Le véritable homme de valeur (貴人) est celui qui est sans trouble (無事)

「無事是貴 人」 ぶじこれきにん

三玄院 長谷川寛州

外に向かって求める心を捨ててこそ「無事」であり

そういう人こそ本当に貴い人である

苦難を得た人でないと「無事」のにはほど遠いといえましょう

L’expression japonaise 「無事是貴人」 (ぶじこれきにん, Buji kore kin’in) est une maxime zen profonde, que l’on peut traduire littéralement par :

« Le véritable homme de valeur (貴人) est celui qui est sans trouble (無事). »

Voici une explication en français, en s’appuyant sur le commentaire de 長谷川寛州 (Hasegawa Kanshū), maître zen du temple 三玄院 (Sangen’in) :

« 無事 » (buji) ne signifie pas simplement « sans problème » au sens ordinaire, mais plutôt un état d’esprit paisible, détaché, libre des agitations mentales. C’est un état de quiétude intérieure qui ne dépend ni des circonstances extérieures, ni des désirs mondains.

« 貴人 » (kin’in) désigne une personne noble ou précieuse, mais ici il ne s’agit pas d’un statut social ou d’un honneur officiel. C’est la véritable noblesse de cœur que l’on atteint lorsqu’on renonce à la quête extérieure de sens ou de reconnaissance.

Selon le commentaire de Hasegawa Kanshū :

« C’est seulement en abandonnant le cœur qui cherche à l’extérieur que l’on atteint le véritable ‘buji’ (état de paix). Et une telle personne est véritablement noble. »

Il ajoute :

« Ceux qui ont traversé des souffrances et des épreuves sont les plus proches de cet état de ‘buji’. »

Autrement dit, la vraie paix intérieure (無事) n’est pas une absence de difficultés, mais un dépassement de celles-ci. Et la véritable grandeur humaine réside dans la capacité à transcender les tribulations de la vie sans s’y attacher, en gardant le calme et la simplicité du cœur.

TOKONOMA IMG 8501.

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Opération chirurgicale : ça fait mal… au portefeuille !

Je dois me faire opérer courant juin et dois donc me faire hospitaliser pendant une semaine environ m’a annoncé la ravissante chirurgienne qui m’a examiné.
J’ai demandé à l’infirmière combien coûtait une chambre particulière. Réponse : 40000 yens par jour! Ils ont aussi des chambres sans douche, juste un lavabo, à 17000 yens mais elles sont rarement disponibles.
« Et les chambres ordinaires comprennent combien de lits?
– 8 lits… »
Alors j’ai dit : « Bon je prends seulement 2 ou 3 jours de chambre particulière et après, je voudrais être transféré dans une chambre ordinaire… »
Réponse de l’infirmière au bout du fil :
« Monsieur, nous ne pouvons pas vous garantir que nous pourrons vous changer de chambre en cours d’hospitalisation.
– Ah bon? Alors, je sortirai au bout de 3 jours, tant pis! Je signerai une décharge » ai-je répondu!

Voilà ce que j’avais écrit hier.
Aujourd’hui, nouvelle consultation, cette fois avec un jeune chirurgien très sympa qui me dit que dès le lendemain de l’opération certaines personnes sont déjà en train de trotter dans les couloirs et donc que la durée d’hospitalisation peut être considérablement réduite. Notez bien le « certaines personnes ». Ça dépend quand même de leur état…
Donc, si mon état est satisfaisant, ça m’arrange bien parce qu’à ce tarif je me voyais pas rester plus de 3 jours! Enfin… j’ai pas eu tout le détail des prestations, j’aurai peut-être droit à des « private dances » chaque soir…
Ensuite, revue de détail avec l’infirmière qui me dit que « pas de problème pour l’attribution d’une chambre mais qu’on ne pourra pas me la garantir vu que cela dépend des admissions en urgence. » Vu comme cela, c’est parfaitement compréhensible. Je ne voudrais pas qu’on laisse à la porte, dans l’ambulance, un pauvre diable ayant besoin d’un lit par ma faute. Le Japon a défrayé la chronique ces dernières années pour avoir refusé aux urgences des malades. Certains en sont même morts.
Bref, c’est la veille de l’hospitalisation qu’on me téléphonera pour m’annoncer mon sort. Génial, hein!
Je m’attends à quelque chose du genre : « Ah ben… on n’a plus que des chambres à 80000 yens/jour. J’ai vu la grille des tarifs aujourd’hui, il y en a ! À ce prix-là, on doit avoir la revue du Crazy Horse et son équipe au grand complet!

