Qu’est-ce que le syndrome de Münchhausen par procuration, au cœur du procès de Maylis Daubon, jugée pour l’empoisonnement de ses filles ?

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Cette femme de 52 ans est jugée à partir de lundi devant les assises des Landes pour l’empoisonnement de ses deux enfants, dont l’aînée de 18 ans, morte en 2019. Selon une expertise psychiatrique, la mère de famille est atteinte de ce trouble de santé mentale.

Des inscriptions au feutre et à la peinture noire et rouge sur les murs, des phrases lugubres en français, anglais et espagnol, et le nombre 666. Telles sont les découvertes faites par les policiers lorsqu’ils sont entrés dans la chambre d’Enéa, qui vivait avec sa mère et sa sœur, à Dax (Landes). La jeune fille est morte à 18 ans, le 19 novembre 2019, après une hospitalisation consécutive à un malaise.

Lorsque sa mère, Maylis Daubon, est entendue par les policiers, elle décrit sa fille aînée comme dépressive, atteinte de plusieurs pathologies, mais elle est incapable d’en citer une seule. Enéa prenait de nombreux médicaments. Pourtant, parmi la vingtaine de molécules retrouvées dans son corps, certains ne lui étaient pas prescrits. Une dose létale de bêtabloquant, aggravée par un cocktail de neuroleptiques, antidépresseurs et anxiolytiques, a conduit à sa mort.

Enéa a-t-elle consommé seule plusieurs dizaines de cachets pour se suicider ou est-ce que quelqu’un les lui a administrés ? Maylis Daubon a toujours soutenu la première hypothèse, mettant en avant un mal-être chez sa fille. D’autres témoins évoquent, au contraire, chez Enéa une volonté de s’émanciper et de projeter des voyages à sa majorité. Alors les soupçons se recentrent peu à peu sur la mère de la jeune fille.

« Des troubles factices imposés à autrui »

Maylis Daubon est mise en examen et placée en détention provisoire un peu plus de deux ans après la mort de sa fille(Nouvelle fenêtre). Elle est jugée à partir du lundi 24 novembre, et jusqu’au 3 décembre, devant la cour d’assises des Landes(Nouvelle fenêtre), à Mont-de-Marsan, pour l’empoisonnement d’Enéa. Elle doit aussi répondre de celui de sa sœur cadette, Luan, qui avait 16 ans au moment des faits et désormais jeune adulte, car des analyses toxicologiques ont révélé des traces de médicaments similaires. En outre, elle est accusée d’avoir commandité une opération depuis la prison où elle est incarcérée pour tenter d’assassiner son ex-mari, le père de ses deux filles.

Pourquoi Maylis Daubon aurait-elle empoisonné ses filles ? La question est au cœur de son procès. Deux psychiatres qui l’ont expertisée pendant sa détention formulent l’hypothèse que cette femme, âgée aujourd’hui de 52 ans, est atteinte du syndrome de Münchhausen par procuration. Ce trouble de santé mentale doit son nom au baron de Münchhausen(Nouvelle fenêtre), aristocrate allemand dont les extravagantes aventures ont été rendues célèbres par un livre paru à la fin du XVIIIe siècle. Mais il faut attendre le début des années 1950 pour qu’un médecin britannique décrive le premier ce comportement et le baptise syndrome de Münchhausen. A la fin des années 1970, un pédiatre anglais définit sa variante par procuration.

« Une personne atteinte du syndrome de Münchhausen va s’infliger des lésions, ou falsifier des documents médicaux, ou bien rapporter des symptômes physiques à un médecin, qui ne sont pas réellement existants, dans le but d’avoir des soins, expose Estelle Taupinard, psychiatre à l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Quand ce syndrome est par procuration, c’est une personne qui inflige, falsifie ou rapporte des symptômes concernant une autre personne, en général un bébé ou un enfant, qui amènent à une consultation chez un médecin. » Le syndrome de Münchhausen par procuration est aujourd’hui défini dans le milieu médical comme « des troubles factices imposés à autrui », résume Estelle Taupinard, autrice d’une thèse sur le sujet, publiée sous forme d’article en 2023(Nouvelle fenêtre).

« La plupart du temps, les familles touchées passent sous les radars »

« Ce phénomène est probablement sous-diagnostiqué puisque la littérature internationale ne recense que 300 cas répertoriés depuis 1977 », souligne le psychologue Nicolas Estano, expert près la cour d’appel de Paris. « La plupart du temps, les familles touchées passent sous les radars. On finit par se rendre compte qu’il y avait un syndrome de Münchhausen par procuration quand il y a des répercussions physiques gravissimes », complète de son côté Estelle Taupinard, soulignant qu’« on est dans le spectre large de la maltraitance ». « Et quand la supercherie est dévoilée, la personne atteinte par le syndrome coupe le suivi médical pour recommencer son histoire ailleurs, si bien qu’on a du mal à retracer l’histoire », ajoute la psychiatre.

Les mères sont-elles les seules à être touchées par ce syndrome ? Pour Estelle Taupinard, si on n’a quasiment pas détecté ce trouble chez les pères, c’est parce qu’il existe « un biais sociétal », à savoir « les mères qui s’occupent davantage des enfants ». « Au début, on a détecté l’archétype de la mère, qui travaille dans le milieu médical, qui connaît bien les symptômes et les pathologies et qui amène son enfant en consultation devant d’autres médecins », expose la psychiatre.

