Il y a quelques jours, en emmenant ma fille à la crèche, j’ai rencontré la mère d’une de ses petites copines. Nous avons bavardé un peu et elle m’a dit que son mari travaillait pour http://okwave.jp/. J’ai regardé le site et l’ai trouvé intéressant. C’est un ensemble de forums où l’on peut poser des questions sur tout. Ce soir, un programme de télé était consacré au patron de cette société qui a vécu une histoire assez extraordinaire. Il était SDF. Un jour on lui propose un petit boulot: il s’agit d’élaborer un site internet. Malgré son ignorance totale des techniques de réalisation de pages web, il accepte ce travail. Il demande de l’aide sur des forums mais on lui répond assez ironiquement, voire méchamment, sans lui donner la moindre piste. C’est de là que l’idée lui vient de créer un forum où l’on répondrait à TOUTES les questions. Il se met donc à étudier par lui-même, réussit à créer des sites rencontrant un certain succès et, de fil en aiguille, monte une boîte qui fait un énorme chiffre d’affaires… Moralité: Répondons toujours avec courtoisie aux demandes de renseignements.
Catégorie : Le Japon
Tituber… mais sur le quai!
Hier soir, en rentrant d’un pas mal assuré après une soirée arrosée, que vois-je sur le quai de la gare?
Cette affiche qui me rappelle que, si je titube, je dois rester sur le quai!
J’aime bien l’expression « chidori ashi » 千鳥足 qui signifie « le pas du pluvier ». Elle est assez poétique et très expressive pour qualifier la façon de marcher d’un homme ivre à la manière du petit échassier.
Il y a aussi un jeu de mot avec platform (le quai). Il est écrit « furattohoome » ふらっとホーム, furatto signifiant « en déséquilibre » ce qui renforce encore l’expression « chidori ashi ».
Le coût de l’expatriation à long terme au Japon (1)
Pour beaucoup d’expatriés au Japon, le séjour n’est que de 2 ou 3 ans mais pour d’autres, marié[e]s avec un[e] Nippon[ne], l’expatriation s’inscrit dans la durée et entraîne des frais énormes, comme, par exemple, les aller-retour pour les vacances, quand c’est possible…
Concernant l’éducation, un certain nombre de surprises vous attendent!
Je ne parlerai pas ici du montant incroyable à dépenser pour la scolarisation au Lycée Franco-Japonais, dès la maternelle.
Ma dernière surprise (qui n’en est pas vraiment une puisque c’est la troisième année… mais quand même!) a été de recevoir la facture avec cette coquette somme à régler pour l’année universitaire de mon fils aîné:
1 355 550 yens (oui, je mets un « s ») ou 9 461,576 euros (pour ceux qui ne sont pas encore habitués aux euros: 62 063,87 francs)…
Maintenant, prenez votre calculatrice et multipliez ce montant par deux. Vous obtiendrez ce que je paie annuellement pour mes deux enfants à l’université. Ensuite, multipliez par 4 (le nombre d’années d’étude à l’université jusqu’à la licence) et vous obtiendrez le montant total des frais pour 2 enfants en fac pendant 4 ans. Ah, j’oubliais… il faudra aussi ajouter les droits d’inscription en 1ère année mais comme vous êtes déjà au bord de la syncope, je vous fais grâce du montant, relativement élevé, lui aussi.
Non, il n’y a pas d’erreur, pas un zéro de trop, pas un chiffre de trop, vous avez bien lu!
Alors, vous êtes toujours tenté par le Japon? Va falloir bosser et économiser!
Une vaste mascarade! Allergie au pollen
Depuis de nombreuses années, le Japon est le théâtre d’une vaste mascarade de fin janvier à mi-mai.
C’est en effet la saison où l’on voit le plus de Japonais porter un masque blanc pour se protéger du pollen de cyprès du Japon flottant dans l’air ambiant.
Pourquoi donc se protéger?
