Les petites annonces de Tokyo

Vu ces petites annonces récemment… Les « sayonara sales » semblent en nette augmentation cette année… la crise est passée par là et un grand nombre d’expatriés retourne en France.
1. La date de notre depart approche…
Nous vous proposons une opération « soldes sur les sayonara sales »

Notre conseil : Attendez encore un peu, ça sera bientôt gratuit !!

2. Un masseur-kinésithérapeute diplômé d’Etat Français propose ses services.
Question : A-t-il bien le droit d’exercer au Japon? J’ai un gros doute. Le Japon n’est pas l’Europe quand même… Mais peut-être ai-je tort de me faire du souci. Il a dû se renseigner.

3. J’ai accouché de deux bébés prématurés…
Félicitations, Madame !
… Avez vous des noms d’hôpitaux ou de médecins (de préférence parlant français ou anglais pour la transmission des dossiers médicaux…) qui traitent ces cas?
Commentaire : Je lui souhaite sincèrement de trouver. Il y a de très bons hôpitaux à Tokyo. Mais trouver des praticiens spécialisés en néo-natalité qui parlent français, ça va être plus dur.
Donc, si vous avez des infos pour cette dame, abonnez-vous aux petites annonces de Tokyo pour les lui faire passer!

La langue japonaise et moi

Je viens de publier ce petit texte racontant un peu ma « relation avec la langue japonaise » sur mon site professionnel.

« Une soudaine immersion dans la langue japonaise et sa culture à partir de 1982, date de mon arrivée au Japon pour me perfectionner en arts martiaux, a provoqué un déclic en moi. Je me suis en effet découvert une véritable passion pour la langue japonaise que j’avais commencé à apprendre avec un ami japonais à Bordeaux avant mon départ pour le Japon.

Cette passion pour une langue -et même des langues, je l’ai probablement héritée de mon père, qui parlait et lisait couramment l’allemand et l’espagnol ainsi que de mon professeur d’italien, M. Radé, qui excellait dans l’art de mettre la langue et la civilisation en relation.
Pour me perfectionner, j’ai d’abord suivi des cours particuliers de japonais au Japon que j’ai voulu compléter et bonifier par un cursus à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales à partir de 1984. Ces études m’ont mené à l’obtention d’une maîtrise en 1989, après avoir passé en 1988 une licence de japonais avec option « interprétation et traduction ».

Il y avait à l’INALCO de l’époque trois cursus et, toujours emporté par ma passion, je m’étais inscrit à la presque totalité des UV pour les finaliser tous les trois. En fin d’études, il ne me manquait qu’une UV (”kanbun” et “relations internationales”) pour obtenir les diplômes dans chacun des deux autres cursus.
Ceci a constitué une base honorable pour continuer à approfondir mes connaissances sur le Japon, démarche qui n’a jamais cessé depuis.
En parallèle à cette formation intensive de japonais, en France et au Japon, j’ai pratiqué l’anglais, en autodidacte et pour le plaisir, et également avec des amis américains et anglais en “échange” chaque semaine. “Pour le fun”, j’ai obtenu 875 points au TOEIC en 2000, ce qui n’est pas extraordinaire en soi mais n’est pas non plus déshonorant pour un “amateur” de la langue anglaise.
J’ai effectué mes premières missions d’interprétariat dans les années 80.

Après une période de recherche intensive et de formation dans le domaine de la didactique du FLE (Français Langue Étrangère), assortie de quelques expériences de formateur de formateurs, je me suis de nouveau réinvesti dans le japonais.
Actuellement Maître de Conférences à l’université Seitoku depuis 1993, mes recherches portent notamment sur la place des radicaux de sinogrammes dans la langue japonaise et son enseignement.
Parfaitement intégré dans la société japonaise, j’ai des occasions quotidiennes de pratiquer la langue et d’affiner ma compréhension de la culture japonaise qui sont autant de facteurs me permettant d’effectuer au mieux les missions d’interprétariat qui me sont confiées. »