E-tax au Japon : les impôts par internet pour un résident étranger…

Aujourd’hui, je suis allé à la mairie de l’arrondisssement d’Arakawa (Tokyo) pour demander un document nécessaire pour effectuer sa déclaration d’impôts par internet.
C’est le Centre des Impôts du même Arakawa-ku qui m’avait indiqué que je devais tout d’abord me procurer un « certificat électronique (denshi shômeisho) » avant de poursuivre les formalités d’inscription sur leur site. Les gars du centre des impôts, étaient, comme d’habitude, très sympas et serviables. Si si, je fayote pas, je le pense! Ils s’étaient même mis à trois pour me rassembler la documentation.
Pour un citoyen japonais, c’est un papier facile à obtenir à la mairie moyennant la modique somme de 500 yens et l’attribution d’une carte à puce contenant ses données personnelles. Mais lorsque je me suis adressé au guichet, on m’a gentiment redirigé vers le bureau des étrangers.
Là, un monsieur fort sympathique lui aussi, nous a bien expliqué que les étrangers devaient en fait s’adresser à un organisme privé, dont il ne pouvait pas dire le nom (devoir de réserve et service public obligent). Mais il s’est empressé de nous dire également que, d’après ses infos, le montant à régler à cette prestation d’une société privée -dont nous ne connaissons pas encore le nom- était assez élevé puisqu’il serait de l’ordre de 25 000 yens! Non, n’écarquillez pas les yeux, et ne me dites pas que je me suis trompé d’un zéro! Bon, c’est que ce monsieur nous a dit, n’est-ce pas? Pour l’instant, je n’ai pas vérifié l’info…
Mais comme l’a gentiment ajouté notre interlocuteur : « Ça fait quand même une grosse différence, hein ! » Oui, c’est même totalement dissuasif !
Ça vous donne pas envie d’en savoir plus, vous ? Moi, si. Et je pense même qu’il s’agit purement et simplement de ségrégation.
J’allais oublier… Il paraît que le nom de l’organisme qui gère l’attribution des cartes à puces pour étrangers se trouve sur le site web… de l’Agence Nationale des Impôts ! Tiens, pas de devoir de réserve dans ce cas??
L’autre jour, j’avais dit aux gentils fonctionnaire du Centre des Impôts d’Arakawa-ku que je leur ferai un petit retour d’info après ma visite à la mairie. Ils vont être servis !

25 mai 2010 : modification/ajout

J’ai trouvé ceci sur le site de http://www.debito.org/?p=1014 :

« … Foreigners, however, do not have a kihon daicho and therefore cannot get a Y1000 signature. After some research, the NTA suggested going to a commercial source of compatible electronic signatures, Miroku joho service ( mjs.co.jp ) which charges Y32,550 for the same service… »

De nombreux habitants d’Okinawa se plaignent de la délinquance, du bruit et de la pollution liés selon eux aux bases

Lu dans l’Express (ici) : De nombreux habitants d’Okinawa se plaignent de la délinquance, du bruit et de la pollution liés selon eux aux bases.

