Travailler dans les sciences humaines au Japon

Échanges de renseignements pratiques sur le travail au Japon, visas de travail, etc.
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Laocoon
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Travailler dans les sciences humaines au Japon

Message par Laocoon »

Bonjour à tous !
Alors, voici mon cas ; je suis actuellement entrain de terminer mon DEUG (L2) d'Histoire de l'Art et Archéologie à l'université et je compte m'orienter en Archéologie l'année prochaine pour enchaîner ensuite sur un Master. Cependant, parallèlement à cela j'ai depuis un bon moment maintenant développé un fort attrait pour la culture Nippone ou du moins l'image que j'ai pu en percevoir depuis la France*, c'est une passion que je partage avec l'archéologie et la musique mais que j'avais un peu mise de côté pour me consacrer aux deux autres pendant ces dernières années, toutefois maintenant que je commence à voir mon orientation se préciser, et que je constate avec plaisir que cet intérêt pour le Japon est toujours vivace 7 ans après, je me pose certaines questions quant à l'éventualité de conjuguer à la fois mon cursus universitaire et la possibilité de travailler au Japon.

* pas tellement tout ce qui est Manga, etc en revanche, j'aime bien la culture pop mais à petite dose, c'est plus "un tout" qui m'attire.

Je me doute qu'il est plus compliqué entant qu'étranger d'y exercer un métier scientifique plutôt qu'un métier en rapport avec le commerce, la traduction ou encore le professorat dans lequel un bi voir un éventuel trilinguisme serait exploité quotidiennement, cependant pensez vous qu'il soit possible avec une bonne dose de motivation d'arriver à exercer un métier en rapport avec les sciences humaines au Japon en étant expatrié avec un Bac +5 ? Il faut tout de même que je précise quelques éléments à ce propos ; je ne compte pas orienter mon master sur une zone géographique ou une période précise, je pense plutôt me spécialiser dans une des sciences connexes à l'archéologie qui permet d'exercer dans un très grand nombre de contextes et partout dans le monde, comme par exemple la paléoanthropologie, ou l'étude de restes d'éléments naturels fossilisés (graines, charbon, mollusques, etc...), à noter que ce type de spécialiste sont généralement assez recherchés car il y en a assez peu France en tous cas, c'est peut être aussi le cas au Japon qui sait, on peut toujours rêver ...

Bref, concernant la langue Japonaise j'ai quelques notions que je vais avoir l'occasion d'améliorer normalement d'ici l'été 2014 puisque je vais finalement pouvoir poser le pied sur l'archipel à ce moment là pour un séjour linguistique de 3 semaines. (sauf si gros soucis financiers d'ici là). De plus, j'envisage éventuellement de compléter ma formation par une Licence en LLCE Japonais, surtout si mon projet d'expatriation se concrétise.

Pour ce qui est de mon niveau en Anglais, j'ai le niveau universitaire B2 (niveau requis pour l'acceptation en Master pour non-spécialiste) donc je me débrouille plutôt bien. Je sais que comme nous les Japonais ne sont pas très à l'aise avec les langues étrangères mais bon ça peut toujours être utile, je comprend aussi très bien l'espagnol (ma famille est bilingue) bien que je ne le parle pas trop.

Voilà, je crois que j'ai fais le tour, merci à ceux qui ont eu le courage de me lire jusqu'au bout. Je vous demande ainsi ; pensez vous que ce projet soit réalisable ? notez que je ne m'attend pas à trouver du travail dans mon domaine dès mon arrivée, je suis conscient que l'expatriation au Japon n'est pas la plus évidente à vivre et réaliser et que cela prend du temps, mais c'est un projet qui me tiens de plus en plus à coeur, nous verrons bien si c'est toujours le cas après mon séjour l'année prochaine mais je ne vois pas de raison. Donc n'hésitez pas à me répondre ! si vous avez des avis ou conseils à me donner, même si vous ne connaissez personne dans mon cas, toute réponse constructive m'intéresse.

Merci par avance !
zenpuku
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Re: Travailler dans les sciences humaines au Japon

Message par zenpuku »

Ce qui serait utile, c'est qu'en avançant dans tes études de spécialité, tu puisses faire un échange universitaire dans un laboratoire japonais qui travaillerait sur les thèmes que tu souhaites développer. Ainsi cela te permettrait de commencer à connaitre le milieu scientifique, voir si la vie au Japon au quotidien te convient, et commencer à mieux comprendre comment cela fonctionne sur place. Tu verras sans doute que pour travailler au Japon dans ce domaine, il serait mieux que tu prépares un doctorat. Si tu t'orientes vers la paleo, fais quand meme attention, le milieu japonais s'est complètement décridibilisé il y a quelques années sur le plan scientifique international (fausses découvertes, etc), mais le ménage a peut-être été fait depuis ...
Je suppose que ce que tu envisages, ce sont des métiers où des équipes se constituent sur des contrats de recherches pluri-annuels, il faut donc être connu et recommandé auprès de ceux qui obtiennent les contrats, d'où la nécessité de participer à des colloques, de faire un doctorat, puis un post-doc, etc.
C'est une excellente idée de vouloir faire en parallèle une licence de japonais. Pas forcément LLCE, tu peux aussi penser à LEA, quitte à ne valider que le japonais, puisque ton objectif c'est de mieux connaitre la langue, pas forcément d'avoir un parchemin supplémentaire. Tu devrais aussi pouvoir faire valider des crédits obtenus dans tes études principales, cela t'éviterait de repasser des matières transversales, etc. Renseigne toi auprès de ton université.
Laocoon
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Re: Travailler dans les sciences humaines au Japon

Message par Laocoon »

Salut, merci beaucoup pour ta réponse. Effectivement, faire un échange universitaire semble être un très bonne idée, mais malheureusement d'après ce que j'ai vu sur le site web les conventions de ma Fac avec les universités japonaises ne concernent pas mon domaine :/ Il y a beaucoup d'accords qui concernent les cursus de langue comme on peut s'en douter, il y a une fac qui prend des historiens aussi me semble-t-il, mais pour l'archéo et l'histoire de l'art peanut's ... Mais effectivement, il me faut de toutes façons une expérience de vie là bas avant de m'engager dans quoi que ce soit, il y a aussi l'option PVT mais effectivement l'idéal serait quand même de pouvoir partir en échange ... il faudra que je demande au centre d'orientation de ma Fac.