Plusieurs mois avant la mort d’Enéa, lorsqu’un juge des enfants ordonne une procédure d’assistance éducative, Maylis Daubon assure à une psychologue, appelée en renfort, que sa fille est suivie au centre anti-douleur de Dax, alors qu’en réalité, la jeune fille ne s’y est rendue qu’une seule fois. Cette incohérence entre le discours de la mère et les « maladies » d’Enéa, confortée par d’autres éléments, permet à cette psychologue de penser que Maylis Daubon est atteinte du syndrome de Münchhausen par procuration. C’est la première à émettre ce diagnostic, qu’elle partage avec ses collègues.

Une mère et ses enfants, sans père « dans l’équation »

Néanmoins, difficile d’identifier avec précision les fondements psychopathologiques du syndrome de Münchhausen par procuration, c’est-à-dire les raisons qui expliquent son apparition. « A l’heure actuelle, on a assez peu étudié les auteurs des troubles », pointe Estelle Taupinard. Cependant, elle constate que, souvent, ce sont des personnes qui ont été victimes de ce syndrome qui le reproduisent à leur tour. Dans le cas de Maylis Daubon, l’enquête de personnalité parle de « bonnes relations avec ses parents », d’une enfance et d’une adolescence « dans un cadre familial normé ».

Mais la psychologue qui a expertisé l’accusée observe une femme avec « une grande instabilité émotionnelle », « une impulsivité intérieure », à la fois contrainte « par ses exigences conscientes de réussite et d’image narcissique, en constant besoin de valorisation et d’étayage ». Interrogée sur ce point, Estelle Taupinard confirme qu’une faille narcissique peut participer au développement de ce trouble de la santé mentale. « Mais ce n’est ni nécessaire ni suffisant pour l’expliquer »,souligne-t-elle.

Dans la plupart des cas qu’elle a analysés, une mère atteinte du syndrome impose des troubles à son enfant, sans père « dans l’équation ». C’est le cas pour Maylis Daubon, qui vit seule avec ses deux filles depuis son divorce, prononcé après neuf ans de vie commune. Elle « exerce une emprise totale, éducative, émotionnelle et affective sur ses filles depuis la séparation parentale, afin d’exclure définitivement leur père de leur vie », selon l’ordonnance de mise en accusation consultée par franceinfo.

« La mort d’autrui n’est pas recherchée en tant que telle »

Dans sa décision de renvoyer Maylis Daubon devant la cour d’assises, la juge insiste sur cette emprise, qui a eu une issue tragique pour sa fille aînée. Néanmoins, six ans après le décès d’Enéa, et avant l’ouverture de son procès, l’accusée nie toujours avoir eu l’intention de lui ôter la vie et d’empoisonner sa sœur cadette. « Dans le syndrome de Münchhausen par procuration, la mort d’autrui n’est pas recherchée en tant que telle. C’est un effet, une complication du syndrome », analyse Estelle Taupinard.

Elle relève tout de même qu’il y a « un vrai retentissement psychologique chez l’enfant qui subit le syndrome, avec des dépressions et des conduites suicidaires qui sont assez souvent retrouvées ». A terme, « l’enfant est valorisé dans une conduite néfaste, mais c’est ce qui lui permet d’attirer l’attention », selon la psychiatre. C’est l’une des « répercussions » de ce syndrome dévastateur.

Enlèvement parental international : que faire et à qui s’adresser ?

Extrait de La revue de l’ASFE, l’association « Alliance Solidaire des Français de l’Étranger »

Un enlèvement parental international a lieu lorsqu’un parent déplace ou retient un enfant à l’étranger sans l’accord de l’autre parent détenteur d’un droit de garde. Ce phénomène, malheureusement fréquent, touche de nombreuses familles françaises à travers le monde. L’équipe de l’ASFE vous éclaire sur les recours possibles et les démarches à suivre en cas d’enlèvement parental international.

Qu’est-ce qu’un enlèvement parental international ?

L’enlèvement parental international concerne aussi bien les départs à l’étranger que les non-représentations d’enfant à l’issue d’un droit de visite.

Cela peut prendre plusieurs formes :

* Refus de ramener l’enfant à son domicile habituel ;

* Refus de laisser l’enfant au parent ayant un droit de visite ou dans le cadre d’une garde alternée ;

* Départ ou déménagement à l’étranger sans l’accord du parent co-titulaire de l’autorité parentale ;

* Enlèvement au sens strict (ex : récupérer l’enfant à l’école ou chez un tiers sans autorisation).

Même en l’absence de décision judiciaire, ces actes peuvent être pénalement sanctionnés.
 L’accord de l’enfant n’a aucune valeur juridique si l’autre parent ne l’a pas autorisé.

Que faire immédiatement en cas d’enlèvement ?

Contactez les autorités compétentes :

* Le DEDIPE (Département de l’entraide, du droit international privé et européen) – Ministère de la Justice ;

* Le 116 000, numéro gratuit d’urgence pour les disparitions d’enfants.

Quels sont vos recours judiciaires ?

1. Dépôt de plainte

Signalez le non-respect d’un droit de garde ou de visite. Cela peut entraîner :

* Une inscription dans les fichiers de police, valable dans tout l’espace Schengen ;

* Le déclenchement de l’alerte enlèvement, à la discrétion du procureur.