On les croit ! (ironie) Le Japon est un pays très bruyant, très pollué et peu de Japonais s’en plaignent. Et puis, les Japonais sont aussi des délinquants…
Pourtant, depuis quelques années, on a l’impression en lisant la presse qu’il n’y a de délinquance qu’américaine à Okinawa. Tout comme, toujours d’après les médias, on a parfois l’impression que la délinquance n’est le fait que des étrangers au Japon en général.
Bref, ces soi-disant arguments contre les bases américaines ne sont qu’un prétexte pour rejeter les Américains! Ça crève les yeux.
Ceci dit, ça fait un bail qu’ils sont là… Qui va les remplacer? Les Japonais eux-mêmes ou… les Chinois?
Je le disais déjà dans les années 80 : « Je partirai du Japon avec le dernier soldat américain. » Et même peut-être avant.

Safety Network Crisis : émissions spéciales de la NHK

Il y avait une émission très intéressante sur la NHK ce soir.
セーフティーネット・クライシス vol.3
しのびよる貧困 子どもを救えるか
http://www.nhk.or.jp/special/onair/091004.html
Les intervenants ont parlé des problèmes d’éducation des enfants en focalisant sur la paupérisation et ses conséquences sur les familles ayant des enfants à éduquer. On dirait que le vent a tourné à la NHK aussi…
D’après leurs chiffres, un enfant japonais sur sept est touché par la pauvreté. C’est un chiffre énorme pour une puissance économique comme le Japon! Avec pour conséquences, par ex., des enfants sous-alimentés, partant à l’école le ventre vide, beaucoup d’autres (ou les mêmes) n’allant pas chez le médecin alors qu’ils ont de la fièvre et même pas gardés -ni récupérés- par leurs parents car ceux-ci doivent aller à la kaisha (l’entreprise) pour ne pas se faire virer.
Vraiment très bonne émission, sans fard, sans langue de bois.
Surtout, les enfants étaient placés au centre des problèmes, pour le présent, pour l’avenir, ce qui, évidemment, est une excellente approche.

Extrait de la page du site présentant l’émission :
« 経済危機が深刻化する中、大量解雇の波は、非正規労働者ばかりか正社員にまで及んでいる。世帯主の失職の影響から、いま「子どもたちのセーフティーネット」が危機に瀕している。

OECDは、日本の「子どもの貧困」が際立って加速していると警告した。給食費や教材費が払えず小中学校への通学も難しくなったり、貧困から高校を中退せざるを得ない子どもが急増している。背景には、日本の社会保障制度が「正社員」を前提に設計されたまま、抜本的な見直しが行われていない点がある。子育て世代に当たる20代〜40代の、4割近くが低所得の非正規労働者であるにもかかわらず、子どもの医療費、教育費、住宅費、食費等の負担は、正社員家庭と同じく一律に求められ、貧困に拍車をかけているのだ。

子どもたちの「健全な育ち」を保証する「人生前半の社会保障」を築くには、どのようにセーフティーネットを張り替えていけば良いのか。番組では、日本の子どもたちの現状を検証し、さらにフィンランドなどの先進的な取り組みも紹介しながら、子どもたちのための社会保障・セーフティーネットのあり方について考えていく。 »
J’en remets une couche sur les Jeux Olympiques… Les sommes folles englouties par la municipalité de Tokyo pour la promotion de la ville, c’était vraiment pas la priorité de Tokyo. Si on ne fait pas grand choses pour les SDF, au moins qu’on s’occupe des enfants en difficulté.
Bon, ceci dit, que fera le Brésil?? Les enfants des favelas (bidonvilles brésiliens) auront-ils des billets d’entrée gratuits pour les JO ?

Le syndrome de Münchausen : maltraitance sur ordonnance

Je ne compte plus le nombre de parents qui m’écrivent pour me faire part de leurs problèmes suite à une séparation ou un divorce. Les associations sos-parents-japan.org et sos-papa, en collaboration étroite avec le réseau associatif Oyakonet (18 associations japonaises!) font un excellent travail de lobbying pour essayer de faire changer la loi sur l’autorité parentale au Japon.
En effet, la loi au Japon ne reconnaît l’exercice de cette autorité qu’à un seul parent, ce qui conduit fréquemment à des abus de la part du parent auquel elle a été attribuée, avec pour corollaire l’impossibilité pour l’autre parent de continuer à voir régulièrement son enfant.
Notez bien, j’écris « parent » mais il s’agit à 90% des pères qui sont privés de droit de visite à leur enfant suite à un divorce. Et ceci ne touche pas les étrangers mais la très grande majorité des divorcés japonais.
Il convient d’insister sur le fait que LES ENFANTS sont ainsi privés de leurs droits élémentaires de voir leurs 2 parents, et, dans le cas d’un parent étranger, sont également privés d’un pan entier de leur famille de « l’autre pays » ainsi que de sa langue et sa culture.

