Comment gérer la distance?

Discussions sur les couples franco-japonais et leurs enfants. Mariage, divorce, garde des enfants.
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Orso
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Comment gérer la distance?

Message par Orso »

Bonsoir à tous
Cela fait deux ans jour pour jour que j'ai débuté une histoire d'amour avec une jeune femme japonaise. Nous nous sommes rencontrés en Italie où nous séjournions tous deux pour nos recherches (je suis enseignant-chercheur en Histoire, elle est architecte et fait une thèse de doctorat en histoire de l'architecture italienne).

Après sept mois de vie commune dans la péninsule (la langue de Dante est notre instrument quotidien de communication) chacun est rentré dans son pays respectif pour cause d'obligations professionnelles. Elle a ensuite séjourné 3 mois l'été dernier chez moi à Paris, puis un mois cet hiver ; enfin, cet été, je suis allé la trouver deux semaines au Japon, pour la première fois, et ai connu sa famille qui m'a fort bien accueilli. Il va de soi que nous nourrissons le projet de nous retrouver de manière plus durable. Compte tenu de sa situation (32 ans, étudiante en thèse habitant chez ses parents) et de la mienne (35 ans, enseignant-chercheur, fonctionnaire de l'Education Nationale depuis 11 ans, propriétaire (en cours d'accession) de mon logement) le choix s'est naturellement porté sur une installation à Paris avec éventuellement un mariage.

Le problème réside dans le fait qu'elle devrait consentir un gros sacrifice et renoncer (presque surement) à une carrière universitaire (probable) au Japon, après tant d'années d'études, en échange d'un avenir professionnel fort incertain en France. Elle trouverait ici du travail en tant qu'architecte, mais elle se refuse à exercer ce métier qu'elle a très vite abandonné pour se lancer dans la recherche universitaire. De plus, bien qu'assez libre vis-à-vis des traditions japonaises, elle est fort attachée à son pays, à sa famille et à la vie dans l'archipel et n'éprouve aucune attraction particulière pour la vie en France. Je comprends bien qu'il s'agit d'un choix fort difficile. De fait, nous avons déjà à deux reprises repoussé la date prévue de son installation en France: depuis quelque temps nous étions d'accord sur le fait qu'elle vienne à la fin de son doctorat, dans environ un an et demi.

Cependant, malgré cet engagement, elle peine à se faire à cette idée, qu'elle semble vivre fort mal, malgré tout l'attachement qu'elle me démontre. J'essaye de la rassurer, de lui montrer qu'une installation en France ne sera pas forcément définitive (peut-être réussirai-je à être "professeur invité" dans une université japonaise après plusieurs années de patient travail de contact scientifique), que si elle s'y trouve mal il lui sera toujours possible en désespoir de cause de rebrousser chemin et de reprendre son parcours au Japon... en vain, ses craintes ressurgissent périodiquement de manière plutôt irrationnelle et elle remet alors en cause tous nos projets (pour la deuxième fois en un an). J'ai peur qu'une année et demie de distance ne vienne encore étioler l'enthousiasme des débuts et remettre en cause une décision qui semble bien fragile et combattue. Pourtant, notre vie commune jusqu'ici, intense mais sereine (nous sommes très proches dans nos goûts et nos manières de penser malgré les apparentes différences culturelles qui n'ont jamais représenté un réel problème) semble pleine de promesses.

Je voudrais avoir quelque avis d'expérience sur la distance et la manière dont vous l'avez surmontée. Surtout, comment la décision de vivre à un endroit (France ou Japon) s'est-elle imposée: une fois pour toutes? renégociée périodiquement? dans l'enthousiasme? dans la douleur?
Merci pour tous vos avis et vos conseils.
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Hachiryu
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Message par Hachiryu »

Bonjour Orso,

Plus on avance en âge et plus les obligations installées deviennent nombreuses et la décision que vous allez prendre ne sera certainement pas facile. Comme vous le dites tout penche pour l'instant vers un déplacement de votre amie vers la France. Est-elle certaine d'obtenir un poste universitaire au Japon? Récemment cela devient de plus en plus difficile pour les jeunes diplômés de trouver un poste à plein temps.

Moi aussi au début de la relation avec celui qui allait devenir mon mari nous avons vécu séparés mais nous étions absolument pas installés ni l'un ni l'autre donc il n'y a pas eu ce conflit professionnel à régler et je réalise que nous avons eu beaucoup de chances.

Cependant nous avons parmi nos amis un couple d'universitaires, lui japonais, elle britannique qui se sont connus alors que tous les deux avaient entamés de brillantes carrières dans leurs pays respectifs (donc à peu près à vos âges). Ils ont tout simplement pendant plusieurs années après s'être mariés continué à remplir leurs obligations professionnelles dans leurs pays, ils ont eu un fils et au bout de quelque temps, elle a trouvé un poste au Japon (il faut dire qu'elle est spécialiste du Japon) et donc vivent maintenant à Tokyo.

Est-ce que votre amie, après son séjour en Italie, n'a pas eu l'occasion de tisser des relations qui lui permettraient de trouver un emploi en Europe, sinon en France? En tout cas, je vous souhaite bon courage et persévérance, d'après ce que vous nous révélez de votre histoire, cela en vaut la peine!
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Orso
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Message par Orso »

Merci Hachiryu pour votre gentillesse et votre disponibilité. L'exemple de vos amis m'intéresse: où ont-ils vécu pendant la période où chacun d'eux enseignait dans son pays? Pour nous malheureusement, les choses sont plus compliquées car je ne suis pas spécialiste du Japon mais de l'Italie médiévale et mon amie n'est pas non plus spécialiste de la France, quoique des réorientations partielles ne soient pas inenvisageables. En outre, du point de vue des débouchés universitaires, la situation en Italie est bien pire qu'en France et il y a un chômage intellectuel terrible dans la Péninsule. Mon amie a certes quelques contacts en Europe mais rien en l'état qui puisse déboucher sur une proposition de travail et sa timidité ne constitue pas un atout en ce domaine. Je lui ai suggéré de publier en italien, en français ou en anglais, ou de traduire ses articles en ces langues. Cela pourrait constituer un début pour un CV "européen", car malheureusement le monde universitaire nippon vit de manière assez autarcique. Merci de tout coeur pour vos encouragements.
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G7
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Message par G7 »

pour ce qui est de l architecture, si je ne m abuse, avec un diplome japonais, elle ne peut pas exercer en france... elle devra obtenir un papier l autorisant a etre architecte en france !!! ca peut soit lui couper l envie encore plus, ou au contraire lui donner un challenge motivant !!!
mais bien se renseigner a ce sujet avant de lui mettre trop d idee en tete !