Lors du dépôt de la plainte, il convient de signaler que l’autre parent ne respecte pas le droit de visite ou n’a pas ramené l’enfant mineur à la date prévue. Il convient également de signaler si l’enfant est déjà concerné par une opposition ou une interdiction de sortie du territoire.

2. Opposition ou interdiction de sortie du territoire

* O.S.T. (Opposition temporaire de 15 jours, non renouvelable). Cette démarche d’urgence vise à empêcher la sortie du territoire français sans l’accord de l’autre parent. Elle est valable pour une durée de 15 jours et ne peut être renouvelée ;

* I.S.T. (Interdiction jusqu’à la majorité de l’enfant).

Sanctions en cas d’enlèvement parental

Sanctions civiles :

* Retrait du droit de résidence ou de l’autorité parentale. Le parent en faute peut être déchu de son droit de fixer la résidence principale de ses enfants. De plus, il risque de perdre l’autorité parentale, en particulier s’il fait l’objet d’une condamnation pénale. Ces démarches et sanctions visent à protéger l’intérêt supérieur de l’enfant et à garantir le respect des droits de garde et de visite. Il est fortement recommandé de se faire accompagner par un avocat spécialisé.

Sanctions pénales :

* Jusqu’à 1 an d’emprisonnement et 15 000 € d’amende (Article 227-5 du Code pénal). La sanction du délit de non-représentation d’enfants dispose que « le fait de refuser indûment de représenter un enfant mineur à la personne qui a le droit de le réclamer est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende ».

La médiation : un levier pour renouer le dialogue

Le ministère de la Justice propose une mission de médiation internationale pour aider les parents à trouver un terrain d’entente. Elle est placée sous l’autorité d’un magistrat et est composée d’une équipe pluridisciplinaire. La médiation s’inscrit dans un cadre légal : les accords conclus avec le médiateur choisi par les deux parents pourront être transmis par les parties, aux juridictions du pays concerné pour être homologué dans une décision judiciaire. Volontaire et confidentielle, la médiation peut être engagée à tout moment et faire l’objet d’une homologation judiciaire.

Les conventions internationales applicables

Chaque pays a sa propre législation et son propre système juridique, ainsi pour prévenir tout conflit de la loi les Etats ont ratifié des accords internationaux. 

La Convention de La Haye (1980)

Ratifiée par plus de 90 pays, elle permet le retour rapide de l’enfant dans son pays de résidence habituelle. Elle s’applique aux enfants de moins de 16 ans.

Liste des pays signataires : Allemagne, États-Unis, Japon, Canada, Luxembourg, etc.

La Convention du Luxembourg

La Convention du Luxembourg (décret du 27 juillet 1983) est une convention européenne, sur la reconnaissance et l’exécution des décisions en matière de garde d’enfants et le rétablissement de la garde des enfants.

Les conventions bilatérales

Les échanges de plus en plus importants de population entre la France et certains pays du Maghreb et d’Afrique subsaharienne en particulier, ont amené la France à négocier, signer et ratifier des conventions bilatérales relatives à l’entraide judiciaire en matière de droit de garde des enfants, de droit de visite et d’obligations alimentaires : Algérie, Bénin, Brésil, Congo, Djibouti, Égypte, Liban, Maroc, Niger, Sénégal, Tchad, Togo, Tunisie.

Et si aucun accord n’existe avec le pays concerné ?

Une décision de justice ne peut pas faire l’objet d’une exécution forcée sur un territoire étranger, sans avoir préalablement été reconnue par la justice du pays considéré. Ainsi en l’absence de convention particulière entre les deux pays concernés le requérant devra engager une procédure dite « d’exequatur » dans le pays étranger. Dès que le jugement rendu en France est revêtu de l’exequatur, il devient exécutoire sur tout le territoire de ce pays. En pratique un parent qui ne peut pas faire respecter sur un territoire étranger une décision judiciaire dont il est titulaire en France, devra prendre un avocat sur place pour engager et suivre la procédure d’exequatur locale ou son équivalent et demander l’exécution forcée de la décision, si cela s’avère nécessaire.

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Extrait de La revue de l’ASFE Alliance Solidaire des Français de l’Étranger

Publié le jeudi 8 mai 2025

Voir le site web de l’ASFE : https://alliancesolidaire.org/

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7e édition de l’ORANGE PARADE, respect du droit des enfants à garder le contact avec leurs deux parents

C’est aujourd’hui que se déroulera à Tokyo la 7e édition de l’ORANGE PARADE, manifestation dédiée notamment au respect du droit des enfants à garder le contact avec leurs deux parents après un divorce ou une séparation.

→Départ à 14 h du parc Jingu-dori.

(6-22-8 Jingû-mae, arrondissement de Shibuya)

François Roussel y sera présent comme à chaque édition depuis 2019 pour représenter le soutien de la communauté française.

Malgré une réforme cosmétique en mai 2024 (qui entrera en vigueur d’ici mai 2026) ouvrant l’option de l’autorité parentale partagée après le divorce (uniquement si les deux parents en sont d’accord), actuellement la loi japonaise ne garantit pas le droit des enfants de conserver des relations avec leurs deux parents, droit garanti pourtant par la Convention internationale des droits de l’enfant, ratifiée par le Japon. Cette lacune dans la loi japonaise explique en grande partie le drame des enlèvements parentaux d’enfants et des enfants privés de tout contact avec leur parent, qui touche aussi un certain nombre d’enfants franco-japonais et leur parent français.

