Bonjour / Konichiwa, un livre indispensable

Je viens de découvrir le remarquable ouvrage « Bonjour konichiwa, pour une meilleure communication entre Japonais et Français », de Jocelyne Sourisseau, un livre indispensable pour comprendre les différences culturelles entre la France et le Japon et les problèmes de communication entre Japonais et Français.
Je n’en ferai pas un compte-rendu détaillé (je ne l’ai pas fini) mais me contenterai de citer ici deux extraits qui vous donneront sûrement envie de le lire.

Extrait de la présentation du livre :
« La communication entre Japonais et Français est souvent source d’incompréhensions voire de malentendus. Par exemple: regarder son interlocuteur dans les yeux est signe de courtoisie en France et d’impolitesse au Japon… »

Introduction, p. 12 :
« … Une réflexion sur la communication entre deux cultures aussi éloignées que les culures japonaise et française est complexe car chacun a tendance à pratiquer un ethnocentrisme dangereux en considérant que ses propres conventions ont valeur universelle. Or, il ne s’agit pas dans cet ouvrage de porter de jugement mais de tenter modestement de cerner l’origine de nos difficultés relationnelles et de suggérer quelques pistes de réflexion susceptibles d’améliorer la communication entre Japonais et Français… »

Et aussi, les titres des chapitres:
Chapitre 1: langues, cultures et communication interculturelle
Chapitre 2: contexte historique et religieux, facteur de la cohésion sociale
Chapitre 3: valeurs et comportements communicatifs dans le contexte social japonais
Chapitre 4: contexte éducatif japonais et enseignement du FLE au Japon
Chapitre 5: Japonais-Français en face à face: « choc culturel » entre les langues et les cultures
Chapitre 6: construction d’une compétence de communication interculturelle

L’ouvrage, très agréable à lire, comporte également une abondante bibliographie qui sera utile pour ceux qui veulent aller plus loin.

La ville de Shizuoka (Japon)

C’est toujours un grand plaisir pour moi de publier une info en rapport avec Shizuoka sur mon blog ou sur le portail france-japon.net.
J’ai en effet passé plus de 10 ans dans cette ville, célèbre pour être le fief de Tokugawa Ieyasu, et qui a été la première à contribuer à me faire découvrir « le Japon profond ».
Mes trois enfants franco-japonais y sont nés, y ont passé la plus grande part de leur enfance, et j’y ai exercé plusieurs activités professionnelles.
Lorsque j’y suis arrivé en janvier 1982 (évidemment, le chauffeur de taxi ne trouvait pas l’adresse!), j’ai été hébergé dans la famille de mon ami Yoshio Ito dont j’ai parlé il y a peu sur ce blog.

Sengen

En jetant un coup d’oeil sur les résultats donnés par Google pour les mots « Shizuoka français », je vois que cette ville fait toujours preuve d’un grand dynamisme pour les échanges culturels entre la France et le Japon et je m’en réjouis.
Depuis que je suis à Tokyo, lorsqu’on me demande « Vous êtes d’où? », je ne manque pas de répondre « De Shizuoka! », ce qui amuse ou agace mes interlocuteurs qui, évidemment, voulaient connaître mon pays d’origine…

En dehors des heures d’affluence : Zurekin !

À la sortie d’une gare, on m’a donné un petit papier avec cette image et plein d’explications. Il y a en ce moment une campagne d’incitation à faire du « zurekin », c’est à dire à prendre le train en dehors des heures d’affluence. Espérons que ça produise des effets parce que plus bondé que les trains japonais ça doit pas être possible! La sardine verticale, vous voyez ce que je veux dire?

zurekin

Les crottes de chien sur les trottoirs au Japon!