On vous dira ici que c’est à cause de l’allergie au pollen ( 花粉症 kafunshô), la dénomination que l’on a choisie pour masquer une réalité reconnue scientifiquement mais bien gênante. En effet, c’est surtout le mélange du pollen avec les fines particules ( 粉塵 funjin) contenues dans les gaz d’échappement qui est allergène (ce qui ne veut pas dire que les allergies uniquement au pollen n’existent pas). Des études épidémiologiques (dont je n’ai malheureusement plus les références mais la NHK y avait consacré 3h de programme il y a déjà plus de 10 ans) l’ont montré, c’est dans les villes et le long des axes routiers que se développent les pathologies.
Alors pourquoi continue-t-on à appeler cela « allergie au pollen » et non « allergie au pollen et à la pollution »? Sans doute, est-ce bien pratique. Le pollen est une chose naturelle, n’est-ce pas… pas la pollution. Tout comme dans le célèbre roman d’Orwell 1984, en supprimant le mot, on supprime le concept. Joli tour de passe-passe.
Mais ce n’est pas tout… Le fait qu’il y ait autant de pollen n’est pas naturel en lui-même. On a en effet planté trop d’arbres de la même essence pour en faciliter l’exploitation mais sans penser (?) que cela aurait des conséquences sur l’homme.
Bonjour / Konichiwa, un livre indispensable
Je viens de découvrir le remarquable ouvrage « Bonjour konichiwa, pour une meilleure communication entre Japonais et Français », de Jocelyne Sourisseau, un livre indispensable pour comprendre les différences culturelles entre la France et le Japon et les problèmes de communication entre Japonais et Français.
Je n’en ferai pas un compte-rendu détaillé (je ne l’ai pas fini) mais me contenterai de citer ici deux extraits qui vous donneront sûrement envie de le lire.
Extrait de la présentation du livre :
« La communication entre Japonais et Français est souvent source d’incompréhensions voire de malentendus. Par exemple: regarder son interlocuteur dans les yeux est signe de courtoisie en France et d’impolitesse au Japon… »
Introduction, p. 12 :
« … Une réflexion sur la communication entre deux cultures aussi éloignées que les culures japonaise et française est complexe car chacun a tendance à pratiquer un ethnocentrisme dangereux en considérant que ses propres conventions ont valeur universelle. Or, il ne s’agit pas dans cet ouvrage de porter de jugement mais de tenter modestement de cerner l’origine de nos difficultés relationnelles et de suggérer quelques pistes de réflexion susceptibles d’améliorer la communication entre Japonais et Français… »
Et aussi, les titres des chapitres:
Chapitre 1: langues, cultures et communication interculturelle
Chapitre 2: contexte historique et religieux, facteur de la cohésion sociale
Chapitre 3: valeurs et comportements communicatifs dans le contexte social japonais
Chapitre 4: contexte éducatif japonais et enseignement du FLE au Japon
Chapitre 5: Japonais-Français en face à face: « choc culturel » entre les langues et les cultures
Chapitre 6: construction d’une compétence de communication interculturelle
L’ouvrage, très agréable à lire, comporte également une abondante bibliographie qui sera utile pour ceux qui veulent aller plus loin.
La ville de Shizuoka (Japon)
C’est toujours un grand plaisir pour moi de publier une info en rapport avec Shizuoka sur mon blog ou sur le portail france-japon.net.
J’ai en effet passé plus de 10 ans dans cette ville, célèbre pour être le fief de Tokugawa Ieyasu, et qui a été la première à contribuer à me faire découvrir « le Japon profond ».
Mes trois enfants franco-japonais y sont nés, y ont passé la plus grande part de leur enfance, et j’y ai exercé plusieurs activités professionnelles.
Lorsque j’y suis arrivé en janvier 1982 (évidemment, le chauffeur de taxi ne trouvait pas l’adresse!), j’ai été hébergé dans la famille de mon ami Yoshio Ito dont j’ai parlé il y a peu sur ce blog.
En jetant un coup d’oeil sur les résultats donnés par Google pour les mots « Shizuoka français », je vois que cette ville fait toujours preuve d’un grand dynamisme pour les échanges culturels entre la France et le Japon et je m’en réjouis.
