mais cela ne dépendra que de vous et de la forme que vous donnez à votre relation. En tout cas, d'un strict point de vue sur l'évolution, je suis contente de voir que cela "a pris" entre vous. Car c'est bien cela, vos rencontres, ces échanges, tout a été dans le bon sens. Mais le bon sens doit aussi s'allier à la réalité, à savoir que c'est un sacrifice énorme de ta part: tu quittes ton pays, ton travail pour un autre pays, pas évident, une autre langue, une incertitude professionnelle et... une famille dans laquelle tu vas t'installer.
1)
Lieu de vie
Je ne vis pas au Japon (pas encore) mais je navigue dans une relation similaire et je pars là bas pour un "test". Et c'est là justement ce que je te suggererais: il est bien mignon ton Shinichi (j'adore ce prénom au passage), mais tant que tu n'as pas vécu plusieurs mois voir un an là bas, tu ne peux pas savoir comment tu vas "réagir".
- Certain(e)s le vivent très bien...
- ...d'autres ont le mal de pays qui peut virer au cauchemar (surtout lorsque tu es "coincée" par des engagements).
Sans remettre en cause la question du mariage, il faut, qu'indépendamment de lui, tu te poses la question d'aller vivre là bas "pour voir" (avec un working holiday ?).
2)
la question qui fâche: les finances
Sur le point de la dépendance...

c'est difficile hein ? Je vis "un peu" la même chose, mon fiancé ayant la fâcheuse manie de me dire "je vais payer". Après, j'ai envie de dire, il faut pas qu'une histoire d'argent ternisse une histoire d'amour. Parfois "laisser aller" ne signifie pas finir dans une cage dorée. Il faut comprendre qu'il y a une part culturelle énorme là dedans, et être dépendant n'est pas en soi, quelque chose de négatif, notamment dans les sociétés communautaires. Si tu en as peur, bien évidement, cela amène à réfléchir à la compatibilité de ton mode de pensée. Il est très traditionnel, et fonctionnera comme ça (à 38 ans, on change difficilement). Cette question amène bien entendu au point...
3)
le travail
Alors là, je peux pas répondre (je suis moi-même en doute). Si tu parles anglais et te débrouilles pour apprendre le japonais, tu peux voir auprès des cliniques internationales. Ayant une clientèle plutôt étrangère et communiquant sur la base de l'anglais, cela peut servir (ou auprès des médecins référencés au niveau de l'ambassade comme parlant anglais ou français). Malheureusement, je pense que ça va plus dans le sens de l'embauche d'un natif ayant des compétences linguistiques... Cependant, il ne faut pas désespérer. Trouver un travail à l'étranger, ça demande des efforts, peut être une reconversion, l'apprentissage de la langue...
Mais si tu es motivée et épaulée par ton futur époux, tu peux avoir le loisir de prendre le temps pour trouver une activité (à ce propos il y a une association pour les femmes d'expatriés qui s'est construite, et de ce que j'ai vu, elle aide à la formation pour trouver un travail... Je ne sais pas ce que ça vaut sur place, mais cela témoigne d'un réseau qui peut t'accompagner aussi dans ces démarches).
La question est: dans un contexte où tu es dorlotée comme une princesse, auras-tu l'envie de sortir trimer avec les autres
4)
les parents
S'ils sont avec vous, ils le seront longtemps. S'ils sont malades... S'en occuper incombe à la famille. Là aussi, il faut que tu en discutes avec lui. Tu peux t'entendre extrêmement bien avec eux (en apprenant la langue, par la joie des petits enfants...) mais ne pas pouvoir assumer leur soin (comme tu peux découvrir que tu es prête à faire ce pas). C'est quelque chose que nous avons perdu en France, et qui est difficile parfois à concevoir. Bon, visiblement, il a les moyens tout de même d'assurer une aide par exemple (mais cela reste un "étranger" qui viendrait s'occuper des parents...).
Et tu peux ne pas du tout t'entendre avec eux. Et là tu n'auras certainement pas envie d'assumer des soins.
Le tout est sans doute de vivre cela avec diplomatie, patience, et concessions

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5)
le temps de présence de l'époux
Alors là... C'est un peu roulette russe... En effet, il va aligner les heures de boulot.
Mais j'ai envie de dire: tu sacrifies beaucoup, tu fais des concessions énormes (c'est évident). Il serait temps que lui aussi renvoie la balle. Par le dialogue et le compromis, tu peux lui parler de cette crainte spécifique: son absence du foyer. C'est à dire que si vous n'en parlez pas, il ne le comprendra pas de lui même parce qu'au Japon c'est "comme ça" (mère au foyer qui coach ses enfants, et le père qui travaille à n'en plus finir, du moins dans le schéma "classique").
Conclusion :
Ça ne sera que par un dialogue franc, honnête, et où tu poses aussi tes conditions, que tu pourras être rassurée sur un projet qui "te fait peur" parce que ça va trop vite. Je dirai que ce n'est pas un problème de vitesse (certains se marient 6 mois après la rencontre :p), c'est de se précipiter sans mettre au clair la feuille de route. C'est un peu le saut de la foi (et là encore, ça peut marcher comme... ça peut échouer).
Enfin je parle comme une grande spécialiste, mais j'ai pas plus d'expérience que ça, et le bon sens n'est pas toujours le meilleur !! Parfois le grain de folie fait tout

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Je pense qu'on pourra te donner tous les conseils, avis, opinions du monde (forumeurs, amis, famille), la décision te revient entièrement, et elle repose sur les réponses que tu auras à tes interrogations.
Ne passe pas à côté d'une chance que tu regretterais, ne te jette pas dans une situation que tu regretteras. Tout cela t'appartient en main propre, et tu ne dois fonder la décision que sur ton ressenti (si tu suis l'avis de quelqu'un, tu pourrais en vouloir à cette personne, par exemple).