Veille culturelle au Japon

Le service culturel de l’ambassade de France diffuse une lettre périodique intitulée « veille culturelle ». Il s’agit d’une revue de presse d’articles sur le Japon dans des domaines variés de la culture.
Pour recevoir cette lettre, vous pouvez contacter Marc HASEGAWA du service culturel de l’ambassade:
Marc.HASEGAWA(AT)diplomatie.gouv.fr
AMBASSADE DE FRANCE – SERVICE CULTUREL

Veille culturelle No 2

Brèves

Alerte niveau des élèves japonais…
Selon une étude de l’OCDE, les compétences des élèves japonais en mathématiques et en lecture continuent de chuter par rapport aux autres pays industrialisés. (Japan Today, 7 décembre)

L’anglais, pas de consensus…
Une enquête menée récemment auprès d’enseignants d’écoles primaires a montré que la majorité d’entre eux n’était pas disposée à suivre des cours d’anglais de façon à pouvoir enseigner la langue à leur tour si cela devenait obligatoire. (Japan Times, 9 décembre)

Jazz in Paris…
Henri Texier, Enrico Rava et Stefano Bollani donneront deux concerts lors de “ Jazz in Paris ” le 10 décembre à Mitaka et le 12 décembre à Sumida Triphony Hall.

Le Jacques Loussier Trio jouera à Tokyo Kosei Nenkin Hall (Shinjuku) le 17 décembre.

Belfort et Le Goût du Thé…
Le film japonais Le Goût du Thé de Katsuhito Ishii a reçu le Prix du public du long métrage ainsi que le Grand prix du jury du long métrage étranger à la 19ème édition d' »Entre Vues », festival international du film de Belfort consacré à la découverte de premières œuvres. (AFP, 4 décembre)

Cinéma français…
Un hommage à Olivier Assayas aura lieu au Festival Gate, Cine Festa à Osaka le 12 décembre.

Les Triplettes de Belleville, film animé français, débutera au Theatre Time Square à Tokyo le 18 décembre. Revue dans Asahi (Asahi, 10 décembre)

Archilab…
L’exposition “ Archilab ”, sur l’architecture, l’art et la ville, aura lieu entre le 21 décembre et le 13 mars au Mori Art Museum. Action soutenue par l’Ambassade de France

Disparition…
L’auteur renommé Yasuharu Honda, âgé de 71 ans, est mort le 4 décembre à Tokyo. Il reçut un prix en 1984 pour son livre Futo Taiho.

Toshima-ku, ville de culture…
« Création d’une ville de la culture et des arts », le projet de l’arrondissement de Toshima-ku de Tokyo vient d’être reconnu en tant que deuxième zone faisant l’objet du projet du gouvernement pour la renaissance des villes. Cette mesure va permettre à Toshima-ku de réhabiliter des locaux désaffectés à des fins culturelles. (Asahi, 7 décembre)

J.P. Gaultier ouvre une boutique à Tokyo…
Interview de J.P. Gaultier à l’occasion de l’ouverture de sa boutique à « Marunouchi May Plaza « . Le couturier a ouvert sa deuxième boutique dans le monde en collaboration avec Philippe Stark. M. Gaultier exprime le désir de continuer à créer des modes basées sur une créativité artistique plutôt que de suivre les tendances fixées sur le prix en tant que choix prédominant pour le consommateur. (Asahi, 3 décembre)

Une exposition “ Louis Vuitton ” se tiendra jusqu’au 25 décembre à Hyogo Kenritsu Bijutsukan à Kansai.

Laurent Garnier sera le DJ à Agura le 18 décembre pour fêter le deuxième anniversaire du club.