Marche prévue de 14h à 15h30.

Parcours : parc Jingû-dori → Gare de Shibuya → Omotesandō → Harajuku → Parc Jingû-dori

Regroupement final et dispersion : 15h30-16h00 au Parc Jingû-dori

Site officiel de l’évènement : https://con-rights-child9-1.amebaownd.com/posts/56641192

495062284 10232532819037733 1462026099436941058 n.

495015913 10232532817157686 7806334246458310903 n.

Bulletin d’information PATERNET nº 77 du 24 avril 2025

Nous relayons le Bulletin d’information PATERNET nº 77 du 24 avril 2025

P@ternet œuvre à la défense, l’étude et la promotion de la paternité

Faute de moyens financiers et humains, P@ternet tourne toujours au ralenti. À ceux qui nous demandent parfois ce que nous faisons, notre réponse est toujours la même : beaucoup moins que ce que nous pourrions faire si vous décidiez de nous rejoindre et de prendre une part active à notre combat… Les quelques cotisations et dons récoltés chaque année couvrent juste nos frais fixes incompressibles. Comme vous l’avez remarqué, et contrairement à beaucoup d’autres associations qui semblent consacrer une bonne partie de leur activité à polluer nos boîtes à lettres, nous n’avons pas pour habitude de solliciter outre mesure votre générosité. Cela étant dit, nous n’apprendrons rien à personne en rappelant que l’argent est le nerf de la guerre, et que notre action ne peut qu’être proportionnelle à nos moyens financiers. D’où l’utilité de cliquer sur le lien idoine au bas de ce bulletin, qui figure également au bas de la plupart de nos publications en ligne…

Assemblée générale 2025

Nous préparons la prochaine assemblée générale de notre association. Comme les années précédentes, et eu égard à la dispersion géographique de nos adhérents, elle aura lieu en visioconférence dans le courant du mois de juin. Les détails nécessaires seront communiqués dans les convocations et invitations qui seront envoyées dans les délais statutaires, soit quinze jours au moins avant la date fixée.

L’article 11 de nos statuts prévoit que « l’assemblée générale ordinaire de l’association comprend tous les membres de l’association, à jour de leur cotisation et faisant partie de l’association depuis au moins trois mois ». Merci à nos adhérents de vérifier qu’ils sont bien à jour de leur cotisation.

Nos donateurs seront également invités, sans droit de vote, afin qu’il leur soit rendu compte de l’usage de leurs dons.

Enfin, vous trouverez ci-dessous le récapitulatif des principales publications mises en ligne sur notre site depuis la diffusion de notre dernier bulletin. Certaines datent un peu mais conservent toujours leur intérêt.

 

Actualité

    18 juillet 2024 : « Haute Autorité de santé : Juristes pour l’enfance saisit la justice au sujet de la composition du groupe de travail Parcours de transition » (communiqué de presse des Juristes pour l’enfance)

    25 juillet 2024 : « La Commission décide de saisir la Cour de justice de l’Union européenne d’un recours contre l’Allemagne concernant le droit des travailleurs mobiles de l’Union européenne de bénéficier de prestations familiales » (communiqué de presse de la Commission européenne)

    2 octobre 2024 : « Haro sur les augmentations du coût de l’accueil des jeunes enfants pour les familles » (communiqué de presse de la Commission européenne)

    18 octobre 2024 : « Goncourt des lycéens : enfin des réactions en faveur de la jeunesse après le signalement du livre Le Club des enfants perdus de Rebecca Lighieri » (communiqué de presse des Juristes pour l’enfance)

    13 novembre 2024 : « Une triple mobilisation pour les droits de l’enfant le 20 novembre 2024 » (communiqué de presse de Défendre les enfants)

    15 novembre 2024 : « “Families should be considered an investment, not a cost”, says FAFCE’s Autumn Board resolution » (Federation of Catholic Family Associations in Europe press release)

    20 novembre 2024 : « Journée internationale des droits de l’enfant : protéger et préserver le temps de l’enfance » (communiqué de presse des Juristes pour l’enfance)

    13 décembre 2024 : « Recommandations envisagées par la Haute Autorité de santé sur la dysphorie de genre et la transition sexuelle » (communiqué de presse du Syndicat de la Famille)

    20 décembre 2024 : « International Conference on Shared Parenting – Conference 2025 – Second Announcement »

    9 janvier 2025 : « J-5 du bilan démographique 2024 de l’Institut national de la statistique et des études économiques : les bébés ne tombent pas du ciel ! » (communiqué de presse de l’Union nationale des associations familiales)

    16 janvier 2025 : « Cinquante ans de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse. Où est passée la prévention ? » (communiqué de presse d’Alliance Vita)

    29 janvier 2025 : « États-Unis : arrêt total des “transitions de genre” médicales chez les enfants » (communiqué de presse des Juristes pour l’enfance)

    29 janvier 2025 : « Parental Alienation Study Group 2025 »

    10 février 2025 : « Saint-Valentin : De l’amour à la séparation : écouter pour mieux comprendre ! » (communiqué de presse de l’Union nationale des associations familiales)

    2 mars 2025 : « Les Français favorables à une prévention de l’avortement » (communiqué de presse d’Alliance Vita)

    19 mars 2025 : « Women Strongly Support New York Declaration for Men and Boys » (International Council for Men and Boys Press Release)

