Shaitan a écrit :Et le jour où le noir, où le philippin vont vouloir travailler comme prof d'anglais il se passera quoi à ton avis avec ce genre de mentalités (très ouvertes) ... (c'est toujours pas de la discrimination ?).
Attention, je parlais du japonais moyen, pas du recruteur qui va faire sa discrimination sur la tête de son client. Que monsieur X, dans la rue s'imagine que le blanc qu'il croise est un prof d'anglais est une chose, que le recruteur d'une grande boite refuse de l'engager à un poste d'ingénieur parce que "c'est un prof d'anglais" est une autre histoire !
Ceci dit, les histoires de discrimination ne me semblent pas plus prononcées ici qu'ailleurs, certains proprio américain refusent de louer leurs appartements à des gens parce qu'ils ont des enfants, on a un peu envie de demander où on va là !
J'ai de plus bien précisé que mon histoire de propriétaire était injuste. Un truc surprenant cependant, c'est qu'il me l'aie dit, sans doute pour me faire comprendre à quel point j'avais de la chance de ne pas être chinoise. Ou alors il est vraiment incroyablement naïf...
J'ai en gros l'impression tout de même que les problèmes de minorité sont les mêmes ici et ailleurs. On soupçonne dans l'ordre les étrangers puis les jeunes puis les "originaux" d'être responsables du vol, de l'accident, de la mort de l'empereur et j'en passe. Et tout cela est évidement accentué par le rôle que jouent les médias et aussi par le fait que les étrangers qui ne s'intègrent jamais complètement sont ceux qui se font remarquer.
Par exemple, là où je travaille, il y a un égyptien qui bosse ici depuis 5 ans et tout ce qu'il a réussi à apprendre de la langue, c'est "konnichiwa" et "arigatou gosaimasu". On me dira que c'est toujours mieux que "baka" ou "kuso" mais quand il faut qu'il fasse renouveller son visa, tous les ans il va aller embêter un, deux ou trois japonais de la boite, ça va prendre du temps, tout le monde va faire des contresens, la situation va se dégrader puis se rétablir et ainsi de suite. Le pire dans l'affaire c'est qu'il considère comme normal que tout le monde l'aide, si quelque chose ne va pas, il accuse les japonais de mal traduire, de mal s'occuper de lui et à la limite de faire exprès de lui mettre des bâtons dans les roues pour qu'il n'aie plus de visa et doive rentrer au pays. Pour terminer, il n'offre pas les traditionels petits cadeaux de remerciement une fois l'affaire terminée.
Du coup, quand les japonais de la boite parlent "des étrangers", avec une certaine vindicte, voire une vindicte certaine, ils entendent "l'égyptien" et oublient totalement, qu'il y a ici deux chinois, un coréen, une russe et une française qui vivent leur vie comme les japonais et passent totalement inaperçus (malgré mes cheveux blonds et les cheveux roux de la russe !).
C'est un peu la loi de la tartine de beurre, mais bien-sûr cela n'excuse pas les véritables actes racistes.
Pour en terminer avec mon histoire d'égyptien, je me demande si dans d'autre pays que le Japon, on pourrait se permettre de vivre des années sans apprendre la langue, sous la dépendance des autres pour le moindre truc (je vois mal les français d'une boite se dévouer année après année pour accomplir les formalités administratives d'un autre)....