Eh bien, justement, il n’y en a pas! Ou rarement.
Tous les propriétaires de chiens promènent leur toutou armés d’une pelle, de papier toilette (ou de journaux) et dès que leur compagnon fait ses besoins, ils les ramassent et les mettent dans une poche en vinyle. Les plus habiles glissent un morceau de journal sur le trottoir dès que Médor se met en position de déféquer et hop! il n’y a plus qu’à plier et ranger. On torche même le postérieur de l’animal.
Un exemple à suivre en France. Les trottoirs et les parcs ne sont pas des toilettes publiques!

crotte_chien.jpg

Les nuisances sonores au Japon

haut-parleur

Ce matin, à la sortie de la gare de Matsudo, mes tympans ont été violemment agressés par un discours amplifié à outrance par des hauts-parleurs. Ça m’a rappelé qu’il y a une quinzaine d’années, je m’étais intéressé à une association qui s’appelait « Sôon Kôgai wo Kangaeru Kai » 騒音公害を考える会 . Ses responsables m’avaient invité à participer à leurs réunions qui se tenaient à Yokohama. C’était à l’époque trop loin pour moi et j’étais bien trop occupé pour m’y rendre. Ils avaient eu la gentillesse de m’envoyer des auto-collants dénonçant les nuisances des hauts-parleurs.
Il est pour le moins désagréable d’être constamment dérangé par des bruits variés de camionnettes annonçant la vente de tel ou tel produit ou la collecte de vieux appareils. Et quand, comme cet après-midi, le bruit des hauts-parleurs d’un marchand de gyôza 餃子 réveille la petite qui vient de s’endormir en débitant la totalité de son menu, la colère monte…
Bien sûr, il y a aussi le vendeur de tôfu qui souffle dans sa mini trompette, mais ce bruit discret, très « exotique », n’est pas dérangeant.
Autrefois, en France, on entendait le rémouleur, le brocanteur ou le vitrier crier dans la rue et cela restait d’un niveau supportable. Mon grand-père nous amusait beaucoup car il excellait dans l’imitation de ces artisans ambulants: « On raccommode les parapluies… faïences, porcelaines… tous les objets cassés, brisés… les marbres et les antiquités! Peaux de lapins! » C’était chanté, avec un accent de faubourg très drôle… il manque la musique… Tiens, faudra que je fasse un podcast comme dans le blog « Comme ca du Japon » pour vous donner une idée.
Heureusement, certaines villes, comme Hamamatsu, limitent l’usage des hauts-parleurs. Mais le problème est encore loin d’être résolu et le pire, c’est au moment des élections! Et là, je trouve ça particulièrement grave parce que ce sont des hommes politiques qui polluent notre -relatif- silence.

Téléphone satellite Iridium pour chefs d’îlot

Téléphone IridiumSamedi, je suis passé chez mon ami Ume qui, en tant que chef d’îlot, venait de recevoir des services de l’ambassade un téléphone Iridium communiquant directement par satellite! Il paraît que nous sommes dans une zone à risque en cas de séisme…
timbre otoshidamaGrâce à Ume, j’ai également enrichi ma collection de timbres « otoshidama » ( お年玉 ) (je les ai tous depuis 1959) avec celui-ci, « la petite fille au lapin », qui date de 1951. Merci Ume!

Le premier Japonais que j’ai rencontré

Mise à jour du 23 décembre 2017.
Maintenant Yoshio a une page facebook très suivie !

https://www.facebook.com/profile.php?id=100011070573881
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Originaire de Shizuoka, il vient à Bordeaux vers la fin des années 70 pour étudier l’oenologie. Yoshio Ito, grand pratiquant de kendo, veut profiter de son séjour d’étude à Bordeaux pour diversifier et affiner sa pratique des arts martiaux. Pour pratiquer le karaté, il s’inscrit dans un dojo bordelais, le Bushido, dont il connaît déjà le professeur, Frédéric Dupertout, puisque celui-ci a effectué un séjour d’un an au Yôseikan ( 養正館 ), une école d’art martiaux de Shizuoka réputée mondialement.
À l’époque, un dénommé Tasaki Shinya (voir Wikipédia Japon) fréquente aussi le dojo ainsi que le département de l’université de Bordeaux dispensant des cours d’oenologie. C’est ce même Tazaki qui deviendra, en 1995, champion du monde des sommeliers, une grande première qui a fait couler beaucoup d’encre, puisque pour la première fois un Japonais obtenait un titre aussi prestigieux. Depuis, Tazaki est devenu millionnaire…
Mais revenons à notre premier Japonais…