    27 mars 2025 : « Résultats de l’Observatoire des familles : “Être parent aujourd’hui” » (communiqué de presse de l’Union nationale des associations familiales)

    8 avril 2025 : « Attend free virtual conference » (Invitation from National Parents Organization)

    13 avril 2025 : « April 25 is International Parental Alienation Awareness Day »

Dans nos archives : de l’ancien… qui peut toujours servir

    4 janvier 1985 : « Création de l’allocation parentale d’éducation et de l’allocation pour jeune enfant »

 

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« Une part manquante » : un film sur les divorces et les enlèvements d’enfants au Japon

Le film « Une part manquante »

C’est un véritable problème de société qui touche le pays du Soleil levant. Chaque année, 150.000 mineurs seraient enlevés par l’un de leurs deux parents. On estime, en effet, que deux tiers des divorces aboutissent, à court ou moyen terme, à la privation de tout contact entre les enfants et le parent qui n’a pas obtenu leur garde…

Une injustice terrible en passe d’être corrigée dans la mesure où, en mai 2024, une loi a été passée, réformant le Code civil japonais, afin de permettre aux couples divorcés d’opter pour la garde partagée de leur enfant. Cette loi, censée entrer en vigueur d’ici 2026, est jugée insuffisante par nombre de ses détracteurs, déplorant le fait que les enlèvements parentaux demeureront impunis pénalement…

Le cas des mineurs franco-japonais

Le dernier film en date de Guillaume Senez, Une part manquante, traite le sujet sous l’angle très particulier des unions binationales entre un parent japonais et un parent français. Il faut savoir, à ce propos, que d’après l’OLES (Organisme local d’entraide et de solidarité) du Japon, ils seraient entre 60 et 100 mineurs à être actuellement privés de tout contact avec leur parent français – on se rappelle, notamment, Vincent Fichot, ce père de famille qui avait entrepris, en 2021, une grève de la faim de trois semaines, près du stade olympique de Tokyo, pour protester contre l’enlèvement de ses deux enfants en 2018.

Le récit du film, lui, suit Jérôme Da Costa, un ancien chef cuisinier, interprété par Romain Duris, resté au Japon après sa séparation avec son épouse afin de rechercher activement sa fille Lily, qu’il n’a plus revue depuis neuf ans. Reconverti en chauffeur de taxi, Jérôme (Jay pour ses collègues) s’apprête à jeter l’éponge et à rentrer en France définitivement lorsqu’un jour, un collègue de travail se désiste sur une course. Jérôme accepte de le remplacer et s’aperçoit que sa jeune passagère n’est autre que sa fille. Souffrant d’une entorse, celle-ci ne pourra pas faire le chemin de l’école à pied dans les jours qui viennent et a besoin, par conséquent, d’un chauffeur de taxi. Jérôme saisit alors l’occasion et, à l’insu de la mère, profite de ces courts moments passés ensemble pour se rapprocher de la petite…

La figure du père courage

Seconde collaboration entre Romain Duris et le réalisateur Guillaume Senez, après Nos batailles, sorti en 2018, Une part manquante retrouve cette thématique du père qui se démène pour sa progéniture, à la différence près que dans le film précédent, la mère était absente, tandis que dans celui-ci, c’est le père qui se bat pour être présent et avoir le droit de nouer un lien avec sa fille, face à une mère indigne et inconséquente. Un lien fragile, compte tenu de la situation de Jérôme, modeste ressortissant français au Japon, qui doit le maintien de son autorité parentale à son refus catégorique de divorcer avec Keiko. Un choix tactique qui lui garantit un visa de séjour dans le pays et la possibilité de rester proche de Lily géographiquement.

Conseillé par Jessica, une amie française à qui l’on a également retiré son enfant, Jérôme tergiverse, envisage diverses solutions, mais perdre à nouveau sa petite alors qu’il vient à peine de la retrouver n’en est pas une…

Émouvant et révoltant à la fois, le film de Guillaume Senez a le grand mérite de s’emparer d’un sujet qui n’a encore jamais été traité au cinéma et offre sans conteste à Romain Duris l’un des plus beaux rôles de sa carrière. On regrette simplement les choix musicaux du cinéaste qui affectionne un peu trop, à notre goût, les chansons larmoyantes en anglais – celles-ci étaient bien dispensables.

Source et copyright :

https://www.bvoltaire.fr/cinema-une-part-manquante-divorces-enlevements-denfants-au-japon/

Autorité respectable et respectée…

Texte de Jean GABARD, auteur de « Le néo-féminisme contre la famille » Les Editions de Paris Max Chaleil, Paris 2023.

Dans la famille, à l’école, dans la rue, nous ressentons de plus en plus la nécessité de l’autorité, mais le simple fait de l’évoquer fait penser à un retour en arrière, à un passé dont nous ne voulons plus. Alors, aujourd’hui, quelle autorité peut, à la fois, respecter les femmes, les hommes et les enfants et être respectée ?

Il n’y a pas si longtemps encore, la femme, mise en position d’infériorité, cédait l’autorité à un homme qui avait tendance à en abuser. En s’enfermant dans le sérieux et le rigorisme, il se comportait plus en dictateur qui « faisait sa loi » pour son plaisir, qu’en père qui se contentait de la dire, pour le bien de l’enfant. En ne provoquant chez ses enfants que l’envie de se rebeller, il ne leur apprenait pas à assumer la frustration : il ne jouait pas la fonction de père et ne leur permettait pas de grandir.