Après je sais que l'école française d'Extrême-Orient a deux antennes au Japon ; une à Tôkyô et l'autre à Kyôto, mais j'imagine qu'il faut se présenter avec une dossier en béton armé pour pouvoir espérer être accepté là bas. Il me semble que c'est ce que nos profs nous avaient dit pour l'école française d'Athène, du Cair et de Rome en tout cas (même si forcement, vu la richesse archéo de ces zones pour les grandes civilisations antiques, ça doit être archi demandé)

Oui, j'avais entendu parlé de cette histoire effectivement, il me semble que c'est un ponte du milieu de l'archéologie japonais qui avait falsifié ses rapports de fouille pendant des années ou quelque chose comme ça et que du coup l'état des connaissances avait fait une chute libre quand l'affaire avait été dévoilée, entraînant avec elle les recherches basées sur les résultats de l'archéologue peu scrupuleux.

Donc d'après toi, un doctorat serait plus approprié voir obligatoire pour rentrer dans ce secteur là ?


J'ai aussi une seconde question, je n'en ai pas parlé dans mon premier post car je ne sais pas si ça peut se faire en France ... J'aime énormément les estampes, en particulier les Ukiyo-e du style Hokusai ou Hiroshige, et étant donné que mon cursus est encore partagé en deux entre Histoire de l'art et Archéologie, je me demandais si des facs françaises offrent des spécialisations sur ce type d'oeuvre ? Et du coup, quels seraient les éventuels débouchés au Japon ? avec un diplôme d'Histoire de l'art tout simplement d'ailleurs, sans même parler de spécialisation à ce stade.
D'après ce que je sais, en France le milieu de l'Histoire de l'art est vachement bouché, serait-ce la même chose au pays du soleil levant ?
Amelaï
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Re: Travailler dans les sciences humaines au Japon

Message par Amelaï »

Bonjour,

je ne peux guère conseiller sur l'ensemble du projet, par contre, l'ouverture d'une destination d'échange dépend entièrement de la motivation d'un étudiant, de ses ambitions. Bref, si c'est ton rêve (que je comprends, partage, et tente de concrétiser mais d'une autre manière :wink: ), prépare toi à te battre pour le réaliser. Effectivement pour des institutions de haut vol, il faut avoir du béton, et du béton, ça peut déjà être la tentative d'ouverture d'un échange.

Étape primordiale: apprendre dès maintenant la langue (sinon tu n'auras aucune crédibilité) quitte à prendre des cours privés.
Deuxième étape primordiale: lire beaucoup à propos du Japon. Ouvrages spécialisés, histoire, culture, actualités.
Troisième étape: s'y atteler dès maintenant

Autre point: les résultats académiques ne témoignent pas forcément de la qualité d'un étudiant. Les professeurs le savent, des résultats moyens n'équivalent pas à un étudiant moyen. Cependant, c'est toujours plus facile avec un dossier qui apporte de bons points (cela passe par la participation, ne pas hésiter à être en bon contact avec les professeurs, dès la L2). C'est un peu lèche-botte, mais en fac, avec des centaines d'étudiants, se démarquer apporte que du bon.

(pour information, le master 2 en droit que je visais était extrêmement sélectif. J'ai contacté les professeurs responsables dès ma L3 afin qu'ils m'aient dans leurs radars!)

1) Il faut d'abord voir quelles sont les possibilités dans les autres formations. Quelles formations ? Quelles fac japonaises ? Note tous les noms (français et japonais) que tu croises sur ces projets.

1*) Voir ce que les autres facs en France proposent. Car si ça existe ailleurs, on va te dire de changer tout simplement de faculté.

2) Contacter d'une part les professeurs des Masters que tu envisages pour leur parler d'un projet d'ouverture de destination (et attention, je parle d'un message bien motivé avec des réalisations concrètes en lien avec le Japon). Pas de secret, un projet ambitieux se doit d'avoir les bases solides, et des détails. Ça parait effrayant, mais en réalité, il s'agit de donner des formes à tes ambitions (quelqu'un de passionné ça se voit) et de montrer par ailleurs que ce n'est pas un plan sur la comète.

- le marché du travail dans ce domaine
- pourquoi cette orientation

Demande même des rendez-vous (des étudiants motivés, les professeurs adorent).

2°) Contacter les professeurs des formations ayant un partenariat France - Japon: les interroger sur l'ouverture de la destination, le contexte de ce choix, les possibilités, et enfin s'ils peuvent te prêter éventuellement une assistance et / ou un appui auprès des enseignants à l'université là bas.

3°) si tu as des noms d'enseignants japonais, demander avec une extrême politesse des noms dans le domaine de tes études (tu peux éventuellement trouver cela déjà par internet mais passer par un contact aide toujours). Faire des prises de contact.

En fait, à partir de là, je n'ai plus de "point" à évoquer. Car tout dépend des résultats que tu obtiens dans l'ensemble de ces démarches. L'université est un terrain toujours prêt à ouvrir des partenariats (y compris pour une personne) à condition que ça ait un intérêt (et pas seulement "pour pouvoir aller là bas"). Le partenariat apporte du prestige tant à la formation, qu'aux professeurs, et à l'université. Dans le domaine des arts, je sais que la France à une bonne place auprès du Japon, et ça ne serait pas incongru du tout (mais là je vois plutôt une orientation histoire de l'art, qui me parle déjà plus).

Les sciences humaines et notamment ton cursus d'études n'est pas un milieu facile pour s'assurer du travail (je ne parle pas ici de préjugés, mais bien de réalités, tous les membres de ma famille ont fait ces cursus là :) ), alors un projet à l'étranger demande de vraiment connaître le terrain là bas.

Il serait par ailleurs judicieux de trouver des étudiants japonais dans ce domaine d'études pour discuter. Internet est miraculeux, et je suis sûre qu'à travers des forums, tu peux y arriver.

Pour la question du doctorat, j'ai constaté (à mon niveau de MAster 2) qu'effectivement au Japon, ils apprécient beaucoup... Mais justement. Si tu pouvais ouvrir la destination, tu serais d'une part, pionner, d'autre part... très bien placé pour faire un doctorat alliant études françaises / études japonaises (ou un doctorat te permettant de vivre la bas), qui s'inscrit dans les deux cultures.