Yoshio Ito

Après un retour au Japon et diverses expériences professionnelles dans le domaine des vins et spiritueux, notre ami Yoshio repart en France où il fonde sa propre entreprise d’exportation de vin qu’il appelle Oeno-Connexion. Il sillonne la France tout au long de l’année pour aller à la rencontre des viticulteurs, découvrir leur savoir-faire, leur culture. Il organise aussi régulièrement au Japon des stages animés par les viticulteurs eux-mêmes qu’il réussit à arracher à leur terroir pour le voyage vers le Grand Orient…! Une preuve, s’il en fallait, qu’en plus de la promotion de vins de qualité au Japon, c’est une certaine qualité des rapports humains qui lui tient à coeur.

La ronde de nuit – 防災パトロール

Tous les soirs, vers 20h30, j’entends passer la ronde de nuit (bôsai patorooru 防災パトロール ) de notre quartier. Ce sont des bénévoles qui rappellent aux habitants quelques règles élémentaires de sécurité, notamment le risque d’incendie et les mesures de précautions indispensables. L’un est muni d’un porte-voix, l’autre de deux morceaux de bois qu’il frappe l’un contre l’autre. Le simple bruit des bois frappés rappelle instantément à la vigilance par une sorte de réflexe conditionné. Dommage que la photo soit sous-exposée à cause des bandes réfléchissantes des gilets…

ronde de nuit

Qu’est-ce qu’on mange aujourd’hui? – La lune!

Bon, on se fait un petit chinois, un italien, un sushi? Oh non! on reste à la maison, un coup de téléphone et… 出前! (demae). « Démaé », c’est la livraison à domicile, pour le même prix que celui que vous auriez payé au restaurant! Ce service existait bien avant l’explosion des livraisons de pizzas!
Aujourd’hui, nous avons commandé deux 月見そば « tsukimi soba », c’est à dire des bols de pâtes de sarrazin avec un œuf cru et divers ingrédients pour 1200 yens. « Tsukimi » signifie « admirer la lune », ici, l’œuf qui surnage…

À peine le temps de raccrocher le téléphone que déjà le livreur arrive… Hem, on se demande comment ils font…
Une fois le repas terminé, vous lavez votre plat et le déposez devant chez vous. Il sera récupéré le lendemain, car, bien entendu, personne n’aurait l’idée de chaparder cette vaisselle. Pratique…

Comment retourner chez soi en cas de séisme?

Le 1er septembre est la date anniversaire du grand séisme de la région du Kantô de 1923. La journée est consacrée aux grandes manœuvres de secours par les pompiers et bénévoles de tout poil. Pendant une bonne semaine, les médias consacrent de nombreuses émissions ou articles aux séismes, aux produits et objets de première nécessité et à la préparation de la population.
Cette année, le thème le plus souvent abordé semble être « l’aide au retour au domicile » (帰宅支援 kitaku shien).
Il s’agit de faciliter le retour chez elles des personnes surprises par un séisme alors qu’elles se trouvaient sur leur lieu de travail, en train de faire des achats, ou, pour des élèves ou des étudiants, à leur école ou leur université.
Les premiers services proposés sont des cartes classiques ou sur des sites web comme celui de la société Pasco kitaku_map qui proposent des trajets évitant les zones à fort risque et jalonnés de divers commerces s’engageant à fournir une aide aux passants en cas de séisme (par exemple, en prêtant les toilettes pour une station-service ou en proposant de l’eau pour certains magasins de proximité (kombini). Tout ceci fleure bon l’opération publicitaire…