La « révolte contre le père » des années 60-70 a bouleversé la donne. Aujourd’hui, parce que nous avons réagi, à juste titre, contre l’autoritarisme et le sexisme, la situation a été inversée. L’homme, même lorsqu’il est présent physiquement, parce qu’il ne veut plus exercer de fonction répressive ou parce que la maman ne veut plus la lui donner, ne peut plus être perçu par l’enfant comme quelqu’un qui mérite d’être écouté. C’est alors très souvent la maman qui exerce seule l’autorité parentale. Ceci est encore beaucoup plus vrai après une séparation.

Cette femme moderne qui n’est plus écrasée par la présence d’un patriarche au pouvoir absolu, parait maître du jeu. Elle peut certes avoir des réticences à employer la fermeté avec « la chair de sa chair » mais peut très bien se montrer tout aussi capable et sévère qu’un homme. Et pourtant, malgré sa bonne volonté et malgré les apparences, cette autorité que l’on voudrait parentale, devient très souvent une « autorité pas rentable » ! En effet de plus en plus d’enfants sont des enfants-rois, qui dans la famille n’intègrent pas les limites et les respectent encore moins quand elles sont posées par d’autres « autorités » à l’école et dans la société.

Ceci n’est pourtant pas une fatalité !

Si nous assumons la différence des sexes (et maintenant les sciences prouvent que les différences autres que physiques ne viennent pas que de la construction sociale) et le fait que la maman est fantasmée toute-puissante[1] par le petit enfant, celle-ci ne peut jouer les mêmes fonctions symboliques que le père. Ce qu’elle fait et dit est toujours interprété différemment par le tout petit enfant, qui, s’il peut enregistrer énormément de sensations n’a pas encore les moyens de tout comprendre. Si cette maman fixe seule des limites sans faire intervenir un tiers différent, l’enfant risque de ne pas les intégrer. Il peut se soumettre, mais cherche surtout à lui faire plaisir pour ne pas la perdre. Son but est de la copier pour rester dans la toute-puissance avec elle. Quand la maman veut le limiter, l’enfant lui n’a, en fait, qu’une idée : l’imiter. Il n’est jamais question de loi à respecter puisque, pour lui, les mots viennent d’un lieu où la limite n’existe pas (Qui obéirait à une règle, venant d’une personne qui ne la respecterait pas ?). Il reste hors la loi (contrairement à l’enfant victime de l’autoritarisme qui peut la rejeter, lui, ne la connaît pas !).

Un homme (qui n’est pas forcément le géniteur ou même le papa) n’a pas mis au monde l’enfant. Il n’est pas perçu tout-puissant et se trouve mieux placé pour faire intégrer les limites aux enfants. Pour cela il doit non seulement jouer la fonction symbolique de père en disant la loi (décidée ensemble) mais aussi être écouté. Et il ne le sera que s’il est nommé père en étant aimé et valorisé par la mère.

En consentant à se présenter, aux yeux de l’enfant, comme quelqu’un qui écoute le père, la maman entre alors dans la fonction symbolique de mère. En donnant l’autorité à un « Autre » différent[2], elle signifie à l’enfant qu’elle n’est pas toute-puissante puisqu’elle manque et qu’elle a besoin de quelqu’un. Cet homme mérite alors d’être écouté et la loi à laquelle il se plie et qu’il se contente de dire (il ne s’agit pas de faire sa loi), sera plus facile à entendre[3]. L’exemple de ses parents assumant leur non toute-puissance permettra aussi à l’enfant de mieux accepter les limites.

Si nous voulons sortir des dérives actuelles, sans retomber dans les erreurs du passé, il nous faut inventer un nouveau projet qui, prenant en compte la différence des sexes, redéfinisse les fonctions que les pères et les mères ont à jouer, sérieusement, sans se prendre au sérieux. N’avons-nous pas tout à gagner ?

Jean GABARD

Auteur de « Le néo-féminisme contre la famille » Les Editions de Paris Max Chaleil, Paris 2023.

[1] Pour Aldo Naouri, « Ce n’est pas la mère qui se décrète toute puissante ou qui cherche à l’être, c’est l’enfant qui la perçoit comme telle, quoiqu’elle fasse ou ne fasse pas »

[2] « Ce n’est parce qu’un homme est un homme qu’il peut remplir la fonction paternelle auprès d’un enfant. Cette fonction ne peut être remplie que si la mère de l’enfant l’a choisi comme père pour cet enfant ou comme tiers pour cet enfant… » « Pour être un tiers, il faut être dans l’altérité. » Jean-Pierre Winter psychanalyste

[3] « Quand il n’y a pas de «père psychique» l’enfant ne peut échapper à la toute puissance de cette mère dévorante. Pour trouver un semblant de libération, il cherche un père extra familial, un substitut paternel. Il trouve alors un chef de bande, un membre politique, un père charismatique, un fondateur de secte»

Boris Cyrulnik, Sous le signe du lien, Editions Hachette, 1989.