Mais dans ce cadre, je crois (malgré que j'ai du mal à appliquer ce bon conseil à moi-même) qu'il faut vraiment réaliser à quel point parler japonais dès maintenant est important.

Enfin, pour expliquer pourquoi je t'expose ce plan: j'ai plusieurs amis qui, dans leurs études voulaient certaines destinations qui n'existaient pas. Ils ont tous réussi à les faire ouvrir (je ne le cache pas, il s'agissait de l'Europe, où c'est probablement plus aisé). Pourquoi ? Parce que vraiment, les deux universités voyaient ça d'un très bon oeil, et que ça leur servait niveau réputation.

Ça a été un an de démarches, de courrier, rendez-vous avec les professeurs, contact avec l'université étrangère. Mais ce n'est pas pour rien que les universités ont des bureaux de relations internationales :).
Laocoon
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Re: Travailler dans les sciences humaines au Japon

Message par Laocoon »

Bon allez je m'y remet (j'ai passé 3h30 hier à écrire une réponse à ton message Amelaï et au moment de le poster j'ai été unlog du forum et j'ai tout perdu :D du coup j'ai noté les points dont je me souvenais hier soir avant de me coucher mais ça risque d'être un peu brouillon, désolé d'avance :) je vais essayer d'en oublier le moins possible ...)

Donc, tout d'abord un grand merci pour ta superbe réponse ! :)

Ensuite, effectivement je conçoit qu'il va falloir que je m'investisse énormément dans ce projet si je veux le réaliser et j'avoue que c'est un peu effrayant du haut de ma L2 ! ^^
Surtout que je ne suis pas le genre d'étudiant à se démarquer ni par ses résultats, ni par ses initiatives extra-cursus, après l'avantage de l'archéologie c'est que les chantiers-écoles d'été y a rien de mieux pour approcher les profs, donc ça ne devrait pas poser trop de problème à ce niveau là, mais encore faut il entrer en contacte avec les bonnes personnes !

Déjà il faut que j'arrive à cibler les Masters qui peuvent m'intéresser, je sais à peu près quelles sont les spécialités/disciplines qui me branchent en revanche je ne sais pas du tout quelles formations seraient les plus appropriées pour exercer à l'international et encore moins pour le cas particulier du Japon. j'avoue que si quelqu'un s'y connait un peu dans le milieu et a des pistes je suis plus que preneur. Je vais demander au service d'orientation de ma fac cette semaine mais je doute qu'ils puissent me donner une réponse précise ...
Après effectivement, comme tu le suggères, il faudrait que j'arrive à rentrer en contacte avec des gens là bas qui sauront peut être m'aiguiller d'avantage, je ne sais pas vraiment comment je vais m'y prendre pour l'instant, mais ça ne doit pas être trop complexe ! ^^

Bon, si je comprends bien la première chose à faire c'est de me mettre sérieusement au Japonais et que je me documente aussi sur tous les points dont tu as parlé.

Voilà, j'ai du oublier bcp de chose mais on va dire qu'il y a l'essentiel ici ; j'aurais quand même quelques petites question :

- Qu'entends-tu par me renseigner sur les possibilités dans les autres formations ? Genre voir les modalités d'échange pour les filières du style FLE et LEA pour comprendre comment ça se met en place, etc ?

- Qu'entends-tu par "l'université est un terrain toujours prêt à ouvrir des partenariats à condition que ça ait un intérêt" ? Ca signifie qu'il faudrait que je justifie mon projet d'échange par un sujet d'étude approprié ? (genre Maîtrise ou thèse ? en temps et en heure bien sûr) comme par exemple "l'influence occidentale sur l'art Japonais du XIX°s" ou ce genre de chose ?

deux dernière petites questions ; ce type de projet est-il réalisable sans avoir des résultats mirobolants ? car il me semble que les échanges entre universités déjà conventionnées sont généralement réservés à une couche "supérieur" d'étudiants on va dire, et là ça risque d'être encore plus exigeant non ?

La seconde porte sur mon université, je suis actuellement à la fac du Mirail à Toulouse qui est l'une des facs les moins bien réputée de France (réputation non mérité soit dit en passant, la qualité de l'enseignement, en tous cas dans ma branche y est un des meilleurs de France, particulièrement en préhistoire), est-ce que cela pourrait avoir une influence négative sur mes perspectives Japonaise ? (que ce soit pour l'ouverture d'un partenariat ou pour plus tard) comme il me semble que la réputation de l'université compte beaucoup là bas.

Voilà, je pense que j'ai fini.

Merci encore pour vos réponses, ça m'aide à y voir plus clair et ça me motive en même temps, même si toutes ces démarches me paressent digne de l'ascension du Fuji-Yama !
Amelaï
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Re: Travailler dans les sciences humaines au Japon

Message par Amelaï »

Ah le message qu'on perd intégralement... :mrgreen: y a de quoi être vert (si tu es sur Firefox en addon: textareacache et il existe un truc similaire sous chrome, pour conserver en mémoire les textes tapés pour ce genre de désagrément)

Je commence par la fin: concernant la réputation des universités, il faut distinguer la réputation que colportent les étudiants / médias (toujours prêts à dramatiser, sans rien y connaître soit dit en passant), et la réputation réelle, celle qui circule dans les milieux professionnels concernés. Par ailleurs, même au sein d'une université peu brillante selon l'opinion générale, un UFR peut être un nom d'excellence, donc si ton UFR est côté, la question ne se pose pas.

Par ailleurs... Un master se choisit au nom de son directeur. Fais très attention: entre ce qui t'attire, et le contenu des plaquettes, en cherchant des opinions d'anciens étudiants. On ne le dira jamais assez, mais les masters bidons... ça court les rues :? . Bref, dans ce qui t'attire, trouve des noms de spécialistes et vois leurs parcours ou les M1 / M2 recommandés.