Cinéma

Festival Tokyo Filmex…
Les œuvres non-japonaises et une rétrospective Uchida ont dominé le festival du film indépendant Tokyo Filmex, qui s’est tenu du 20 au 28 novembre. Le film Late Bloomer, de Go Shibata, était l’unique représentant de la production japonaise dans la compétition. La piètre qualité des films japonais montrés au Filmex s’expliquerait en grande partie par le calendrier des plus grands auteurs japonais vivants. Naomi Kawase se consacre à sa récente maternité, Shinji Aoyama, Kiyoshi Kurosawa, Yoshinshige Yoshida, Nobuhiro Suwa sont soit en tournage, soit en post production. Du côté japonais, les organisateurs s’attendent donc à une très grande année 2005.Avec près de 20 000 spectateurs en 2003, le public Filmex augmente, selon ses organisateurs, de 10% par an. (Le Monde, 30 novembre)

Miyazaki à la Monnaie de Paris…
Le Japonais Hayao Miyazaki fera partie d’une exposition commune au musée de la Monnaie de Paris, où il présentera ses dessins originaux issus de sa collection personnelle.
Ouverte jusqu’au 13 mars 2005, cette exposition (produite par Buena Vista International France, distributeur des films de Miyazaki dans l’Hexagone) explore à travers des dessins de conception, de production, d’animation, des celluloïds, story boards, affiches et autres croquis, les convergences et les singularités des œuvres de ce créateur d’univers qui a mis son incomparable trait au service du 7e art.
A 63 ans, Miyazaki fait figure de proue de l’animation nippone, cofondateur du fameux studio Ghibli, Hayao Miyazaki fut découvert tardivement par le grand public occidental avec Porco Rosso et surtout Princesse Mononoke et le Voyage de Chihiro. Il a séduit le célèbre dessinateur de L’Incal et du Monde d’Edena dès le début des années 80 avec son manga Nausicaä de la Vallée du Vent, vaste fresque onirique au scénario complexe, à la fois ode à la nature, réflexion philosophique et plaidoyer contre l’intolérance, achevée seulement en 1995. (AFP, 1 décembre)

Interview de Kiyoshi Kurosawa à l’occasion de sa prise de fonction en tant que professeur…
Le cinéaste Kiyoshi Kurosawa, 49 ans, est interviewé par Takeshi Kitano au sujet de sa récente prise de fonction aux beaux-arts nationaux de Tokyo, en tant que professeur de cinématographie. Sa nomination a beaucoup étonné le milieu. Ainsi M. Kitano considère M. Kurosawa comme le mieux placé pour former les cinéastes de demain dans l’université la plus prestigieuse du Japon. L’interview présente la carrière de M. Kurosawa et son parcours comme théoricien et homme d’action. (Asahi, 3 décembre)

Ecoles, Universités

Discrimination d’âge envers les professeurs d’origine étrangère ?…
Une enquête menée récemment auprès de professeurs d’origine étrangère enseignant au Japon indique que les professeurs sous contrat à durée déterminée ou à mi-temps travaillent plus que ceux qui sont sous contrat à durée indéterminée. L’enquête montre également que près d’un professeur sur trois ne participe pas au plan de retraite national à cause d’un manque d’information ou parce qu’il ne pense pas rester dans le pays suffisamment longtemps pour en bénéficier. Peu souscrivent également à une assurance maladie. Dans la grande majorité des cas, les professeurs sous contrats à durée fixe reçoivent un salaire inférieur, bien qu’ils enseignent en moyenne neuf cours par semestre contre 7,5 pour les professeurs sous contrats à durée indéterminée. L’enquête conclue que les universités préfèrent embaucher des professeurs plus jeunes, et donc avec moins d’expérience, afin de minimiser les coûts salariaux. De plus, les termes de leurs contrats permettraient aux universités de les remplacer en moyenne tous les cinq ans plutôt que d’être forcées à augmenter leurs salaires. Le Japon risquerait d’être en violation de la Convention pour l’Elimination de toutes Formes de Discrimination raciale (il s’agit des Nations Unies). (Japan Times, 8 décembre)