Depuis que je suis à Tokyo, lorsqu’on me demande « Vous êtes d’où? », je ne manque pas de répondre « De Shizuoka! », ce qui amuse ou agace mes interlocuteurs qui, évidemment, voulaient connaître mon pays d’origine…
En dehors des heures d’affluence : Zurekin !
À la sortie d’une gare, on m’a donné un petit papier avec cette image et plein d’explications. Il y a en ce moment une campagne d’incitation à faire du « zurekin », c’est à dire à prendre le train en dehors des heures d’affluence. Espérons que ça produise des effets parce que plus bondé que les trains japonais ça doit pas être possible! La sardine verticale, vous voyez ce que je veux dire?
Mon sculpteur japonais préféré : Shigeoka Kenji
C’est à l’occasion d’une mission d’interprétariat pour une galerie d’art que j’ai découvert il y a déjà une quinzaine d’années le sculpteur Kenji Shigeoka ( 重岡健治 ) dont on peut voir les statues et monuments en divers endroits du Japon. C’est ainsi qu’après avoir découvert une de ses œuvres devant le parc Sumpu ( 駿府公園 ) de Shizuoka, j’ai maintenant le plaisir d’en admirer plusieurs autres dans divers jardins publics de l’arrondissement d’Arakawa et ailleurs à Tokyo.
Voir des photos de ses oeuvres exposées en plein air au bord de la mer.
Les crottes de chien sur les trottoirs au Japon!
Eh bien, justement, il n’y en a pas! Ou rarement.
Tous les propriétaires de chiens promènent leur toutou armés d’une pelle, de papier toilette (ou de journaux) et dès que leur compagnon fait ses besoins, ils les ramassent et les mettent dans une poche en vinyle. Les plus habiles glissent un morceau de journal sur le trottoir dès que Médor se met en position de déféquer et hop! il n’y a plus qu’à plier et ranger. On torche même le postérieur de l’animal.
Un exemple à suivre en France. Les trottoirs et les parcs ne sont pas des toilettes publiques!
Les nuisances sonores au Japon
Ce matin, à la sortie de la gare de Matsudo, mes tympans ont été violemment agressés par un discours amplifié à outrance par des hauts-parleurs. Ça m’a rappelé qu’il y a une quinzaine d’années, je m’étais intéressé à une association qui s’appelait « Sôon Kôgai wo Kangaeru Kai » 騒音公害を考える会 . Ses responsables m’avaient invité à participer à leurs réunions qui se tenaient à Yokohama. C’était à l’époque trop loin pour moi et j’étais bien trop occupé pour m’y rendre. Ils avaient eu la gentillesse de m’envoyer des auto-collants dénonçant les nuisances des hauts-parleurs.
Il est pour le moins désagréable d’être constamment dérangé par des bruits variés de camionnettes annonçant la vente de tel ou tel produit ou la collecte de vieux appareils. Et quand, comme cet après-midi, le bruit des hauts-parleurs d’un marchand de gyôza 餃子 réveille la petite qui vient de s’endormir en débitant la totalité de son menu, la colère monte…
Bien sûr, il y a aussi le vendeur de tôfu qui souffle dans sa mini trompette, mais ce bruit discret, très « exotique », n’est pas dérangeant.
Autrefois, en France, on entendait le rémouleur, le brocanteur ou le vitrier crier dans la rue et cela restait d’un niveau supportable. Mon grand-père nous amusait beaucoup car il excellait dans l’imitation de ces artisans ambulants: « On raccommode les parapluies… faïences, porcelaines… tous les objets cassés, brisés… les marbres et les antiquités! Peaux de lapins! » C’était chanté, avec un accent de faubourg très drôle… il manque la musique… Tiens, faudra que je fasse un podcast comme dans le blog « Comme ca du Japon » pour vous donner une idée.
Heureusement, certaines villes, comme Hamamatsu, limitent l’usage des hauts-parleurs. Mais le problème est encore loin d’être résolu et le pire, c’est au moment des élections! Et là, je trouve ça particulièrement grave parce que ce sont des hommes politiques qui polluent notre -relatif- silence.