Ensuite, quand je disais de regarder ailleurs, c'était afin de savoir si, dans tes domaines, il existait déjà des Facultés qui auraient mis en place des échanges avec le Japon. D'ailleurs, j'y pense au passage, tu peux étendre cette recherche à l'Europe (en admettant que tu te sentes de faire le grand tour). Si par exemple, en Allemagne, une faculté d'archéologie a un partenariat avec le Japon, tu peux tout à fait envisager d'aller faire le cursus là bas pour en profiter (admettant que tu parles allemand :D mais c'était là un exemple, ça peut se vérifier avec la Grande Bretagne - où les coûts sont plus élevés... ou encore avec l'Espagne).

Mais tenons-en nous à la France.

Ensuite, en effet, il faut que tu te renseignes auprès des UFR qui ont mis en place des échanges avec le Japon, afin de savoir comment ils en sont arrivés là: pour quelles raisons ? Quels contacts ? Quelles sont les modalités (coût, niveau de langue requis, niveau universitaire requis).

Car lorsque tu vas contacter ton UFR, le bureau des relations internationales sera content d'avoir déjà ce genre d'info (même si, on est d'accord, c'est aussi leur job de faire ce genre de recherche :D). Disons que ça montre que tu as poussé loin la question.

Pour les questions de spécialisations, ce n'est (malheureusement pas) le service d'orientation qui va pouvoir t'aider (ou alors je n'ai pas eu de bol et j'ai rencontré que des brêles, allez savoir): il faut que tu contacts d'éminents prof (notamment de fac parisienne). Peut-être même des professionnels. Il faut que tu saches lesquelles sont le plus appropriées pour une orientation France - Japon (ce qui n'est pas du tout stupide, la France, autant que l'Allemagne, la Hollande et les USA ont été les pays occidentaux majeurs dans l'influence du Japon après Perry, la France a notamment donné tout ce qui est droit civil).

Pour le partenariat, je songeais au fait que la voie pourrait s'ouvrir pour toi, à la condition que peut-être d'autres étudiants suivraient. L'intérêt pour l'université, c'est qu'avoir un parcours rare ou peu commun, attire les étudiants et améliore sa réputation (pour le Japon, aller en France garde tout de même un côté prestige). Donc, en admettant que tu trouves une spécialité qui s'oriente bien pour le Japon, ouvrir une destination et partenariat avec le Japon tomberait sous le sens pour un directeur avisé. Question thèse, tu n'en es pas encore là (c'est difficile à envisager très en avance, rien ne t'empêche d'y réfléchir, mais lorsqu'on a pas en main les méthodes de mémoires / recherches, c'est très difficile d'apporter un projet crédible :mrgreen: ).

Pour les résultats, là, je te dirai que j'ai toujours été trop flemmarde pour mettre les bouchées doubles et je suis entrée dans du "côté". Bon, après, il faut essayer de mettre les formes. Mais ce que je signifie par le "dossier est accessoire" c'est que ça dépendra des professeurs que tu rencontreras. Ils te diront si ton niveau doit monter pour qu'ils acceptent un projet viable, ou si c'est déjà suffisant. Ce genre de démarche, c'est beaucoup plus basé sur la motivation que des notes. Ce qu'ils ont besoin de voir en revanche c'est que tu n'es pas en retard sur toutes les bases qui sont nécessaires et évidentes pour les spécialisations. Autant dans le savoir pur, que dans le savoir faire (exercice).

Là, je vais dériver mais pour la fac, y a pas de mystère: travailler et retravailler ses TD (toujours, :D), lire (ouais j'sais, ça a des côtés relous) et apprendre à ... apprendre (tu trouves pas mal de méthodes sur internet, expliquant comment mémoriser efficacement etc). Tu n'es pas là pour être une mine de donnée, on attend plus de toi une capacité à réfléchir et utiliser tous les outils à ta portée (avec le savoir minimum requis toutefois).


C'est sur que vu comme ça, le projet donne le tournis et un côté un peu décourageant. Mais il faut bien réaliser (en soufflant un bon coup) que ça va se préparer sur 2 voir 3 ans :) et que tu as amplement le temps de progresser sur tous ces points. L'élément crucial est juste de "s'y mettre". Commence pas à pas. Par les lectures sur l'archéologie là-bas, par les grands auteurs du milieu, puis par les contacts français: d'abord tes profs qui sauront ou non t'orienter... puis effet boule de neige, et ça va venir.

Envisage par ailleurs de commencer de sérieuses économies :mrgreen:
Velveteen
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Re: Travailler dans les sciences humaines au Japon

Message par Velveteen »

Salut Laocoon,

Pour avoir fait ce parcours mais en m'étant magnifiquement plantée, je peux quand même te filer des pistes pour t'aider dans ta recherche même si tu as pas mal de temps pour te préparer sachant aussi pour que les choses peuvent changer entre temps.

Pour voir quels spécialistes sont présents dans quelles universités japonaises, il y a une magnifique base de données :
http://read.jst.go.jp/index_e.html

Ensuite je te dirai que pour faire une thèse, il faut d'abord savoir si tu es bon pour faire de la recherche et surtout si tu aimes ça.... Réponse après ton Master ;)

Pour les accords avec des universités japonaises et les facs françaises, je sais qu'il existe un site pour ça mais je ne l'ai plus sous la main ni dans mes papiers.... Enfin, c'est surtout les grandes écoles et les universités de Paris qui ont signé des partenariats.
Sinon, tu peux toujours demander à l'école doctorale de ta fac si il y a eut des conventions ou des accords.

Pour entrer dans une fac, on demande le niveau N2 du JPLT normalement. Après, pour le doctorat, comme l'entretien se fait avec des personnes que tu peux connaître ce n'est pas toujours nécessaire....

Enfin pour deux autres points, je rejoins Amelaï : prépare l'argent car cela coûte extrêmement cher.
Et oui, la spécialité se choisit non pas en fonction de la fac mais en fonction du directeur de recherche qui sera à même de mener correctement tes travaux, te guider et surtout t'aider à avoir des contacts qui sont cruciaux dans ce domaine d'étude (crois-moi, c'est un monde de requins).

L'archéologie te demandera une discipline de fer.... Il faut être bon partout : langues anciennes et modernes, arts dans tous ses états, dessins, compréhension du terrain, éléments de chimie et de bio, culture G pour ne citer que le minimum... Sans oublier une solide expérience de terrain doublé d'une passion pour les bibliothèques !