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Jean GABARD

Auteur conférencier

relations hommes / femmes éducation des enfants

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Divorce au pays du Soleil Levant : « Quand le parent japonais part avec les enfants »

Par Catya Martin
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28 novembre 2023 à 14h00

Élu Conseiller des Français de l’étranger au Japon depuis octobre 2018, François Roussel a participé à la fondation de l’OLES Japon dont il a été Vice-Président durant 5 ans. Dans le cadre de ses fonctions, celui-ci a été confronté au problème des enfants franco-japonais privés de tout contact avec leur parent français. À ce jour, le Japon, demeure l’un des seuls pays au monde à maintenir un mode de garde exclusive des enfants. Intervenant au Congrès franco-japonais d’avocats du 14 novembre 2023 et également l’un des co-auteurs du livre « Regard sur le mariage franco-japonais », prochainement disponible sous format numérique, François Roussel a accepté de faire un point avec nous sur l’évolution de cette problématique.

Ecoutez le podcast avec François Roussel

Divorce au pays du Soleil Levant
François Roussel, Conseiller des Français de l’étranger au Japon
Au Japon, on ne parle pas d’enlèvements d’enfants

Lors de son déplacement à Tokyo en juillet 2021, le Président de la République Française Emmanuel Macron s’est entretenu avec le Premier ministre Japonais Yoshihide Suga sur la question des parents Français privés de leurs droits parentaux. C’est dans ce contexte qu’un groupe de travail bilatéral sur les enlèvements d’enfants de couples franco-japonais séparés, en sommeil depuis plusieurs années, a été réactivé en décembre 2021, avec une première réunion en mars 2022.

D’après François Roussel, “du point de vue des Français privés de contact avec leurs enfants au Japon, il est difficile de parler d’avancée”. À ce jour, même si leur nombre exact demeure inconnu, une vingtaine de parents victimes de ces faits se sont manifestés auprès du Consulat de France. La détresse a parfois conduit certains d’entre eux à commettre des actes de désespoir. Lors du Congrès auquel il a participé, le Conseiller des Français de l’étranger au Japon a notamment évoqué “le suicide d’un père Français à Tokyo, proche d’un ami, qui s’est avéré être le 3ème à mettre fin à ses jours en l’espace de 4 ans”. Durant cet événement, l’élu a également mentionné “un Français privé de tout contact avec sa fille enlevée, a été emprisonné et inculpé au Japon pour intrusion dans des locaux privés ”.

Parallèlement, François Roussel précise que “ce problème est principalement japonais avant d’être international”. En effet, “dans deux cas sur trois, lorsqu’un couple Japonais qui a des enfants divorce, les enfants finissent par perdre tout contact avec celui des parents avec lequel ils n’habitent pas”.

Il poursuit en indiquant qu’ « au Japon, cette situation n’est pas qualifiée d’enlèvement d’enfants. Pour la décrire, le terme japonais employé est le mot «tsuresari» qui signifie littéralement « partir en emmenant (les enfants) ». Pourtant, l’enlèvement est bien caractérisé puisque l’un des deux parents quitte la maison par surprise, sans concertation préalable avec son époux. De plus, celui qui emmène les mineurs les privera ensuite de tout contact avec le parent duquel ils sont séparés ».

Vincent Fichot, connu pour sa grève de la faim près du stade olympique de Tokyo en 2021, après l’enlèvement par sa femme japonaise de ses deux enfants, a mis cette particularité légale en lumière. A ce jour, après 4 années de lutte, ce père de famille a définitivement été débouté par la justice nipponne en 2023. Il demeure toujours sans nouvelles de son fils Tsubasa et de sa fille Kaede. De son côté, la justice française a, en 2021, émis un mandat d’arrêt international à l’encontre de son épouse pour soustraction de mineurs et mise en péril d’un mineur.
Divorce au pays du Soleil Levant
François Roussel, Conseiller des Français de l’étranger au Japon
La loi japonaise n’offre quasiment aucun recours

La Convention de La Haye, ratifiée en 2014 par le Japon, est ineffective dans ce contexte, du fait que “la grande majorité des cas d’enlèvements d’enfants franco-japonais sont internes au Japon”. Or, ce texte “ne s’applique que s’il y a franchissement de frontières”. Par contre, un parent qui tenterait de récupérer par lui-même son enfant, victime d’un enlèvement parental, s’exposerait au risque d’une arrestation et d’une garde à vue pour “soupçon” d’enlèvement de mineur sur le fondement de l’article 224 du code pénal japonais.

François Roussel déplore que “contrairement à loi française où un délit de non-présentation de mineur existe, la loi japonaise ne permette pas de forcer l’exécution du droit de visite. Le seul levier juridique envisageable dans cette configuration est la possibilité d’une astreinte financière. Cependant, dans la pratique, il est rare que ce type de mesure soit mise en place. Il est regrettable de constater que la loi japonaise n’offre quasiment aucun recours”. D’après lui, « la chose la plus utile que pourraient faire les citoyens Français au Japon, serait de se montrer solidaires avec les Japonaises et les Japonais qui se battent pour faire avancer cette cause ».

À ce propos, l’élu mentionne que “le gouvernement japonais étudie actuellement une réforme du droit de la famille japonais qui établirait une autorité parentale partagée après le divorce”. Celle-ci pourrait être votée en 2024. Toutefois, on ignore encore si l’autorité parentale partagée serait attribuée “par défaut” ou si son application serait de nature “optionnelle”. En effet dans le cas où celle-ci ne serait accordée qu’en cas d’accord conjoint, la question de privation de contact avec l’un des parents dans un cadre conflictuel demeurerait insoluble.

