Les bons comptes font les bons amis!

Suite à la plainte déposée par des professeurs de français contre le gouverneur de Tokyo, Shintarô Ishihara, pour ses propos insultants sur la langue française (voir cette page), on a assisté à des micros-trottoirs et des commentaires assez stupides et insupportables à propos du nombre 80 sur la plupart des chaînes de télévision.
Pourtant, si on s’attaquait à la langue japonaise de cette manière-là, qu’en penseraient nos amis nippons?
Leur système de comptage avec des mots pour toutes les catégories d’objets est en effet on ne peut plus complexe.
Mais il est comme ça, c’est tout. Et quand nous apprenons le japonais, nous l’acceptons tel qu’il est.

un objet long = ippon 一本
un objet plat = ichimai 一枚
un véhicule = ichidai 一台
un animal = ippiki 一匹, ichiwa 一羽…
etc, etc…

Il y en a plus de 120 sortes.

Le plus amusant, c’est que ce thème fait parfois l’objet de devinettes (entre Japonais) sur la manière de compter tel ou tel objet. Demandez par exemple à un Japonais comment il compte les armoires (tansu), il sera la plupart du temps bien embarrassé. C’est dire la complexité de la chose.

Ce n’est pas pour autant que des gens militent contre l’enseignement du japonais en France! Il ferait beau voir…

Un peuple fier ou modeste?

En 23 ans de séjour au Japon, j’ai souvent entendu dire par les Japonais, à propos des Anglais ou des Français, qu’ils sont « un peuple très fier » (プライドの高い国民).
En Occident, on a généralement une image des Orientaux modestes, les Japonais n’échappant pas à ce cliché.
Il faut bien sûr se garder des généralités et je pense de plus en plus que les êtres humains sont les mêmes partout dans le monde. Simplement, leurs codes culturels étant différents, les peuples expriment leurs qualités et leurs défauts de différentes manières.
Les Japonais, qui qualifient volontiers les autres peuples « d’orgueilleux » le sont-ils eux-mêmes? Ou sont-ils réellement modestes?
Eh bien, en me basant sur ma « modeste » expérience, je dirais volontiers qu’ils sont modestes mais… qu’ils sont fiers de l’être!

5, 10, 15, 20, 25, 30 Que signifient ces nombres?

J’aime bien discuter avec les chauffeurs de taxi. Ils m’apprennent presque toujours quelque chose d’intéressant. Quelquefois, c’est l’adresse d’un bon restaurant, quelquefois une anecdote historique sur un quartier.
Aujourd’hui, les routes étaient un peu plus encombrées qu’à l’accoutumée. Je demande au chauffeur pourquoi et il me répond: « C’est un jour qui se termine par 5 et, de plus, la veille d’un week-end ».
L’expression utilisée, « gotôbi » ( 五十日 ), représente en fait les dates citées dans le titre de cet article.
Pour les entreprises, ces jours – dates d’échéance des transactions- constituent des points de repère pour la stimulation de leur activité et, plus que les autres jours « ordinaires », elles vont lancer sur les routes leurs commerciaux et autres employés pour améliorer leur chiffre d’affaires.

Les lieux de rendez-vous célèbres à Tokyo : la gare de Tokyo

Sur le site « Machiawase » ( 待ち合わせ ) (lien disparu), vous trouverez la liste des principales gares des lignes Yamanote et Chûo avec leurs points de rendez-vous. Il y a même un mini-forum en ligne pour les messages de rendez-vous.
« Gin no suzu » (le grelot d’argent) est le point de rendez-vous de la gare de Tokyo. Il est situé au sous-sol, est spacieux et pourvu de sièges.

electric_street

Les lieux de rendez-vous célèbres à Tokyo : la gare de Ueno

Nous inaugurons aujourd’hui une série de présentation des lieux publics de rendez-vous célèbres de la capitale nipponne, avec deux photos de la gare de Ueno.
Tout d’abord, la « statue des ailes » (Tsubasa no zô de Asakura Fumio), située dans le grand hall.

Cette statue est bien moins célèbre que le panda géant qui a déménagé il y a quelques années pour être placé à l’extérieur de l’enceinte de la gare, côté Asakusa.

Petite précision: il fait environ 2 m de hauteur! (assis!)

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

 

Le référendum vu par les Japonais

Un peu de temps a passé… En discutant la semaine dernière avec des étudiants adultes (de 25 à 75 ans) d’un centre culturel, je me suis aperçu qu’ils étaient admiratifs de la France pour trois raisons qui m’ont paru nouvelles et qui changent des habituels clichés qu’on entend sur l’hexagone.
La première, c’est qu’ils nous enviaient le système du référendum.
La deuxième, c’est qu’ils nous enviaient de pouvoir avoir un grand débat national.
Et la troisième, c’est qu’il nous enviaient d’avoir pu dire « non »!
Ils auraient l’impression que la France est un pays plus démocratique que le Japon que ça ne m’étonnerait pas outre mesure!
La France serait-elle donc finalement sortie grandie de cette épreuve, en termes d’image et de rayonnement international?
C’est en tout cas l’impression que j’ai eue en discutant avec ces personnes.

Expatriation et blog comme moyens d’auto-psychanalyse

Ce matin, je parcourais quelques blogs sur le Japon et notamment celui d’un Français qui écrivait seulement en anglais jusqu’à une date récente. Je lui envoie un commentaire pour le féliciter de ses excellents articles et le remercier d’avoir passé un bon moment et il me répond:
« Oui, il m’a été difficile jusqu’à présent d’écrire en français. Seul mon psychanalyste que je ne fréquente pas doit savoir pourquoi. »
Cette phrase m’a rappelé que, depuis les premières années (1982…) de mon séjour au Japon je pense (avec de multiples raisons!) que vivre à l’étranger peut aider à faire une introspection, une sorte d’auto-analyse.
Et comme la tenue d’un journal intime (« extime », quand c’est un blogue) relève aussi, c’est bien connu, de l’auto-analyse, je me suis dit que j’allais en parler dans mon blog en mettant les deux en parallèle.
Mais avant de le faire, « voyons, faisons une petite recherche sur Google », me dis-je… (avec les mots « blog psychanalyse »).
Et je tombe sur ce blogue:
Extraits: « Le blog comme outil d’auto-psychanalyse…

L’auteur de ce blog considère ce dernier comme un outil d’auto-psychanalyse… En effet, après s’être remis totalement en question, cette personne reconstruit petit à petit son mode de pensée grâce à la fois à des lectures philosophiques, mais aussi à l’écriture de son blog…
… L’écriture… s’effectue lorsque la personne ressent le besoin de « se vider la tête ». Nous remarquons l’emploi du « tu », puisque la personne se parle à elle-même; il s’agit d’une auto-critique, d’une ‘auto-reconstruction’… »

Les différences culturelles constituent des éléments qui peuvent faire se questionner aussi sur soi, sur ses perceptions -si toutefois l’on veut bien en prendre la peine et ne pas rester dans son « ethno-égocentrisme ». Conjuguées à un blog, il me semble qu’elles doivent nécessairement induire une introspection et constituer ainsi un puissant moteur pour une évolution psychologique, mentale.

Bien entendu, ces propos n’ont aucune prétention scientifique et le temps me manque pour développer…