Personnellement, pour le Japon, il me manquait surtout l'argent, je n'ai pas décroché de bourse et j'ai donc dû abandonner. En espérant que cela se déroule mieux pour toi, tiens-nous au courant ^^
Laocoon
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Re: Travailler dans les sciences humaines au Japon

Message par Laocoon »

Salut ! Désolé pour cette réponse tardive, pas mal de taff en ce moment :)
Merci à vous deux pour vos réponses !

Et bien, je ne pensais pas que c'était si compliqué de choisir un Master, du coup l'idéal ce serait que je trouve des noms de français expat' au Japon qui bossent dans une des branches qui m'intéresse et que je vois leur parcours ? Ca va pas être simple ahah !

Concernant les facs ayant déjà des conventions avec le Japon, je pense que le service d'orientation de la fac doit pouvoir me renseigner, enfin j'espère ! Encore faut il que je trouve le temps pour y passer vu l'attente qu'il y a ...
Pour le reste de l'Europe, j'avoue que les prix risquent d'être rédhibitoires, surtout si je veux économiser un minimum pour pouvoir partir en fin d'étude.

Ok, c'est noté pour les UFR, bon concernant les UFR de langue je pense que les raisons des accords/contacts sont assez flagrantes, mais je vais voir au sein de mon propre UFR, il me semble que le département d'Histoire a une convention avec une université Japonaise et pour le reste n'importe quel UFR fera l'affaire.

Je vais voir pour me renseigner concernant les profs à contacter !
Effectivement, je vois ce que tu veux dire concernant les avantages que ça pourrait apporter à l'université, après il faut que mon projet soit convaincant et là ça va être beaucoup de taff je pense ^^

Ok, donc en gros mon dossier sera "suffisant" à partir du moment où je montre que je suis motivé, que je n'ai pas de retard concernant les bases, et selon sur qui j'aurais la chance ou non de tomber en me créant des contacts.

Du coup si je comprend bien, ce que je dois faire c'est :

- Apprendre le Japonais (je m'y suis mis sérieusement depuis le début de la discussion là) et me documenter sur le milieu de l'archéo et de l'histoire de l'art là bas.

- Se renseigner sur les Masters qui valent le coup et aussi qui serait d'à propos en vu d'une suite au Japon. (genre pas le Master d'Archéo préhistorique Européenne et Africaine de ma fac) l'idéal étant un master qui ne soit pas spécialisé dans une zone géographique (pour l'archéo en tout cas, concernant l'Histoire de l'art c'est différent)

- Me renseigner auprès des UFR de ma fac qui ont des conventions avec le Japon, et aussi auprès du centre d'orientation pour grappiller des infos. (en espérant qu'ils ne me disent pas "vu votre dossier, ça va être difficile" ... ils sont spécialistes dans la démotivation)

- Prendre contact avec des universitaires et des professionnels en rapport avec mon projet : la partie la plus délicate étant donné que je ne sait du tout par où commencer ou à qui m'adresser.

- Mettre de l'argent de côté.

Voilà, en gros ce que je retiens de vos conseils !

Par contre Velveteen, tu es sûr qu'il faut maîtriser tout cela ? Notamment concernant les langues anciennes.
Parce que mes profs de préhistoire par exemple je ne suis vraiment pas sur qu'ils soient latinistes ou hellénistes, je suis même presque sûr du contraire ... les langues anciennes ne sont d'ailleurs pas au programme, le parcours est divisé entre Archéo et Histoire de l'art donc pour ça y a pas de soucis, on touche un peu à l'Histoire bien sur, la géologie (surtout pour la strati), une once de physique/chimie, de la biologie/paléoanthropo, de l'éthnologie (plus tout ce qui est intrinsèque à l'archéo donc historiographie, tracéologie, etc) et on utilise les langues anciennes pour l'étymologie et surtout la toponymie mais on ne nous demande pas de les maîtriser. Après c'est certainement le cas si on s'oriente en médiéval ou antiquité en Master mais bon ...

Merci pour ton lien ! En revanche j'ai pas très bien compris le fonctionnement de leur site ^^"

Et oui pour une thèse éventuelle je verrai après mon Master effectivement :) J'y suis pas encore !


Qu'est-ce que tu entends par "CE" parcours ? tu as une formation d'archéologue et tu veux/voulais exercer au Japon ?

Tu as abandonné définitivement à cause du manque de financement ? C'est dommage ! surtout si tu as réussie à passer toutes les étapes dites plus haut sans te décourager.
Velveteen
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Re: Travailler dans les sciences humaines au Japon

Message par Velveteen »

La maîtrise des langues dépendra de ton parcours. Il est certain que mes anciens camarades qui faisaient archéo médiévale et ceux qui faisaient archéo du Proche-Orient n'avaient pas les mêmes bagages linguistiques.
Mais il ne faut pas croire que parce que tu fais de l'archéo pure, ce n'est pas nécessaire. Bien sûr, le jour où tu trouveras une inscription grecque sur un silex du moustérien, tu te poseras de sérieuses questions !!! XD

Tu ne nous avais pas dit que le préhistoire t'intéressais plus qu'un autre domaine d'étude.... Et la palynologie, l'archéobotanique ou autre s'appliquent sur la majorité des chantiers de fouilles en France comme à l'étranger et dans la majorité des aires chronologiques également... d'où ma réflexion sur les langues anciennes. Perso, dans mon cursus j'ai étudié une dizaine de langues et elles me servaient toutes plus ou moins selon la documentation.
Par contre, si tu n'a pas besoin de langues anciennes, les langues modernes te seront utiles. Les ouvrages de références ne sont pas nécessairement en français et si tu te lances dans la recherche, cela voudra aussi dire publications et conférences dans d'autres langues....

