Une nouvelle chaîne youtube : Japon burabura

Un journaliste, consultant, auteur et documentariste français au Japon depuis plus de 35 ans a lancé sa chaîne Youtube.
Il l’a créée pour vous présenter non pas LE JAPON, ni même UN AUTRE Japon, mais un Japon plus intense.
Japon Burabura (ça veut dire « flâner » en japonais), c’est sa manière à lui de partager ses voyages dans l’Archipel dans son camping-car aménagé.
Ainsi vous pourrez mieux comprendre ce que vous venez visiter dans ce pays. (C’est aussi valable pour ceux qui résident déjà au Japon !)
Car derrière les belles images instagrammables, il y a des gens, il y a des artisans, il y a de l’histoire, il y a une culture.
Inscrivez-vous à cette chaîne pour suivre ses reportages en baladovan, et découvrir avec lui ce Japon intense.
https://www.youtube.com/@JaponBurabura/featured

Exposition : À la cour du Prince Genji : un pan de l’amitié franco-japonaise dévoilé

Voir l’article d’origine en cliquant sur CE LIEN. © Copyright 2007-2023 Boulevard Voltaire

Eléonore de Vulpillières 17 décembre 2023

C’est une exposition qui raconte deux belles histoires, celle d’un roman et celle d’une amitié historique. Jusqu’au 25 mars 2024, le musée Guimet à Paris consacre une exposition au Dit du Genji, considéré comme le premier roman psychologique de l’Histoire. Écrite par une femme au XIe siècle, cette histoire des intrigues amoureuses du prince impérial, Hikaru Genji, inspire les artistes et écrivains japonais depuis mille ans, notamment le maître tisserand Itarô Yamaguchi, passeur de l’amitié franco-japonaise.

C’est au XIe siècle que fut écrite l’œuvre qui est considérée comme étant la plus représentative de la littérature classique du Japon. Elle naît à la fin de l’époque de Heian, un mot qui signifie « paix », en japonais, et qui désigne aussi Kyoto, alors capitale du pays. C’est l’apogée de la cour impériale japonaise et l’âge d’or de la culture et des arts les plus fins, notamment la poésie et la peinture.

La poétesse Murasaki Shikibu, dame de compagnie à la cour, qui en connaît tout le raffinement et les intrigues, rédige Le Dit du Genji, une fresque brassant 500 personnages sur 54 livres qui raconte la vie du prince Genji, fils de l’empereur régnant et d’une de ses concubines. Ce Don Juan japonais fréquente moult femmes avec qui il a des aventures parallèles, qui connaît tour à tour l’exil, la réhabilitation et l’ascension vers le pouvoir. Son histoire est racontée sous forme de courts poèmes au formalisme bien précis, les waka. Plusieurs d’entre eux, calligraphiés et illustrés, sont présentés dans l’exposition.

Un récit qui inspire les artistes

La première partie de l’exposition offre au visiteur un florilège de pièces d’art classique japonais du XVIe au XVIIIe siècle : peintures sur soie, impressions sur papier, mais aussi de magnifiques paravents illustrés aux motifs de grues sur fond doré ou figurant les conséquences d’une tempête dans le jardin de l’impératrice. On peut admirer quelques ravissants objets du quotidien, comme des laques japonais – écritoire, boîte à miroir, un très joli coffret à encens décoré avec minutie par des incrustations d’or, d’argent et de nacre – qui, dès le XVIIe siècle, furent exportés en Europe et collectionnés, notamment par Marie-Antoinette. On se rend compte à quel point le Dit du Genji a inspiré les artistes, qui donnent libre cours à leur créativité depuis mille ans sur le même sujet.

Une salle est consacrée aux déclinaisons contemporaines du récit, notamment sous la forme d’animés et de mangas. Il est fascinant de constater qu’une œuvre millénaire, grâce à la dimension universelle des aventures et des passions décrites, passionne toujours les Japonais du XXIe siècle et qu’elle reste gravée dans leur culture.