Les étudiants d’origine étrangère dépassent les 117 000…
Il y avait 117 302 étudiants d’origine étrangère au Japon le premier mai dernier, mais le rythme auquel ils arrivent au Japon a diminué à cause des critères d’entrée de plus en plus restrictifs de la part des universités. Le Japan Student Services Organization, une agence administrative indépendante, indique que le nombre d’étudiants d’origine étrangère a augmenté de 7 794, soit 7,1% sur l’année précédente. Par contre, la croissance totale a diminué. Elle était de 14,6% en 2003 et 21,2% en 2002. Au mois de décembre dernier, le Conseil Central de l’Education, qui fait partie du Ministère de l’éducation, a demandé aux universités de mieux évaluer les intentions professionnelles de leurs étudiants afin d’éviter qu’ils ne travaillent illégalement au Japon après la fin de leurs études. (Japan Times, 4 décembre)

L’enseignement du patriotisme…
Shinzo Abe, Secrétaire Général du Parti Démocratique Libéral (PDL), a indiqué que la Loi Fondamentale sur l’Education devra faire clairement allusion au patriotisme lorsqu’elle sera révisée. “ Il est naturel qu’une personne élevée dans ce pays aime le Japon, alors pourquoi ne pas rédiger une loi à ce sujet? ” a-t-il annoncé lors d’un discours à Oita. M. Abe aurait indiqué que la constitution et l’actuelle loi sur l’éducation ont été rédigées pendant l’occupation des années 1945-1952. Selon lui, le fait que ces lois restent si chères au gouvernement prouve que le Japon reste dominé par la mentalité des forces d’occupation. Un conseil constitué du PDL et de son allié dans le gouvernement de la coalition, le Parti Nouveau Komeito, a été créé pour déterminer quel type de loi sur l’éducation pourrait faire référence au patriotisme. Ceci engendre certaines craintes du public quant à un retour à la d’une ferveur nationaliste qui existait au Japon avant la guerre. (Japan Today, 7 décembre)

Ancien professeur est accusé…
Un ancien professeur de lycée a été accusé d’avoir incité les parents à ne pas se lever pendant l’hymne national “Kimigayo” lors d’une cérémonie en mars. Selon la police, Katsuhisa Fujita, 63 ans, aurait dit aux parents d’élèves que la cérémonie était “anormale”, se référant au fait que “les enseignants sont punis lorsqu’ils refusent de se lever et de chanter l’hymne national.” Le 23 octobre dernier, le Conseil d’éducation a donné l’ordre a chaque établissement scolaire public de lever le drapeau japonais “Hinomaru” et de chanter l’hymne national lors des cérémonies d’entrée et délivrance de diplômes. (Japan Today, 7 décembre)

Auteur révisionniste sur un conseil d’éducation…
Le gouvernement de la préfecture de Saitama va nommer à son conseil d’éducation l’auteur d’un livre scolaire d’histoire controversé à cause de son penchant nationaliste. Shiro Takahashi, professeur à l’Université de Meisei et ancien vice-président de la Société Japonaise pour la Réforme des Livres Scolaires d’Histoire, a accepté le poste à la demande de Kiyoshi Ueda, Gouverneur de Saitama. Le livre de M. Takahashi a été critiqué pour avoir dépeint le conflit de l’Océan Pacifique comme une guerre visant à “ libérer les autres pays d’Asie. ” (Japan Times, 7 décembre)

Une école d’immersion en anglais va s’ouvrir ce printemps…
Une école s’ouvrira au printemps prochain offrant à 165 élèves entre la première et la quatrième année scolaire la possibilité de suivre la majorité des cours en anglais, sous un programme d’immersion linguistique. Pour assurer sa préparation aux réformes sur l’éducation proposées par le Premier Ministre Junichiro Koizumi (qui entend rendre l’enseignement de l’anglais obligatoire à l’école primaire), Gunman International Academy, école dirigée par une société privée de la ville de Ota, préfecture de Gunma, va emménager dans un bâtiment construit par l’Etat. Des traductions de livres scolaires japonais seront fournis, mais l’enseignement des sciences sociales sera fait en japonais et les cours de japonais demeureront (Japan Times, 10 décembre)