Pour répondre à ta question : oui j'ai fait Archéo (oups maintenant on dit "Sciences de l'Antiquité") doublé d'un cursus Histoire (les deux en même temps parce que je suis un peu folle et que je voulais être diplômée en Histoire de l'art, archéologie et histoire) et oui je comptais me rendre au Japon pendant mon doctorat car un laboratoire étudiait un matériel qui m'intéressait fortement. Mais voilà sans argent pour payer mes années de fac, il n'y avait pas moyen d'y entrer même en connaissant les personnes à leur tête. Mais après plus dure est la chute car sans avoir soutenu, tu ne peux plus rentrer nul part même en ayant un sujet inédit, fait des conférences etc....
Amelaï
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Re: Travailler dans les sciences humaines au Japon

Message par Amelaï »

Pour en revenir aux langues anciennes / modernes, je sais que ma famille (spécialisée en histoire de l'art et archéologie pour mon père, histoire de l'art et arts tout court pour ma mère, histoire de l'art et restauration pour ma soeur), ils considèrent impératif de maîtriser:

- anglais
- allemand
(voir - italien)

Cela est relatif à la masse d'ouvrage anglophone et germanique qui ne sont pas forcément traduit en Français (même en droit, arrivée en Master 1/Master 2, si tu ne peux pas te documenter du côté anglophone tu es un peu à la ramasse). Après pour ma famille, l'italien était important mais cela découle de leur "époque" de prédilection (moi pas savoir plus :mrgreen: ).

- le latin: autant pour la recherche que pour l'intelligence "grammaticale" que cela apporte, mais aussi pour certains vieux ouvrages non traduits (un de mes professeurs était spécialiste du latin juridique et il en est encore à traduire des bouquins qui ne peuvent être lus que par des "latinisants").
- le grec: aucun ne le maîtrise mais ils ont tout de même une certaine connaissance


Après, pour ce qui est de l'Asie... J'imagine que faire des recherches là bas, signifie aussi s'être penché sur leurs langues anciennes ? (gros bonus de motivation face à un professeur ?)
Laocoon
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Re: Travailler dans les sciences humaines au Japon

Message par Laocoon »

Et bien ! C'est chargé comme programme linguistique effectivement, je ne pensais pas que c'était aussi important !

Pour l'instant on va dire que je m'en sors en Français, en Anglais (je pense pouvoir lire un ouvrage spécialisé en Anglais, même si certaines notions un peu complexe devront passer par de la traduction), l'espagnol toute ma famille est bilingue et je le comprends assez bien donc pour l'apprendre ça ne devrait pas être trop dur, après l'Italien n'étant pas trop éloigné de l'Espagnol et du Français ... mais bon.

Effectivement, Allemand je sais que c'est important aussi en Archéo, notamment en Archéo grecque d'après ce que j'ai compris (genre Knossos et tout ces vieux machins crétois) en revanche je n'ai jamais fait d'Allemand, donc ça risque d'être plus tendu, je sais à peine compter jusqu'à 10 >.<

Et bien en effet Amelaï, quand tu disais que ta famille était dans ce milieu, tu rigolais pas :p


Ahah, mais comment ça Velveteen, Tu n'es pas au courant ?! ils ont retrouvé un levallois avec d'un côté une prière à Wotan gravée en linéaire B et de l'autre une version miniaturisé du Gorin no shô de Muzashi en alphabet oghamique, le tout dans de la céramique sigillée (ou du rubanné, les experts n'arrivaient pas à se mettre d'accord ...) M'enfin bon c'est une affaire bouclée, il s'avère que c'était un jouet pour chien dans un pot de chambre la foir'fouille , c'est le MADEINTAIWAN qui les a mis sur la voie, même si ils ont d'abord cru à une formule de méditation ... ^_^

Bref, plus sérieusement ;

Concernant les langues anciennes, en fait je prenait comme exemple la préhistoire pour demander si ça dépendait du parcours en fait. Je pensais qu'une connaissance des langues anciennes était requise pour une spécialisation en civilisation latinophone (antique ou médiéval) ou hellénophone, mais je ne pensais pas que c'était requis pour des spécialisations connexes du style palyno, archéo botanique etc.

Une 10ène de langue O_O et tu en maîtrise la plupart ? :o

Oui ça par contre pour les langues modernes je m'en doutais un peu, même si j’espérais dans ma naïveté infinie pouvoir échapper à l'Allemand :'(

Du coup, si je dois connaître leurs langues anciennes ça va être sport ahah ! XD Déjà que le Japonais c'est pas forcement le truc le plus évident à apprendre, mais alors si je dois me mettre au Japonais ancien, voir au Chinois et/ou Coréen ancien ... gloups :D (malgré tout ça je reste motivé, je m'étonne moi même ... enfin je verrais si ce sera la même chanson une fois que j'aurais ouvert mon premier livre de Chinois ancien xD), enfin bon pour l'instant on va se concentrer sur le Japonais moderne et éviter de mettre le Vallus avant les boeufs ... (ah bah non, si du coup, on le met avant et pis c'est un âne... bref,très de bêtises, désolé c'est le tournis que me fiche tout ce programme :mrgreen: )

Du coup si je comprends bien, la maîtrise des langues anciennes (au moins le latin) et un gros plus pour travailler sur des chantiers occidentaux, et il en serait donc de même chez eux avec leurs langues anciennes ? ... Il faut vraiment que j'arrive à prendre contacte avec des gens là bas pour en avoir le coeur net parce que ça fait un programme très chargé quand même, enfin c'est surtout que niveau timing ça va être tendu puisqu'il faut quand même que j'arrive à apprendre la langue moderne avant quand même !


Après pour l'Histoire de l'art du coup, je ne sais pas comment ça se passe.

Aïe ouais, je comprend que ça doit pas être évident après autant de boulot ! ma mère a fait une thèse en bio et elle avait tellement peu de résultat à la fin, que pareil, elle n'a pas soutenue (en même temps les drosophiles v'la le sujet :mrgreen: ) du coup elle a perdue quelques années ... elle a fini psy du coup :roll:

Enfin bon, pour l'instant je vais m'en tenir au programme que j'avais tiré de vos précieux conseils et je verrai comment ça évolue, en espérant que ça ne sera cette ascension du Fuji-yama que représente le parcours qu'il me reste à faire ne finira pas en seppuku ...

Encore une fois, merci d'avoir pris le temps de me répondre !

Une dernière question : Velveteen, le site dont tu m'as passé le lien, il fonctionne comment ? je dois avouer que je n'y comprend pas grand chose ^^
Laocoon
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Re: Travailler dans les sciences humaines au Japon

Message par Laocoon »

Et bien la prochaine fois je me relirai AVANT de poster, désolé pour la rédaction de mon précédent post qui est assez misérable avec sa collection de redites ^_^
Amelaï
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Re: Travailler dans les sciences humaines au Japon

Message par Amelaï »

Ah ah ah, en effet, je ne plaisantais pas. J'ai failli tomber dedans comme Obélix, quand j'étais petite, j'ai fait un lycée avec spécialisation histoire de l'art, avant de jeter l'éponge, je suis la moins "littéraire" de la famille ^^'.