Inventivité française et créativité japonaise

La deuxième partie de l’exposition est singulièrement intéressante en ce qu’elle découvre tout un pan de la relation franco-japonaise. Dans les années 1850, une maladie décime les vers à soie à Lyon et plusieurs maisons françaises commencent à s’installer au Japon pour se fournir en soie. Une délégation japonaise se rend à Lyon en 1872 et y découvre le métier à tisser Jacquard, élaboré en 1801 et baptisé du nom de son inventeur autodidacte lyonnais. Cette révolution technique séduit les tisserands japonais qui se l’approprient et réduisent considérablement les coûts de production du textile.

Dans la grande salle finale, le visiteur découvre quatre rouleaux racontant la vie du prince Genji réalisés par Maître Itarô Yamaguchi (1901-2007), qui est issu d’une famille de tisseurs de soieries du quartier Nishijin à Kyoto. Ce dernier a commencé très jeune à tisser sur un métier Jacquard, réalisant des kimonos et ceintures pour de riches commanditaires. À 70 ans, il décide de « laisser un chef-d’œuvre qui serait la concrétisation des plus hautes qualité et technicité atteintes dans l’utilisation du métier Jacquard ». Il observe des rouleaux peints du Dit du Genji datant du XIIe siècle et conservés dans des grands musées de Nagoya et Tokyo, et les reproduit en tissage, redonnant aux motifs anciens des couleurs vives et une nouvelle jeunesse. Il passe les trente-sept dernières années de sa vie à travailler sur ce chef-d’œuvre. Se rendant à Paris à l’âge de 94 ans, où il s’empresse de visiter le musée de Cluny (et d’admirer la finesse de La Dame à la licorne), il offre ces rouleaux au musée Guimet afin de rendre un touchant hommage à la France, patrie de Joseph-Marie Jacquard. Pour la première fois, ceux-ci sont présentés dans leur intégralité, déroulés sur plus de 30 mètres de long. Le visiteur peut ainsi contempler de façon inédite le fruit de ce travail de patience et de rigueur, d’une minutie rare.

L’alliance de l’inventivité technique française et de la créativité japonaise, et la puissance narrative d’un récit ancien toujours remis au goût du jour, sont parfaitement mises en valeur dans cette belle exposition du musée Guimet. Un raffinement à découvrir sans modération !

© Copyright 2007-2023 Boulevard Voltaire

Livre : L’homme de l’ère Meiji (1868-1912) par Aïko Mishima

Shouzo Sawada naquit dans une province du Japon à la fin du XIXe siècle. Sorti d’un système féodal qui avait duré 250 ans, le Japon voulait se moderniser. Très influencé par son temps, il entra dans une société de commerce international qui l’envoya à Londres, puis à Dairen (en Chine). Ainsi commença sa brillante carrière d’homme d’affaires.
La guerre sino-japonaise suivie de la guerre du Pacifique éclatent. S’ensuivit la défaite, Shouzo fut ruiné et la famille passa par de rudes épreuves. Mais, il lutta pour rétablir la situation.
Cette famille à qui tout souriait a vu ses espoirs détruits par la guerre, mais a su faire preuve de résilience tout comme le Japon et d’un incroyable redressement tout en préservant ses traditions.

Date de publication : 16 novembre 2023

Broché – format : 13,5 x 21,5 cm • 132 pages

Langue : français

ISBN : 978-2-336-41275-7

EAN13 : 9782336412757 / EAN PDF : 9782336412764
(Imprimé en France)

14.00 €

À propos de l’autrice : Aïko Mishima est née à Tokyo en 1928. Passionnée de littérature française, elle part pour la France en 1958, où elle étudie le français et la littérature française à la Sorbonne ; puis elle travaille à Paris pour une société japonaise. A la retraite, elle commence à écrire. Son premier récit Le goût du motchi est édité en 2014 puis Le goût du café au lait en 2017 chez L’Harmattan.