Baisse des compétences en japonais des étudiants nippons…
Une enquête menée auprès d’environ 13 000 étudiants, ayant intégré 33 universités (y compris celles à cycle court) à la rentrée 2004, a permis d’évaluer leur niveau de japonais. Selon le professeur O., un grand nombre d’étudiants nippons sont moins compétents en japonais que les étudiants venus d’autres pays. Le même professeur estime que la cause du problème se trouve dans la baisse du nombre d’étudiants qui pousse un nombre croissant d’universités à accepter les étudiants sans examen d’entrée, selon des quotas, voire dans leur totalité. (Sankei, 4 novembre)

Tokyo Institut of Technology met en place un nouveau cursus de doctorat d’une durée de trois an…
L’un des plus prestigieux établissements académiques japonais en technologie a annoncé le 2 décembre la mise en place d’un nouveau cursus de trois ans fusionnant les deux cursus déjà existants (masters et doctorat) pour le printemps 2006. Ceci a été décidé afin de répondre aux besoins des entreprises privées qui réclament des recrues plus jeunes avec des qualifications plus interdisciplinaires. On estime que ce nouveau cursus accueillera un cinquième du nombre total des diplômés en technologies dites « électriques », soit 200 personnes. (Asahi, 3 décembre)

Histoire et Archéologie

Un mausolée hexagonal…
On a découvert un mausolée de forme hexagonale situé à Marukoyama, à Asukamura dans la préfecture de Nara, ce qui indiquerait, selon le conseil municipal de l’éducation, son appartenance à un prince d’une importance considérable, mais non pas à un prince du royaume. Ce mausolée est le premier à être découvert dans la région d’Asuka, où il y a plusieurs tombeaux de membres de familles impériales et aristocratiques du 6e et 7e siècles, lors du règne de l’impératrice Suiko (554-628). Une grande majorité des mausolées dans lesquels les empereurs, les impératrices et les princes du royaume sont enterrés sont de forme octogonale. Dans le Taoïsme, un octogone représente l’univers tandis qu’un hexagone symbolise le monde. Ainsi, les édifices des empereurs chinois sont octogonaux tandis que ceux des princes sont hexagonaux. (Daily Yomiuri, 7 décembre)

Littérature

Le Shinto essentialiste et le Shinto existentialiste…
Le livre récemment sorti intitulé Shinto : The Way Home de Thomas Kasulis tente d’expliquer clairement les différents visages et contextes philosophiques du Shinto. Selon l’auteur, il y aurait une distinction entre le Shinto « essentialiste » et le Shinto « existentialiste ». M. Kasulis explique que l’aspect existentialiste impliquerait un syncrétisme, un caractère inclusif et mettant en avant la nature mystérieuse ou merveilleuse des dieux (kami). Sa pratique n’est pas liée à un système de doctrines métaphysiques ou même un système précisément articulé. Par contre, l’aspect essentialiste donne une importance considérable aux caractères distincts, uniques et exclusifs et à un système métaphysique avec plusieurs tranches de valeurs doctrinales. Ceci expliquerait pourquoi le statut de religion du Shinto est souvent remis en question. L’existentialiste dirait “ Parce que je crois ou ressens telle ou telle chose, je suis Shinto ” tandis que l’essentialiste admettrait “ Parce que je suis Shinto, je crois ou ressens telle ou telle chose. ” Selon le critique littéraire Donald Richie, M. Kasulis tente avec succès d’expliquer aussi clairement que possible les différents aspects du Shinto d’une manière logique et permet au lecteur d’approfondir ses connaissances en ce domaine. (Japan Times, 5 décembre)

Rétrospective sur Kunio Tsuji et interview de Sahoko Tsuji…
Une exposition sur Kunio Tsuji (1925-1999, personnalité de la littérature japonaise de l’époque Showa) s’est tenue au musée universitaire Gakushuin à Tokyo jusqu’au 11 décembre. (Nikkei, 7 décembre) Son épouse, Shaoko Tsuji, est historienne d’art européen et fait partie du directoire de la société franco-japonaise d’art et d’archéologie. Lauréate du prix de la Société d’arts et d’archéologie pour ses études sur la sculpture en bois de Roma Santa Sabina, elle est interviewée par Asahi. (Asahi, 4 décembre)

