Terao a écrit :Mais tu auras toi aussi surement des occasions de rire. Enfin, tu realiseras aussi a quel point le japonais est une colonie americaine du point de vue culturel. C'est une chose qui fait tres mal, car tu voudrais qu'ils prennent leur independance, mais soit certains japonais ne le veulent pas et d'autres ne le peuvent pas. C'est la qu'ils faut leur enseigner l'idee de patrie au sens culturel du terme.
Oulalala, ça sent le gaijin qui vit à Tokyo ça !
Bah, moi je n'ai pas aimé Tokyo parce que je trouvais la ville et le mode de vie trop caricatural. En plus les gens sont agressifs à côté de ce qu'on trouve ailleurs alors ça ne m'a vraiment pas fait envie. Ceci dit, les japonais ont l'air d'aimer, alors...
Dans le fond, je suis un peu d'accord avec Kansaigine, les japonais sont urusai ou dernier degré avec l'anglais. C'est d'ailleurs ce que je dis à ceux qui insistent. Les gens qui nous donnent du "sank yu" et du "sowi" et qu'on est jamais amené à revoir.... Bah, yaka les mépriser mais pour les autres, ceux du club de sport (le club de taiko, dans mon cas), cela vaut vraiment le coup de s'expliquer une bonne fois pour toute. Pour moi, forcément, c'est plus facile, vu que je ne comprends que l'anglais basique, j'ai fait (dans le temps) répéter mon prof de taiko 70 fois, il a fini par oublier l'anglais.
Évidement, les japonais de mon entourage n'oublient pas que je suis étrangère, ça ne peut être oublié, et au premier regard, à la première rencontre, j'ai toujours droit à l'incontournable "naillessu tou miiiite you". Ça m'énnerve, et c'est même pas que je me sente "discriminée" par mon statut d'étrangère ou que je déteste l'anglais (on me parlerais par défaud en Russe ou en Allemand, ça ne me plairait pas mieux). L'impression que ça me donne, c'est que les japonais nous croient trop cons pour réussir à retenir les salutations d'usage en japonais, c'est certes subjectif mais...
Kansaigine, tu peux le leur dire comme ça, que tu n'es pas idiote et que el japonais est ta langue de communication courante. Mais quelque part, sans vouloir te jetter la pierre, si même les gens que tu connais bien cherchent à créer une complicité avec toi en plaçant des mots anglais à qui mieux-mieux dans la conversation, c'est que tu dois entrer dans cette complicité là. Je ne peux que difficilement te donner des conseils pour éviter d'éviter la "complicité anglophone" mais ce serait peut-être une solution ?
Pas plus tard que le week end dernier, j'étais allée me balader en montagne, et je tombe sur un type - ou plutôt, c'est lui qui me tombe dessus - qui me disait.... Ma fois, je pense que ça devais être de l'anglais parce que je n'ai rien compris, et ça devait être un équivalent quelconque de "きれいですね" parce que c'est ce qu'il m'a dit en japonais après que je l'aie fait répéter 10 fois. C'est bizarre parce que, bien que nulle, j'arrive à comprendre normalement quand on me dit "beautifull"...
Mon second prénom à moi, ce n'est pas "whea aa you furom" mais "titchu-mi inglishu", on ne prend même pas la peine de me demander d'où je viens (enfin, il faut relativiser aussi, ça ne m'arrive pas tous les 4 matins, juste une ou deux fois par mois...). Il y a à cela plusieurs réponse possibles qui vont de "c'est 10000 yens de l'heure" à "titchu mi chainize", et l'effet que ça me fait c'est exactement le même que quand je croisais un jeune en France, qui me disait "oh, zyva, files-moi une cloppe !". C'est dire que ce n'est ni une question d'anglais ni une question de japonais, de culture, de place ou je ne sais quoi. Il y a juste que je n'aime guère qu'on me tombe dessus en exigeant quelque chose de moi (sans même savoir si je fume ou non)...
Cable a écrit :C'est marrant tous ces témoignages, je n'ai pas cette expérience de gens qui viennent me parler spontanément, ou qui parlent de moi devant moi.
Je ne dois pas avoir l'air très avenant ?!?
Ou ils ont peur de moi.
Par contre, j'ai bien droit aux "sori" quand on me bouscule et aux "san kyu" quand je tiens la porte à quelqu'un. C'est donc bien qu'ils se rendent compte que je ne suis pas japonais.
Dans mon cas, c'est sur et certain, je ne fais peur à personne. Tokyo est, à mon avis, un peu particulière et les grandes villes souffrent de la méfiance qu'elles créent, mais mon boulot m'ammène à aller me promener sur le terrain dans des bleds pas possible (au moins 50 habitants, en pleine montagne !) où je me fais aborder systématiquement. C'est toujours gentil, et je ne vais pas m'en plaindre parce que généralement, on m'invite à boufer et dormir gratos chez l'habitant (mon chef est toujours halluciné de l'absence de note de frais après 3-4 jours sur le terrrain, et j'ai pris l'habitude de trimballer des trucs qu'on ne trouve que difficilement en pleine campagne, histoire de ne pas trop la faire "parasite"...).
Dans les plus petits bleds, je n'ai pas droit à l'anglais, il faut dire que la moyenne d'âge est de 70 ans et que les grand-mères locales ne parlent déjà pas le japonais, alors l'anglais...
Heureusement, la grand-mère est toujours - ou souvent - en tandem de choc avec un gosse qui me traduit son patois local en japonais standard, ça permet de communiquer.
Dans les grosses villes, c'est variable, l'anglais arrive par rafales : on n'en entend pas un mot pendant 2 mois puis on recontre coup sur coup 30 personnes qui veulent parler en anglais.
Le pire, c'est la ville moyenne (comme Kanazawa

), personne n'y est vraiment capable de parler anglais - et personne n'en a besoin d'ailleurs, mais ils veulent apprendre, donc c'est "titchu-mi inglishu" et comme je ne fais pas peur....