Livre : Japon légendaire : Cinquante histoires de héros par Éric Faure

Entrez dans le monde du « Japon légendaire » et découvrez cinquante histoires, quasiment toutes inédites en français, de héros japonais. Au fil de vos lectures, vous y croiserez, bien sûr, les inévitables chasseurs de monstres et les maîtres du yin et du yang qui commandent à des génies invisibles. Vous y ferez aussi la connaissance de héros plus surprenants tels que des princes, des moines, des artistes et des gens ordinaires. Vous découvrirez comment tous, volontairement ou accidentellement, pour leur bonheur ou pour leur plus grand malheur, se sont retrouvés face à des entités supérieures, des dieux ou des monstres et sont, chacun à leur manière, devenus des héros de légende !

Date de publication : 2 novembre 2023

Broché – format : 13,5 x 21,5 cm • 266 pages

Langue : français

ISBN : 978-2-336-41089-0

EAN13 : 9782336410890 / EAN PDF : 9782336410906
(Imprimé en France)

28.00 €

À propos de l’auteur :
Éric Faure, est enseignant d’université, docteur en anthropologie et spécialiste des légendes du Japon. Dès son arrivée à Kyōto en 1993, il s’est intéressé aux traditions et aux légendes locales. La collection « Japon légendaire » est le fruit d’années de recherches conduites dans les temples et les sanctuaires de la ville.

Colloque international 2023 : Vers un siècle de recherches en sciences sociales sur le Japon

Horizon 2073 : Vers un siècle de recherches en sciences sociales sur le Japon

Colloque international pour les 50 ans du Centre de recherches sur le Japon (UMR 8173 – CCJ)


Dans le cadre de la célébration de son 50ème anniversaire, le Centre de recherches sur le Japon vous invite au colloque international “Horizon 2073 : Vers un siècle de recherches en sciences sociales sur le Japon” qui se déroulera au Centre de colloques du Campus Condorcet, du 22 au 24 novembre 2023.

Ce colloque vient clôturer l’ensemble des manifestations organisées pour célébrer les 50 ans du Centre Japon et se donne pour ambition, non seulement de faire le bilan des 50 dernières années, mais aussi de se projeter sur les 50 années à venir.

LIEU : Campus Condorcet – Centre des colloques – Auditorium 150 – Place du Front populaire, 93300 Aubervilliers

PROGRAMME

Mercredi 22 novembre 2023
10:00 – Ouverture du colloque
10:15 – Horizon 2073 : Mode d’emploi

10:30-12:00 –  L’historiographie du Japon prémoderne (1570-1870) : nouveaux contextes, nouveaux défis Annick Horiuchi (Université Paris Cité)
Rebekah Clements (Université autonome de Barcelone)
Yannick Bardy (Université de Lille/Centre Japon) 
Discutant: Guillaume Carré (EHESS)

12:00-13:00 – Pause déjeuner

13:00-14:30 – Keynote : Why we need a history of biomaterials in Japan?
Lisa Onaga (Max Planck Institute for the History of Science)
Discutant : Alice Doublier (CNRS)

14:30-15:00 – Pause café

15:00-17:00 – Table Ronde : The Challenge of New Natures: An Update
Ian Miller (Harvard University) – Rethinking the Origins of Japan’s Modern Environmental History
Aleksandra Kobiljski (CNRS) – Our New Global Industrial NowWakana Suzuki (Université d’Osaka)
Wolf Feuerhahn (CNRS) Environment? Umwelt? Milieux? Fûdo? What is in a word? Contemporary debates Chair: Noémi Godefroy (INALCO/CNRS)

17:30-19:30 – Cocktail

Jeudi 23 novembre 2023
10:00-12:00 – Table Ronde : Sciences sociales en traduction : La patience de l’Autre
Vincent Azoulay (Annales) 
Alain Delissen (EHESS) 
Michael Lucken (INALCO) 
Discutant : Guillaume Carré (EHESS)