Musique

Concert de 1 000 violoncelles à Kobe…
Une conférence internationale de violoncellistes, avec des concerts, des conférences, des Master class, des ateliers et d’autres évènements culturels aura lieu au Centre à Kobe entre le 16 et le 22 mai 2005. Cette manifestation accueillera des violoncellistes professionnels et amateurs du monde entier et ce sera le premier évènement de ce genre en Asie. Parmi les artistes de 20 pays invités seront présents David Geringas, Bernard Greenhouse, Janos Starker Myung-Wha Chung et Maria Fukiwara. Mstislav Rostropovitch, violoncelliste et chef d’orchestre russe renommé, sera président à titre honoraire et participera à la table ronde sur l’avenir de l’enseignement du violoncelle, le 20 mai. Il dirigera aussi le troisième Concert des Mille Violoncellistes qui conclura l’événement. Ce concert verra plus de 1 000 violoncellistes jouer la Sonata No 5 de Vivaldi, Religioso de Goltermann une œuvre contemporaine intitulée Hamlet Ballad de Rodion Shchedrin, parmi d’autres compositions musicales. (Daily Yomiuri, 9 décembre)

Commémoration musicale pour l’anniversaire du bombardement de Nagasaki…
Un peintre japonais et un professeur américain travaillent ensemble pour écrire et produire une symphonie à la mémoire les victimes du bombardement atomique de Nagasaki. La symphonie sera jouée lors d’une cérémonie, le 9 août de l’année prochaine, marquant ainsi le soixantième anniversaire du bombardement. Intitulée “ Ah Nagasaki ”, la composition musicale inclura des instruments classiques et des chants noh. Elle tentera de représenter la dévastation causée par la bombe atomique et offrira une prière de paix. Un orchestre complet ainsi que quatre chanteurs et un chœur composé en partie d’enfants y participeront. (Daily Yomiuri, 6 décembre)

Yosuke Yamashita de retour des Etats-Unis…
Le musicien de jazz Yosuke Yamashita, renommé dans le monde pour son style atypique, vient de terminer sa tournée des Etats-Unis où il a promu son nouvel album Pacific Crossing. Il donnera cinq performances au Japon au mois de décembre : le 9 à Fuji Koln à Fuji, le 14 et le 15 au Pit Inn à Shinjuku, le 20 au Ginza Swing à Ginza et le 25 à Yatsugatake Kogen Ongakudo à Yatsugatake. Il jouera en compagnie d’un quatuor de saxophonistes : Kazutoki Umezu et Hiroaki Katayama. (Daily Yomiuri, 9 décembre)

Concert de l’orchestre symphonique NHK…
Afin d’aider les victimes des tremblements de terre d’octobre de la préfecture de Niigata, l’orchestre symphonique NHK donnera un concert de charité à Tokyo le 8 janvier. L’orchestre jouera La Symphonie No 9 en E mineur de Dvorak et Le Nozze di Figaro : Overture ainsi que le Concerto No 23 de Mozart. Sous la direction de Vladimir Ashkenazy, la pianiste Kazune Shimizu se produira également. (Daily Yomiuri, 9 décembre)

