La romance du sentiment et de la pensée dans les légendes de #Tanabata ( #Japon ) et d’ #Éros -Psyché (Grèce)


Jean-Claude Jugon vient de publier un nouvel article à télécharger «ICI» (pdf) : La romance du sentiment et de la pensée dans les légendes de Tanabata (Japon) et d’Éros-Psyché (Grèce)
, une interprétation transculturelle : « Oni1 » soit qui mal y pense !

Résumé : À partir de rêves fournis par une jeune patiente japonaise anthropophobe, nous comparons d’un point de vue transculturel les légendes de Tanabata, rapportées par le rouleau peint Amewakahiko.sôshi de l’époque Muromachi (16e s.) mettant en scène l’amour entre une divinité mâle et une Princesse mortelle et celle grecque d’Éros-Psyché selon le recueil de l’Âne d’or d’Apulée. Nous présentons d’abord la figure du Oni japonais, sorte d’ogre ou de démon autochtone, antérieur à l’introduction du bouddhisme dans l’Archipel, qui inflige des épreuves à la Princesse et celle du dieu grec Pan qui lui ressemble beaucoup. Ces deux figures (Oni/Pan) représentent les instincts de vie de la nature (faim, sexualité, etc) qui animent le corps et la sensorialité. C’est sur leur énergie pulsionnelle que va peu à peu se former la fonction de sentiment. Dans le légende de Tanabata, le sentiment est représenté par Amewakahiko et dans celle d’Apulée par Éros. La fonction de sentiment est donc figurée ici dans la psyché humaine par un dieu mâle. En revanche, la Princesse et Psyché qui sont des mortelles symbolisent la fonction de pensée. Dans les légendes japonaise et grecque, les épreuves infligées à la Princesse et à Psyché sont identiques. Il y a donc une grande similitude de configuration psychologique entre elles. Nous citons enfin des légendes de Chine, d’Inde ou de Russie qui montrent une configuration psychologique assez différente du Japon ou de la Grèce puisque c’est le sentiment (et non la pensée) qui dans l’âme humaine est le héros de l’histoire. La version moderne de la Belle et la Bête (cf. le film de Jean Cocteau) qui suit exactement la trame de ces légendes montre combien le sentiment (la Bête) masculin fut infériorisé par la pensée (la Belle) féminine.

Note :
1  Honni soit qui mal y pense/ 悪しき思いを抱く者に災いあれ .