12:00-13:00 – Pause déjeuner

13:00-14:30 – Keynote : A Confluence: Human-Water Interactions Past and Present
Shinichiro Nakamura (University of Nagoya) 
Discutant: Cyrian Pitteloud (University of Lille/Centre Japon)

14:30-16:00 – Table Ronde : Digital Republic: Open Science, Data Visualization and New Collaborations
Rebekah Clements (Université autonome de Barcelone)
Sara Teasley (RMIT University, Melbourne)
Éric Mermet (CNRS) 
Chair : Aleksandra Kobiljski (CNRS)

16:30-18:30 –  New Aspects of Maritime Cartography in Japan
Vera Dorofeeva-Lichtmann (CNRS) & Ekaterina Simonova-Gudzenko (Moscow State/CRJ) 
“Map of Japan by Daikokuya Kōdayū 大黒屋 光太夫 (1751–1828): A Genealogy of the Eight Extant Versions and Their Implicit Maritime Aspects”
Yuko Takigawa. (University of Kagawa) “The scientific value of the Daikokuya Kōdayū’s ‘Map of Japan’ copied by a British ambassador in Russia in the late 18th century”
Patrick Beillevaire (CNRS) “The Chinese sea-route to Ryūkyū: cartographical and geopolitical fortune of its landmarks”
Elke Papelitzky (University of Oslo) “Circles and triangles: Mapping the shape of maritime Southeast Asia in early modern Japan and the connection with Sinographic Asia”
Discutant : Georges Métailié (CNRS)

Vendredi 24 novembre 2023 
10:00-12:00 – Table Ronde : La société japonaise contemporaine comme objet pour les sciences sociales Karoline Postel Vinay (SciencePo Paris) 
Kazuhiko Yatabe (Université Paris Cité)
Isabelle Thireau (CNRS/EHESS) 
Christian Sautter (EHESS) 
Discutant : César Castellvi (Université Paris Cité/Centre Japon)

12:00-13:00 – Pause déjeuner

13:00-15:00 – Table Ronde : Horizon 2073 
Claire-Akiko Brisset (Université de Genève)
Guillaume Carré (EHESS) 
Alice Doublier (CNRS) 
Noémi Godefroy (INALCO/CNRS) 
Mathias Hayek (EPHE/SFEJ) 
Aleksandra Kobiljski (CNRS) 
Barak Kushner (Cambridge University)

15:00 – Clôture

HORIZON 2073

Alain Walter parle du poète Bashō : Le carnet de la hotte ( Oi no ko-bumi )

Le carnet de la hotte ( 笈の小文 Oi no ko-bumi )

Vidéo diffusée sur youtube par la librairie Mollat de Bordeaux.
Désactivez les sous-titres générés automatiquement et de manière anarchique.
https://www.youtube.com/watch?v=zF5zV-m5GB0

https://www.mollat.com/livres/2677817/basho-le-carnet-de-la-hotte-oi-no-ko-bumi

Cinquante histoires de fantômes, par Éric Faure

La vision japonaise de l’au-delà est extrêmement complexe car située à la confluence de plusieurs traditions.

Du shintô, d’abord, qui prévoit que les défunts se retrouvent dans un même au-delà, le « pays des sources jaunes ».

Du bouddhisme qui prêche que les âmes renaissent soit au Paradis soit dans les six voies de réincarnation.

De vieilles croyances, enfin, qui affirment que certains défunts restent sur Terre sous l’apparence d’esprits vengeurs ou de fantômes.

Ce nouvel opus de la collection « Japon légendaire » vous propose de faire la connaissance de ces différents types de revenants à travers cinquante histoires – des classiques du genre mais aussi de nombreux récits inédits en langue française – qui, nous l’espérons, vous permettront de mieux saisir l’importance que les fantômes occupent dans la culture, les croyances et les traditions du Japon.