Le New York City Opera à l’Expo d’Aichi…
Le New York City Opera donnera son premier concert au Japon en mai, avec son chef d’orchestre Atsushi Yamada. La compagnie fera partie de la délégation culturelle des Etats-Unis lors de l’Expo d’Aichi et jouera Madam Butterfly de Puccini ainsi qu’une pièce adaptée du roman Little Women de Louisa May Alcott. Le New York City Opera présente environ 160 spectacles tous les ans. Selon Yamada, son orchestre a deux buts : adapter les pièces traditionnelles d’opéra aux goûts d’un public contemporain et créer de nouvelles productions aux Etats-Unis. Puisque l’orchestre jouera le rôle d’ambassadeur culturel lors de l’Expo, le concert principal sera Little Women tiré du roman écrit par une Américaine. Par contre, Yamada reste pessimiste sur l’avenir de l’opéra japonais. Selon lui, les chanteurs japonais sont désavantagés vis-à-vis de leurs collègues occidentaux à cause de leurs statures physiques. Il pense aussi que les œuvres japonaises ont du mal à trouver leur place en dehors du pays à cause d’obstacles linguistiques ; les artistes non-japonais n’apprendront pas la langue de façon à pouvoir faire partie d’opéras japonais. Le New York City Opera jouera le 19 et le 22 mai à Tokyo Kosei Nenkin Kaikan à Shinjuku et le 26 et 28 mai au Aichi Prefectural Arts Theater à Nagoya. (Daily Yomiuri, 9 décembre)

Peinture

Des toiles ukiyo-e exposées au British Museum…
L’Université Mukogawa pour Femmes à Nishinomiya, dans la préfecture de Hyoga, enverra sa collection rare de onze toiles ukiyo-e de la région de Kamigata (maintenant Osaka) au British Museum pour être exposées à partir de juin. Ces onze toiles représentent des portraits d’acteurs de kabuki, peints par Ryukosai Jokei et son apprenti Shokosai Hambee au milieu de l’ère Edo (1603-1868). Seules 30 œuvres de Ryukosai, reconnu comme fondateur du style de toiles de Kamigata ukiyo-e, existent au Japon. La plupart des toiles Kamigata ukiyo-e dépeignent de façon réelle les acteurs de kabuki, jusqu’aux plus petits détails. Par contre, les toiles Edo ukiyo-e altèrent les figures des acteurs pour les embellir. On espère que ces toiles joueront un rôle également dans la promotion des échanges universitaires. (Daily Yomiuri, 6 décembre)

L’Exposition de Yayoi Kusama part en tournée…
L’exposition de Yayoi Kusama, intitulée « Eternité – Modernité » se déplace au Japon, après le Musée National d’Art Moderne à Tokyo jusqu’au 19 décembre, elle sera au Musée National d’Art Moderne à Kyoto du 6 janvier au 13 février, au Musée d’Art Contemporain à Hiroshima du 22 février au 17 avril, au Musée d’Art Contemporain de Kumamoto entre le 29 avril et le 3 juillet et enfin au Musée d’Art de Matsumoto du 30 juillet au 10 octobre. (cf. article consacré a ses œuvres dans le Daily Yomiuri, 9 décembre)

Un Japonais à Broadway…
Océan Pacifique s’est ouvert à New York le 2 décembre à guichets fermés. Son metteur en scène, Amon Miyamoto, est le premier à produire une comédie musicale à Broadway. (Asahi, 3 décembre)

Wool et l’abstrait…
Une exposition des peintures de Christopher Wool se tient jusqu’au 25 décembre au Taka Ishii Gallery. Wool est fasciné par la possibilité d’utiliser un maximum d’instruments pour peindre les toiles et de l’effet que ceci peut produire. Wool est souvent décrit comme faisant partie de la tradition « expressionisme abstrait », pensant que la vraie nature de la peinture doit être produite instinctivement plutôt que d’être planifiée à l’avance. Wool se définit comme un des rares artistes à New York à continuer de peindre de l’abstrait ; les galeries les plus à la mode préférant souvent montrer des œuvres à base de productions vidéo. (Daily Yomiuri, 9 décembre)