C'est vrai que ça parait lourd vu comme ça... Je crois que, si tu y vois une passion et ton intérêt, ce travail préparatif te paraitra moins lourd. Et d'autre part, ça peut grandement motiver (en licence, j'étais proche du désintérêt, mais arrivée fin L3 puis M1, j'ai trouvé des terrains passionnants, et ça ne me semblait pas lourd de lire des bouquins etc...).

Concernant les langues, anglais + espagnol, c'est déjà un gros plus (après tout l'espagnol est une langue courante, et je sais que les japonais l'apprennent aussi xD).

Pour l'allemand, le latin devrait aider (de ce qu'on m'a dit). Tant que tu ne l'apprends pas au lycée (ou en général les cours n'attirent pas foule - sauf pic exceptionnel du à l'industrie musicale mais passons) ça passe mieux. Je sais que l'idéal pour apprendre une langue, c'est carrément de faire un stage linguistique (pour l'allemand, le système d'école Berlitz est plutôt renommé).

Pour le japonais, tu dis avoir commencé. Plutôt qu'une LEA ou LLCC qui rajoute trop de temps, tu demandes tout simplement si il y a des DU pour le japonais. Peu de gens le savent, mais les cours de langue à l'université peuvent offrir des diplômes universitaires technologiques (un seul domaine d'enseignement). Sur mon campus, le système de DU est ouvert pour l'arabe, l'allemand, l'italien, le chinois et possiblement le japonais.

Grosso modo, tu as tous les cours de langues (cours + TD) et tu passes les examens. Si tu es déjà étudiant je ne suis pas sûre que tu payes d'ailleurs...

Comme tu es en cours d'année, si l'envie t'en prends, vois avec le CNED (c'est aux alentours de 260 euros il me semble, pour obtenir un cours de japonais). Après moi j'aime beaucoup les cours à distance, parce que je suis capable de gérer le temps. En tout cas, pour avoir testé, la plateforme Cned est vraiment bien foutue :).
Laocoon
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Re: Travailler dans les sciences humaines au Japon

Message par Laocoon »

Je pense que si j'avais commencé l'Histoire de l'art au Lycée, moi aussi j'aurais laissé tombé xD moi non plus mon parcours n'a pas grand chose à voir avec celui des mes parents ^^ mon père a fait Histoire et Espagnol et ma mère Bio et Psycho ... (enfin bon, si l'archéo et l'histoire de l'art ça a vaguement à voir avec l'Histoire mais bon ... vite fait :p).

Oui je vois ce que tu veux dire pour le côté lourd ! Malheureusement, ce qui me "barbe" (oui faut bien ressortir une expression d'avant guerre de temps en temps) le plus c'est la méthodologie ... j'avoue que je suis un peu une grosse feignasse à ce niveau là et je sais qu'en plus c'est vraiment ce sur quoi il faut pas faire l'impasse, mais par exemple je peu dévorer passionnément un bouquin sur l'art celte ou les invasions germanique du haut-moyen âge. Mais si il faut que je fasse un dossier dessus, je vais ramer pour me motiver ...

M'enfin bon bref, du coup là c'est vrai que je me sers aussi de ce projet pour m'astreindre à une discipline de travail, puisque c'est assez concret et que le projet en lui même me motive bien ; en revanche, j'avoue qu'avec cette tonne de démarche à faire, ça fait un peu flipper ... ^^ mais bon, comme le dit un sage Japonais bien connu, barbu et de petite taille, j'ai nommé Gimli : "Une mort certaine, une faible chance de succès ... mais qu'attendons nous ?"

Par contre je viens de regarder pour le DU et malheureusement il n'y a pas Japonais ... pourtant y a une tonne de langue proposées avec parmi elles Chinois, Occitan, Roumain, Polonais, Arabe Littéral et Hébreu ... mais pas de Nihongo :( ce qui est assez bizarre d'ailleurs ...

Effectivement, une LEA ou LLCE sont un peu trop chronophage pour l'instant, c'est vraiment dommage pour le DU ... Toutefois, déjà l'année prochaine je prendrais certainement Japonais en option pour non spécialiste, c'est léger puisque j'aurais seulement 2h par semaines, mais c'est déjà ça ! Après pour les diplômes il y les JLPT aussi.

Pour le CNED, c'est à voir effectivement, c'est vrai que là ce qu'il me manque surtout c'est pour pouvoir pratiquer (même si bien sur une méthode structurée même sur support papier c'est un plus) mais bon de toutes manières ce sera toujours mieux que rien effectivement !
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Re: Travailler dans les sciences humaines au Japon

Message par Velveteen »

Pour l'allemand, j'ai aussi un truc !^^

C'est un de mes potes qui m'avait dit de passer par ça. J'ai appris l'allemand que très tardivement car j'avais commencé deux langues dès la fin de primaire : anglais et espagnol, puis au lycée j'ai pris grec et arabe et ensuite latin... Quand je suis arrivée en licence et que mes profs d'archéo grecque et d'archéo gallo-romaine nous ont filé des livres en allemand en nous sortant : "Voici les références, si vous parlez pas allemand c'est dommage, prenez un dico et passez vos nuits dessus!Vous serez interrogés et aurez des résumés à produire"... C'est là où je me suis dit qu'il fallait vraiment que je fasse quelque chose. XD

J'ai beaucoup appris en autodidacte puis un de mes amis qui avait vécu en Allemagne m'a dit : Essaye la bourse du DAAD.
Tu vas pendant un mois/2 mois en Allemagne, la bourse paye ton logement et les cours en université d'été, t'es en immersion....
Je me suis moquée de lui car j'avais appris mon allemand avec les devoirs de vacances et les bouquins pour enfants or pour avoir la bourse, il faut passer un examen écrit et avoir un certain taux de réussite qui me semblait à l'époque énorme. C'est quand il m'a sorti "tu sais comment j'écrivais ja avant de faire cette bourse ? avec un Y et un A"... Il était parfaitement bilingue car ensuite il avait fait Erasmus, mais au départ, c'était vraiment pas gagné. C'est ce qui m'a décidé et finalement je l'ai obtenu.