Aux éditions l’Harmattan, livre et édition numérique  :

https://www.editions-harmattan.fr/livre-japon_legendaire_cinquante_histoires_de_fantomes_eric_faure-9782140311376-75965.html

L’auteur :  Enseignant dans les universités Ritsumeikan et Doshisha de Kyoto, docteur en anthropologie, Éric Faure est un spécialiste des légendes du Japon. Cinquante histoires de fantômes est le quatrième tome d’une série consacrée aux légendes du Japon.

  • Date de publication : 25 janvier 2023
  • Broché – format : 13,5 x 21,5 cm • 250 pages
  • Langue : français
  • ISBN : 978-2-14-031137-6
  • EAN13 : 9782140311376
  • EAN PDF : 9782140311383
  • (Imprimé en France)

Bashô, Sarashina kikô / Notes d’un voyage à Sarashina – poésie japonaise

Bashô, Sarashina kikô / Notes d’un voyage à Sarashina, texte bilingue, introduction, traduction, notes et commentaires par Alain Walter, William Blake & Co. Edit., 2021, 123 p., 19 €.
(Dépôt légal : 2° semestre 2022. Distribution : Les Belles Lettres.)

Lors du voyage relaté dans Le Carnet de la hotte, le maître de poésie Bashô était allé se recueillir dans sa maison natale à Ueno puis sur la tombe de ses parents au monastère du mont Kôya, avant de déboucher sur la plage d’Akashi où il avait été submergé par les souvenirs littéraires d’une célèbre et tragique bataille de l’époque médiévale. Il nous laissait là, au début de l’été 1688.
Avec Notes d’un voyage à Sarashina, nous le retrouvons déjà fort avancé sur le chemin d’Edo (actuel Tôkyô), à l’automne de la même année. De ce long retour à son Ermitage-au-Bananier sur les bords du fleuve Sumida, le poète n’a rien rapporté, si ce n’est cette portion du trajet. Pourquoi cette lacune ? Pourquoi encore a-t-il quitté la route principale qui est la plus courte pour s’orienter de manière imprévue vers les hautes montagnes de la province de Kiso ? Il veut voir le clair de lune sur la montagne Obasute, célèbre pour un poème anonyme du IX° siècle et plus encore pour la légende qu’il suscita, selon laquelle un neveu ingrat y aurait abandonné la vieille et bonne tante qui l’avait élevé. Aveu d’un inconsolable deuil ?
Finalement, le poète, et son disciple Etsujin-l’Homme-qui-Passe, et leur domestique assoupi sur son cheval, et un moine tour à tour boudeur ou bavard, parviendront au célèbre Zenkô-ji, le Temple-de-la-Lumière-du-Bien, où les foules de pèlerins viennent invoquer la miséricorde du bouddha Amida. La pleine lune n’a cessé de les accompagner ou de les guider à travers ce paysage grandiose et hostile.
Le lecteur ressent le vertige des voyageurs sur les ponts suspendus, est pénétré à la fois par le vent d’automne et l’âpre goût du radis, goûte la chair frugale et savoureuse des marrons, s’émerveille du reflet du clair de lune dans les coupes à saké de laque sombre…
Nous avons tenu à expliquer et commenter toutes les allusions de ce texte aussi concis que riche d’une profonde méditation sur notre condition humaine.

L’auteur

Alain Walter, japonologue et comparatiste littéraire, est l’auteur de plusieurs livres sur le Japon classique. Il donne ici un cinquième volume consacré à l’œuvre du poète Matsuo Bashô.

Bashô, Oi no ko-bumi / Le Carnet de la hotte – poésie japonaise

Bashô, Oi no ko-bumi / Le Carnet de la hotte, texte bilingue, introduction, traduction, notes et commentaires par Alain Walter, William Blake & Co. Edit., 2021, 243 p., 24 €.
(Dépôt légal : 2° semestre 2022. Distribution : Les Belles Lettres.)