Sculpture

Les œuvres de Marcel Duchamp inaugurent le Musée National d’Art à Osaka…
Pour fêter l’ouverture de ses portes à Expo Park, le Musée National d’Art à Osaka tient jusqu’au 19 décembre, une exposition intitulée “ Mirrorical Returns ” figurant environ 70 œuvres de l’Américain, né Français, Marcel DuChamp (1887-1968). Après un début de carrière controversé à Paris (où son tableau “ Nu descendant un escalier No 2 ” causa scandale lors du Salon des Indépendants de 1912), Duchamp vécut à New York, où il produit son œuvre célèbre “ Fontaine ”. Celle-ci consiste en un urinoir, sur lequel Duchamp a signé le nom du constructeur (R. Mutt).
Présentée à l’exposition de la Society of Independent Artists en 1917, elle fut aussi accusée de n’avoir aucun mérite artistique. Mais “ Fontaine ” reste une des pièces du 20e siècle qui a engendré le plus de discussions, car elle remet en question l’idée de la créativité et de l’originalité artistique et par ceci devint emblématique des travaux de Duchamp. La semaine dernière, une enquête menée par Gordon’s Gin (basé à Londres et sponsor du prix Turner) auprès de 500 artistes a élu “ Fontaine ” comme étant une des œuvres ayant eu le plus d’influence sur l’art contemporain. Duchamp influença la politique de l’art. Il fait appel aux instincts subversifs de l’art de la fin du 20e siècle, qui a changé le contexte, de “ l’art en tant qu’objet visuel ” à “ l’art en tant qu’idée ”. Selon de nombreux critiques, la plus grande contribution de Duchamp serait d’avoir défié les tendances à catégoriser l’art selon des principes historiques et esthétiques stricts. (Japan Times, 8 décembre)

Sports

Coupe du Monde 2006…
La phase finale de l’éliminatoire pour la Coupe du Monde de Football 2006 verra le Japon en compétition avec la Corée du Nord, le Bahrayn et l’Iran dans le Groupe A de la zone asiatique. Le Groupe B est formé de la Corée du Sud, de l’Uzbekistan, de l’Arabie Saoudite et du Koweït. Les deux têtes de groupes se qualifieront automatiquement pour le tournoi, en Allemagne, tandis que les pays occupant la deuxième place auront le droit de jouer un match éliminatoire afin que le vainqueur puisse rencontrer une équipe de la zone CONCACAF (Amérique du Nord, Amérique Centrale et des Caraïbes) pour disputer une dernière place. (Japan Times, 10 décembre)

Opinions

La calligraphie, doit-elle être vendue en occident ?…
Yasuo Kitai tente depuis six ans de vendre des œuvres de calligraphie japonaise aux expos d’art en Europe et en Amérique. Revendeur et propriétaire d’une galerie, il prétend que petit à petit les acheteurs occidentaux commencent à apprécier cet art. Un marché dynamique international de calligraphie est, selon lui, malheureusement très loin de se concrétiser. Un obstacle important demeure : la notion japonaise selon laquelle les arts traditionnels ne doivent pas être souillés par la vulgarité du commerce. Il prétend que la plupart des artistes de calligraphie talentueux ont du mal à se libérer de la hiérarchie stricte du maître et de l’élève. Mais le plus difficile reste encore à convaincre les artistes de poursuivre des fins matérialistes et financières. M. Kitai explique qu’ils créent la calligraphie pour des raisons spirituelles et non pour de l’argent.
La stratégie de M. Kitai est d’exposer la calligraphie en premier lieu auprès d’amateurs occidentaux en visant un intérêt purement esthétique et de les sensibiliser aux aspects traditionnels de cet art. Il espère que, progressivement, l’intérêt international porté à cet art permettra à la calligraphie de jouir d’une renaissance et d’un épanouissement au Japon. Mais, selon les artistes, qui sont habitués à une appréciation plus ésotérique, hors de portée de la plupart des japonais, cette approche pose des problèmes. Beaucoup d’entre eux pensent qu’il faudrait plusieurs années d’études pour qu’un japonais puisse lire les caractères anciens chinois, de la même façon qu’il faut plusieurs années aux occidentaux afin de pouvoir lire le Latin. Beaucoup d’artistes ne croient pas que cette forme d’art puisse être proprement appréciée par ceux qui ne l’ont pas étudiée profondément, et encore moins par ceux qui ne peuvent pas lire les caractères. Voulant préserver les traditions, ils ont du mal à accepter que la calligraphie soit laissée dans les mains d’amateurs. Par contre Kitai a peur que si la calligraphie reste le domaine exclusif d’une élite artistique, elle soit perdue à tout jamais du fait du peu d’intérêt que les nouvelles générations y portent. (Japan Times, 8 décembre)