Ma fille, française, a obtenu son visa permanent pour le Japon

Aujourd’hui, je suis allé chercher le visa permanent de ma fille. Elle aurait pu l’avoir dès le début de sa résidence au Japon (!) si la demande avait été effectuée dans les 30 jours suivant sa naissance. Mais j’étais allé au service de l’immigration le 31ème jour! Elle n’a donc obtenu qu’un visa de 3 ans… Bureaucratie oblige… encore heureux qu’elle n’ait pas été expulsée du Japon…
Cette fois, nous avions fait la demande pour un visa permanent et le traitement de son dossier a pris plus de 6 mois!
Enfin, c’est fait. Mais lorsque nous voyagerons, il ne faudra pas oublier de demander une « autorisation de rentrer », obligatoire lorsqu’on quitte le territoire japonais sous peine de perdre son visa, même s’il s’agit d’un visa permanent!
J’ai déjà râlé à plusieurs reprises sur cette mesure imbécile qui consiste finalement à dire : « Vous pouvez résider à vie au Japon, mais vous ne pouvez pas en sortir sans autorisation sous peine de ne plus pouvoir y résider à vie ». Du pur Ionesco!
Cet auteur est d’ailleurs sûrement apprécié par la Cour  Suprême japonaise qui a déjà débouté des plaignants arguant que l’annulation d’un visa permanent en cas d’absence de « re-entry permit » (再入国許可) n’était pas logique ni légale ! Mais la Haute Cour a donné raison à Ionesco!

100 bonnes raisons de ne PAS vivre au Japon!

Le 18 avril quelqu’un avait lancé le sujet des « 10 bonnes raisons d’aller au Japon« . Je comptais lancer le sujet ces jours-ci mais un membre du forum m’a devancé! Voici donc créé le sujet des « 10 bonnes raisons de ne PAS vivre au Japon » qui va très vite se transformer comme l’autre en « 100 bonnes raisons ».
Voici les premières moutures…

Selon Chouka 666

1) J’aime pas avoir la plupart du temps une place vide a cote de moi dans le train surtout quand si il y a du monde qui reste debout. (Meme un electeur du Front National s’assoie a cote d’un etranger)
2) Les gens qui se levent quand tu t’assoies a cote d’eux.
3) La facon que les gens regarde ma femme quand je marche dans la rue avec elle. (C’est ma femme qui me la dit mais je l’ai remarque)
4) L’impolitesse envers les serveurs de restaurants, ils disent rarement merci au serveur du restaurant.
5) Considerer les charpentiers et macons ou autres metiers comme des sous-personnes. (Ils sont bien content d’avoir leurs maisons construitent par eux)
6) Considerer que tu as fait une bonne universite que tu es le meilleur par raport aux autre universite que les autres universites (univesite de Tokyo, les eleves envoient des SMS pendant certains cours, j’en parle en connaissances de cause, un ancien professeur de cette universite me l’a raconter)
7) Qu’ils pensent que les personnes qui ont pas de diplomes comme des sous-personnes
8 Qu’on me prend souvent pour un americain
9) Qu’ils imitent le americains malgres Hiroshima et Nagasaki
10) Le systeme scolaire surtout pour l’ecole du soir