Oui, cela paraît inconvevable pour un Français mais c’est ainsi que ça se passe au Japon en 2009!

Un des aspects de ce problème me semble être ce que l’on appelle « Le syndrome de Münchausen ». Il a été décrit par les médias (y compris les médias japonais, il y a déjà quelques années) mais la compréhension de son mécanisme n’est sans doute pas entrée dans les esprits. Il touche en effet à des tabous, notamment celui de l’amour maternel, qui le rendent difficile à déceler, y compris pour le corps médical.
Wikipédia présente un article très incomplet, et donc décevant, sur le sujet mais en revanche doctissimo.fr  présente plusieurs pages permettant de bien appréhender le problème.

Extrait de l’article de Mathieu Ozanam :
(article complet ICI)

Une maladie insoupçonnable

Si l’on estime que le phénomène est marginal, son ampleur réelle demeure très difficile à évaluer. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer, et au premier chef le désarroi des médecins face à une maladie qui échappe à tous les traitements. La plupart des mères évoluent en effet dans le milieu médical ou paramédical. Les signes qui permettraient de repérer la simulation ne sont pas perçus : le fait que l’enfant se rétablisse en l’absence de ses parents ; la multiplicité de cas de maladies rares dans une même fratrie… Et quand bien même des soupçons pourraient naître, les médecins impuissants n’osent pas briser le tabou de l’Amour maternel. Impossible d’accabler cette mère éplorée qui semble si dévouée à son enfant et si coopérante avec l’équipe médicale. Il faut ajouter que la législation française interdit de pratiquer une vidéo-surveillance à l’insu des personnes filmées. Les mères doivent par conséquent être prises en flagrant délit « d’empoisonnement ».

Coupable ou victime ?

Pour autant les psychiatres voient dans la mère plus une victime qu’une coupable. Son amour est fusionnel, son enfant est considéré comme étant le prolongement d’elle-même. Ces femmes ne cherchent pas à maltraiter leur enfant, mais à attirer l’attention de l’équipe médicale pour forcer l’admiration de leur entourage par leur abnégation. Incapable de tisser des liens par ailleurs, la pseudo-maladie leur permet de développer une sociabilité qui leur fait défaut. Cette position est valorisante à plus d’un titre, puisque la mère se sent supérieure aux médecins. « Non seulement elles maîtrisent la pathologie et le pronostic de l’affection, mais en plus elles peuvent « guérir » leur enfant du jour au lendemain » explique le Dr Andrei Szoke, attaché du service de psychiatrie de l’hôpital Albert Chenevier (Créteil).

Des malades qui refusent de se soigner

Les personnes atteintes du syndrome de Münchausen refusent dans la plupart des cas le diagnostic et ne se reconnaissent pas comme étant malades. « Elles savent que ce qu’elles font n’est moralement pas acceptable, mais comme dans la kleptomanie ou la pyromanie, elles vivent un état tensionnel qui ne s’apaise qu’une fois l’acte accompli ». Internet offre un nouveau moyen d’expression à ces malades qui participent à des forums sur des sites médicaux ou associatifs. « En général ils se font repérer par leur assiduité, les multiples complications qu’ils décrivent laissant peu d’espoir sur leur pronostic vital dans la vraie vie » précise Andrei Szoke. Quant aux enfants, on a constaté que nombre d’entre eux développaient à leur tour un syndrome de Münchausen une fois adulte, et parfois même dès l’adolescence.