L’enseignement de l’anglais doit-il être obligatoire à l’école primaire ?…
Commentaire de Takahiko Nagoya de la rédaction du Japan Times
Après avoir visité un cours d’anglais donné dans une école primaire à Tokyo au début de l’année, Takeo Kawamura, Ministre de l’éducation, confia au proviseur qu’il pensait que d’ici peu, toutes les écoles primaires du Japon devraient enseigner l’anglais. Il demanda ensuite au Conseil Central sur l’Education d’étudier son projet d’enseignement obligatoire de l’anglais. La réaction du Comité fut froide, ce dernier ayant auparavant remarqué que “ la priorité des écoles primaires est de développer les compétences en la langue japonaise. ” Sur ce point, le monde de l’éducation apparaît divisé. Il y aurait ceux qui pensent que des mesures devraient être prises immédiatement au niveau de l’école primaire afin d’assurer que le Japon ne continue pas à régresser vis-à-vis des autres pays d’Asie (le Japon est en effet dernier en compétences de l’anglais). Puis il y aurait ceux qui préfèreraient une amélioration des conditions et des programmes d’enseignement au collège et au lycée, ayant peur que l’enseignement de l’anglais aux très jeunes enfants ne crée un dégoût des enfants pour la langue. Un sondage récemment mené par la Société de Sondage d’Opinion Publique Japonais a trouvé que 82% des personnes interrogées aimeraient voir l’anglais enseigné à l’école primaire. (Japan Times, 8 décembre)

Les autorités devraient se saisir du problème de la chute du niveau scolaire…
Commentaire de la rédaction du Yomiuri Shimbun
Les compétences des enfants japonais en lecture, en mathématiques et en d’autres domaines scolaires ne sont plus les meilleures au monde. Ceci a été mis en évidence par les résultats du test du Program for International Student Assessment (PISA) mené par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Selon le dernier test, de 2003, les enfants nippons seraient sixième en mathématiques et second en sciences, contre premier et second en 2000. Selon le Yomiuri Shimbun, il est très inquiétant que les compétences en mathématiques des élèves soient en baisse, mais le Ministère de l’éducation maintient qu’elles sont parmi les meilleures au monde. Le journal se demande ce qui a été la cause principale de cette chute. Le Ministère de l’éducation prétend que les enfants lisent moins qu’avant et qu’il y a peu de cours visant à encourager les élèves à exprimer leurs idées et leurs opinions. Afin d’améliorer la qualité du travail scolaire, le Ministère compte s’assurer que les professeurs encouragent bien leurs élèves à lire le matin, insistant sur le fait que rien n’est plus important que de développer chez les enfants un amour pour la lecture.

Récemment, selon le journal, la plupart des écoles utilisent des livres minces, pleins de photos et d’illustrations, au lieu d’œuvres “ classiques ”, où les passages sont plus longs et plus difficiles. Par ailleurs, la plupart des universités utilisent pour leurs examens des questionnaires à choix multiples, évalués par ordinateur, ce qui amène les collèges et les lycées à enseigner de manière à ce que les élèves puissent assurer un maximum de succès à ces concours. Le Yomiuri Shimbun insiste sur le fait que le Ministère doit avoir ces faits en mémoire lorsqu’il tentera d’encourager la lecture parmi les élèves et qu’il faut s’attaquer au problème de toute urgence. (Daily Yomiuri, 8 décembre)

Publié par

Christian Bouthier

Christian Bouthier, un Français au Japon depuis 1982. フランス語講師 et professeur de japonais.

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