Selon Fujijana

1. Aussi longtemps que l’on vivra au Japon, on sera toujours l’etranger, pas droit de vote, toujours le meme regard curieux.
2. Le Manque de reflexion personnelle dans l’education japonaise propose un echantillon un peu moins etoffe qu’en France a l’age adulte de personne capable de debattre.
3. Pour les femmes, je trouve dur de se faire des amies filles de moins de 30 ans, sans tomber dans le cliche femme enfant avec des nounours et Hello Kitty partout.
4. Les regles de familles, de vie de couples, d’ideaux amoureux, romantisme et tout le blabla sont tres differents de notre culture judeo chretienne et fait que seul un amour tres tres fort permettra de passer outres ces differences (difficultes)
5. la hierarchie dans le travail, la paperasse allourdissent enormement le travail, le ralentient, autorisation pour un oui ou un non, des regles de negociation ou il faut se plier encore et encore comme si vous etiez en permanence en train de demander une faveur, vous excusez d’etre la, d’avoir deranger.
6. Garder a l’esprit le risque de tremblement de terre et typhon, ras de maree. La construction legere de vos maison vous le rappelle tous les jours, grace a ca vous entendez les ebats amoureux de vos voisins, le bebe qui hurle, le camion qui passe au coin de la rue et fait trembler votre appart monte sur ressort.
7. Le japon est bruyant, quand ce n’est pas les elections avec les camions qui hurlent leurs propagandes, c’est l’avion a 8h du matin pour faire la pub des soldes aux supermarches, c’est les feu d’artifices a 8h le dimanche pour dire que la journee sportive de la maternelle a commencer, c’est la musique de toilette publique dans tous les magasins qui vous restent dans la tete, c’est la nana qui est toujours en train de vous dire de ne pas oublier ceci ou cela dans le bus ou le metro…
8. Le Japon se protege de tout, une ile ou rien n’entre et rien de sort, l’importation des produits etrangers est…..nulle, quasi inexistante, tout comme la culture, la connaissance des autres, des autres pays, enseigner superficiellement a coup de cliches. Vous subissez ces cliches et vous n’avez pas de saucisson sous la main.
9. Si vous etes loin des grandes villes, sachez etre pret a vivre dans la solitude, le rapport amicale avec les japonais de la campagne prend du temps, beaucoup de temps, ce sont des cercles fermes, ils se connaissent tous depuis la maternelle.
10. Si vous parlez pas japonais, c’est durrrrrrrrrr, tres dur, tres tres dur! Meme en grande ville, car vous ne serez qu’avec d’autres etrangers et de vivre dans un pays sans contact avec l’habitant, c’est frustrant. Et apprendre le japonais, ben c’est pas si facile que ca!

Selon Olrik


1. L’inculture générale d’une grande partie de la population, et son goût à ne pas le savoir et la cultiver. Cette apathie dans la curiosité, qu’elle soit pour la politique, la culture, la société ou le monde en général…
2. Le thé vert Matcha. Une horreur. Un breuvage âpre, vert, amer et mousseux, bien loin de ma préférence Mariages Frères: L’Earl Grey French Blue.
3. L’insupportable consumérisme écervelé des Japonais. Et leur propension à la naïveté béate.
4. La télévision. Véritable laboratoire assommant de programmes sans grande finalité intellectuelle. Sauf quelques-uns à la limite…
5. Le côté « inadapté » des Japonais: débrouillardise, voyage, prise de risque, mélange, trop habitués au standard de service « japonais », ou peut-être le fait d’être des insulaires, allez savoir…
6. Les pâtisseries. Même d’appellation Française, elles sont le plus souvent contrefaites, dans l’espoir de plaire au palais nippon. Triste sort quand on habite pas Tokyo, où la fringale peut encore s’atténuer chez Pierre Hermé, ou bientôt Ladurée…
7. Allez, je râle encore sur la gastronomie… Mais le café !!!!!!!!! Nom de Dieu !!!!!!! Quelle tristesse… Heureusement qu’ils compensent sur les cigarettes…
8. Cette solitude propre à l’étranger. De cette sensation de la différence, à jamais ancré sur notre front. Probable « saudade » quand les regards n’expriment pas que de la curiosité.
9. Ce déni de l’affrontement, du rapport de force, trop souvent absent. Occulté par la politesse et cette capacité à éviter le « fâcheux ».
10. La langue. A proprement penser, et en parler, je préfère éviter…