Au début de l’hiver 1687, le maître de poésie Matsuo Bashô (1644-1694) reprend sa hotte et sa canne et quitte son Ermitage-au-Bananier, à Edo (actuel Tôkyô), pour son pays natal où il passera le Nouvel An. Son itinéraire se veut sans contrainte et se plaît aux détours et improvisations. Le poète va de temple en sanctuaire, rend visite à des amis et disciples, compose avec eux des poèmes enchaînés (haikai), et tour à tour facétieux, mélancolique ou enthousiaste, traverse l’hiver en recueillant les signes de l’approche du printemps. Tant de spectacles émerveillent le pèlerin : les jeunes prêtresses d’Ise sous un prunier en fleurs, le col de montagne au-dessus du chant de l’alouette, les cascades où se penchent les fleurs jaunes des corètes… C’est ainsi qu’il débouche dans le massif du Yoshino couvert de cerisiers fleuris et le parcourt, transporté d’allégresse. Au monastère du mont Koya, il entend dans le cri du faisan ses parents qui l’appellent, au moment où il se recueille sur leur tombe… À Nara, l’attendrit la naissance d’un faon le jour de l’anniversaire du Bouddha. Mais parvenu en été sur les plages de Suma et d’Akashi, c’est comme dans une transe et une hallucination qu’il revit et voit la bataille entre les clans Taira et Minamoto qui s’y déroula à la fin du XII° siècle.
L’inspiration médiévale, qui est une des singularités de l’œuvre de Bashô, donne alors soudain au finale de ce journal un accent tragique qui résonne longtemps chez le lecteur et l’invite à la méditation.
Un autre intérêt de ce très beau texte réside dans sa réflexion sur la création littéraire et artistique, sur le voyage comme idéal de vie et sur l’écriture du journal de voyage.
Bashô répugne aux longues descriptions, leur préfère de vives évocations, procède par touches et rapides croquis, multiplie les allusions. On ne s’étonnera donc pas de l’abondance et de la longueur de nos notes que nous espérons aussi attrayantes qu’informatives.

L’auteur :

Alain Walter, japonologue et comparatiste littéraire, est l’auteur de plusieurs livres sur le Japon classique. Il donne ici un quatrième volume consacré à l’œuvre du poète Matsuo Bashô.

Les persécutions contre les missionnaires européens et les chrétiens japonais aux XVIème et XVIIème siècles

Nouvelle publication aux éditions L’Harmattan :
Les persécutions contre les missionnaires européens et les chrétiens japonais aux XVIe et XVIIe siècles

Au XVe siècle les explorateurs portugais et espagnols sillonnent le monde. Tandis qu’au Japon les seigneurs en guerre plongent le pays dans une période de bouleversements.
Alors que les Portugais débarquent sur l’île de Tanegashima en 1543 pour commercer et propager la foi, l’Espagnol François Xavier arrive au Japon en 1549. Le christianisme se développe jusqu’en 1579, quand un autre jésuite, Alexandre Valignano, organise la première ambassade japonaise en Europe et fonde un collège qui deviendra un important centre de formation des missionnaires.
Des milliers de Japonais se convertissent au catholicisme, mais, en 1587, Toyotomi Hideyoshi, irrité par l’influence des jésuites, les expulse du pays. S’ensuivent des persécutions qui dureront jusqu’en 1873, date de la reconnaissance du christianisme sur l’île. En relatant la vie des missionnaires étrangers et des chrétiens japonais dans une société imprégnée de dieux et de bouddhisme, cet ouvrage offre un visage à cette période tragique.
Présentation de l’auteure :
Sous l’influence de sa mère, Asuka Ryôko éprouve de l’intérêt pour le bouddhisme depuis son enfance. Elle a étudié la langue française à l’université Aoyama- Gakuin (Tokyo). Entre 1986 et 1989, elle a écrit à Hôbôgirin (Kyôto) son propre dictionnaire japonais-français des termes bouddhiques. En 1997, elle a fondé l’institut Asuka, qui vise à présenter au public francophone la sagesse du Japon d’autrefois par la traduction d’œuvres classiques du bouddhisme japonais et à encourager leur diffusion.

Copyright : Éditions L’Harmattan.