Enfin, un film intitulé « Une Part manquante », de Guillaume Senez, actuellement en tournage au Japon et dont la sortie est prévue pour 2024, évoque ce douloureux sujet de la séparation entre un parent et son enfant. Diffusée à grande échelle, cette œuvre pourrait alerter la communauté internationale sur cette question de manière un peu plus retentissante.

Liste des organismes à contacter en cas d’enlèvement parental d’enfant ou de privation de contact avec ses enfants au Japon :

-Ambassade de France (service consulaire) : +81 (0)3-5798-6000) ; ou infoconsul.tokyo-amba@diplomatie.gouv.fr

-OLES Japon (Organisme Local d’Entraide et de Solidarité Japon) : info@olesjapon.org

-Association « Sauvons nos enfants Japon » : contact@sauvonsnosenfants.org

Une Part manquante, un film de Guillaume Senez, en cours de tournage

Une Part manquante est un film de Guillaume Senez, en tournage au Japon et qui reprend le problème de la séparation entre un parent et son enfant. Sa diffusion est prévue en 2024.

Synopsis
Tous les jours, Jay parcourt Tokyo au volant de son taxi à la recherche de sa fille, Lily. Séparé depuis 9 ans, il n’a jamais pu obtenir sa garde. Alors qu’il a cessé d’espérer la revoir et qu’il s’apprête à rentrer en France, Lily entre dans son taxi, mais elle ne le reconnait pas…

Sur allociné :
https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=313955.html

Syndrome d’aliénation parentale, Question écrite au Sénat n°026742017 en 2017-2018

Syndrome d’aliénation parentale
Question écrite au Sénat n°02674 – 15e législature
Auteur de la question : ROSSIGNOL Laurence
Ministre interrogée : Mme la garde des sceaux, ministre de la justice
Date(s) de publication
1 Question publiée le 28/12/2017
2 Réponse publiée le 12/07/2018

Question de Mme ROSSIGNOL Laurence (Oise – SOCR) publiée le 28/12/2017
Mme Laurence Rossignol appelle l’attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice au sujet de la prise en compte du prétendu syndrome d’aliénation parentale (SAP) dans les jugements rendus par les juges pour enfants. Le SAP est un concept sans fondement scientifique, moyen en général soulevé par le père dans le cadre des procédures de séparation non amiable pour mettre en cause les capacités de la mère à faire primer l’intérêt du ou des enfants sur ses motivations personnelles. Dans les cas de violences conjugales ou de violences faites aux enfants, l’allégation du « syndrome d’aliénation parentale » soulève de réelles difficultés. Elle conduit à décrédibiliser la parole de la mère, exceptionnellement du père ou de l’enfant, et par conséquent à en nier le statut de victime en inversant les responsabilités. Or, aucune autorité scientifique n’a jamais reconnu un tel « syndrome » et le consensus scientifique souligne le manque de fiabilité de cette notion. Il n’est reconnu ni par le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), ouvrage de référence de l’association américaine de psychiatrie (APA), ni par la classification internationale des maladies publiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La recherche démontre que les fausses allégations de maltraitance ou de négligences sur les enfants sont marginales. Au regard de l’actualité récente autour du dépôt de la proposition de loi visant à faire de la résidence alternée la procédure de droit commun des divorces, il apparaît d’autant plus nécessaire de protéger les victimes de violences conjugales (tant les femmes que les enfants, considérés comme des co-victimes) de l’emprise de leur agresseur sur leur avenir et sur l’éducation des enfants car une garde alternée de principe, si les violences ne sont pas déclarées lors de la procédure de séparation, n’est rien d’autre qu’une condamnation à revoir très régulièrement son agresseur. Un mari violent tant physiquement que psychologiquement n’est pas un bon père. Par ses actes, il compromet le futur de ses enfants en augmentant leurs risques de réitération ou de victimisation ultérieure. Dès lors, le syndrome d’aliénation parentale doit être clairement désigné comme un moyen de la défense irrecevable quelle que soient les circonstances. C’était d’ailleurs l’objet de l’action 58 du 5ème plan interministériel de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes, qui engage le ministère de la Justice à « informer sur le caractère médicalement infondé du SAP ». Elle lui demande l’état de la diffusion d’instructions à l’attention des juges aux affaires familiales et de la magistrature visant à proscrire l’utilisation du syndrome d’aliénation parentale.
Publiée dans le JO Sénat du 28/12/2017 – page 4666

Réponse du Ministère de la justice publiée le 12/07/2018
Réponse apportée en séance publique le 11/07/2018

En vertu du principe de la séparation des pouvoirs, aucune circulaire ne peut être diffusée auprès des juges aux affaires familiales pour préconiser l’utilisation ou, à l’inverse, pour proscrire l’utilisation de tel ou tel concept lorsque le juge est saisi. De même, on ne saurait préciser l’appréciation qui doit être faite par les juges de la vraisemblance de l’emprise d’un parent sur l’enfant au détriment de l’autre parent. En revanche, une note d’information a été mise en ligne sur le site intranet de la direction des affaires civiles et du sceau du ministère de la justice pour informer les magistrats du caractère controversé et non reconnu du syndrome d’aliénation parentale, les inciter à regarder avec prudence ce moyen lorsqu’il est soulevé en défense et leur rappeler que d’autres outils sont à leur disposition en matière civile pour faire face aux situations parfois réelles d’un parent qui tenterait d’éloigner progressivement l’enfant de l’autre parent.
Publiée dans le JO Sénat du 12/07/2018 – page 3477
Page mise à jour le 17 août 2023