Selon Polopolo

1) le métro à Tokyo aux heures de pointe, serrés comme des sardines (en comparaison, le métro/RER pour aller à La Defense le matin c’est une promenade de santé…) On m’avait prévenu mais vraiment, je ne m’attendais pas à ça…
2) ces satanés kanji… même en se préparant bien et avec motivation, impossible de tous les retenir (visuellement ça peut aller, mais la prononciation…)
3) le manque apparent d’intéret et de regard critique envers les problemes politiques/sociaux etc. Peut-être est-ce du à une certaine réserve de leur part, ou au fait que je sois étranger, mais il n’est pas facile de savoir ce que pensent vraiment certains japonais de ces questions.
4) le café (déjà cité…) bon je chipote, et c’est vrai qu’à Paris on ne trouve pas du green tea à tous les coins de rue, mais quand on est accro, c’est difficile…
5) en cours de sport (ping pong), dès que le prof parle, il faut s’asseoir par terre, et se relever deux minutes plus tard, ce toutes les 5 minutes en entraînement.

Selon Sato-kun

1/ La chaleur et l’humidité plus le choc climatisation à fond dans lieux publics en été.
2/ La mélodie urbaine avec ses petits jingles à tous les coins de rue et annonces en tout genre c’est rigolo au début, mais vite étourdissant.
3/ L’architecture et les couleurs flashy de certaines maisons ou bâtiments modernes.
4/ Dans le langage, le niveau de politesse supérieur à rallonge qu’il faut soutenir pour peu de chose.
5/ Les méchants moustiques zébrés qui raffolent de mon sang venu d’ailleurs.
6/ Les gros corbeaux qui vous suivent à la trace pour subtiliser votre pique-nique.
7/ Moi aussi on m’a pris souvent pour un américain…
8/ Ce n’est pas de gros aspects négatifs, je suis aussi d’accord avec ce qui a été dit avant, notamment sur la pression sociale mais de toute façon tous les pays ont leur côté sombre. Il y aura toujours des choses difficiles à cerner surtout avec une telle différence culturelle. Le principal c’est d’essayer de comprendre.

Comme pour le précédent sujet, la suite sera à consulter sur la FAQ où les messages seront progressivement compilés.

Expatriation et blog comme moyens d’auto-psychanalyse

Ce matin, je parcourais quelques blogs sur le Japon et notamment celui d’un Français qui écrivait seulement en anglais jusqu’à une date récente. Je lui envoie un commentaire pour le féliciter de ses excellents articles et le remercier d’avoir passé un bon moment et il me répond:
« Oui, il m’a été difficile jusqu’à présent d’écrire en français. Seul mon psychanalyste que je ne fréquente pas doit savoir pourquoi. »
Cette phrase m’a rappelé que, depuis les premières années (1982…) de mon séjour au Japon je pense (avec de multiples raisons!) que vivre à l’étranger peut aider à faire une introspection, une sorte d’auto-analyse.
Et comme la tenue d’un journal intime (« extime », quand c’est un blogue) relève aussi, c’est bien connu, de l’auto-analyse, je me suis dit que j’allais en parler dans mon blog en mettant les deux en parallèle.
Mais avant de le faire, « voyons, faisons une petite recherche sur Google », me dis-je… (avec les mots « blog psychanalyse »).
Et je tombe sur ce blogue:
Extraits: « Le blog comme outil d’auto-psychanalyse…

L’auteur de ce blog considère ce dernier comme un outil d’auto-psychanalyse… En effet, après s’être remis totalement en question, cette personne reconstruit petit à petit son mode de pensée grâce à la fois à des lectures philosophiques, mais aussi à l’écriture de son blog…
… L’écriture… s’effectue lorsque la personne ressent le besoin de « se vider la tête ». Nous remarquons l’emploi du « tu », puisque la personne se parle à elle-même; il s’agit d’une auto-critique, d’une ‘auto-reconstruction’… »

Les différences culturelles constituent des éléments qui peuvent faire se questionner aussi sur soi, sur ses perceptions -si toutefois l’on veut bien en prendre la peine et ne pas rester dans son « ethno-égocentrisme ». Conjuguées à un blog, il me semble qu’elles doivent nécessairement induire une introspection et constituer ainsi un puissant moteur pour une évolution psychologique, mentale.

Bien entendu, ces propos n’ont aucune prétention scientifique et le temps me manque pour développer…