Pour le site, comment ça marche :
> Cliques sur ReaD and Researchmap > En haut, cliques sur Researcher Search et ensuite tape un mot genre "palynology" dans Research keyword
Normalement tous les noms des chercheurs ayant un lien avec la palynologie sont indiqués. Tu vas avoir tous les renseignements nécessaires (Instituts, leur CV, leurs contacts aussi parfois...).

Concernant l'archéologie japonaise, j'entends par là faire des fouilles sur le sol nippon, beaucoup m'ont dit que c'était chasse gardée... Je ne sais pas si c'est vrai ou non par contre, c'est des ouïe dire. Le professeur japonais que j'avais rencontré m'a dit que lui regrettais d'avoir aussi peu d'étudiants. Je lui ai répondu que j'étais étonnée car chez nous il y a un vif intérêt. Il m'a rétorqué que les jeunes n'avaient pas un goût pour le passé et que ce n'était ni porteur ni rapporteur...
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Re: Travailler dans les sciences humaines au Japon

Message par Amelaï »

Du coup, je réponds un peu en hors sujet, mais je crois que cela peut-être utile (une découverte ou une redite pour tes oreilles ^^).

La méthodo peut barber sévère si on n'en voit ni le bout, ni le but. Pour avoir des amis en histoire, j'ai halluciné des TD à propos de la méthodologie (qui me semblaient non seulement ennuyeux mais en plus, assez cruels avec des tortures types exposés de plan :mrgreen: ). Pourtant, la méthodo, c'est la vie ! C'est là où réside tous le plaisir de maîtriser une discipline et de pouvoir structurer ses connaissances et sa pensée. Tout part non pas de la "méthodologie" comme matière (mon dieu quelle horreur) mais de la méthodologie comme l'outil précieux du chercheur, qui analyse et apporte ses idées. Je ne peux pas t'aider à trouver ton chemin dans cette construction de l'esprit. Normalement, lorsque l'on aime son domaine, on finit par apprécier de monter justement des dossiers, dissertations etc.

Je te rassure cependant, je n'ai commencé à maîtriser les rouages des travaux à rendre qu'à la fin de L3 quand j'y ai pris plaisir (recherches, rédaction, présentation). Il n'y a guère de recettes miracles. Lire beaucoup, ne pas faire l'impasse sur le moindre exercice, ne pas hésiter à demander de l'aide au chargé (s'il est de bonne composition).

Quelque part, on trouve la clef de la recherche (donc de l'usage d'une méthodologie) lorsqu'on pousse un peu ses limites en terme de réflexion. Ce n'est pas évident du tout, cela cause même une certaine souffrance, car on tâtonne, on se paye des murs, et parfois on ne voit vraiment pas quelle direction prendre.

Pour être plus terre à terre, un professeur m'a dit (fort utilement), que lorsqu'un sujet nous semble facile, que l'on peut dresser un plan à vu de nez, c'est qu'on va se prendre une gamelle. On est piégé par nos "connaissances" premières qui mènent à une paresse intellectuelle. Finalement, on peut peut-être sauver sa note par l'accumulation de références, mais la problématique ne sera pas suffisamment poussée.

En droit, je sais que les professeurs s'amusaient beaucoup avec ce concept: un sujet évident (noté très durement), un sujet abscons (noté avec plus d'indulgence pour les braves qui 'y risquent). Bon l'idée n'est pas que tu ailles au casse pipe à chaque fois, mais de comprendre que traiter un sujet sur lequel on a déjà des idées comporte presque plus de risques que le sujet de dissertation qui nous semble obscur: sur ce dernier, on doit se creuser les méninges pour mener à bien un fil, un plan, et finalement on y met le meilleur de nous. C'est donc par là que tu peux le mieux t'entrainer à acquérir une méthodologie.

Par la résolution de sujets très difficiles, tu progresseras et comprendras mieux le principe de la méthodologie, que par la répétition de sujets usés et abusés, qui (bien que demandant un travail aussi !) ne te permet pas de réfléchir assez intensément.

Ouf, fini !!

Sinon, oui très bête pour le DU. Tu peux poser la question. J'ai un ami qui participe en auditeur libre aux cours de russe à Nantes (sans DU ni rien). Tu as tout à fait le droit d'accéder aux cours à partir du moment où tu ne déranges pas et que tu le signales.
Laocoon
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Re: Travailler dans les sciences humaines au Japon

Message par Laocoon »

Hello ! Désolé pour cette réponse en retard encore une fois :)

En ce qui concerne l'Allemand je vais y réfléchir, merci ! J'essayerai de me renseigner, mais j'avoue que pour l'instant je pense que je vais surtout me concentrer sur le Japonais, je vais déjà me renseigner au sein de ma fac pour cette fin de semestre et voir ce qu'ils me disent quant à mon projet ; si il y a possibilité d'ouvrir une voie ou autre, si ils ont des conseils notamment concernant les masters et quelles sont les exigence éventuelles, voir si il faut que je change d'établissement et si ils ont des contacts.

Une fois que j'aurais fais le tour des possibilités au sein même de mon université, je rassemblerai les infos et j'essayerai de prendre contact avec des gens dans ce domaine, là bas si possible ou au moins des gens en France qui ont des contacts avec le Japon et je leur reposerai les mêmes questions en gros.

Il y a un point qu'il faut tout de même que j'éclaircisse entre temps ; si effectivement le milieu de l'archéo Japonaise s'avère inaccessible ou incertain (ça m'embêterais de me démener comme un beau diable pour finalement me retrouver le bec dans l'eau), il faut que je sache si une orientation en Histoire de l'art m'ouvrirais d'avantage de portes, étant donné que le cursus est peut être un peu moins ciblé sur un type de profession que l'archéologie.
Si il s'avère qu'aucunes de ces deux filières ne me permet de concrétiser ce projet, à ce moment il faudra que je me pose quelques questions ^^

Voilà, en tous cas merci beaucoup pour vos conseils encore une fois, et merci Amelaï pour tes conseils sur les méthodes de travail, j'en prends bien note ! :)

Je tâcherai de vous tenir au courant quand il y aura du nouveau !
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